mardi 29 décembre 2020

LE COMPLOT DU LIVRE ROUGE (Laurent NAGY)

 L'histoire se déroule de septembre 1814 - période de la première restauration - au 1er mars 1815 -retour de Napoléon de l'île d'Elbe. La France n'est pas au mieux de sa forme. Les classes populaires souffrent (faim, chômage..)

Le commissaire Samuel Le Mullois, personnage particulièrement taciturne, se voit confier une mission par Simon Duplay, secrétaire de la police politique des Bourbons : enquêter sur le décès de Joseph Chunote, personnage peu recommandable, et retrouver Le Livret Rouge, document en sa possession.

L'enquête est sans suspens. On  est promené dans le quartier du Palais Royal,  de cafés royalistes, en cafés bonapartistes ou révolutionnaires. Personnages historiques  et personnages fictifs se côtoient. A l'exception de Pierre-Ambroise d'Almeira on ressent peu d'empathie pour les personnages. 

Honnêtement je dois préciser que  je me suis ennuyée à la lecture de cet ouvrage.

Les aventures de Samuel Le Mullois ne sont pas prêtes  de rivaliser avec celles du commissaire Le Floch (Jean-François Parot) et des enquêtes de Victor Dauterive (Jean- Christophe Portes).

samedi 26 décembre 2020

CAP CANAILLE (Christophe GAVAT)

Contrairement à d'autres lecteurs je suis partiellement  déçue par la lecture du dernier prix du quai des Orfèvres. 

Fidèle depuis plus de vingt ans à la découverte de ce prix,   je constate, à la relecture de mes chroniques  précédentes que, pour la troisième année consécutive, mon enthousiasme s' est un peu refroidi.

Où est le problème pour ce dernier opus ? Du côté de la police les protagonistes sont sympathiques, leurs histoires personnelles les humanise, l'intrigue  tient debout, le cadre où se déroule un certain nombre de passages est magnifique. (je ne connais pas mais j'ai regardé sur wikipédia)

La météo  du jour quand je lisais - ciel gris, pluie continue, froid humide - aurait-elle  pesé sur ma lecture ? je ne sais pas, mais je sais que je me suis ennuyée pendant une partie du livre. Mon intérêt s'est réveillé après le passage au CHU de Saint-Donat et Lucie pour interroger Ernesto Dominguez et la vision du  billets de Doudou pour le match de l'OM. Enfin du suspens !

Mais après avoir lu un certain nombre de critiques favorables sur Babélio je me demande si je ne suis pas passé à côté de cette histoire.😥

vendredi 11 décembre 2020

ROSEANNA (M. SJOWALL P. WAHLOO)

 Ce livre m'a été conseillé par un participant au même café littéraire que moi. Comprenant que j'étais une inconditionnelle de romans policiers nordiques il m' a demandé le nom d'auteurs que j'appréciais.  Constatant que dans ma liste n'était pas cité le couple Sjowwall / Wahloo, il m'a vivement conseillé de lire leurs ouvrages en  commençant par Roseanna. j'ai immédiatement suivi son conseil. 

Dans sa préface Hennig Mankell (dont j'ai plu pratiquement la totalité de ses ouvrages) précise que ce couple d'écrivains incarnent une rupture avec les tendances antérieures des fictions policières et qu'ils ont influencé tous ceux qui écrivent des romans noirs pour mieux parler des problèmes de société.

Déroutée par les premières pages j’ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mon intérêt s'est réveillé lorsque la victime a été identifiée, j'ai alors dévoré le livre en une journée et demie.

Contrairement aux policiers qui peuplent généralement les nombreux romans que je lis, le personnage de Martin Beck  ressemble au bon fonctionnaire  qui prend du  temps pour effectuer sérieusement son travail sans ostentation mais en prenant des risques si nécessaire. Ce n'est pas un héros c'est un homme normal avec ses petits soucis (santé, vie privée) et un hobby la construction d'une maquette de bateau. 

Après cette lecture, j'envisage de mettre dans ma PAL d'autres ouvrages de ces auteurs.

mercredi 9 décembre 2020

JE ME SUIS TUE (Mathieu MENEGAUX)

Bref récit (137 pages), dense, dur et bouleversant.

La narratrice, une femme d'une quarantaine d'années, est en prison depuis deux ans . Elle décide d'expliquer, de dire la vérité sur le pourquoi elle est en prison.

S'ennuyant au cours d'un dîner elle décide de rentrer seule, son mari souhaitant continuer à discuter avec son hôte. Elle prend un vélib pour rentrer chez elle. Un tunnel et l'horreur. Elle décide d'en parler ni à son mari ni à personne. Sa vie ne sera plus la même. Le souvenir  de cette soirée va la conduire à commettre l'innommable.

Quel sentiment peut-on ressentir  pour Claire : de l'aversion ? de la pitié? 

Pas de réponse, totalement sonnée par cette lecture. 


L'ILE (Robert MERLE)

En terminant sa  conférence (sur zoom) traitant de la véritable histoire des révoltés du Bounty, Olivier Mignon, le conférencier, nous  conseille la lecture de l’Ile de Robert Merle. Ce livre  paru en 1962  a obtenu le prix de la Fraternité. 

Robert Merle ne m'était pas inconnu. De mémoire j'ai déjà lu de cet auteur "la Mort est mon Métier" ainsi que toute la série "Fortune de France" .

L'île est l'histoire romancée des  révoltés du Bounty.  C'est un excellent roman d’aventure avec parfois quelques longueurs. (698 pages, édition Folio)

A la suite d'une révolte  pour mauvais traitements des mutins s'emparent du bateau. Ils sont neuf à rester à bord. Lors d' une escale à Tahiti ayant besoin d’aide  pour manœuvrer le bateau ils embarquent  six tahitiens et 12 tahitiennes. Après plusieurs jour de navigation ils aperçoivent une île quasi inaccessible "c'est un rocher et fort peu hospitalier". 

A terre s'organise une société inégalitaire, d'un coté les anglais "les péritani", de l'autre les tahitiens. Chaque anglais se choisit une femme, ne laissant que 3 femmes aux tahitiens. Très vite une tension suivie de violence s'installent  entre les deux groupes.

La majeur partie du livre traite des difficultés de la vie en société mais aussi et surtout  l'intolérance, du racisme, de la violence. Au  dernier chapitre perce une lueur d'espoir et d'amitié. 

Les tahitiennes sont avec le lieutenant Purcell les personnages les plus intéressants.


samedi 28 novembre 2020

LA PLACE (Anne ERNAUX)

 Une trentaine d'années ont du s'écouler entre ma première lecture de "La Place" et sa relecture en période de confinement. J'ai relu cet ouvrage pour participer à un club de lecture sur zoom dont le sujet est le deuil d'un adulte qui a perdu son père issu d'un milieu populaire. J'ai choisi deux des livres proposés" la Place" et "Avant que j'oublie" d’Anne Pauly. Leurs situations sont différents du fait notamment de leur génération, trente quatre ans les séparent.

Je me souviens d'avoir été émue à la première lecture de "la Place". En 2020 mon avis est un peu plus nuancé , sans doute parce que j'ai effectué cette deuxième lecture après avoir lu "avant que j'oublie". 

Si le livre d' Anne Pauly est  un message  d’amour pour son père "le gros déglingo" celui  d'Annie Ernaux est le portrait, sans grande  empathie, d'un père dont elle a un peu honte "mon père est entré dans la catégorie des gens simples ou modestes ou braves gens".

De tous les  livres d'Annie Ernaux que j'ai lus " Les Années "est mon préféré.


vendredi 27 novembre 2020

AVANT QUE J'OUBLIE (Anne PAULY)

En quelques pages Anne Pauly raconte son père : le décès à l'hôpital , l’organisation des obsèques, la cérémonie religieuse, l'inhumation et le petit buffet d’après-cimetierre. Une fois les démarches et cérémonies  inhérentes au décès, l'autrice se penche sur sa  personnalité qui était-il  réellement ?  Lorsqu'elle vivait avec son frère au domicile familial l'ambiance tirait plutôt vers le sordide : père alcoolique, sale, violent avec son épouse "une sainte femme".

Quelques semaines après le décès elle revient dans la maison familiale pour  procéder aux démarches administratives auprès de différents organismes,  au rangement des armoires et autres meubles, au tri des affaires personnelles et intimes.  Le "gros déglingo"s'efface alors devant l' homme timide, tendre, lecteur autodidacte de spiritualité orientale, amateur de haïkus. La lettre de Juliette, amie d'enfance de son père,la bouleverse et la conforte dans l'image qu'elle commence à se faire de lui.

Ce livre est un bel hommage rendu à un père qui fut loin d'être parfait. 


mercredi 25 novembre 2020

INCENDIE NOCTURNE (Michael CONNELLY)

C'est avec bonheur que j'ai découvert la nouvelle aventure d'Harry Bosch. A l'égal des précédents ouvrages il enquête, à titre personnel, sur des affaires non résolues. Dans les derniers opus il bénéficie de la collaboration de la jeune inspectrice Renée Ballard.

Harry Bosch va avoir 70 ans. Au début du roman il  se déplace avec une canne qu'il oubliera ensuite très vite. Son état de santé devient inquiétant,  il annonce à sa fille qu'il est atteint de leucémie suite à une exposition au césium dans le cadre d'une ancienne affaire.

Renée Ballard  travaille au service quart de nuit des Vols et Homicides.  Comme Bosch les affaires non élucidées la passionnent.

A eux deux, dans cet ouvrage, ils vont résoudre plusieurs affaires plus ou moins liées, sans en tirer un bénéfice  personnel. Tout le mérite sera imputé au Capitaine. Olivas, supérieur hiérarchique de Renée.

J'ai beaucoup apprécié ce dernier livre de Connelly, mais je ne suis sans doute pas très objective.

Comme dans tout bon roman policier il y a du suspens, de l'angoisse, des meurtres, ainsi qu'une certaine violence.

La construction de l'ouvrage est intéressante. L'auteur raconte alternativement les différents événements vécus par  Bosch ou  par  Ballard.

dimanche 22 novembre 2020

REPOSE-TOI SUR MOI (Serge JONCOUR)

Ce roman  est une nouvelle version de la Belle et la Bête. Aurore et Ludovic sont aux antipodes l'un de l'autre.

Aurore est une bourgeoise et  femme d'affaire. Styliste elle a créé sa propre maison. Elle est belle, jeune et distinguée, épouse d'un homme d'affaires américains qui voyage beaucoup, et mère de deux enfants. Cette charmante famille occupe un bel appartement situé dans un ancien hôtel particulier.  Aurore a quant même des soucis, sa  société connait des difficultés notamment financières

Ludovic, une quarantaine d'années, 1 mètre 95, 102 kilos. Veuf, il a quitté la ferme familiale pour la région parisienne. Il travaille au noir dans le recouvrement de dettes. Il loge dans un petit deux pièces, dans un immeuble situé en fond de cour de l'ancien hôtel particulier.

Aurore est terrorisée par deux corbeaux qui se sont installés dans la petite cour. Ludovic abat les deux oiseaux.

Aurore se rend chez Ludovic pour le remercier et il arriva ce qui devait arriver :  Malgré leur différence sociale " le rat des champs et la petite souris de ville" vont connaître  l'amour fou  (plus exactement la baise !! désolée pour le vocabulaire) mais aussi des problèmes  du fait , à la demande d'Aurore, de l'intervention de Ludo dans les affaires d'Aurore. 

"Repose-toi sur moi" est le premier livre que je lis de Serge Joncour. J'ai trouvé ce premier contact agréable, l'écriture fluide. Cependant cette histoire entre Aurore et Ludovic semble assez  peu crédible. En dehors du plaisir sexuel qu'ils éprouvent l'un pour l'autre ils n'ont pas de point commun. Aurore n'est  pas prête à abandonner son confort familial et Ludovic,le seul vrai amoureux de l'histoire,  ne se  pense pas à la hauteur de cette charmante bourgeoise.

 C'est mon avis personnel. 

A lire car intéressant au niveau sociologique !


samedi 14 novembre 2020

DIEU, LE DIABLE ET LE BOUCHER (Alain ROUMAGNAC)

Merci à Marion Cariou des éditions Cairn de m'avoir adressé cet ouvrage. 

Ce livre est la suite de "L'ombre des derniers Cathares" que malheureusement je n'ai pas lu. Je me suis reportée sur les critiques Babélio  pour avoir  quelques informations sur les principaux protagonistes.

Bénévole  dans un refuge pour animaux, Richard Queyrane est agressé verbalement par un individu qui  réclame Takos, le mâtin de Naples dont il a hérité. Peu de temps après, au cours d'une promenade, Takos est grièvement blessé par un 4x4 conduit par un Bulgare. 

C'est le début de nouveaux drames pour Richard et ses amis. En effet,  Maximilien de Borotra, fanatique ultra conservateur  a décidé de détruire, avec l'aide du criminel Bulgare  Parvanov, Richard, sa famille, ses amis, mais également la ville de Toulouse où il habite.

 Difficile de résumer cet excellent polar plein de rebondissements, d'angoisse, de violence mais aussi de surprises.

 


 



UNE ETOILE EN ENFER (Guy RECHENMANN)

 Merci à Manon Cariou des éditions Cairm de m'avoir adressé ce roman policier.

"Une étoile en enfer" est le  cinquième tome de la série "Flic de papier". Pour moi c'est une découverte.

L’histoire se situe en 1993 (donc absence de portable !). Cela fait cinq ans que l’inspecteur de police Anselme Viloc a été muté au commissariat de Bordeaux. Son mode d’exercice professionnel est  légèrement  atypique au grand dame du commissaire Castéja.

Sylvia, sa compagne, a survécu au naufrage d'un chalutier; elle est dans le coma à l’hôpital Le patron du chalutier et son fils se sont noyés. 

Un couple d'anciens voisins vient lui demander d'enquêter sur la disparition de leur nièce. Odile a quitté, il y a quelques mois, sa  région pour la région Ile de France. Elle travaille au  restaurant  les Béatilles tenu par Patxi Ithuralde, Depuis quelques jours elle ne donne plus aucun signe de vie. 

Originaire de la Savoie Anselme s'intéresse à l'histoire de sa région et tout particulièrement à des événements survenus en 1248 : la découverte de corps de jeunes filles éventrées et l'effondrement d'un pan de montagne.

Mélangez ces trois affaires dans une bonne marmite et vous obtiendrez un  bon polar noir avec  ce qu'il faut de cruauté, de violence, de suspens mais aussi d'amitié, d'amour, d'Histoire .... et de gastronomie !

Bonne lecture !

lundi 9 novembre 2020

LE CIEL SE TROUVE SUR TERRE (Ake EDWARDSON)

 J'ai découvert cet auteur et son personnage principal, Erik Winter, en 2011. Dans la foulée j'ai lu quatre romans, sans respecter l'ordre chronologique. Prise par d'autres lectures je l'ai un peu oublié. Je viens de le retrouver avec "le ciel se trouve sur terre". L'auteur laissant dans ses ouvrages une assez grande part à la vie privée de ses personnages on est quelque peu perdu dans ce domaine. L'essentiel d'un roman policier étant quand même  les enquêtes  policières que l'on se rassure elles sont là.

Dans ce roman deux affaires  : les agressions subies par quatre étudiants et l'enlèvement quelques heures,  à proximité  de crèches, de jeunes enfants. Un dernier enfant sera  enlevé dans un grand magasin ...

Autant les passages concernant les enfants même s' ils sont stressants sont assez simples à suivre , autant ceux liés aux étudiants sont complexes pour ne pas dire embrouillés.

Le fait que ces enquêtes se situent en période de Noël, rend l'atmosphère beaucoup plus angoissante.

 Nous participons au   déroulement des affaires autant  de l’intérieur du commissariat qu'aux  domiciles des parents et chez les étudiants. 

Conclusion : un bon roman policier.

samedi 7 novembre 2020

LA BOURBONNAISE (Catherine HERMARY-VIEILLE)

Le peu de choses que je savais sur la comtesse Dubarry avant de lire ce roman sont : favorite de Louis XV, chassée de Versailles au décès de son amant et guillotinée lors de la révolution française.

Avec La Bourbonnaise l'autrice nous fait découvrir cette femme.  Fille naturelle née à Vaucouleur dans un milieu très modeste, "montée" à Paris dans le but d'améliorer sa situation, elle est repérée par des aristocrate pour sa très grande beauté, manipulée, avec son accord, par eux, bien placée  sur le passage de Louis XV qui la repère : but atteint elle devient sa maîtresse. 

Après le décès du roi et d'une sorte d'emprisonnement d'un an  elle passera la plus grande partie de son temps à Louveciennes.Elle sera dénoncée pendant la révolution, emprisonnée puis condamnée à mort.

Dans son livre  Catherine Hermary-Vieille décrit une femme intelligente - qui  a su s'adapter à une vie diamétralement opposée à celle qui lui était promise de par sa naissance - cultivée, amoureuse, et généreuse particulièrement  avec les habitants de Louveciennes. 

Conclusion La Bourbonnaise est l'histoire très romancée d'une jeune et belle femme du XVIIIe siècle  basée toutefois sur des faits  réels.




mercredi 28 octobre 2020

QUAND UN FILS NOUS EST DONNE (Donna LEON)

 Depuis 1992 paraît chaque année en France  une nouvelle enquête de Guido Brunetti.  C'est toujours  l'occasion pour  l'autrice de développer des thèmes de société contemporains et progressistes. Dans cet ouvrage elle évoque l'adoption, l’homosexualité,  l'héritage, les liens familiaux ainsi, et de façon un peu secondaire, les violences conjugales.

Guido est un commissaire  assez  atypique dans le monde du roman policier . Il est entouré  par une famille aimante,  Paola et leurs enfants  Raffi et Chiara. Il lit des auteurs grecs anciens. Les Troyennes d'Euripide est sa lecture dans cette histoire.

Le  comte Falier, son beau père,  lui demande  de faire une enquête "en l'abordant du point de vue d'un policier"  sur le jeune amant de Gonzalo, l'un de ses plus vieux amis. Ce dernier souhaite adopter son amant afin de lui léguer sa fortune. 

Dans un premier temps  Guido mène ses recherches  en rencontrant officieusement des relations pouvant lui apporter des renseignements et  en demandant à Electra de  rechercher des informations sur internet.  A la suite de l'assassinat d'une amie de Gonzalo l'enquête va prendre un tour officiel.

Dans cet ouvrage c'est avec plaisir qu' à plusieurs reprises nous nous retrouvons  dans l'ambiance chaleureuse de la famille  Brunetti et salivons devant les plats que Paola leur concocte.  En  revanche un peu déçus par les apparitions réduites de certains protagonistes auxquels nous étions habitués comme, par exemple, Vianello.

Guido vieilli doucement. Heureux en famille il semble désabusé et pessimiste vis à vis des vénitiens comme  du monde contemporain.

conclusion : excellent roman, peut-être le meilleur de la série.

lundi 26 octobre 2020

AINSI PASSE LA GLOIRE DU MONDE (Robert GOOLRICK)

 Ce livre a été choisi par l'animateur du café littéraire auquel je participe. Réunion pas très réussie, l'animateur (un jeune homme de 27  ans) n’ayant  ni aimé le livre  (choisi grâce à la photo de  couverture !) ni effectué des recherches sur l'auteur et ses ouvrages précédents. 

Il convient de noter que cet ouvrage a été écrit uniquement pour la France, l'auteur y ayant trouvé une terre d'asile littéraire.

C'est mon premier contact avec R. Goolrick. Parcourant sur babélio différentes critiques sur son œuvre j'ai ainsi découvert que deux de ses  livres racontaient l'un sa jeunesse (Féroces) l'autre sa période Wall street (La chute des princes). "Ainsi passe la gloire du monde" en est une sorte de résumé.

Rooney, le narrateur, double de l'auteur  a 70 ans, il est   perclus de douleurs (sa jambe). Ruiné et abandonné de tous il vit dans un cabanon.

Assis dans un cabriolet brun avec  Judge, son chien, sur les genoux, il se souvient de son enfance saccagée, de sa période de golden boy (argent , luxe et sexe). Les souvenirs, bons et mauvais, sont évoqués  sans aucune chronologie.

L'image renvoyée par le narrateur  est d'êtres antipathique et pathétique, nostalgique et désabusé. 

Tout au long de son ouvrage Goolrick ne cache pas sa haine pour le  clown orange qu'il a côtoyé dans les années 80  : Devasta Trump, enfoiré de Trump,Trompetantrompetan-trompétan Trump, Inquis Trump...

Livre sur la déchéance d'un homme, intéressant mais sombre.


samedi 24 octobre 2020

LA REINE MARGOT (Alexandre DUMAS)

 Déjà lu  il y a plus de quarante ans, j'ai eu soudain envie de reprendre l'un des nombreux romans de d’Alexandre Dumas. Se plonger pour le plaisir de la lecture  dans une période de l'Histoire de France dans laquelle le covid,  qui nous pourrit la vie depuis plusieurs mois, est absent.

Contexte historique : Nous sommes en août 1572. Charles IX règne sur la France. La catholique Marguerite de Valois épouse l’ huguenot Henri de Bourbon, Roi de Navarre. Catherine de Médicis et Charles IX, profitant de la présence de nombreux protestants à Paris, venus à l'occasion du mariage, donnent l'ordre le 24 août, jour de la Saint Barthélémy, de les  assassiner.  Le futur Henri IV est épargnè, contraint de se convertir au catholicisme  et assigné à résidence à la Cour de France.

Le roman  se déroule d'août 1572 au 30 mai 1574, jour du décès de Charles IX.

Sur fond historique,  Alexandre Dumas raconte l'Histoire revue et corrigée par son imagination.  Personnages historiques et personnages fictionnels se côtoient.  Sentiments et actions  comme amour, adultère, infidélité , empoisonnement, trahison, violence, conspiration, assassinat, sorcellerie s'entrecroisent.

 Je suis ravie par  cette relecture même si je n'ai pas connu le même plaisir que la première fois.

Alexandre Dumas reste romancier passionnant  même si parfois son écriture semble un peu chargée.

jeudi 22 octobre 2020

CAMARGUE BLANCHE ET SERIE NOIRE (Jacques LAVERGNE)


 Merci à Babélio et aux éditions Cairn, collection du Noir au Sud de m'avoir adressé  ce roman policier.

Comme le titre de la collection l'indique l'histoire se déroule dans le sud de la France.

Luisito, un jeune torero  est assassiné alors qu'il se préparait à entrer dans les arènes d'Arles. Pour des raisons de politique locale l'affaire est confiée au commandant Sagnes de la police judiciaire de Nîmes.  Il était déjà en charge  de deux autres affaires, le meurtre de la femme d'un bijoutier et la disparition d'une étudiante russe. 

 L'intrigue principale est bien menée. Une fois commencé il est difficile de fermer le livre avant d'être arrivé à la dernière page. 

Du suspens mais pas trop de violence...malgré trois meurtres

 L'équipe de policiers est sympathiques. Ils sont nombreux et  c'est sans doute pourquoi j'ai eu quelques difficultés pour identifier leur rôle  dans l'enquête. Le  commandant Sagnes est un personnage intéressant et humain. L'auteur le décrit   dans son activité professionnelle comme dans sa vie privée. (ses oliviers et sa famille).

A la lecture de cet ouvrage,  lectrice bretonne, je  découvre  un peu le monde mystérieux de la tauromachie,  et apprends quelques mots de vocabulaire propres à cette activité :la puntilla, la quadrilla et l' ayuda !

Conclusion : un bon polar.



 

 


lundi 12 octobre 2020

BUVEURS DE VENT (Franck BOUYSSE)

 "Né d'aucune femme"  à peine terminé je me suis lancée dans la lecture de "Buveurs de vent", troisième ouvrage  de F. Bouysse que je lis.

Bien qu'aucune indication n'est donnée sur l'époque et le lieu dans lesquels se déroulent l'histoire, on peut  penser qu'il s'agit de la fin des années 50/ début 60 dans le Limousin, région de l'auteur.

Joyce, venu de nulle part, a construit une centrale électrique. Propriétaire également des carrières et du barrage  il règne en tyran sur la petite ville voisine. 

Au-dessous du barrage et de la centrale vit la famille Volny. Martin , le père taiseux et violent, Martha , la mère bigote, leurs quatre enfants, Marc, Mathieu, Mabel et Luc. Y vit également Elie, le grand-père, handicapé à la suite d' un accident de travail.

Les quatre enfants sont soudés tout en ayant des goûts  différents :  Marc la littérature, Mathieu la nature, Mabel la liberté. Quant à Luc, enfant différent, il  se rêve en Jim Hawkins et  grand-père Elie  en  Long John Silver. Cette  fratrie illumine le roman plutôt sombre. Les enfants ont inventé  un jeu qui consiste à se suspendre avec des cordes du  haut du viaduc afin de vibrer lors du passage d'un  train !

 Comme leur père les deux aînés travaillent pour Joyce. Quant à Mabel, chassée du domicile par sa mère, elle  est embauchée comme serveuse au bar-bordel de la ville. Sa beauté en fera une cible de la violence masculine.

La mort violente de deux braconniers et d'un employé de Joyce apporte un petit côté polar au roman. On souhaite que Joyce, le shérif, ne résolve pas ses enquêtes.

Gobbo comme Elie  personnages secondaires et humains, prennent de l'importance au fil des pages. .

 Franc Bouysse est un véritable conteur. Cet ouvrage, tragique, noir mais aussi  lumineux,  se lit non seulement avec plaisir mais aussi avec bonheur. 

Ne me sentant pas compétente je ne traiterais pas en sachant  du style de l'auteur . Pour moi il est fluide, agréable à lire, mais ponctué  de longues phrases poétiques qui cassent  un peu le rythme de lecture.

lundi 5 octobre 2020

CE QUE SERAIENT NOS VIES ( Yann de SAINT RAT)

 En premier lieu merci à Babélio et aux éditions Anne Carrière de m'avoir adressé ce livre.

"Ce que seraient nos vies" est un court roman dont l'histoire se déroule au Grand Duché de Luxembourg.

Eva , l’héroïne, est française. Au début de l'histoire elle vit en couple avec Bertrand. La crise du couple va s'aggraver. Deux scène de ménages violentes tant verbal que physique conduiront  Eva à rompre définitivement..

Eva travaille de nuit dans une station-service. Marc, un client, y vient tous les soirs pour boire trois tasses de café. Leurs échanges les amèneront à se faire quelques confidences : Marc est divorcé. Il s'occupe de sa fille, Hélène, atteinte du syndrome de "la belle au bois dormant"..

 Outre Eva et Marc d'autres personnages plutôt sympathiques - à l'exception de Bertrand- traversent le livre (humains et chats). 

Le ton du livre relève du  roman feel-good avec une fin un peu conte  de fées

En conclusion lecture simple et assez agréable.

 


samedi 3 octobre 2020

MACBETH (Jo NESBO)

Époque : l'histoire se déroule dans les années 1970.

Cadre : une ville portuaire dévastée par la crise, les usines ont fermé. Elle est  gangrénée par la corruption des politiciens et de la police.

Climat : sombre et pluvieux. 

Personnages nombreux, calqués sur les personnages de la pièce de Shakespeare, Macbeth.

Lieu où se déroule principalement l'action : une gare abandonnée où s'est installé le casino Inverness, propriété de Lady.

Sujet : Jo Nesbo a écrit ce roman suite à la  demande de l'éditeur  britannique Hogarth . Ce dernier aurait demandé à plusieurs auteurs contemporains de réinterpréter les pièces de Shakespeare.

Comme sans doute beaucoup de lecteurs, Je n'ai ni lu ni étudié Macbeth  de Shakespeare. Pour enrichir mes connaissances j'ai donc fait appel à Wikipédia.

 Mabeth, au passé trouble, se trouve à la tête de l'unité d'intervention d'élite, chargée du sale boulot.  Le marché de la drogue est aux mains de deux personnes : Hécate et Sweno avec son groupe les Norse Riders.

Encouragé par Lady, sa maîtresse,  il vise le poste de préfet de police. Pour atteindre son objectif il manipule son entourage, fait  assassiner - il ne tue pas lui-même -  tous ceux qui le gênent  parmi lesquels ses amis et leur famille. Il bascule dans la folie sous l'effet d'une drogue puissante, le bouillon. Il ne se contrôle plus. 

J''apprécie beaucoup  Jo Nesbo comme auteur. Ayant  lu pratiquement tous les ouvrages dans lesquels  Harry Hole est le héros,  j'ai hésité longtemps avant de me lancer dans Macbeth et ses 685 pages. Par peur d'être déçue ? Heureusement cela n'a pas été le cas, mais ce  n'est pas une lecture facile car trop de violence, de trahison, de meurtres.




vendredi 2 octobre 2020

LE SCENAR (Philippe PRATX)

Philippe Pratx m'a proposé de m'adresser le texte de son roman en PDF. L'ayant interrogé pour savoir dans quelle catégorie son livre se classait il m'a répondu :

 "Il s'agit de littérature. Mais comme je déteste les étiquettes, il s'agit en même temps d'un scénario (comme son titre le laisse entendre)... A la croisée du road movie, du politique, du fantastique..."

L'ouvrage ne faisant que 199 pages je me suis lancée dans sa lecture par un après-midi plutôt gris et pluvieux.

Les principaux protagonistes de l'histoire réelle  sont Lola, Leo, Theo et le chat Emo. Les deux garçons proposent à Léa la lecture d'un scénario qu'ils ont trouvé sur une clé USB. Les protagonistes du scénario sont Elena, une tchèque et Olivier, un français-occitan ! Personnage également  important et titre du roman,  le Velorex. D' autres  personnages vont s'ajouter au casting de cette double histoire, y compris sous forme d'hologramme.

Mon avis personnel sur cette histoire : Si j'ai beaucoup aimé environ  trois quart du livre,  j'ai totalement décroché au dernier quart : Par manque d'intérêt ? par  largage pour changement de ton ?

Mais revenons à ce qui m'a intéressée : le côté déjanté de l'histoire,  l'humour dans les dialogues, la  mise en abîme entre les étudiants, le scenario et les  interventions de l'auteur, les  différentes scènes particulièrement celle dans la salle informatique.

 Les références cinématographiques ne m'ont pas trop perdue contrairement aux références musicales qui m'étaient totalement inconnues.

Pour conclure et  après avoir lu les quatre critiques précédentes je me pose la question suivante  : suis-je passée à côté de l'ouvrage ?

lundi 28 septembre 2020

NE D'AUCUNE FEMME (Franck BOUYSSE)

Mon premier contact avec F. Bouysse a été "Plateau", livre choisi au rayon policier d'un stand d'éditeur lors d'un salon du livres. Sans aucun doute une erreur de classement d'où une certaine déception. En revanche "né d'aucune femme" a été choisi suite aux nombreuses critiques majoritairement élogieuses  dont il a fait l’objet soit sur Babélio soit dans la presse.

Je ne vais  pas ajouter un énième résumé de ce livre, beaucoup l’ont déjà fait de manières excellentes .

Je situe cette histoire dans la dernière partie du 19eme siècle. Je ne sais pas si l'idée de l'auteur a une origine avérée mais j'ai du mal à imaginer que, même si les conditions de vie étaient  très dures dans certaines campagnes, qu'un père, même très pauvre, puisse avoir eu  l'idée de vendre sa fille aînée à un inconnu. 

Au début du livre je trouve que l'auteur prête à son héroïne, qui n'a que 14 ans, une trop grande maturité .  J'imagine  que ce sont les conditions monstrueuses auxquelles la soumettent la Vieille et le Maître qui la font basculer dans le monde des adultes. 

L'ouvrage est divisé en de nombreux chapitres. La grande majorité concerne le journal de Rose. Elle y raconte son quotidien mais aussi les violences physiques et morales qu'elle subit. Les scènes décrites sont insupportables. Les autres chapitres permettent de découvrir le comportement vis à vis d'elle des autres protagonistes de cette histoire. 

Comme d'autres lecteurs j'ai été surprise par le côté happy end des dernières pages.

samedi 19 septembre 2020

LA VIE TRES PRIVEE DE Mr SIM (Jonathan COE)

"La vie très privée de Mr Sim" est le sixième ouvrage de Jonathan Coe que je lis en moins d'un an. Au début de ma lecture j'ai pensé  que c'était  un mauvais choix, je n'arrivais pas à m'intéresser à  Mr Sim, loser quadragénaire, dépressif, narrateur de sa propre et terne existence. Le style de l'écrivain m'a réveillée !

Grace à l'une de ses rares relations Maxwell Sim accepte un poste de représentant  en brosses à dent. Au volant d'une Prius équipée d'un GPS -amoureux de la voix il entretiendra avec  une conversation virtuelle - il se dirige vers Aberdeen. Au cours de ce voyage il s'arrêtera chez son ex-femme - dînera avec sa fille -   chez les parents de son ex-meilleur ami, puis chez la sœur de ce dernier. Chaque rencontre le ramènera à son passé.

Il n'atteindra pas son but. Désespéré, la voix  d'Emma - le GPS - s'est éteinte. Il  craque. 

Il part se reposer chez son père à Melbourne.

Au cours de son court périple,  fasciné par le personnage de Donald Crowhurst, navigateur affabulateur,  il rappelle son aventure à plusieurs reprises. Il fait partager au lecteur un texte écrit par son ex femme racontant une journée de vacances avec leurs amis, puis une sorte de confession, rédigée par son père.  Sa rencontre avec "la Chinoise" lui apportera une sorte d'apaisement. Il s'acceptera.

L'existence  de Mr Sim est grise, triste et solitaire. Elle est un peu le reflet de la société actuelle. Les réseaux sociaux donnent la fausse impression d'une vie riche en relations. Mais une fois les ordinateurs, tablettes ou téléphones éteints c'est souvent la solitude qui s'impose.

Comme dans les précédents ouvrage que j'ai lus, le talent de l'auteur  est   de maintenir   un humour tout britannique.

Les toutes dernières pages sont surprenantes. Elles m'ont laissée quasiment orpheline du personnage !

samedi 12 septembre 2020

ETES ANGLAIS (Elisabeth Jane HOWARD)

 "Étés anglais", premier tome de la saga des Cazalet, raconte les vacances d'été 1937 et 1938 de trois générations  à Home place.

Dans la  propriété de William (le Brig) et Kitty ( la Duche) sont réunis Rachel, leur fille, Hugh, Edward et Rupert , leurs fils, les belle-filles et les petits-enfants. Sont également présents de nombreux domestiques (cuisinière, chauffeur, femme de chambre, jardinier..) et les nounous des enfants.

Les Cazalet ne sont pas des   aristocrates mais des grands bourgeois fortunés. William est entrepreneur, les deux fils aînés sont ses collaborateurs.

Pendant plus de cinq cent pages l'autrice raconte le quotidien estival de cette famille : les repas, les jeux des enfants, les pique-niques, les sorties à la plage,  les joies et les conflits  entre adultes, les joies  et les conflits entre les petits-enfants...

Durant l'été 1938 la menace d'une prochaine guerre obscurcit le présent. Le livre se termine à la signature  des accords de Munich. Les Cazalet - ils ne seront pas les seuls -  se réjouissent alors de voir le danger de guerre s'éloigner.

Nonobstant  quelques longueurs et répétitions j'ai trouvé  du plaisir à la lecture de cet ouvrage.  Si le  côté plaisant est dominant, sont abordés , trop discrètement peut-être, des sujets plus sérieux: Les femmes et   les relations sexuelles, l'adultère, l'homosexualité, l'ombre de l'inceste, les rapports parents/enfants, l’adolescence et les premières règles, le risque de guerre, (les deux fils aînés ont participé à la première guerre mondiale).

Pour terminer j’ajouterai que la vie quotidienne  des épouses de milieu aisé pendant cette première partie du XXe siècle m'a semblé ennuyeuse et assez futile.  

vendredi 11 septembre 2020

Daisy MILLER (Henry James)

Henri James a écrit cette nouvelle en 1878. Il se serait inspiré d'une anecdote entendue lors d'un séjour à Rome.

 A Vevey, en Suisse, Winterbourne, un jeune et riche américain, fait la connaissance de Daisy, une jeune et riche américaine. Il est séduit et intrigué par cette jeune fille un peu naïve et légèrement provocante.

Quelques mois plus tard apprenant  que Daisy, en compagnie de sa mère et de son jeune frère,  était à Rome, Winterbourne décide de s'y rendre pour la revoir.  Il découvre que le style de vie de Daisy - elle ose se promener, sans chaperon, avec des jeunes hommes -   et son comportement en  société scandalisent  ses compatriotes qui finissent par l'exclure de leur monde.

Le personnage de Daisy est complexe, je n'arrive pas à définir son comportement : désir de  liberté face  aux conventions sociales de son milieu, maladresse, manque d'éducation, imprudence ? Quoiqu’il en soit elle sera perdante.   

 "Daisy Miller" est le premier ouvrage d'Henri James que je découvre; Je ne suis pas déçue. Même si le style semble un peu suranné il reste claire et limpide.



 

 


mercredi 26 août 2020

LA VIE MENSONGERE DES ADULTES (Elena FERRANTE)

 " Ça n'a rien à voir avec l'adolescence : elle est en train de prendre les traits de Vittoria" . 

Giovanna, la narratrice de cet ouvrage, n'a que 12 ans lorsqu'elle entend son père prononcer cette phrase. 

Nella, sa mère est d'origine bourgeoise. Andréa,  son père,  est issu des quartiers populaire de Naples. il est le seul de sa famille a avoir fait des études : C'est un intellectuel. Les liens avec sa famille sont rompus. Une détestation profonde sépare le frère et la sœur.

Suite à la remarque violente de son père, Giovanna demande à rencontrer Zia Vittoria. 

Si ses rencontres avec Vittoria sont un peu rudes - elle critique en mal son frère et sa belle-sœur- elles seront également instructives car elles vont lui  ouvrir les yeux sur la fragilité des adultes. Avec Vittoria  elle fera la connaissance de personnages plus ou moins intéressants qui  participeront à son passage de l'enfance à l’adolescence. 

A la fin du roman Giovanna a seize ans, ses parents sont divorcés. Le monde de son enfance a été englouti.

Ce roman m'a questionnée. Je suis surprise devant la maturité de Giovanna et ses amies Angela et Ada, tout  particulièrement au sujet de leur sexualité. Pour ces jeunes filles la sexualité semble être  plus une question d'expériences que d' attirance affective. Les pages sur la première relation sexuelle de Giovanna m'ont glacée.

Si j'ai apprécié la lecture de cet ouvrage, j'avoue ne pas y avoir  trouvé la richesse et la profondeur de la tétralogie de l'Amie Prodigieuses. Giovanna est un personnage attachant et intéressant mais moins que ne l'ont été Lila et Elena. 

Je suis plus de la génération de Lila et Elena😅...comme elles j'ai lu "les quatre filles du docteur March" !

L'HOMME INVISIBLE (H.G. WELLS)

H.G. Wells est considéré comme l'un des pionniers du roman de science-fiction. L'Homme Invisible a été publié en 1897.

Livre trouvé par hasard dans les affaires laissées par mes fils. Il devait s'agir d'une lecture dans le cadre de leur scolarité.(édition poche jeunesse). Pour moi l'occasion de lire un ouvrage d'un auteur reconnu.

Je n'ai pas été particulièrement emballée par cette histoire d'homme invisible : Un peu d'ennui au début, de l'intérêt avec l'arrivée du personnage de Kemp et sa confrontation avec l'homme invisible. 

Il est vrai que quelque soit son support la science fiction ne m’intéresse pas.



jeudi 20 août 2020

L'OEUVRE (Emile ZOLA)

Je constate avec un peu de honte que cela fait plus de quarante ans que je n'ai pas ouvert un livre d’Émile Zola. (depuis 1980 je tiens la listes des livres lus chaque année.) Sans Gwen 21 challenge solidaire 2020 des classiques contre l’illettrisme je pense que je n'aurai pas sorti "l’œuvre" d'une de mes bibliothèques.

 Difficile de donner un avis sur l'un des chefs d’œuvre de la littérature française du 19e siècle. 

 Le fond de ce  roman est sombre et quasiment désespéré. Il  raconte le destin tragique de Claude Lentier, peintre de talent à la recherche d'une  perfection inatteignable,  ce qui le mettra dans l'incapacité de réaliser l’œuvre dont il se sent porteur. 

Heureusement on trouve quelques pages moins sombres, parmi lesquelles celles où Zola décrit  l'ambiance et les personnages aux  salons, l'officiel et les refusés.

Parmi les personnages j’apprécie principalement Sandoz, le double de Zola et Christine.

 

 

 



mercredi 19 août 2020

LA PISTE DU TEMPS (Eric HALPHEN)

Dans cet ouvrage on retrouve les deux principaux personnages de"maquillages" : Jonas Barth, juge d'instruction et le commandant Bizek, commissaire de police à la Brigade Criminelle.

En rentrant de leur dîner d'anniversaire un couple de personnes âgées découvre le cadavre d'un homme sur un chantier. l' affaire est confiée au commandant Bizek et son équipe. Premières constatations l'homme a été abattu avec un gros calibre, il n'a plus de montre mais une seule chaussure. Ses papiers  d'identité sont retrouvés à proximité. Il s'agit de Marc Chaussoy, ancien espoir de l'athlétisme.

Côté judiciaire le dossier est confié au juge  Barth. Il  informe le commissaire que Chaussoy était  son ami lorsqu'ils étaient adolescents.Ils se sont perdus de vue depuis de nombreuses années.

L' enquête s'avère compliquée :  le présent et le passé  sont fouillés, les personnes qui l'ont connu sont interrogés ( maîtresse, ex-femme,  parents,  secrétaire, relations professionnelles..). Il est rapidement question d'argent public, de corruption, d'accidents.  Des noms de politiques émergent. L'enquête inquiète à haut niveau. On tente de déstabiliser le juge et le commissaire. Le juge sera dessaisi. 

Si les pages concernant l’enquête sont assez captivantes,  les plus intéressantes  sont celles qui abordent  les profils personnels des protagonistes. Bizek , les membres de son équipe, et le juge Barth  se découvrent humains, fragiles, avec parfois une actualité ou un passé pesant.


lundi 17 août 2020

LA PLUIE, AVANT QU'ELLE TOMBE (Jonathan COE)

 Si le nom de Jonathan Coe ne m'était pas inconnu, je n'ai découvert ses ouvrages que fin 2019. Séduite pas son écriture après avoir lu les premières pages du "cœur de l’Angleterre " dans la revue Lire,  j'ai découvert la trilogie "Bienvenue au club", "le Testament à l'anglaise". "La Pluie avant qu'elle tombe" est donc le cinquième livre de cet auteur que je découvre en moins d'un an.

Ce roman est différent des quatre autres ouvrages, il est plus intimiste, plus grave. Peu d'humour anglais mais  de la  violence particulièrement  dans les relations mère-fille.

Rosamond,  la narratrice, enregistre sur cassette à l'attention d'Imogène, sa petite-nièce,  ses propres souvenirs mais aussi et surtout ceux liés à l'histoire familiale de  Beatrix, la mère, Théa, la fille et Imogène, la petite fille.

Pour relater près d'un demi-siècle de souvenirs Rosamond dispose de vingt photos. Chaque photo fait l'objet d'une description point de départ ensuite du  récit d'un événement  associé à l'histoire personnelle et familiale de chacune de ces femmes.

Quelle est l'origine  de l'absence de liens affectifs et l'existence de rapports violents  entre Béatrix et Théa et  Théa et Imogène ?  Sans doute les  sentiments d'Ivy pour sa propre fille, Béatrix :  " je n'ai soupçonné qu'à quelques occasions qu'Ivy éprouvait pour Béatrix non seulement de l'indifférence mais de la haine".(P 72)

Roman excellent qui ne laisse pas indifférent !



 




 

 

 

 

 

 

 

 

 


DANS L'OMBRE DU PARADIS (Viveca STEN)

 Je me suis aventurée  dans la lecture de "dans l'ombre du paradis" de Viveca Sten totalement par hasard. J'ai alors découvert que cet ouvrage était le septième d'une série se déroulant à Sandhamn. La télévision en aurait  tiré une série sous le nom de "meurtres à Sandhamn. Je ne l'ai pas vue. Je regarde peu la télévision, et quasiment jamais les séries. Rien ne peut remplacer la lecture d'un bon livre !

C'est un drôle de livre dans sa construction. Dans le premier  quart de l'ouvrage les scènes décrites paraissent sans intérêt, la vie privée des personnages un peu ennuyeuse. L'ennui venant j'ai  envisagé de ne pas le lire jusqu'au bout. Heureusement avec le chapitre  sur  la pendaison de crémaillère tout s'accélère. J'ai alors dans les mains un véritable page-turner. Suspens, violence, angoisse, enfin tout les ingrédients d'un bon policier, sont enfin présents. Les personnages récurrents ( Nora et Thomas)  comme ceux propres à  ce septième tome (Carsten, Célia) prennent enfin de l'épaisseur. 

Conclusion, je suis assez contente de ne pas avoir abandonné ma lecture.

jeudi 6 août 2020

SOUS LE SOLEIL JAGUAR (Italo CALVINO)

Si j'ai lu deux ouvrages d'Italo Calvino, ce n'est par choix personnel. Ils ont été proposés dans le cadre du café littéraire auquel je participe :
En 2017 "Si par une nuit d'hiver un voyageur".
En 220 l'animatrice avait inscrit "sous le soleil jaguar". Le café n'a pas eu lieu pour cause de covid 19.

Bien que je n'ayant pas particulièrement apprécie le premier, je me suis lancée dans la lecture du deuxième. Impression identique.

Des trois nouvelles proposées, l'odorat, le goût et l’ouïe, ma préférence s'est portée sur le goût,   "sous le soleil jaguar". La description des plats et des saveurs ne m'ont sans doute pas laissée indifférente !

Plus sérieusement, et pour conclure, je considère modestement   que je n'ai pas les clés pour apprécier et comprendre l’œuvre de Calvino.

mercredi 5 août 2020

IMPOSSIBLE (Erri DE LUCA)

"Impossible" est le deuxième roman que je découvre de Erri De Luca."Le jour avant le bonheur" est mon premier contact avec cet auteur, c’était en 2011. j’avais beaucoup aimé.

"Impossible" est un court roman. Il est constitué d'une part de l'interrogatoire effectué par  un jeune magistrat et des réponses du présumé suspect, ancien membre d'un groupe révolutionnaire, d'autre part  de très belles  lettres d'amour écrites  pendant son incarcération par l'ancien révolutionnaire à l'attention d'une femme, son "Ammoremio".

Le magistrat tente de lui  faire avouer qu'il est responsable de la chute en montagne  d'un homme dont il avait été l'ami, puis le compagnon de lutte politique.  Cet homme l'avait livré à la police avec ses anciens camarades. Cette trahison leur avait valu de nombreuses années de prison.

L' affrontement entre ces deux hommes est passionnant. Leur dialogue d'une intensité exceptionnelle déborde parfois l'objet initial  de l'interrogatoire.
Le magistrat propose plusieurs scénarios de l'accident, creuse le passé commun entre l'éventuelle victime et le présumé suspect. Les réponses de ce dernier seront immuables,"moi je me bats pour mon nom et ma liberté, pas vous"(p.123)

Outre la très grande qualité de cet ouvrage, j'ai beaucoup apprécié sa typographie. L'utilisation, pour les interrogatoires, de  la police de caractère identique  à celle des anciennes machines à écrire et  pour les lettres celle correspondant à l'écriture manuelle,  est une excellente idée.

Merci à Babélio et aux Éditions Gallimard de m'avoir adressé cet ouvrage.




samedi 1 août 2020

MAQUILLAGES (Eric Halphen)

Après avoir écouté le juge Eric Halphen parler de son dernier roman policier lors d'une émission de radio, j'ai eu envie de lire certains de ses ouvrages. J'en ai acheté deux : Maquillages et la Piste du Temps (actuellement encore dans ma PAL). 

Dans Maquillages l'auteur met en scène principalement deux personnages  : 
Jonas Barth, juge d'instruction, veuf, et père d'une petite fille de cinq ans, Chloé.
le Commandant Bizeck de la Brigade Criminelle ;  homosexuel.

Le cadavre d'une jeune femme, Maria Da Costa Nunez, maquilleuse free lance, est retrouvé dans un bois près de Saint Cloud. Sa disparition avait été déclarée par son père et son frère José. Elle porte des traces de coups; Elle serait décédée des suites d'une asphyxie. L'affaire est confiée à la brigade criminelle.

L'auteur nous décrit le déroulement d'une enquête policière, l’impasse dans laquelle certains éléments recueillis l'ont entraînée, le départ dans une autre direction après de nouvelles découvertes, le travail de fourmi des enquêteurs, le rôle du juge d'instruction auprès d'eux, la pression des hiérarchies.
Il évoque le quotidien de ces professionnels, les différentes taches, les rapports entre collègues.

E. Halphen humanise ses personnages en dévoilant des éléments de leur vie  personnelle,  les joies et les soucis du quotidien. Il n'oublie pas la famille de la victime dont il nous fait partager la douleur.

Conclusion : un très bon polar

L'ETRANGER DANS LA MAISON (Shari LAPENA)

Heureusement que l'Autrice nous propose (j'ai déjà lu le premier) des ouvrages pas trop épais en nombre de pages. En effet, une fois commencé impossible de poser le livre avant d'être arrivé à la dernière page !

Karen et Tom forment une jeune couple Ils habitent dans une grande maison situé dans un lotissement bourgeois (le même que celui où habitent Marco et Anne ?*)
La voisine d'en face Brigid est leur amie.

Karen a un accident de voiture dans un quartier plutôt malfamé. Suite à un traumatisme crânien elle ne se souvient de rien. Un cadavre est découvert dans un restaurant en ruine situé non loin de l'accident.  Le médecin légiste date le décès du jour  de l'accident de Karen. L'inspecteur Rasbach - déjà rencontré dans le premier ouvrage - enquête. Il interroge Karen, Tom ainsi que les voisins du lotissement, notamment Brigid.
Rasbach, excellent enquêteur, doute de la perte de mémoire, perquisitionne la maison, ne lâche rien.
Le doute s’installe dans le couple. Brigid manœuvre de son côté.
Malgré la tension  et le suspens, la lectrice que je suis tente de résoudre l'affaire, sans succès. Honnêtement je n'ai pas du tout vu venir la fin.
La conclusion est une vraie surprise !



*cf.  Le couple d'à côté

mardi 28 juillet 2020

ILS ONT TUE RAVAILLAC (Thierry BOURCY François-Henri SOULIE)

Nous sommes en 1611 à Paris. L'assassinat d'Henri IV a eu lieu  quelques mois auparavant.

Après la résolution de l'affaire "la conspiration du Globe" Mattheus est resté vivre à Londres où il exerce la fonction de lieutenant de police. Il a épousé Hélen, la costumière du Globe.
Le roi d'Angleterre, Jacques Ier, décide de l'envoyer en France pour retrouver une "mouche" qui  a disparu. Il s'agit de Margaret Dorchester.
Depuis l’édit de Nantes une paix relative règne entre protestants et catholiques. Mattheus sera logé dans la famille d' Antoine Praslin, artisan drapier, de religion protestante. Pour l'assister il fait venir de Prague son oncle Joseph Kassov.
Politiquement la France n'est pas au mieux de sa forme, Louis XIII n'a que 9 ans, le royaume est gouverné par la régente, Marie de Médicis, sous emprise du couple Concini et La Galigaï.
Selon des rumeurs Ravaillac, l'assassin d'Henri IV, aurait été manipulé. Avant d'être exécuté il aurait communiqué au Capitaine Pierre Lagarde, le nom des comploteurs. Le Duc d'Epernon qui se trouvait dans le carrosse serait l'un d'eux.

La Ligue Catholique et notre héros recherche, chacun de leur côté pour des raisons opposées, le document qui aurait été rédigé par Lagarde.
Cette course poursuite sera jonchée de nombreux cadavres...

Comme dans les deux ouvrages précédents on rencontre au cours de la lectures des   personnages de fiction et des personnages historiques.

Pour conclure j'ai trouvé la lecture de cette trilogie intéressante et assez documentée.

LE SONGE DE L'ASTRONOME (Thierry BOURCY François-Henri SOULIE)

"Le songe de l'astronome" est le premier tome des aventures du capitaine Joseph  Kassov et de son neveu Mattheus. Par ignorance j'ai démarré cette trilogie par le deuxième tome "la conspiration du globe". Cela n'a aucune incidence sur la compréhension des deux histoires.

Nous sommes en 1601. L'action se déroule au château de Prague sous le règne de Rodolphe II de Habsbourg. L'astronome Danois Tycho Brahé doit présenter sa conception du cosmos à l'occasion d'une fête somptueuse. Est également présent à cette fête l'inquisiteur qui a envoyé Giordano Bruno au bûcher.  A cette époque défendre l'héliocentrisme peut encore conduire au bûcher.

Tycho Brahé est retrouvé agonisant dans le cabinet secret de Rodolphe. Il a été empoisonné. Sa sœur  sera assassinée quelques heures plus tard. Le capitaine Kassov est chargé d'enquêter. Tous les participants au dîner seront  interrogés, notamment  la Duchesse de Dorchester, personnage fictif que l'on retrouvera dans les deux prochaines aventures.

La lecture de ce roman est non  seulement agréable mais aussi culturelle. En se reportant sur wikipédia à  l’article  Tycho Brahé (j'ai ainsi appris que cet astronome avait réellement existé) on constate que le cadre, la vie   et le destin de certains personnages font partie de l’Histoire avec un grand H.

lundi 20 juillet 2020

LES FILS DE LA POUSSIERE (Arnaldur INDRIDASSON)

Je pensais avoir lu tous les romans d'Indridason, particulièrement la série des Erlendur. Je viens de découvrir "les fils de la poussière", première œuvre de l'auteur écrite en 1997 mais éditée  en France qu'en 2018.

Erlendur est commissaire de police, il a deux adjoints le jeune Sigurdur Oli et Elinborg (elle est évoquée mais  n'a aucun rôle dans ce premier roman). Les premiers pas de leur collaboration sont assez difficiles. Les deux hommes sont  différents par l'âge, le milieu familiale.  Erlendur s'est formé sur le tas, il a commencé sa carrière comme simple policier ( cf "les nuits de Reykjavík). Sigurdur Oli a fait l'école nationale de police puis s'est spécialisé en criminologie aux États-Unis.

Daniel hospitalisé dans un hôpital psychiatrique se suicide sous les yeux de son jeune frère, Palmi. Au même moment Halldor, un vieux professeur,  meurt dans l'incendie de sa maison.
Daniel est un ancien élève d'Halldor.

Pendant qu' Erlendur et Sigurdotir Oli enquêtent  sur l'origine  criminelle de l’incendie Palmi cherche à comprendre le geste de son grand frère.
Le point commun entre ces deux affaires nous ramène trente ans en arrière. Dans une classe composée principalement de cancres, des gélules sensées être à l'huile foie de morue ont été  distribuées  quotidiennement aux garçons.
Par qui et dans quel but  les gélules ont-elles été modifiées ?
 
Pour un premier roman Indridason fait preuve d'une grande maitrise. L’histoire est intéressante, bien construites, le suspens est présent. Les caractéristiques de chaque protagoniste clairement personnalisées.
Dés ce premier ouvrage l'auteur brosse un tableau d'humains  victimes du  côté sombre des hommes et de leurs réalisations..

vendredi 17 juillet 2020

NUIT SOMBRE ET SACREE (Michael CONNELLY)

"Quand on aime on ne compte pas" cette citation populaire correspond bien au plaisir que j'ai depuis 2001 à  la lecture des nombreux  romans de Michael Connelly."

Dans ce nouvel  ouvrage l'auteur réunit, pour  enquêter,  son personnage fétiche Harry Bosch avec sa nouvelle héroïne l'inspectrice Renée Ballard,. que nous avons rencontrée pour la première fois dans "En attendant le jour".

Harry a décidé d'enquêter sur le meurtre de la jeune  Daisy Clayton. Dans " la vérité à deux visages" nous avions fait connaissance de sa mère,  totalement détruite et clochardisée suite au décès de sa fille (alcool, drogues, etc.).Pour l'aider  Bosch veut trouver le coupable. Informée du projet  Ballard décide de  :
"en être..- de ? - de l'enquête sur l'affaire Daisy Clayton."

Harry Bosch est un personnage  fort intéressant, épais, très bien construit. Comment ne pas s'attacher à lui ? Connelly a su le faire évoluer  en fonctions des années. Il été un personnage dur, tenace, parfois violent,  dans les enquêtes, sans grand succès dans sa vie sentimentale. Il s'est humanisé lorsqu'il a eu la responsabilité de Maddy sa fille. Bien qu'il ait pris sa retraite il continue à travailler bénévolement. Il vieillit, il doit approcher de 70 ans.(il avait dix neuf ans lors de la guerre du Vietnam).  Il a des petits soucis de santé.

Quant à Ballard c'est la deuxième fois que nous la rencontrons. Dans cet ouvrage  le personnage est renforcée. Il est fait plus référence à ses compétences  et moins à  ses difficultés professionnelles dues à la plainte qu'elle avait déposée contre un supérieur pour harcèlement sexuel.

En dehors de leur  enquête commune, nous les  suivons chacun dans d'autres opérations  comme dans leur vie personnelle.

Un excellent Connelly. J'espère retrouver prochainement ce nouveau duo.

lundi 13 juillet 2020

LES SEPT MORTS D'EVELYN HARDCASTLE (Stuart TURTON)

Suis-je passée à côté d'un ouvrage exceptionnel. Peut-être ?  personnellement j'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. J’abandonne  jamais un livre commencé., je suis donc allée jusqu'au bout.

Le cadre de l'histoire : une vieille demeure anglaise, quasiment en ruine, dans laquelle doit avoir lieu un bal au cours duquel Evelyn Hardcastle sera assassinée. Sont présents dans cette demeure la famille Hardcastle, des invités  et le personnel. On est loin de l'ambiance de  Downton Abbey comme le laisse croire la quatrième de couverture !

 Le narrateur, Aiden Bishop est chargé de découvrir l'assassin. Tant qu'il n'aura pas élucider l'affaire il  va devoir revivre la même journée à plusieurs reprises. Chaque nouveau matin de  la fameuse journée il se réveille dans la peau d'un nouveau personnage. Dans la peau de chaque  hôte il  mènera ses investigations.

Je le regrette mais   je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire. J'ai peiné les deux-tiers du livre.Mon intérêt s'est réveillé au denier tiers et plus  particulièrement à la lecture des dernières pages.


mercredi 8 juillet 2020

LA CONSOLATION DU GLOBE (Thierry Bourcy François-Henri SOULIE)

Paru aux éditions 10/18 collection les grands Détectives  "la conspiration du globe" est un roman plaisant  et agréable à lire.
L’histoire se déroule à la fin du règne d’Élisabeth 1er. Son successeur Jacques 1er ne semble pas plaire à tout le monde et particulièrement au catholique  Guy Fawkes.

Le côté policier est assez léger car le lecteur découvre très vite qui sont les gentils, qui sont les méchants !!
L'intérêt de cet ouvrage sont l'époque et le  lieu où se déroule une grande partie de l'histoire.  A  l'occasion de la découverte des corps de trois des victimes on visite le Globe, le théâtre de Shakespeare.

Joseph Kassov et son neveu Mattheus sont des personnages sympathiques que je n'avais pas encore rencontrés n'ayant pas lu leur première aventure "le songe de l'astronome".

C'est après avoir lu le dernier ouvrage de F.H. Soulié, "Angélus", et assistée  à une réunion organisée par Babélio sur Zoom avec l'auteur que j'ai eu envie de lire d'autres de ses ouvrages.

lundi 6 juillet 2020

COLOMBEY L'AUTRE COLLINE INSPIREE (Philippe LE GUILLOU)

Merci à Babélio et aux éditions Salvator de m'avoir adressé cet ouvrage.

A la naissance de l'auteur  le Général de Gaulle était  président de la république depuis plusieurs semaines. moi j'étais déjà une petite fille. 
En lisant les souvenirs personnels de novembre 1970 de l'auteur, je retrouve mes propres souvenirs télévisuels: la sortie du cercueil, posé sur un engin blindé, par la grille de la Boisserie (il y a quelques années en visitant le musée des blindés de Saumur j'ai pu voir cet engin blindé)   la foule immense et silencieuse. Comme lui j'ai  aimé les reportages photographiques de Paris-Match.

L'auteur se promène dans les lieux où vécu le Général (la Boisserie, son jardin, le village de Colombey, l'église) tout en évoquant divers  événements historiques ou autres. Les pages sur la vie privée m'  émeuvent, celles de la vie publique ravivent ma mémoire.

En conclusion des grands moments de nostalgie à la lecture de cet ouvrage.

CONSUELO (George SAND)

Magnifique  roman, paru en feuilleton au XIXe siècle et, sans doute,  l’œuvre principale de son autrice, George Sand.

L'histoire se déroule au XVIIIe siècle. Louis XV règne sur la France (aucun rôle dans ce roman), Marie-Thérèse sur l'Autriche, Frédéric II sur la Prusse. La guerre de trente ans qui a déchiré l'Europe se termine.

Sans nom de famille l'héroïne  est dotée de plusieurs prénoms  : Consuelo, Zingara (la bohémienne) Singarella, et Porporina.

Consuelo, est une toute  jeune fille pauvre. Née  de père inconnu,  sa mère, chanteuse de rue, décède à Venise alors qu'elle est encore très jeune. Protégée par Anzoleto, aussi pauvre qu'elle, elle est remarquée  par  Nicola Porpora, compositeur et maître de chant,  pour la qualité exceptionnelle de sa voix. Elle débute une carrière de chanteuse lyrique.

Suite à la trahison d'Anzoletto elle quitte Venise pour les monts Carpates au château des Géants,  habité par la famille Rudolstadt. Elle vient en qualité de professeur de musique de la jeune baronne Amélie. Elle rencontre Albert, fils unique du comte "doué d'une forte constitution ; mais comme il le dit lui-même, le mal est dans son âme, et ce mal a été toujours en augmentant. Dès sa première enfance, il eut l'esprit frappé d'idées bizarres et superstitieuses".
Par son influence sur Albert, Consuelo l'aide à sortir de sa maladie nerveuse. Il souhaite l'épouser. Craignant de plonger la famille Rudolstadt dans la mésalliance, Consuelo s'enfuit pour Vienne.
Sans argent elle fait le trajet à pied en compagnie d'un jeune homme, Joseph  Haydn. Ils connaissent  de nombreuses aventures durant leur périple. Arrivée à Vienne elle loge chez Porpora. Comme à Venise elle se produit avec succès sur scène et est  confrontée à sa rivale Corilla.

Afin de l'éloigner  de son attachement pour Albert, Porpora décroche auprès de l'opéra de Berlin un contrat pour lui comme pour elle.
Sur la route de Berlin, elle est informée de l'état de santé d'Albert. Elle  se rend  au Château des Géant. Albert décède  immédiatement après a célébration de leur mariage.

Difficile de résumer les  900 pages  de cet ouvrage.
Difficile d'évoquer le rôle des très nombreux protagonistes, qu'ils soient fictionnels ou réels,
Difficile d'expliquer la personnalité complexe de Consuelo.

J'ai découvert ce roman par hasard en lisant une critique sur Babélio. Des œuvres de George Sand , en dehors de la Mare au Diable, je constate mon ignorance. Je viens d'ajouter à ma PAL le tome 2 "la Comtesse de Rudolstadt".



vendredi 26 juin 2020

NUITS A HAUT RISQUE (Marie-Bernadette DUPUY)

J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livre. J'avais une demie-heure à perdre en attendant l'ouverture de la Poste.

Livre très décevant. il est composé de trois nouvelles qui se veulent policières. Seule la troisième, dont le nom est le titre du livre,  comporte un léger suspens.

Une petite chose intéressante toutefois,   l'un des inspecteurs, passionné d'histoire et de vieilles pierres , complète  chaque déplacement des enquêteurs dans la région d’Angoulême en visite culturelle.  C'est la raison pour laquelle  je lui ai mis une demie étoile.


mercredi 24 juin 2020

OCTOBRE (Soren SVEISTRUP)

Un massacre dans une ferme une trentaine d'années avant le début de l'histoire, des femmes assassinées, des mains et pied coupés, des bonhommes en marron sur lesquels  les empruntes d'une petite fille disparue depuis un an et  considérée comme morte sont relevés, deux inspecteurs   atypiques Naia Thulyn et Mark Hess, un commissaire déstabilisé, une ministre des affaires sociales avec secrétaire et chauffeur, des services sociaux..... brassez le tout et vous obtenez un roman policier exceptionnel, l'un des meilleurs que j'ai  lu depuis mon inscription sur babélio ( 10 ans , 326 policiers lus et critiqués ).

Suspens, violence, fausse piste, psychopathe, personnages intéressants d'autres moins... tout est là !

J'ai littéralement dévorées les 730 pages  en 2 jours. Pratiquement impossible de poser ce roman. Composé  de nombreux chapitres assez courts, il vous  amène  à penser lorsqu'il est l'heure de le fermer :"juste  encore un petit chapitre..."

Je ne me souviens plus pourquoi  j'ai choisi cet ouvrage  mais , pas de doute, ce fut une idée géniale.

mardi 23 juin 2020

CONTINENTS A LA DERIVE (Russel BANKS)

Edition 1994. Traducteur Marc Chénetier

Continents à la Dérive est le troisième ouvrage de Russel Bank que je découvre. Le premier "American Darling" m'avait énormément plu. Le second "la Réserve" m'a laissé peu de souvenir. Je me suis lancée dans la lecture de ce troisième  ouvrage  après avoir lu la critique d'Asai

Ce  n'est pas le genre de livre qui vous remonte le moral. Un conseil au futur lecteur il vaut mieux ne pas le commencer en période de   "coup de blues" ou plus trivialement de" moral dans les chaussettes". Les vies de l'américain Bob et de la haïtienne Vanise sont plutôt désespérantes.
L’histoire se situe dans les années 1980, Reagan est président des États-Unis , et Baby Doc de Haïti.

Bob Dubois, réparateur en chauffage, décide de quitter le New-Hampshire avec femme et enfants pour la Floride, rejoindre son frère, s'associer avec lui et réaliser le rêve américain (argent , grande maison et grosse voiture). Le rêve va se briser très vite. Il loge avec sa famille dans une vieille caravane. Employé "au noir" par son frère pour vendre de l'alcool il finira par démissionner et s’associer, sans plus de succès, avec Ave, son plus vieil ami, dans un bateau de pêche pour touristes.
 
Vanise Dorsinville quitte Haïti pour le rêve américain, avec son bébé et Claude, son neveu Ils devront prendre trois bateaux Le premier les déposera aux Bahamas, le deuxième sur  la grande Caïcos, le troisième prendra la direction de la Floride. Leurs voyages s'effectuent dans des conditions sordides et et d'une violence inouie. Vanisse sera violée à plusieurs reprises.

Les deux personnages principaux sont particulièrement intéressants mais dissemblables. J''ai éprouvé beaucoup d'empathie  pour Vanisse, femme  courageuse.  Quant à  Bob il m'a particulièrement énervée et agacée. Il  semble aigri, malheureux, pas trop courageux. Il veux  s'en sortir mais ne prend jamais la bonne décision,  sauf peut-être à la fin.

La Dérive des Continents est un très bon livre Dans une grande partie de l'ouvrage je me suis sentie totalement embarquée dans les vies de l'ensemble des protagonistes. En revanche un certain  nombre de passages sont restés totalement hermétiques, particulièrement ceux concernant le culte vaudou

mercredi 10 juin 2020

LE TEMPS DE LA SORCIERE (Arni THORARINSSON)

C'est juste après avoir lu la critique d'Asai, une babéliote, que j'ai eu envie  de me plonger dans  "le temps de la sorcière" d'Arni Thorarinson.
En ce qui concerne les écrivains islandais, rubrique polar,  j'ai déjà lu la presque totalité des ouvrage de Arnaldur Indridasson, et un livre de Ragnar Jonasson.
Est-ce le côté insulaire et une météo plutôt fraiche  tous ces livres ont quelques points communs, particulièrement dans les  descriptions de paysages.
Nouveauté dans cet ouvrage le principal personnage Einar n'est pas policier mais journaliste. C'est la quatrième histoire d'Einar, malheureusement les trois premiers n'ont pas encore été traduits en français.C'est pourquoi au cours de la lecture certaines informations nous manquent.

Einar est un ancien alcoolique. C'est un personnage attachant  et sympathique. Il a été muté dans le Nord avec son collègue  Asbjorn pour assurer "l’expansion du journal dans le Nord et dans l'Est en cette période de changements radicaux et révolutionnaires".
Des événements se produisent au moment de Pâques : une femme est tombée à l'eau lors d'une descente de rivière en rafting,  Skarphedinn, un jeune lycéen est retrouvé mort dans une décharge, deux jeunes filles se suicident.
Ces événements font vendre du papier. Pour comprendre ces événements Einar enquête, et tout particulièrement sur la personnalité de  Skarphedim.

Roman policier intéressant. Sont abordés ou évoqués des questions  malheureusement récurrentes dans nos sociétés comme l'émigration, la drogue, la désertification de certaines régions pour le profit de grosses sociétés, le mal-être de la jeunesse...

On rencontre de nombreux personnages dont il est souvent difficile de retenir les prénoms et noms !

TESTAMENT A L'ANGLAISE (Jonathan COE)

Michael Owen est écrivain.. C'est un jeune homme fragile, pas très à l'aise dans la vie. Son amitié avec Fiona, sa voisine, lui sera salutaire.

A l'occasion de son neuvième anniversaire ses parents l'emmenèrent  dans un cinéma. Seront projetés un documentaire sur Youri Gagarine (le dieu de Michael) et un film, classé tous publics "A chacun son dû" (titre original  "What a carve up"repris par Coe comme titre de son roman). Ce film marquera à jamais le jeune Michaël  sa mère l'ayant entraîné vers la sortie au milieu d'une scène  " qu'il ne pourra jamais oublié."  Il restera obsédé par ce film.                                                                                                                   

Un jour Michael apprend qu'une vieille dame, Tabitlha Winshaw, l'a choisi pour écrire un livre sur sa famille. A l'exception de son frère Mortimer, tous les autres membres de sa fratrie sont décédés. L'un de ses frères Godfrey a été abattu par un tir antiaérien allemand en 1942. Pour Tabitha le responsable de cette mort est son frère aîné Lawrence. Compte tenu de ses réactions assez violentes sa famille l'avait fait  interner dans un asile.

Une grand majorité de l'ouvrage est consacré à  la deuxième génération. Nous sommes dans les années 1980, Margaret Thatcher est premier ministre   Ils sont  six, quatre  hommes, deux femmes. Un chapitre est dédié à chacun . Nous découvrons la vérité sur  ces personnages, membres de la haute société anglaise. Ils sont tous  plus odieux, monstrueux, ou  inqualifiables les uns que les autres.
Ils sévissent gravement,  chacun dans son domaine. Hilary, chroniqueuse dans un tabloïd, Henri député partisan d'un hyper libéralisme, Roddy, marchand d'art, Dorothy patronne d'un élevage intensif sans aucun respect pour les animaux, Thomas dans la banque et Mark marchand d'armes notamment pour Saddam Hussein. Un seul objectif profiter de leur classe sociale pour s'enrichir sans aucune pudeur et  respect pour les autres.

A la fin du livre, comme dans un roman d' Agatha Christie, ils vont tous se retrouver à la propriété familiale Winshaw Towers. Michael est avec eux. Une fin de roman surprenante !


J'ai découvert J. Coe avec son roman "le cœur de l’Angleterre". Livre lu avec un très grand plaisir ainsi que les deux premiers tomes de la trilogie. J'ai un petit peu moins aimé "le Testament à l'anglaise". C'est un très bon livre mais  je m'y suis parfois sentie un peu perdue par les nombreux  récits situés dans une  chronologie fluctuante. Les nombreux protagonistes,  les  sympathiques comme les antipathiques, sont bien dessinés.
J'ai cependant  beaucoup apprécié l'humour anglais dont il est saupoudré.
Je ne connais pas le ressenti exact des anglais sur le côté social de  la période Thatcher, je leur souhaite qu'il soit moins négatif que celui donné par Coe.









dimanche 31 mai 2020

LES INFAMES (Jax MILLER)


Freedom Oliver est une femme plutôt brut de décoffrage, alcoolique, suicidaire au langage fleuri. Elle vit dans une petite ville de l'Oregon sous protection du FBI.
Le vrai nom de Freedom est Nessa Delaunay. Elle a été mariée avec Mark Delaunay. Il  a été assassiné. Nessa a  été suspectée avant d'être remise en liberté. Mattew Delaunay  a été condamné pour le meurtre.
Libéré après 18 ans de prison il compte se venger.

Apprenant la disparition de sa fille Rebekah - enfant qui lui a été retiré le jour de la naissance pour être confié avec son frère  à un couple de Pasteur - Freedom  part à sa recherche, direction le Kentucky

Démarre une  sorte de road movie  à plusieurs,  mais chacun de son côté :
Freedom à la recherche de sa fille,
Mason à la recherche de sa sœur,
trois des frères Delaunay à la poursuite de Freedom pour la massacrer,
Peter, le quatrième frère  à la poursuite de Freedom pour la sauver,
Mattley policier amoureux de Feedom pour la protéger.
Ils croiseront de faux skinheads mais de vrais membres de l'ATF  surveillant les agissements de la secte dirigé par Virgil Paul.

Ils se dirigent vers le même lieu l'église des adventistes du troisième jours dont les pasteurs Virgil et Carol Paul sont les parents adoptifs des enfants de Freedom, 

Roman noir ou thriller - c'est comme on veut- cet ouvrage tient le lecteur  en haleine de la première à la dernière page. Cette plongée dans l'Amérique profonde, (habitée sans doute par des électeurs de Trump,) est angoissante et surprenante. La violence physique, l'alcool, la drogue semblent omniprésents. L'église des adventistes pratique à la fois  la violence physique (les punitions, les viols) et les violences psychiques (annihilation de la personnalité).
On notera que de nombreux chapitres ou paragraphes commencent par les mêmes mots, tel un mantra, "je m'appelle Freedom" , une référence aux alcooliques anonymes ?
On appréciera le passage  où le vieil amérindien raconte à Freedom l'histoire d'un certain Freedom et de son arbre.

Très bon livre avec son personnage féminin  fascinante et terriblement attachante.





















vendredi 29 mai 2020

LA DAME DE REYKJAVIK (Ragnar JONASSON)

Hulda est inspectrice de la police de Reykjavik. Elle a 64 ans, la retraite est pour dans quelques mois Elle vit seule et  n'a pas d'amis. Une petite lueur dans cette grisaille,  elle s'est liée d'amitié avec un membre du club de randonnée.

Et voilà que tout s'accélère sur le plan retraite. Convoquée par le patron du commissariat elle apprend qu'elle doit prendre  sa retraite immédiatement, libérer son bureau pour un nouveau et jeune inspecteur. Un peu sonnée par la nouvelle elle demande un sursis de quelques jours pendant lesquels  elle reprendra l'examen d'un dossier classé sans suite. Elle choisit une affaire de disparition, celle  d’Elena, une jeune russe demandeuse d'asile. Au cours de l'enquête elle découvrira qu'une deuxième jeune femme russe a également disparue. En  trois jours  elle élucide les deux affaires.

J' ai bien aimé ce livre, écriture fluide, bonne construction avec ce qu'il faut de suspens, de rebondissements et surtout une fin totalement inattendue. Cependant je n'ai pas accroché avec la personnalité d'Hulda. Je n'ai pas ressenti de sympathie,  elle m'a même un peu agacée. Elle est peut-être excusable car  si sa vie professionnelle lui a apporté des satisfactions,  son  passé  personnel n'a pas été  un long fleuve tranquille. Retraitée,  je respecte  ses angoisses et sa peur à l'idée de la retraite.

LA TARNOWSKA (Hans HABE)

La première édition en France du roman "la Tarnowska" de Hans Habe a eu lieu en 1963.

Cet ouvrage est l'histoire romancée de la Comtesse Tarnowska, née Maria O'Rourke en Ukraine le 9 juin 1877.
Maria se marie à 17 ans, contre l'avis de ses parents, avec le comte Vassilly Tarnowski. Dés sa nuit de noce elle se rend compte qu'elle s'est trompée, Vassily est un coureur, cynique et cruel. Ils auront deux enfants, un garçon et une fille.
Très belle, elle a beaucoup de succès auprès des hommes. Elle adoptera le même style de vie que son mari, "les amants succèderont aux amants". Leur divorce sera prononcé en 1904. Elle obtiendra la garde de son fils.

Maria voyage beaucoup (Autriche, Russie, Italie...). Elle est toujours accompagnée de sa femme de chambre  Elise Perrier. Sans fortune personnelle elle compte sur les revenus de ses amants. Certains connaîtrons des fins tragiques (duel, suicide, assassinat). Pendant une période elle devient dépendante de la morphine puis de la cocaïne.

Au début  du XXe siècle elle a trois amants : Donat Prilukov, avocat qui non seulement s'est ruiné pour elle mais a volé ses clients, un étudiant  Nikolai Naumov, et le comte Pavel Kamarowski qui souhaite l'épouser. Maria  souhaite la mort de Pavel. En séjour à Venise elle convainc  le jeune Naumov avec la complicité de Prilukov  de tuer Pavel.  Ce qu'il fit.

Le procès s'ouvre à Venise en 1910. La presse du monde entier est présente. Des experts psychiatres témoigneront. La quatrième de couverture indique que même Sarah Bernhardt s'y serait rendue.
Le verdict tombe : Naumov 2 ans et demi, la Tarnowska 8 ans et demi, Priloukov 10 ans , Elise Perrier est libérée.

Quel personnage que  cette  femme ! Même si on est loin de souscrire à son style de vie on éprouve  pour elle une certaine sympathie.

Le roman est traversé par un personnage sympathique, Andreï Wyrubov. L'auteur le cite dans son avant-propos sans préciser exactement ses liens avec Maria. Dans le roman, réalité ou fiction, Andreï et Maria auraient été amoureux. Ils se seraient fiancés. La date du mariage était fixée. Mais Maria n'a pas résisté aux charmes sulfureux de Vassily. Andreï serait entré chez les dominicains. Dans les moments difficiles il aurait toujours  été présent auprès de Maria. Il a pris en charge son fils lors de l'incarcération.

Ce n'est pas le roman du siècle. Il y a des longueurs, des répétitions. Mais je ne me suis pas ennuyée pendant cette lecture. Se plonger dans la vie d'une personne ayant  existé a toujours un côté intéressant.

jeudi 21 mai 2020

Congo Inc. LE TESTAMENT DE BISMARCK ( IN KOLI JEAN BOFANE)

Je ne connais pas bien la littérature africaine. Les quelques livres que j'ai lus m'ont toujours plus ou moins déconcertée . Il y  est souvent question de fétichisme,sortilèges, marabout, sorcellerie ...un monde que je ne comprends pas. Dans cet ouvrage  ces sujets sont plus rares.
Isookanga, un pygmée ekonda, quitte son village pour Kinshasa avec pour tout bagage l'ordinateur qu'il a dérobé à Aude Martin, une ethnologue. Il est venu pour  faire "de la mondialisation". Faute de pouvoir trouver un logement il est accueilli  par les shégués, les enfants des rues. Pour survivre il s'associe avec Zhang  Xia, un chinois. Ils décident de vendre dans les rues de l'eau fraiche nommée "Eau Pire Suisse".

Les faits et gestes de  ses deux personnages et  ceux d' autres protagonistes apportent un éclairage sur la réalité d'un pays dont la richesse fait l'objet d'enjeux planétaires alors qu'un majorité de ses habitants vivent  en dessous du seuil de pauvreté. ces protagonistes sont principalement :
Lomama, oncle d'Isookanga, et  chef du village où vient d'être installée une antenne relai,
Shasha , dit la Jactance. Elle a fui son village avec ses petits frères après le massacre de ses parents et d'une grande partie des villageois. Arrivée à Kinshasa elle est devenue une shéguée.
Kiro Bizimungu, ex seigneur de guerre, nommé directeur  général de l'Office de préservation du parc national de Salonga . Son objectif n' est pas de protéger la nature mais de s'enrichir grâces aux richesses du sol (pétrole, diamant...)
Adeïto Kalisayi, épouse de Bizimungu et fidèle de l’église de la multiplication divine
Waldemar Mirnas, Lithanien,  officier casque bleu
Le révérend Thélonius Monkaya,de l’Église de la Multiplication divine,
Aude Martin,  l'ethnologue.
Chiara Argento, chargée  du dossier du Kivu  (une région du Congo) au Secrétariat du Maintien de la Paix.(ONU)

Livre intéressant, à la fois drôle et dramatique. On s'amuse aux prêches du révérend et à sa façon de  d'escroquer ses fidèles, on est au bord du malaise aux souvenirs des massacres et tortures, on s'indigne du comportement du représentant de l'ONU, on admire le courage de Shashan la Jactance, on s'amuse devant le côté légèrement colonialiste d'Aude Martin, on s'attache à Isookanga et à son rêve, et enfin on s'indigne devant la situation économique et sociale  de  la RDC, situation due semble-t-il une  mondialisation inhumaine.

dimanche 17 mai 2020

LA CHAMBRE DES MURMURES (Dean KOONTZ)

A la fin de l'hiver, un matin  dans une petite ville du Minnesota, Cora, une enseignante en arrêt maladie suite à des maux de têtes violents, reçoit un drôle de visiteur. Il prononce deux phrases bizarres 'jouons au crime dans la tête" et "auf wiederseben, espèce de pétasse étique". Les maux de tête lui sont venus après avoir assisté à un congrès dans la ville du Haut-Fourneau-le-Lac. Poussez par des ordres virtuels elle quitte son domicile en 4x4. Après avoir mis le feu dans sa voiture elle fonce droit dans  les baies vitrées d'un restaurant tuant le gouverneur de l'état ainsi que  de nombreuses autres  personnes. Le shérif Luther Tillman est écarté de l'enquête par la police d’État et le FBI. Bizarre bizarre....

Jane Hawk, inspectrice du FBI en disponibilité et en cavale, cherche à dénoncer la société secrète des Arcadiens et son meneur David James Michael. L'objectif de cette société  est d'implanter des puces dans les cerveaux humains afin d'en  obtenir le contrôle, et d'éliminer ceux qui s'opposent à sa théorie en les poussant au suicide. Elle contacte un journaliste pour lui demander de révéler l'affaire. Méfiante, elle espionne le journaliste et découvre que lui et son avocat sont liés à DJM.

Ainsi commence le deuxième tome de la série Jane Hawk.
A la lecture de "Dark Web", le premier tome, j'avais éprouvé de l'angoisse et du stress pour Jane non pas en tant que personnage de fiction mais comme si elle était une personne réelle. J'ai ressenti les mêmes sentiments dans ce deuxième ouvrage. Très réussi comme atmosphère oppressante.

Au cours de sa traque à travers plusieurs états des États-Unis Jane affronte de nombreux dangers,  des individus réduits au rang de simples machines humaines... Elle rencontre des personnages qui lui apportent assistance comme le shérif Luther,  le merveilleux papy de 80 ans Bernie Riggowitz ou encore le trafiquant Otis Faucheur et le médecin Porter Walkins. Elle retrouve également des amis chez lesquels elle peut s'offrir une courte pause dans sa longue traque.

Très bon roman, suspens, angoisse....  Je ne me suis pas ennuyée !  difficile de lâcher le livre en cours de lecture ! hâte de le finir pour connaître la fin.... mais les aventures ne sont pas finies,  un troisième tome est déjà paru en France, deux autres ne sont pas encore traduits. Que peut-il encore arriver à Jane ? un accident ou pire encore pour son fils ?

lundi 11 mai 2020

CE QUE SAVAIS LA NUIT (Arnaldur INDRIDASSON)

Inconditionnelle d'Indridasson, je pense avoir lu la presque totalité de ses ouvrages traduits en français, à l'exception du premier, et du dernier. Pour le dernier j'attends sa parution en poche.


Comme beaucoup de lecteurs d'Indridasson  j'aurais aimé découvrir une nouvelle aventure d'Erlendur...Mais il faut se  raisonner et s''intéresser à son nouveau personnage Konrad dont nous avons fait connaissance dans "le passage des ombres". 
Konrad est un policier à la retraite. Sa femme est décédée récemment d'un cancer. Il a un fils et deux petits enfants. Il s'ennuie. il dort mal malgré des somnifères et un excès de vin rouge. Heureusement un fait divers lié à une affaire dont il s'est occupé il y a 30 ans va le sortir de sa torpeur.

Conséquence de la fonte des glaces, le corps d'un homme disparu il y a 30 ans a été trouvé. L'autopsie confirme qu'il a été assassiné.  Hjaltalin, son ex-associé, interrogé par Konrad, avait nié son implication. Arrêté de nouveau  il souhaite  ne  parler qu'avec Konrad. Il confirmera qu'il n'est pas le coupable et lui demandera de retrouver l'assassin. Hjaltalin décéde peu après.
Très tard un soir une femme vient chez Konrad. Elle lui demande d'enquêter sur le décès, il y a 7 ans , de son frère. Elle est persuadée qu'il n'est pas décédé lors d'un simple accident de voiture mais qu'il a été renversé volontairement. Il a 30 ans il aurait vu l'assassin. Dans les bars lorsqu'il avait trop bu il avait tendance à s'en vanter.

Notre retraité se sent revivre. Il va s'intéresser à ces deux affaires plus ou moins liées. Marta, son  ancienne chef de service au commissariat de Hverfisgata lui permettra officieusement d'enquêter.

C'est avec plaisir que  nous retrouvons l’ambiance des livres d'Indridasson : Nous avons un personnage  tourmenté qui, d'un côté mène une enquête,  recherche des témoins, les interroge, de l'autre se penche sur son passé, la séparation d'avec sa mère et sa sœur, sa vie auprès d'un père violent et escroc, ses erreurs de jeunesse,  sa rencontre avec Erna son épouse, une femme dont il a été très amoureux, à ses regrets de lui avoir été infidèle. Un très beau passage sur l'éclipse de lune spectacle auquel  Erna lui avait demandé de l'amener.

 Un bon roman policier.