lundi 28 mai 2018

LA SAISON DES FEUX (Céleste NG)

L'histoire se déroule  dans une banlieue riche et tranquille de la ville de Cleveland (Ohio) à Shaker Heights. Elle se situe  dans les  années  1990.  Bill  Clinton est président des États Unis.
Le premier chapitre de cet ouvrage en est le dénouement : la maison des Richardson  est détruite par un incendie allumée par Izzy, Les Warren ont chargé la golf et repris la route...

Elena  Richardson vit  dans une belle et grande maison  avec son mari et ses quatre enfants. Elle loue une petite maison à Mia Warren et sa fille Pearl.
Tout sépare ces deux familles. Les Richardson appartiennent au  clan des familles américaines  aisées, à l’existence parfaitement organisée. Le père est avocat, la mère journaliste dans le journal local. En revanche les Warren sont plutôt du côté des pauvres, du genre  nomades.  Mia, mère célibataire,  artiste photographe doit effectuer des petits boulots pour survivre avec sa fille.
Pearl va se lier avec les trois aînés Richardson et être bien accueillie dans la famille.
Dans son rôle de "femme parfaite" Helena propose à  Mia de régler  son loyer en effectuant quelques heures de ménage et en préparant le dîner  du soir. Cette  décision  mécontente Pearl, sa mère allait envahir son espace "la maison des Richardson."

Mais c'est l'histoire de Mirabelle, réclamée par Bebe, sa mère biologique, à la famille adoptive, qui va être l'étincelle  mettant en quelque sorte le feu entre les protagonistes. Elena prend le parti de son amie, la mère adoptive, Mia celui de sa collègue, la mère biologique.
Elena va s'autoriser à enquêter sur Mia "c'était justifié. Elle devait obtenir des informations, en personne." Elle veut découvrit qui est cette femme. Alors qu'Elena interroge les parents de  Mia,   celle-ci accueille Lexie, la fille aîné d'Elena, à sa sortie de l'hôpital.  Elle avait déjà ouvert sa porte à Izzy, la benjamine de la fratrie qui souhaitait l'aider dans sont travail d'artiste-photographe.

Grâce à son activité  chez les Richardson Mia a découvert la personnalité de chaque membre.
Avant de quitter sa location, elle laissera sur la table des photos "chacun sut laquelle était pour lui..... elle était terriblement intime".

En nous racontant la vie de ces deux familles l'auteur aborde de nombreux sujets : l'adolescence, les premiers amours et la sexualité, l'avortement, les mères célibataires, l'abandon et l'adoption, la gestion pour autrui, le deuil.

La personnalité et le caractère des  personnages féminins sont particulièrement bien traités. Les hommes sont peu présents.

Conclusion : Roman très intéressant.











samedi 19 mai 2018

LA SERPE (Philippe JAENADA)

Henri Girard est-il l'auteur des  trois assassinats perpétrés, avec une serpe,  une  nuit d'octobre 1941 au château d'Escoire ?
Philippe Jaenada a-t-il résolu l'énigme ?
Incité par son ami Manu (petit-fils d'Henri Girard) à écrire sur son grand-père,  aventurier, écrivain, journaliste mais aussi mis en cause  dans l'assassinat de trois personnes,  Philippe Jaenada accepte de s’intéresser à ce personnage. Après avoir pris connaissance des journaux de l'époque il décide d'enquêter sur place. Il part  pour le Périgord "en Opel Mériva" . Il y est accueilli par  Sylvie et Françoise des  archives départementales de la Dordogne. Elles lui permettent d'accéder à la totalité du dossier judiciaire (entièrement numérisé).


La première partie de l'ouvrage est à charge. Henri Girard  est présenté comme un jeune homme de 24 ans, antipathique,  dépensier surtout de l’argent de ses proches (Père et Tante), violent,  peu apprécié  par les villageois voisins du château.
Les conditions dans lesquelles les meurtres ont été commis (château fermé, pas de trace d'effraction, serpe empruntée la veille aux gardiens) et l'attitude indifférente d'Henri à l'arrivée de la police et des voisins (joue du piano et boit de l'alcool) l'accusent. Il est emprisonné dans l'attente du procès. Défendu par Me Maurice Garçon il est acquitté à la surprise  générale.
Héritier d'une grande fortune, il va la dissiper en moins de deux ans, s'exile au Venezuela, revient au France en 1951, publie sous le nom de George Arnaud  un roman "le salaire de la peur" dont Henri-George Clouzot fera un film.

La  deuxième partie est à décharge. A la lecture de documents, particulièrement les échanges de correspondances entre Henri et son père,  Philippe Jaenada  dessine   un Henri totalement différent. Il aime et est aimé de son père, de sa tante et de leurs amis.  Courageux il aurait  participé au début de la Résistance.
L'auteur décortique l'ensemble des pièces judiciaires, compare les témoignages rédigés  au cours de l'enquête à ceux répétés lors du  procès, refait les trajets des témoins, visite les lieux. Son enquête est si fouillée qu'il arrive à démontrer  que l'un des témoins pourrait être le vrai coupable.

La Serpe est le premier livre que je lis de Philippe Jaenada. J'ai apprécié son écriture, j'ai aimé  les  interruptions dans son récit pour parler  de son quotidien, de ses rencontres, pour dire son amour à sa femme et  son fils, ainsi que les allusions à ses précédents ouvrages....

Un petit bémol toutefois, j'ai été un peu perturbée  par la présentation du texte trop serré et  par l'absence d'interlignes entre les paragraphes. La longueur de certains chapitres occasionne  un  petit embarras  pour  trouver le bon passage pour poser le livre lorsque la vie quotidienne m'a contrainte à des activités plus prosaïques !!(634 pages ne se lisent pas d'une traite).