samedi 25 février 2017

LE SAUT DE L'ANGE (Lisa GARDNER)

"Le saut de l'ange" est mon premier contact avec Lisa Gardner. Je n'ai pas été déçue.

Le  début du roman est relativement simple : un accident de voiture. Nicole, la conductrice, s'en sort mais laisse penser aux sauveteurs qu'elle n'était pas seule dans la voiture. Les recherches notamment avec Annie, chien policier, sont négatives, aucune trace de Vero, la petite fille.
Malgré les séquelles dues à plusieurs TTC (traumatismes cérébraux-crâniens) et contre l'avis médical Thomas, son mari, exige que Nicole quitte l'hôpital et rentre chez eux.
La police doit enquêter car "la conductrice puait la gnôle, mais d'après les analyse effectuées à l’hôpital, elle n'avait que 0.6 gramme..."
Les enquêteurs  Wyatt et Kevin, et Tessa (maîtresse de Wyat), consultante en sécurité, sont des personnages que l'on peut  retrouver  dans d'autres ouvrages de l'auteure.

Très vite l'affaire se complique : qui sont vraiment Nicole et Thomas, quid de leur identité et de leur passé ? Vero a-t-elle existé ?
 il est aussi question de disparition de petites filles (enlevée ? vendue ?)  de maison victorienne au passé douteux,  de pyromane, d'amitié, de haine...
L'histoire est fort bien construite. Les chapitres se succèdent et font monter le suspens. Le texte est soit  écrit à la première personne : la police de caractère est alors modifiée, normale si Nicole parle et pense au présent, en italique lorsque ses souvenirs lui reviennent  "en rêve", soit à la troisième personne.

"Le saut de l'ange" est le genre de livre dans lequel vous avez  parfois du mal à entrer, puis  passé le cap des premières pages, vous ne pouvez plus vous en détacher avant d'arriver à la dernière page.

vendredi 24 février 2017

LE NOUVEAU NOM (Elena FERRANTE)

La lecture des deux premiers volumes de "l'amie prodigieuse" a été  un véritable bonheur.
Que nous disent  ces livres pour avoir autant de succès auprès des lecteurs ?

Histoire de deux amies Lila et Elena, petites filles dans le premier tome (années 50), jeunes adultes dans le second(années 60).
Environnement : un quartier défavorisé de Naples. La vie y est difficile. Les mères sont à la maison, souvent victimes de la violence de la part de leurs maris. Les revenus des familles  assurent à peine le quotidien.
Lila, la plus intelligente  doit à la fin de l'école primaire travailler dans la cordonnerie de son père.
très belle, elle est convoitée par les garçons notamment par l'un des frères Solara (camorristes) et par l'épicier Stephano.
A 16 ans elle épouse Stéphano et se rend compte qu'elle ne l'aime pas.
L'argent de son mari lui permet d'acheter des toilettes, qui détonne un peu dans son quartier, et d'être généreuse avec ses amis.
Douée dans de nombreux domaines, dessine des chaussures fabriquées ensuite par son père et son frère, décide les aménagements pour la deuxième  épicerie de Stephano et pour le magasin de chaussures des Solara, lit des livres philosophiques, politiques...
En vacances à Ischia en compagnie  d'Elena, elle tombe amoureuse de Nino, l'amour secret d'Elena.
Cette aventure a des conséquences importantes pour elle.
Elle donne naissance à un garçon.
A la fin du deuxième tome Lila est ouvrière dans une usine à saucisse.

Elena, intelligente mais complexée se mésestime beaucoup.
Grâce à l'intervention de son institutrice poursuit des études. Ses excellents résultats lui permettent d'intégrer après le bac l’École Normale de Pise.
Son amour pour Nino n'est pas partagé. Pendant la période du lycée sort avec Antonio. A l'école normale aura deux aventures l'une avec Franco, l'autre avec Pietro.
A la fin du deuxième tome elle est fiancée avec Pietro. Son premier roman est édité.

Ce que je trouve d'exceptionnel dans ces ouvrages c'est, alors que la trame de l'histoire est assez banale comme mon bref résumé essaie de le démontrer, c'est l'écriture de l'auteure. 
Avec comme point de départ  l'amitié de deux amies, sous la plume d'Elena elle nous décrit une micro société, son évolution sociale et économique sur deux décennies. Elle brosse le portrait non seulement des deux amies mais aussi celui de nombreux personnages issues de  génération et de milieux sociaux différents. Elle trouve les mots  pour  nous raconter la famille, les amitiés, les amours, les rivalités, les jalousies qui jalonnent les vies  des protagonistes. 
Avec talent elle nous raconte tout simplement la vie!
Pratiquement de la même génération que Lila et Elena (un peu plus jeune quand même !),  je me suis souvenue, au cours de ma lecture,  des années 50 et 60 en France et  notamment les modifications  sociales, culturelles et économiques apparues entre ces deux décennies.


samedi 18 février 2017

SUR LE PONT DU LOUP (James PATTERSON)

Je ne connaissais ni l'auteur (James Patterson) ni l'inspecteur Alex Cross (son héros). J'ai sorti le livre un peu par hasard de ma pal où il sommeillait depuis plusieurs mois....
Les 367 pages ont été lues en une journée. Le livre est bien conçu, car la brièveté des chapitres maintient le suspens et entraîne le lecteur à poursuivre la lecture...
Il faut reconnaître que ce n'est pas de la très grande littérature et que  de nombreux thrillers lui sont supérieurs. Mais pour être vraiment honnête  je précise que ces quelques heures de lectures m'ont distraites.

J'ajouterai plus sérieusement que le lecteur de 2017 est n'est pas celui de 2004 année de la parution du livre. En effet en 2004 les  menaces et attentats projetés par Le Loup pouvaient avoir  encore un côté fictionnel alors qu'en 2017 il  n'en est malheureusement plus  de même.

dimanche 12 février 2017

L'AMIE PRODIGIEUSE (Elena FERRANTE)

Difficile d’innover dans la critique de ce livre,  tout a déjà été écrit. Si les  critiques sont très majoritairement  favorables, on trouve quelques avis  négatifs.
J'ai aimé ce récit racontant l'amitié entre  deux amies si différentes et si complémentaires.

C'est à plus de 60 ans qu' Héléna décide de raconter son histoire et celle de Lila.
Quand le livre commence nous sommes au lendemain de la deuxième guerre mondiale, au début des années 1950. La vie quotidienne dans un quartier pauvre de Naples n'est pas très facile " je ne suis pas nostalgique de notre enfance, elle était pleine de violence." Les mères sont au foyer, les pères exercent des métiers peu rémunérateurs : menuisier, cordonnier, gardien de mairie, vendeur de fruits et légumes. Trois familles sortent du lot sur le plan financier, celle du contrôleur de train qui sera amenée à quitter le quartier, et celles de l'épicier et du bar pâtisserie.
A l'école primaire la jeune Lila brille par son intelligence, elle entraîne Helena : "quand Lila sortait d'une zone de turbulence et me dépassait sans le moindre effort, Mme Oliviero commençait par me féliciter simplement avant d’exalter les mérites de Lila."
 Grâce à l'intervention de Mme Oliviero, et malgré les objections de sa mère, Helena pourra préparer le concours d'entrée au petit lycée et ainsi poursuivre ses études. En revanche Lila n'aura pas cette chance, elle  devra travailler dans la cordonnerie de son père.

Malgré leur orientation différente, les deux jeunes adolescentes restent attachées l'une à l'autre avec leurs rêves dont celui de faire fortune comme l'auteur des" quatre filles du Dr March", leur livre fétiche, lu et relu. (livre que j'ai adoré enfant, d'autant plus que nous étions quatre sœurs ...)
Les garçons, gentils mais un peu frustres, font parti de leur vie. Ils sont plus attirés par la jolie Lila que par Hélena "l'adolescente grosse et boutonneuse que j'étais devenue".
 A la fin du premier tome Lila à 16 ans et elle se marie.

Ce qui me frappe dans cette histoire, c'est  l'isolement dans lequel semble vivre les habitants du quartier. Alors qu'il se  situe à Naples en Italie pratiquement pas une seule fois il est fait référence à des événements extérieurs à ce quartier. 
Une petite exception, alors qu' Helena parle avec Lila de ses cours de théologie, Lila commence par lui répondre d'un ton vif "Tu perds encore ton temps avec ces machins.....Il y a les guerres. C'est partout la misère qui nous rend tous méchants..." mais elle termine aussi  sa critique  par "tu veux aller voir le collier de perles que Stéphano m'a offert ?". Il est également un peu question et de la camorra et du partie communiste, mais certains habitants du quartier en font partie.
 Hélena avoue n'avoir jamais lu de journaux, j'en déduis, peut-être à tord, que son père n'en ramène pas à la maison  alors qu'avec son activité de gardien à la mairie il pourrait avoir accès à des journaux. 
Pendant une période qui doit se situer fin des années 1950 une télévision, offerte par Marcel Solara, entre dans la famille Cerullo. "la moitié du quartier allait chez les Cerullo pour admirer ce miracle" mais aucune indication sur les programmes qu'ils  regardent.

Je vais maintenant me lancer dans le tome II "le nouveau nom", un tout petit peu moins de critiques sur babélio, mais une note moyenne supérieure..... A suivre.





samedi 11 février 2017

ROUVRIR LE ROMAN ( Sophie DIVRY)

Passionnée de lecture, tout particulièrement de romans, j'aborde très rarement  la lecture des autres types d'ouvrage comme par exemple l' essai.
J'ai reçu,  dans le cadre de masse critique,  l'essai de Sophie Divry , "Rouvrir le Roman".

Bien que la biographie de S. Divry sur internet soit très succincte, j'ose penser, compte tenu notamment des nombreuses références littéraires dont son ouvrage est rempli,  qu'elle a du suivre des études de lettres très approfondies.

J'ai lu cet essai avec beaucoup d'attention.  J'espère, même si je me  suis  sentie parfois très néophyte, en avoir saisi l'esprit.  Heureusement, à quelques exceptions près, la très grande majorité des  auteurs cités ne m'étaient pas inconnus.

A plusieurs reprises des recherches sur internet  ont été nécessaires,  pour avoir des informations sur certains auteurs (Federman, Gass) ou connaitre le sens de certains mots (plurivocité, surfiction, menippée boustrophedon....).

Le plan de l'ouvrage est très claire, il comporte  deux grandes parties, l'une consacrée à la discussion sur des idées reçues, l'autre sur des aspects de  la fabrique d'un roman.

En conclusion, je pense que cet ouvrage est plutôt destiné aux écrivains ou futurs écrivains qu'aux lecteurs  : "cet essai se voulait avant tout un plaidoyer pour une réappropriation par les écrivains de leur métier.", et c'est pourquoi j'avoue sans aucune honte que son contenu  m'a paru parfois  ardu pour la simple lectrice que je suis. 

Je remercie Babélio et les éditions Noir sur Blanc de m'avoir adressé ce livre qui m'a, sans aucun doute,  enrichie intellectuellement.





samedi 4 février 2017

DEUX ENFANTS DU DEMI-SIECLE (Charles NEMES)

Toussaint Legrand, divorcé, père de deux enfants, reçoit de la caisse de retraite un courrier lui proposant de faire le point sur sa carrière afin que le passage à la retraite se fasse dans les meilleurs conditions.
Thérèse  Borowski, divorcée, mère célibataire, est chargée à la caisse de retraite de traiter les dossiers de retraite.
Le dossier de Toussaint est traité par Thérèse.
Quarante ans auparavant, Toussaint et Thérèse s'aiment et le 25 juin 1967 ils font l'amour pour la première fois. ils ont 16 ans.
Les deux pères tombent d'accord sur l'opportunité de séparer leurs enfants.

A l'heure de la retraite, Toussaint et Thérèse vont-ils se retrouver ?

Les parents de Toussaint sont des bourgeois catholiques. Ils ont deux enfants Toussaint et Gabrielle.
Après avoir travaillé  dans l'étude de Maitre Baron, père de son copain Luc, il est embauché chez un éditeur  comme stagiaire au stock puis comme correcteur. Aux environs de 35 ans  il épouse Noëlle, professeur d'Histoire. ils ont deux enfants. Ils divorcent après 12 ans de vie commune.

Le père de Thérèse est rabbin. Elle  a plusieurs frères et sœurs. Elle entre dans la fonction publique. Elle épouse Maurice, juif pratiquant. En l'absence d'enfant, ils divorcent au bout de 10 ans. Thérèse demande sa mutation pour Paris . Elle y  rencontre  un certain Hubert, qui la quittera sans laisser d'adresse. Elle accouche d'un garçon en 1982. Elle informe ses parents qu'ils sont grand-parents alors que son fils entre en maternelle.  Son père aura une grande influence sur son petit-fils, les conséquences seront douloureuses pour Thérèse.

Sans véritable ordre chronologique, avec de courts chapitres, l'auteur nous  raconte les vies "normales" de Thérèse et Toussaint  pendant ces quarante années : parents, fratrie, religion, amour, mariage, divorce, enfants, amis, deuil, activités professionnelles...

Étonnement à la fin du livre, comme d'autres Babelios  j'ai été choquée  par le choix de Toussaint pour, croit-t-il, célébrer Primo Levi. 
"Si c'est un homme", sorte de fil rouge, est lu ou a été lu par plusieurs protagonistes du roman,          (comme espérons-le par ses lecteurs).

En conclusion,  j'ai beaucoup apprécié ce livre. Le style est très agréable, l'attention du lecteur toujours maintenue. Émotion et humour s'y côtoient.

Merci à Babélio et aux Éditions HC  de m'avoir fait connaître cet ouvrage.










jeudi 2 février 2017

LA BELLE LURETTE (Henri CALET)

Livre lu dans le cadre du café littéraire auquel je suis inscrite.
J'avoue humblement que je n'avais jamais entendu parler de cet auteur. A ma décharge je ne suis ni professeur de littérature, ni bibliothécaire, ni libraire, mais une simple lectrice dont l'un des loisirs préférés est la lecture.
L'avantage de participer à un café littéraire c'est que vous êtes amenés la plupart du temps à lire des ouvrages que vous ne connaissez pas ou que vous n'avez pas souhaité lire pour de multiples raisons.
Après avoir lu ce court ouvrage (168 pages) je remercie pour son choix  notre jeune animatrice  du café littéraire (doctorante en lettre)

Ce livre est le premier roman de l'auteur, il est pour une bonne part autobiographique couvrant sa vie de la naissance au début de  l'âge adulte soit de 1900 aux années 1920. A sa naissance son père a 20 ans, sa mère une trentaine d'années "Ils pataugeaient dans le chemin des pauvres".
Même si ce roman est court, il est difficile de le résumer tellement il est foisonnant :
- d'aventures, ( l'exil en Belgique pendant la guerre de 14/18
- de descriptions de lieux (dans les couloirs mi-obscurs  la senteur lourde de la merde était partout et celle- plus insinuante - de l'urine.) 
- de personnages (Juliette : Oui elle était moche. Moisie, grise. Du gris dont on fait la boue....je l'appelais pourtant mon bel ange blond)
Ce roman  nous plonge dans le monde de la misère, des logements  véritables taudis, de l'absence de travail, de l’alcool, des pensions  sinistres, des hôtels minables, du sexe, de la prostitution, des avortements, des paris sur les courses, du vol, de la prison...et même de religion.
Malgré ce sombre tableau et un fond de pessimisme,  l'humour est présent, le vocabulaire riche, souvent scatologique, le style fluide. 

En conclusion un livre qui ne laisse pas indifférent!