Nous sommes en 1927. Le banquier Marcel Péricourt décède 7 ans après son fils Edouard. Le livre commence le jour de ses obsèques. De nombreuses personnalités sont présentes, y compris le Président de la république. Alors que le cortège se met mouvement, son petit fils , Paul, âgé de 7 ans, se jette du deuxième étage de l'hôtel particulier.
Madeleine Péricourt va devoir se consacrer entièrement à son fils, devenu paraplégique. Elle laisse à Gustave Joubert, principal collaborateur de son père, la gestion des affaires et à Léonce, sa dame de compagnie, celle de l'hôtel particulier.
Confiante ou naïve, elle ne se rendra pas compte que Gustave, Léonce auxquels s'est joint Charles Péricourt, organisent sa faillite à leur profit.
Après avoir vendu son hôtel particulier, elle s'installe avec son fils dans un appartement "petit bourgeois". Elle embauche pour l'aider une polonaise qui ne parle pas français, Vladi.
Quant elle se rend compte qu'elle a été trahie , elle décide de se venger.
Nous sommes en 1933. Avec l'aide de Dupré, ancien collaborateur de son ex-mari (Henri d'Aulnay-Pradelle), elle va organiser toute une série d'événements qui vont totalement désorganiser les affaires et la vie de Gustave, de Charles, de Léonce ainsi que d'André Delcourt, ancien précepteur de Paul, devenu journaliste.
Pierre Lemaître, avec une grande maîtrise et beaucoup de talent, plonge son lecteur dans l'ambiance des années 1930, non seulement en France(la troisième République) mais aussi en Italie (Mussolini et le fascisme) en Allemagne (Hitler et le nazisme). Il crée des personnages pittoresques (la diva Solange Gallineto, Vladi) ambitieux (André Delcourt), cupides et corrompus (Edouard, Charles , Léonce). Il brosse un tableau peu flatteur des politiques, des banquiers, des hommes d'affaires et de la Presse. Il transforme Madeleine de grande bourgeoise naïve en petite bourgeoise machiavélique.
Ce roman est vraiment jubilatoire ! quel bonheur de lecture. Comme j' aimerais lire plus souvent des romans français d'aussi bonne facture, des bons gros romans qui nous transportent littéralement !
certains lecteurs/critiques comparent Lemaître à Dumas ou Zola, personnellement j'ai plutôt pensé à Balzac.
Vivement le troisième volume.