L'ENIGME DU CODE NOIR ( Laurent JOFFRIN)

Depuis le premier tome de Jean-François Parot j'ai lu toutes les enquêtes  de Nicolas Le Floch y compris la première de Laurent Joffrin.

L’Énigme du Code Noir se déroule sur avril-mai 1791. Louis XVI réside aux Tuileries. L'ancien commissaire du Châtelet Nicolas Le Floch est revenu de Guérande à l'appel du roi. 

Deux aristocrates ont été assassinés. Après leur décès les corps ont subi des mutilations. L’enquête  est confiée à Pierre Bourdeau. Il  fait appel à son ami Nicolas pour l'aider à résoudre l'énigme. L’intervention d'Awa, gouvernante de leur ami Semacgus,  fait avancer leur enquête :  Les mutilations ressemble aux châtiments infligés aux esclaves des Antilles prévus par le Code Noir rédigé sous louis XIV.

Au cours de l'enquête Bourdeau et Le Floch auxquels s'adjoint le Chevalier de Saint-George vivront  des situations difficiles et  périlleuses.

Laurent Joffrin, bien dans l'esprit de Jean-François Parot, consacre quelques pages notamment aux amours de Nicolas - qui n’apparaît pas sous son meilleur jour - aux dîner chez Monsieur de Noblecourt, fait intervenir des personnages réels comme Olympe de Gouges, le marquis de Dreux-Brézé, Restif de la Bretonne....et bien sur Saint-George.

Roman intéressant, lecture agréable, déroulé de l' histoire plus fluide ou  moins "embrouillé" que celui de JF Parot.

 

EN EAUX DANGEREUSES (Donna LEON)

 "En eaux dangereuses" est le vingt-neuvième romans de Donna Leon. Ayant lu la presque totalité de ses romans, je suis un peu déçue par ce roman  que je le classe  parmi les moins bons.

Alors qu'une chaleur caniculaire s'est  abattue sur la ville, le Commissaire Brunetti doit traiter en même temps deux affaires. L'une, un peu secondaire, les vols de touristes par deux jeunes pickpockets Roms. La seconde concerne les causes dans lesquelles un homme a trouvé la mort. La demande d'enquête a été faite par la femme de la victime, elle-même hospitalisée en soins palliatifs. Dans cette deuxième affaire il est accompagné par sa collègue Claudia Griffoni  puis par Vianello.

Dans ses romans Donna Leon traite toujours de problèmes sociaux,  environnementaux ou autres.Dans cette opus elle évoque notamment   la pollution touristiques due aux millions de touristes qui chaque année envahissent Venise,  la pollution non- accidentelle  des eaux due à des entreprises peu scrupuleuses et son corollaire la corruption.

Reste des passages divertissants comme Brunetti déambulant dans Venise,  à son domicile seul, avec Paola  et les enfants ainsi que ses échanges avec la Signorina  Elettra. Mais il vieillit. Fatigué, il s'ennuie un peu dans son travail.

Je commence  la trentième enquête du commissaire Brunetti "Les masques éphémères". J'espère ne pas être déçue !

 

TERMINUS BELZ (Emmanuel GRAND)

Ayant eu le plaisir d'être invitée par Babélio à participer à son vide-bibliothèque 2022 j'ai pu  choisir  trois ouvrages dont Terminus Belz d'Emmanuel Grand, son  premier livre. Je ne connaissais ni l'auteur, ni le titre de l'ouvrage.

De nombreux sujets, sans lien apparent, sont abordés dans ce roman : L'émigration vers la France de jeunes Ukrainiens, la violence de la mafia Roumaine, l'activité de pêcheurs dans une petite île au sud de la Bretagne,  des difficultés des pêcheurs, du chômage, de la pénurie de poissons, du coût des carburants, du rejet de l'étranger, des légendes bretonnes notamment celle de l'Ankou, des problèmes familiaux. S'ajoute à cette liste  une enquête de police peu nerveuse suite à l'assassinat particulièrement violent d'un des pêcheurs. Enfin, au centre de tout cela Marko, le jeune Ukrainien.

Ce livre a obtenu le prix SNCF du polar 2016. Personnellement je trouve que le côté social du livre l'emporte sur le côté polar.

L'HOMME PEUPLE (Franck Bouysse )

 lieu : le Limousin, un village isolé et à l'écart du village une vieille ferme,

climat : froid, brouillard et neige,

protagonistes : 

Harry, jeune romancier, vient d'acquérir la vieille ferme espérant y  trouver le calme nécessaire pour écrire un deuxième roman,

Caleb, voisin de la vielle ferme, paysan, guérisseur, taiseux, vit seul depuis le décès de sa mère,

Sofia, une  jeune femme qui tient l'épicerie du village.

Dés son arrivée Harry doit faire face à des évènements bizarres, légèrement angoissants ( bruits,  traces de pas, déplacement d'objets) à de la superstition, à un accueil glacé par les quelques personnes croisées dans le village, et à  l'absence de contact avec le voisin mystérieux dont personne ne veut lui parler. Seul un chien vient lui tenir compagnie.

N'étant pas attirée par le surnaturel et les fantômes  je me suis interrogée pendant une grande partie de l'ouvrage sur le sens de cet ouvrage.  La fin apporte une réponse. 

Remarque : Une très belle écriture.

L'homme peuplé est le quatrième livre que je lis de Franck Bouysse. Pour chaque livre un avis différent :

Plateau, pas trop apprécié,

Né d'aucune femme, énormément apprécié,

Buveurs de vent, apprécié.

 

VINGT-QUATRE HEURES DE LA VIE D'UNE FEMME (Stefan ZWEIG )

Dans le cadre d'une pension sur la Riviera, un petit drame conjugal se produit, Une jeune femme quitte son  mari et ses deux filles pour suivre un beau et jeune français. L' événement anime les discussions au cours d'un dîner. Contrairement à l'ensemble de la table le narrateur prend la défense de la jeune femme. L'une des convives, veuve, âgée d'une soixantaine d'année, demande au narrateur un entretien au cours duquel elle souhaite raconter pour la première fois le récit de  vingt quatre heures de sa vie  alors qu'elle avait une quarantaine d'années.

Le récit de Mrs C... est absolument magnifique. Comment une femme de l'aristocratie anglaise, dans le but de sauver une jeune homme du suicide, a connu vingt quatre heures d'une intensité exceptionnelle et extraordinaire durant lesquelles sentiments, émotions, douleur, espoir, remord se sont mêlés.

 La qualité de la narration est époustouflante. Je suis particulièrement fascinée par les pages décrivant les mains des joueurs pendant que la roulette tourne, et tout particulièrement celles du jeune homme "...deux mains comme je n'en avais jamais vu, une main droite et une main gauche qui étaient accrochées l'une à l'autre comme des animaux en train de se mordre.."

CE QU'IL FAUT DE NUIT (Laurent PETITMANGIN)

L'histoire se déroule dans l'Est de la France. Le narrateur est un père de famille,veuf. Son épouse est décédée d'un cancer. Il élève seul ses deux fils,  Fus et Gillou. Il travaille à la SNCF et milite au parti socialiste. Tout se passe bien entre père et fils jusqu'au jour où le père apprend que Fus, son fils aîné, fréquente une bande de jeunes, militants d'extrême-droite. Les rapports entre le père et le fils aîné sont tendus, Gillou  est à Paris pour ses études,  "la semaine, Fus et moi, on était en apnée, on se parlait sans se parler". C'est alors que l'impensable arrive.

Ce court roman a été choisi pour le prochain club de lecture. C'est sans aucun doute un très bon livre, mais j'ai du mal a donné un avis. je suis troublée ou gênée par l'attitude du père vis a vis de son fils aîné. Je ne comprends pas pourquoi au lieu de s'enfermer dans le silence, il n'a pas essayé de discuter avec son fils pour affronter ses idées et l'aider à réfléchir, à se poser des questions.

L'ARCHIPEL DES OUBLIE (Nicolas Beuglet)

En choisissant "l'Archipel des oubliés" j'ignorais que ce livre était le troisième tome d'une trilogie dont l'héroïne principale était Grace Campbell. Dés le premier chapitre l'auteur introduit dans l'histoire Sarah Gueringën, personnage que je venais de rencontrer dans "Complot".  

Les deux inspectrices constatent rapidement qu'elles ont un objectif commun : arrêter le mystérieux "passager" à la tête de la multinationale Olympe dont l'objet est de modeler l'avenir de la civilisation sa convenance au détriment du bonheur des peuples. 

Leur enquête va les conduire dans une forêt en Écosse , elles y  découvrent un manoir isolé  où demeure une femme  énigmatique. Puis ne s'étant pas fait que des amis elles se retrouvent internées dans une hôpital psychiatrique d'où elles s'évaderont grâce à l'aide d'inconnus. Leur périple les conduit ensuite au Loch Ness, puis dans l'archipel de Saint-Kilda et enfin sur l'île de l'Ascension  dans l'Atlantique Sud.  Leur périple n'aura pas été une promenade de santé : violence, peur, angoisse sont hyper présents.

Dans le dernier chapitre Grace vient se reposer quelques jours  chez Sarah, en Norvège pour préparer, sans doute,  de nouvelles aventures en duo.

Les réflexions développées par l'auteur sur l'avenir sont  intéressantes mais peut-être prennent-elles trop de place dans un simple thriller ?

Ne pas avoir lu les deux premiers tomes de la série est sans doute la raison pour laquelle je n'ai pas vraiment apprécier la lecture de  cet ouvrage (impression que je n'ai jamais rencontrée dans d' autres  séries).

LA FIN D'UNE ERE (La Saga des Cazalet, tome V) Elisabeth Jane HOWARD)

 "Et maintenant - ce qui était encore mieux - on allait avoir besoin d'elle." Ainsi se termine le cinquième et dernier  tome de la Saga des Cazalet.

L'édition française de cette magnifique saga - 2 760 pages -   a été publiée sur deux années, 2020/2022. L'histoire raconte vingt ans de la vie d'une famille de la bourgeoisie industrielle anglaise de 1938 à 1958.

Dans ce dernier tome  des chapitres assez courts portent le nom d'un ou plusieurs membres  de la famille  l'autrice évoque  des instants de leur vie,  fait le point sur leurs situations familiale, affective, professionnelle et financière.  

Pour la fin du roman E.J. Howard  offre une sorte de feu d'artifice : La réunion de la presque totalité de la famille pour fêter Noël à  Home Place.  Ce sera la dernière fois, Home Place doit  être vendu.

D'avoir côtoyé cette famille (50 personnages y compris le personnel)  pendant deux ans je m'y suis attachée. Aussi, et sans doute idiot, mais je me sens triste à l'idée de ne plus recevoir de leur nouvelle. 

Conclusion : excellente saga, écriture fluide, style parfait

COMPLOT (Nicolas BEUGLET)

 Il y a encore quelques semaines je n'avais jamais entendu parler ni de Nicolas Beuglet, ni d'aucun de ses romans. Devant l'enthousiasme de l'animatrice du club de lecture pour Complot je me suis lancée dans sa lecture. Les 570 pages ont été "dévorées" en moins de 3 jours et demi. Le point de départ de l'histoire est l'assassinat de la première ministre de Norvège. L'enquête est confiée à l'inspectrice Sarah Geringën. Son compagnon Christopher Clarence lui apportera son aide.

Pas de répit pour les protagonistes, quelque  soit leur statut dans l'histoire : voyages de l’extrême nord de la Norvège au Liban, Allemagne et Rome, déplacements dans des lieux angoissants, confrontation avec la violence, le tout sur fond de thèse ésotérique et ...abracadabrantesque !

Livre passionnant. Un thriller qui tient ses promesses.

Je lis actuellement "l'archipel des oubliés" du même auteur. 

PROFANES (Jeanne BENAMEUR)

 Octave Lasalle est un retraité de quatre-vingt-dix ans. Il était chirurgien du cœur. Il vit seul dans une grande maison. Claire, sa fille unique est décédée accidentellement avant d’atteindre l'âge de vingt ans. Anna, son épouse, l'a quitté après la mort de Claire  et est repartie dans son pays d'origine,le Canada.

Pour l'accompagner dans les dernières années il décide d'engager quatre personnes qui s'occuperons de lui, 24 heures sur 24 selon un programme bien défini : Marc, le matin pour le rasage et le jardin,  Hélène l'après midi pour peindre et lui faire la lecture de la presse, Yolande en fin de journée  pour le dîner et le rangement des armoires, Béatrice pour la nuit jusqu'à l'arrivée de Marc. Ils ont été sélectionnés après plusieurs entretiens. Ces quatre personnes ont été choisies pour leur  personnalité laissant paraître un peu de fragilité que l'on découvrira en cours de la lecture.

Pour Octave Lasalle le souvenir de Claire est omniprésent. Il trouve son journal intime, l'un des seuls objets qu’Anna n'ait pas emporté lors de son départ. Octave n' en lit que quelques pages. Il est dévasté par ce qu'il découvre. Il le  divise en quatre parties,  une  pour chaque membre de l'équipe "Il leur donne par ordre d'entrée chaque jour. Marc aura le début et Béatrice la fin....Ils se sont levés juste après. Chacun avec son lot de mots"

Au retour d'Hélène du Canada, où elle a été remettre à Anna le portrait de Claire, la vie reprend son cours. Une certaine intimité s'est créée  entre Octave et ses accompagnateurs.

Lecture intéressante. Style fluide.

 

L'EAU ROUGE (Jurica PAVICIC)

 Misto, le 23 septembre 1989 la famille Vela termine de dîner. Silva quitte la maison pour se rendre à la fête dans la baie "ne m'attendez pas , je rentrerai tard". Elle ne reviendra pas. La police enquête, fouille les maisons, les environs,interroge la famille, les voisins, les amis. L'affaire finira classée. La région est traversée par des évènements politiques graves : éclatement de la Yougoslavie, effondrement du bloc communiste, guerre. La Croatie obtient son indépendance.

Côté famille ce n'est pas très brillant : Vesna, la mère, s'enferme dans sa douleur, Jakov le père,  recherche  sa fille, puis découragé abandonne. Vesna et Jakov se séparent. Mate,  le jumeau de Silva, n'abandonne pas. Il la cherchera pendant près de trente ans.

J'ai apprécié la façon dont l'auteur  construit son roman. Chaque chapitre  porte le  nom d'un des personnage,  qu'il soit membre de la famille, amis, voisins, policiers.  Ce procédé permet à l'auteur non seulement d'aborder les suites  de la disparition  mais aussi d'évoquer les questions plus générales comme la politiques, la fin du régime communiste,la guerre, la police,  l' économie, la corruption, l'arrivée du tourisme.

Livre excellent, découvert grâce aux critiques lues sur Babélios.

LA FEMME QUI ATTENDAIT (Andreï MAKINE)

 Le narrateur, un jeune universitaire, s'installe provisoirement   dans le village de Mirnoïe, région d'Arkhangelsk, pour écrire une série de texte sur les us et coutumes locaux "En province , tu sais, il faut toujours un universitaire de Moscou ou de Leningrad C'est pour leur album commémoratif".

Dans ce petit village oublié  survivent "des vieilles femmes chassées de chez elles par la solitude, les maladies, l'indifférence des proches". Le narrateur y rencontre une femme, celle qui qui depuis trente ans attend l'homme qu'elle aime. Fasciné par Véra - Il a vingt-six ans, elle aborde la cinquantaine - le narrateur s'emploie à découvrir ses motivations, son secret.

Texte magnifique dans lequel sont évoqués  avec un grand talent littéraire des impressions,  émotions , réflexions, récits de vie,  la nature et le paysage.

LA OU CHANTENT LES ECREVISSES (Della OWENS)

 1032 critiques ont déjà tout dit sur ce roman qu' une très grande majorité des lecteurs/lectrices ont aimé.

Même si j'y ai trouvé des longueurs et des redites j'entre dans la catégorie  de ceux qui ont apprécié ce roman pour les descriptions de la nature, des paysages, de  la faune, et  le récit d'une vie qui sort de l'ordinaire .

Dans les premiers chapitres il est difficile de ne pas ressentir de l'empathie pour Kya, la fille des marais, abandonnée à l'âge de 7 ans par sa mère, ses frères et sœurs, et quelques années plus tard par son père alcoolique et violent , méprisée et moquée par les habitants de Barkley Cove. Des personnes, peu nombreuses, s'intéressent à sa situation, comme l’employée du super marché "qui lui glissait un peu d'argent supplémentaire en rendant la monnaie",  mais surtout le couple Jumping et Mabel ,Tate qui lui apprend à lire, Jody, son frère, qui revient. Ensuite l'histoire se développe notamment autour d'une mort suspect, d'une enquête puis d'un procès.

Écriture fluide, lecture agréable.

OBSCURITAS (David LAGERCRANTZ)

 Merci à Babélio et aux éditions Harper Collins de m'avoir envoyé le dernier roman de David Lagercrantz, Obscuritas.

Avec ce roman mon répertoire de duo d’enquêteurs s 'enrichit de la jeune policière Micaela Vargas, réfugiée chilienne, résidant à Husby, quartier populaire de Stockholm et de Hans Rekke, ancien pianiste et brillant psychologue.

Jamal Kabir, arbitre de football a été tué à coup de pierre à l'issue d'un match. Les informations communiquées dans le livre (révélation sur la prison d'Abou Ghaib) permettent de situer le fait divers en 2004*). Dans le cadre de l'enquête notre nouveau duo s'oppose à  la police qui a conclu trop rapidement à la culpabilité de Giusseppe Costa, voisin de quartier que Micaela.

La victime Jamal Kabir est un réfugié afghan. Il aurait fui le régime des Talibans. Lors de l'autopsie des traces de tortures propres à la CIA sont  relevées. Micaela et Hans décident  d'enquêter sur son passé. Surveillé par le ministère des Affaires Étrangère Suédois et la CIA le duo étudie  le passé (1977, 1980,1986, 1987, 1993, 1997..) retrouve les différents endroits fréquentés (Moscou, le Pakistan, Kaboul), examine le rôle de la musique et des musiciens, interroge d'éventuels témoins du passé, vérifie les choix politiques particulièrement pendant la période taliban.

Je ne suis pas entrée immédiatement dans ce roman, j'ai eu du mal à m’intéresser à l'histoire, disons dans les 100 premières pages. Le passage sur le quai de métro ayant aiguiser mon intérêt,  ce roman  est devenu un vrai page-turner. Je pense que je pourrais me laisser tenter par un deuxième tome.

* date confirmée en dernière page.

 

SOLITUDES (Niko TACKIAN)

 Présentation du cadre et des principaux protagonistes : Le Vercors - une tempête de neige qui n'en finit pas - un cadavre de femme  pendu aux branches d'un pin gigantesque "l'arbre taillé" -Nina Mellinsky, jeune lieutenant de police - Elie, garde forestier, amnésique  depuis 10 ans suite à une blessure par balle - Reda, le vieux chef indien -  Jacques l'aveugle, "l'ours"le commandant de police à la retraite.

Le meurtre de la jeune femme rappelle des meurtres perpétués dix ans plus tôt :le meurtrier surnommé le philosophe n'a jamais été arrêté ni identifié. Eric Toscani, dit l'Ours, avait dirigé les enquêtes.

Pas question de résumer l'enquête assez complexe, stressante. Le personnage de Nina est intéressant.

Solitudes est mon premier Niko Tackian. Polar correct .mais pas exceptionnel.

LA PERLE (John STEINBECK)

Kino est pêcheur de perles. Pauvre, très pauvre, il vit avec Juana, sa compagne, Coyotito, leur petit garçon.

Un jour il trouve dans une huitre une très grosse perle "la perle du monde". Il rêve alors  à tout ce qu'il pourrait faire avec le produit de sa vente comme envoyer son fils à l'école " mon fils saura lire dans les livres. Mon fils saura tracer les chiffres et tout cela nous rendra libres, car il aura la connaissance des choses et à travers lui nous l'aurons aussi."

 L'avidité, la jalousie et la violence des autres auront raison de ses espérances. Le dénouement est dramatique.

La Perle est un ouvrage remarquable.

UNE CHOSE A CACHER (Elizabeth GEORGE)

Merci à Babélio et aux éditions les Presses de la Cité de m'avoir adressé ce très bon roman d’Élizabeth George. Les 650 pages de l'ouvrage se lisent avec un tel plaisir qu'à la dernière page  le livre se ferme avec regret.

Que  nous apporte la lecture de ce livre ? 

- La satisfaction de  retrouver l'équipe d'enquêteurs, Lynley, Barbara rejoints récemment  par  Winston Nkata ainsi que leurs amis Déborah, son père,  Simon, Peach, le chien et Alaska le chat et d'avoir de leurs nouvelles côté vie privée. Inconditionnelle de Barbara je suis ses personnages depuis le premier tome en 1990 !

 L'équipe est chargée d'enquêter sur le décès de Téo Bomtempi, une jeune inspectrice d'origine nigériane décédée  à l'hôpital après avoir reçu à son domicile "un coup qui lui a fendu le crâne". Téo travaillait sur les violences contre les femmes. Elle même avait été excisée enfant.

- Le sujet traité : Ce roman aborde  principalement la question des mutilations génitales féminines (MGF). Bien qu'interdites dans de nombreux pays, y compris au Nigéria, elles y seraient encore pratiquées clandestinement à Londres sur les Nigérianes et les Somaliennes.

Pour parler de ce problème l'autrice développe le travail  des bénévoles d'une association "la maison de l'Orchidée,",  nous immerge au sein d' une famille nigériane, les  Bancole. Les parents ont décidé de faire exciser Simi, leur petite fille de huit ans au désespoir de Tani, son grand frère, enfin  rapporte les dires des exciseuses et de celles qui réparent.

Sont également liés à Téo, Mark son supérieur hiérarchique, marié, père d'une enfant lourdement handicapée et amoureux de la jeune femme,  Ross son ex- mari, Rosie sa sœur, le couple Bontempi ses parents adoptifs.

Ne pas oublier l'arrivée d'une nouvelle personnage  très sympathique : Alice, maman de Winston. Sera-t-elle présente dans le prochain opus ?

Ce très bon roman nous fait prendre conscience de faits graves qui se passent  peut-être près de chez nous. Excellente enquête menée par Lynley,  écriture fluide.

LES TENEBRES ET LA NUIT (Michael CONNELLY)

 Fidèle lectrice de Michael Connelly depuis "les égouts de Los Angeles" je me suis empressée de découvrir  son dernier opus (traduit en français) et  quatrième titre avec l'inspectrice Renée Ballard,
toujours au service quart de nuit des Vols et Homicides. Je constate  que le personnage de Renée devient à chaque volume de plus en plus fort, intéressant. et attachant. Bosch s'efface doucement,  mais continue d'apporter son expérience à la jeune femme.

Dans cet opus Renée va avoir à mener deux affaires : l'assassinat la nuit du 31 décembre de Javier Raffa, un garagiste endetté, ancien membre d'un gang, et le viol de femmes à leur domicile par deux criminels surnommés "les hommes de minuit".

 Tout en n' étant pas toujours en conformité avec les règles de sa profession,  elle bosse sur les deux affaires  dont l'une de relève pas de ses attributions ce qui lui vaut des ennuis avec sa hiérarchie. Rien d’étonnant, elle est à bon école avec Bosh.

Le rythme et le texte rendent l'histoire tellement réelle  qu' en lisant  j'avais l'impression d'être  derrière  Renée à chaque page pour la soutenir, l'encourager.... Pas une seconde de répit. Peut-être l'un des meilleurs Connelly ?

JE NE COURS PLUS QU'APRES MES REVES (Bruno COMBES)

C'est l'histoire de trois femmes de génération différentes :

Louise, 77 ans souffre de la maladie d'Alzheimer,

Louane, 18 ans vient de rater  son bac. Punition paternelle : un job d'été ans un établissement de personnes âgées dépendantes,

Laurene, 39 ans, DRH dans une grosse entreprise où elle a été chargé de "optimiser les effectifs".

Le hasard des rencontres va  leur faire partager quelques semaines  de vie dans le sud de l'Espagne. Louise revivra des souvenirs d'enfance,  Laurence et Louane en reviendrons transformées.

Petit roman sympathique dont le déroulé est   "cousu de fil blanc" avec parfois un zeste  d'émotion.

RUMEURS (Sébastien THEVENY)

 Le sujet du roman était intéressant. Rémi Bainville, écrivain en panne d'inspiration, vient de s'installer en Normandie dans une petite maison dont il vient d'hériter.

Coup de chance :  Il rencontre Eva qui lui donne une sujet de roman : cinq ans auparavant dans le village un jeune jockey plein d'avenir s'est suicidé. Le "pourquoi" de son geste demeure inconnu.  

Pour raconter l'histoire et découvrir le pourquoi du suicide   l'auteur remonte le temps, raconte sans chronologie des faits  survenus de  1993 à 2022 en passant par 2013 et 2015. 

les deux étoiles que j'ai mises indiquent mon manque d'enthousiasme pour ce livre trop long (453 pages), trop de  "coup de théâtre" invraisemblables. La majorité des lecteurs sont d'un avis contraire, le livre ayant obtenu la note de 4,15.

Le livre m'a été confiée par une participante au Club de Lecture pour connaître mon avis sur le titre ne trouvant pas de rapport avec l'histoire. En cela elle se trompe car des rumeurs infondées sont évoquées au sujet du jeune jockey.

COUPE RASE (Georges_Patrick)

 Mauvaise pioche ! livre choisi dans la liste "rentrée littéraire, et si on lisait tous ensemble". A lire la présentation, j'avais naïvement imaginé qu'il s'agissait d'un roman policier : en Haute-Corrèze un militant écologiste est assassiné, l'enquête de la gendarmerie piétine, une journaliste parisienne débarque dans le village.

Je me suis ennuyée. l'ouvrage ressemble plus à un guide touristique qu'à un roman. Rien de surprenant l'auteur serait également auteur de publications professionnelles sur le tourisme vert. 

Que le futur lecteur se rassure à la fin on connait le nom du meurtrier ! 

LES CARNETS DE JANE SOMERS (Doris LESSING)

 Les carnets de Jane Somers "Journal d'une voisine", tome 1

 

Janna est une femme, proche de la cinquantaine, veuve sans enfant. Dans son journal elle se décrit ainsi "Une veuve d'âge mûr, d'une beauté distinguée, pourvue d'une excellente situation dans les milieux de la presse féminine". 

Un soir, rentrant de son travail, elle entre dans une pharmacie et y voie "une vieille sorcière"qui lui met dans sa main une ordonnance en déclarant "qu’est-ce que c'est ? commandez moi ça". Sortant de la pharmacie elle raccompagne la vieille dame jusqu'à chez elle. Dans l'appartement où "tout cela était sale, sordide, désolant, atroce" elle accepte de prendre le thé dans une tasse sale. 

Que s'est-il passé entre la quadragénaire distinguée et  l'octogénaire acariâtre à l'odeur douce, rance et poussiéreuse dont " je voyais la crasse sur son vieux cou décharné et sur ses mains." ?

Au fur et à mesure des visites de Janna, elle et  Maudie (Fowler) vont apprendre à se connaitre,  s'apprivoiser, se raconter, rire d'elles-même et devenir amies. Pour éviter à Maudie d'être  placée  dans un hospice, Janna lui consacrera une grande partie de son temps , l'aidant à sa toilette, faisant les courses, nettoyant le linge, l'appartement, l'accompagnant jusqu'à la fin.

Tout en reconnaissant que vers la fin du livre, j'étais un peu lassée par la répétition des descriptions de certains gestes quotidiens, ce livre est vraiment excellent. L'écriture - la traduction -  très fluide, agréable. Quelques scènes très réalistes, particulièrement la première fois que Janna fait la toilette Maudie.

Ce roman a été édité en 1983 (1985 en France).  L'autrice évoque dans son ouvrage la question du vieillissement, de la maladie, de la précarité des personnes âgées, de l'éloignement des familles, de la solitude. Elle évoque le travail des services sociaux, le mouvement des "bonnes voisines", le travail des infirmières dans les hôpitaux pour personnes âgées.  

                                                                        ***

"le Carnet d'Or" est le premier livre de Doris Lessing (prix Nobel 2007) que j'ai lu. C'était il y a très longtemps! Paru en France en 1976, il a obtenu le prix Médicis étranger.

L' AUTRE FILLE (Annie ERNAUX)

En 1950, Annie Ernaux a dix ans,  elle surprend une conversation entre sa mère et une cliente :

"elle raconte qu'ils ont eu une autre fille que moi et qu'elle est morte de la diphtérie à six ans, avant la guerre....elle dit "elle est morte comme une sainte"....à la fin elle dit de toi "elle était plus gentille que celle-là....celle-là c'est moi".

Apprendre une nouvelle aussi brutale à dix ans c'est un  cataclysme ! Ses parents n'évoqueront jamais cet enfant devant Annie. N'ont-ils pas osé ? Et si Ginette avait vécu, auraient-ils eu un deuxième enfant ?

Annie Ernaux a 71 ans lorsqu'elle rédige une lettre dans laquelle elle s'adresse à sa sœur tout en écrivant dans les dernières lignes "elle ne t'est pas destinée et tu ne la liras pas".

 L 'autrice  s'interroge, se  pose des questions notamment celle concernant ses parents, ont-ils su qu'elle avait appris l'existence d'une sœur aînée ? pourquoi ne lui en ont-ils pas parlé ? réfléchit, cherche des indices, scrute les quelques petites photos retrouvées de sa sœur.

Texte très personnel et très  intime : "il y a la mort et il y a la vie. Toi ou moi.  Pour être, il a fallu que je te nie".

LES GRACIEES (Kiran MILLWOOD HARGRAVE)

Roman découvert grâce aux critiques sur Babélio. Merci à celles et ceux qui les ont publiées. 

L'histoire se déroule à l’extrême Nord-Est de la Norvège à proximité du territoire des Samis. Le récit comporte trois partie.

- la tempête : L'autrice s' appuie sur un fait réel . A Noël 1617 une terrible tempête coule les bateaux et noie quarante pêcheurs, soit la quasi totalité des hommes du village de Vardo. 

- l'arrivée : Alors que les femmes se sont prises en main, le seigneur de Vardo décide de leur envoyer un délégué afin d'appliquer le précepte du traité de démonologie "repérer, appréhender et exécuter ceux qui pratiquent le mal". Traduction : brûlons les sorcières. Absalon  Cornet débarque à Vardo accompagné de sa jeune femme, Ursula. Peu préparée à son nouveau cadre de vie, Ursula sera assistée par Maren. Elles seront amies.

- la chasse : La présence inquiétante et le rôle de l'inquisiteur  engendrent la discorde entre les femme . Par peur les "dévotes"  pactisent avec le délégué. Elles dénoncerons des voisines. Le bûcher sera dressé.

Sont intéressants pour ne pas dire passionnants, le sujet du roman, les descriptions de la nature, de  la vie quotidienne (les rapports entre les personnes,le travail, la nourriture, les vêtements), les personnages féminins, tout particulièrement Maren, Ursula, Kirsten et Diinna. Quant aux hommes ils sont inexistants ou monstrueux (Absalom, le seigneur de Vardo).

Conclusion : j'ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman. C'est la raison pour laquelle je l'ai proposé à mon club de lecture pour la prochaine réunion. il a été accepté.

 

 

CELLE QUI BRÛLE (Paula HAWKINS)

 Quelle déception ! S'ennuyer à la lecture d'un "thriller redoutablement addictif" comme l'écrit la critique de l'Union Presse (?) en quatrième de couverture,  c'est la première fois que cela m'arrive. Un petit coup de fatigue ? Pour moi ou pour l'autrice ?

Un jeune homme est égorgé dans une péniche. Trois femmes, qui ne se connaissent pas, ont été les dernières à le rencontrer. Point commun : chacune de ces femmes a eu sa vie chamboulée par un drame. Le roman raconte leurs histoires. 

N'ayant pas lu le premier ouvrage de Mme Hawkins "la fille du train", un énorme succès, je ne suis pas en mesure de faire la comparaison.

AVRIL ENCHANTE (Elizabeth VON ARNIM)

 Sympathique petit roman (ce n'est pas l’œuvre principal de l'autrice) paru en 1922, il y a juste100 ans.

Quatre anglaises, fatiguées de la grisaille humide de Londres, quittent l'Angleterre pour  l'Italie. Elles louent   pour un mois  un château médiéval au bord de la Méditerranée . 

Mrs Wilkins (Lotty) et Mrs Arbuthnot (Rose) viennent  de faire connaissance. Un point commun, leurs couples ne fonctionnent plus très bien. Ne souhaitant rien demander à leurs époux elles décident de partager les frais de location. Elles sont rejointes par Mrs Fisher , une veuve âgée et Lady Caroline Dester, jeune, belle mais  fatiguée d'être courtisée. 

Dans ce cadre magnifique, loin de leur quotidien londonien, elles vont réfléchir, rêver, se retrouver, s'épanouir et finir par s' apprécier.

Une petite remarque :  dans les dernières pages, avec l'arrivée de MM.Wilkins, Arbuthnot et de Briggs ( le propriétaire) l'ouvrage vire au  '"roman à l'eau de rose".

Lecture agréable, style fluide, de l'humour, personnages bien dessinés., belles descriptions (paysage, fleurs.)

LE GRAND FEU (Jeanne BOURIN)

L'histoire se déroule entre 1088 et 1103 dans les environs de Blois, vallée du Loir.

Bref résumé des 597 pages de l'ouvrage : Deux jeunes normands, Bernold, le verrier et Mayeul, le tailleur d'images en pierre, venus à la suite d'Adèle de Normandie, fille de Guillaume le conquérant, dans le comté de Blois, tombent amoureux de deux jeunes filles qu'ils ont sauvées d'un incendie. Bernold enlève Isambour et l'épouse, Mayeul et Aveline devront attendre plusieurs années avant de convoler. Pendant dix huit ans, Bernold et Isambour vivront au Grand Feu une vie heureuse d'artisans. Ils auront plusieurs enfants, cinq survivront. Après dix huit ans de mariage Bernold s’éprendra et épousera la fiancée de son fils aîné.Il reviendra au foyer handicapé et en pénitent.

L'intérêt de ce roman n'est pas tant dans l'histoire elle-même mais surtout dans les nombreuses descriptions sur l'époque dont l'autrice enrichit son récit : la nature, les saisons, les cultures, la nourriture,le travail particulièrement celui des artisans et des brodeuses, l'habillement, la famine, les maladies, les croisades, le début des constructions en pierre, le rôle omniprésent de la religion, le rôle des femmes  et aussi, grâce à la personnalité d'Adèle de Normandie, le développement de la culture et d'un nouvel art de vivre.

Je n'oublie pas mon premier contact avec l’œuvre de Jeanne Bourin, c'était en 1979 (comme le temps passe !) lors de la parution de son livre "la chambre des Dames" ,un grand succès de librairie.

ELMA (Eva BJORG AEGISDOTTIR)

J'ai découverts Eva Björg Aegisdottir et Elma son premier roman  grâce aux excellentes critiques des Babélios et Babéliotes. Merci à tous  pour les bonnes heures de lecture, pendant la canicule,  d'une histoire dans laquelle  il fait très froid !

Elma revient à Akranes comme inspectrice de police. Un peu cassée suite à la rupture avec son compagnon après 9 ans de vie commune. 

Première grosse enquête :  qui est, qui a tué et pour quel motif  la jeune femme retrouvée au pied d'un phare ?  Dans la petite ville d'Akranes tout le monde connait tout le monde et les notables respectés pour ne pas dire ménagés.  

En moins de trois semaines de travail intense l'affaire sera résolue par  Elma et son collègue Saevar. 

Construction du roman intéressante. Plusieurs chapitres  pour raconter l'enquête qui se déroule de mi-novembre à début décembre 2017, dans lesquels s'intercalent des  récits sur   l'enfance d' Elisabet de 1989 à 1992.

 Du suspens mais peu de violence, des drames, des souvenirs, des personnages intéressants, individualisés,  plusieurs fausses piste et  un dénouement surprenant.

Il est curieux de constater le succès international des romans policiers islandais dans lesquels il y a, si on les additionne, de nombreuses victimes alors que l'Islande est l'un des pays les plus surs sur le plan sécurité " En 2008, le pays a enregistré le compte rendu de zéro homicide tout au long de l’année et représentait une moyenne de 1,6 meurtres de la période 2000-2015" (source Wikipédia).

LADY SUSAN (Jane AUSTEN)

 " Ah ! Qu'en termes galants, ces choses-là sont mises", cette phrase prononcée par Philinte (Le Misanthrope, Molière) résume à elle seule le ton des quarante et une lettres qui composent ce merveilleux et court roman de Jane Austen.

Susan, jeune femme jolie, intelligente, veuve,  sans fortune et sans scrupule recherche mari fortuné.  Malgré une  différence d'âge en faveur du jeune homme, Reginald semble une proie facile. Mais, Mère et Sœur  veillent sur lui.

Le  style raffiné, la préciosité  et l'élégance des formules accentuent le plaisir pris à la lecture de cet ouvrage.

 

 

TROIS (Valérie PERRIN)

3 septembre  1986, jour de rentrée scolaire. Trois jeunes  entrent en CM2 : Nina, Étienne et Adrien. Ils ne se connaissent pas. Ils vont sympathiser et former un groupe indissoluble jusqu'au bac. 

1994 : ils ont le bac et prévoient de se retrouver à Paris pour les études supérieures. Mais les évènements, les rencontres, les personnalités de chacun, la vie ...  vont venir brouiller cette belle amitié.

2017 : Ils ont la quarantaine. Apaisés ou presque ils se retrouvent.

La  narratrice de leur histoire, la mystérieuse Virginie.

Résumé très succinct des 761 pages du roman.

Ce gros pavé se lit rapidement; L'écriture est simple, fluide. 

Il est difficile de lui assigner un genre compte tenu des sujets évoqués avec plus ou moins d'importance.

Dans sa première partie (primaire, collège et lycée) disons grosso-modo "feel-good". Puis dans la deuxième partie,sans chronologie et priorité "sociétale": cancer, père/fils, abandon d'enfant, violence conjugale,  homosexualité, transgenre, policier, milieu social, abandon d'animaux, refuge...

Pendant cette lecture les impressions se bousculent  : sourire, émotion, amusement, agacement, ennui, incompréhension.

 C'est le premier livre que je lis de Valérie Perrin, je ne peux donc le comparer aux précédents.

MON FRERE YVES (Pierre LOTI)

La lecture de cet ouvrage, paru en 1883, est une très belle surprise. L'édition Calman-Lévy du vieil exemplaire en ma possession est daté de1925. Le sujet principal du roman est l'amitié entre deux gens de mer,  d'origine sociale  et de grade différents.

Le texte est enrichi par de très nombreuses descriptions qui portent sur la vie des marins à bord et aux escales , sur la mer et le ciel, les poissons et les oiseaux, sur la  Bretagne, ses côtes et ses campagnes,ses édifices religieux et ses Pardons,  ses habitants, les bretons de la fin du XIXéme siècle. 

Conclusions de très belles pages écrites dans un style fluide et agréable.

BEATRIX (Honoré de BALZAC)

 Devoir de vacances : lire "Béatrix" d'Honoré de Balzac pour la réunion de rentrée du Club de lecture.

Comme avec les devoirs de vacances de ma jeunesse j'ai passé quelques heures plutôt assommantes en compagnie de ce pavé. Texte trop long, souvent embrouillé, descriptions intéressantes mais souvent interminables. Peu d'empathie pour les personnages oisifs de l'aristocratie de la première moitié du XIXème siècle, à l'exception de Camille Maupin (Mlle des Touches). H de Balzac se serait inspiré de George Sand pour créer ce personnage. Enfin Calyste m'a  agacée et Béatrix exaspérée.

J'ai un peu honte de qualifier d'assommant l'ouvrage d'un grand écrivain français, mais  je me pardonne en  constatant que "Béatrix" ne figure pas dans la liste des œuvres principales de Balzac.

 

LA CHASSE (Bernard MINIER)

Septième roman (sur 14) que je lis de Bernard Minier.C'est un bon roman mais pour moi le meilleur reste  Glacé.

L'histoire se déroule pendant le deuxième confinement.(30 octobre/15 décembre 2020). Un jeune homme est renversé par une voiture. Il est nu et porte une tête de cerf attachée sur la nuque. Qui sont les chasseurs et pourquoi cette sinistre mise en scène ?

L'enquête est confiée au Commandant Servaz. Son groupe est constitué comme toujours de Vincent et Samira auxquels est joint le jeune Raphaël Katz. Malgré les difficultés rencontrées (trahison, corruption, manifestations..) l'enquête sera résolue en huit jours.

Dans cet ouvrage l'auteur aborde, en plus de l'enquête et les soucis familiaux de Servaz, des questions politiques et sociétales :  la pandémie, les problèmes des banlieues (chômage, drogue,Islamisme ) les violences, les manifestations de toute nature, la police et la justice, des mouvements plutôt d’extrême droite comme celui du général Donnadieu de Ribes, l'effondrement de la société...

Je ne sais pas si B. Minier a raison ou tord, mais personnellement je le trouve un peu trop pessimiste.

 

LE CHANT DES TENEBRES (Ian RANKIN)

 Deux morts, deux enquêtes :

Un étudiant saoudien est assassiné à Édimbourg.  Siobhan et Malcom Fox sont chargés de l'enquête.

Keith, compagnons de Samantha, la fille de Rebus, assassiné dans un ancien camp de prisonniers de guerre.  Pour une fois Rebus ne s'implique pas dans l’enquête menée par Siobhan. En revanche il va intervenir très activement dans celle concernant Keith.

Deux affaires intéressantes situées dans des milieux sociaux très différents. A Édimbourg il sera question de jeunes étudiants aisés, de jalousie, d'investissement et promotion immobilière. A Naver où résident principalement des personnes âgées dont d' anciens prisonniers allemands qui s'y sont établis après la fin de la guerre, Keith,  passionné par l'histoire du cam1033,  a réveillé des souvenirs enfouis. 

Que l'on se rassure Rebus et Siobhan se tiennent mutuellement au courant de leurs enquêtes.

J'ai trouvé beaucoup plus d'intérêt à cet ouvrage qu'au précédent (la maison des mensonges).

Parmi les personnages récurrents  ne pas oublier Brillo, le chien de Rebus !

LA MAISON DES MENSONGES (Ian RANKIN)

  J'ai eu ma période Ian Rankin, puis je l'ai un peu oublié. "Exit Music" est sans doute  l'un des derniers tomes que j'ai lu. Rebus y prenait sa retraite. Et voilà que récemment l'envie de le retrouver m'a fait acquérir les deux derniers tomes de la série.

Le corps d'un homme disparu depuis 12 ans vient d'être retrouvé dans le coffre d'une voiture abandonnée dans un terrain vague. Une nouvelle enquête est lancée. Siobhan Clarke, formée au début de sa carrière par Rebus, fait partie de l'équipe des inspecteurs. Il apparaît très vite que la première enquête n'a pas vraiment été réalisée dans les règles de l'art. Certains des inspecteurs sont encore en activité, d'autres , comme Rebus, sont en retraite. Ambiance tendue non seulement entre les anciens et nouveaux enquêteurs, mais également avec  la partie civile et les différents témoins. S'ennuyant, Rebus décide d'y mettre son grain de sel !

Un peu déception à la lecture de ce roman. j'y ai trouvé des longueurs, des digressions, trop de personnages .....

LE PORTEFEUILLE ROUGE (Anne DELAFLOTTE MEHDEVI)

 Je suis un peu ennuyée pour écrire une petite critique : je n'ai pas aimé ce roman. 

Il y est question de reliure et de relieuses.

Seuls passages intéressants ceux concernant le travail de la reliure. Mathilde, la narratrice est relieuse.(elle a été, je crois, le personnage principal d'un précédent ouvrage : la Relieuse du gué).

L'histoire : peu crédible. Trouvés par Astrid  dans une brocante un premier folio de Shakespeare, mais aussi et surtout, classé dans le portefeuille rouge, le journal écrit entre 1594 et 1632 par un certain John dans lequel il parle de sa relation avec Shakespeare.

Le sujet : la restauration et la reliure de ces deux documents exceptionnels et les relations difficiles  entre les deux relieuses

les personnages : A l'exception de la relieuse Astrid Malinger, ils sont tous  "beaux et gentils".

COMME UN VOL D'AIGLES (Ken FOLLETT)

Cet ouvrage n'est pas un roman mais le récit d'un fait réel qui se déroule principalement en Iran de décembre 1978 à février 1979.  Période révolutionnaire en Iran, le Shah s'exile  et Khomeini revient.

Deux cadres américains de  EDS -  entreprise chargée de mettre sur ordinateur le système de Sécurité Sociale iranien - sont arrêtés et emprisonnés par la police iranienne. Devant l'absence de réaction du gouvernement américain (Jimmy Carter est alors président des États-Unis) le PDG de cette société, Ross Perot décide d'organiser l'évasion de ses deux collaborateurs. Avec l'aide d'un ancien Béret vert, le colonel Bull Simons, il monte un commando composé de cadres volontaires de sa société.

Pendant 570 pages je  découvre, quasiment heure par heure le déroulé de cette folle aventure. Même si la fin de l'histoire est connue, je tremble, je m'indigne, j'angoisse et je me réjouie.

Conclusion : j'ai apprécié cette lecture je ne me suis pas ennuyée, même si parfois il y a quelques longueurs (trop de détails).

L'ANNEAU D'ATLANTIDE (Juliette BENZONI)

Ce roman  traînait depuis plusieurs années dans ma bibliothèque. Son autrice, Juliette Benzoni,   faisant  partie des auteurs à lire dans le cadre du challenge solidaire 2022 je l'ai mis sur le haut de ma PAL.

J'ai été agréablement surprise par ce roman. J’avais en effet des a priori sur cette écrivaine que j’imaginais comparable à Barbara Cartland, la reine du roman à l'eau de rose.

Dés les premières pages j'ai vite compris que les principaux protagonistes, Aldo Morosini, Adalbert, Tante Amélie et  la cousine Marie-Angéline n'en étaient pas à leurs premières aventures. L'anneau d'Atlantide serait le tome 10 de la série les enquêtes d'Aldo Moosini, qui en compte 15..

L'histoire se passe principalement en Égypte. L'archéologue Adalbert est à la recherche de la tombe d'une reine inconnue qui aurait régné sur l’Égypte, alors colonie de l’Atlantide. Malheureusement Adalbert n'est pas le seul à s'y intéresser, il y a surtout le très méchant et cruel Ali Assouari

Deux objets devraient  permettre la découverte, de cette tombe. Il s'agit de   l'anneau d'Atlantide et la croix d'Orichalque.

Lecture sympathique. Suspens et humour sont présents..

LES AVENTURES DE L'INTREPIDE STROIKA DANS PARIS (Jane SMILEY)

Livre au programme de la réunion de mon club de lecture en septembre.

C'est une sorte de conte dont les principaux personnages sont des animaux qui discutent entre eux. Le rôle principal est tenu par Stroïka, une jeune pouliche qui s'évade d'un hippodrome, direction Paris. Elle y rencontre Frida, une élégante braque allemande, errant  depuis la mort de son maître. Raoul le corbeau philosophe, Sid et Nancy, les cols verts , Conrad et Kurt, les rats viendront compléter cette charmante compagnie.Quelques humains sympathiques traverseront l'histoire, tout particulièrement le jeune Étienne, élevé par son arrière grand-mère.

C'est une gentille histoire, mais je me suis légèrement ennuyée à sa lecture. Des scènes répétitives pour décrire les activités de tout ce petit monde. Heureusement l'histoire s'accélère vers la fin.

DONNEUR SAIN (Tess GERRITSEN)

 Suite à une greffe cardiaque, Abby, jeune interne en chirurgie se pose des questions notamment celle sur l'identité du donneur.

Ses interrogations  déplaisent ? Et bien on va le lui faire savoir !

Pas question d'en dire plus sur ce thriller médical....il ne faut pas gâcher le suspens.

Comment définir  l'angoisse et la peur que l'on ressent à la lecture des 414 pages de ce roman ?

Par trois mots empruntés aux Tontons flingueurs  "c'est du lourd" .

Jacques CHEVALIER, le dernier maire français d'Alger. (Michèle BARBIER)

Au moment où l'Algérie fête les soixante ans de son indépendance, il est intéressant de se souvenir de Jacques Chevalier, homme politique de 1946 à 1958 (conseiller général, député, secrétaire d'état, ministre mais surtout maire d'Alger). Le livre de Michèle Barbier est très intéressant à ce titre.

Si l'activité de Jacques Chevalier est le fil rouge de ce récit, l'autrice, en reprenant la chronologie  d’événements ayant conduit à l'Indépendance de l'Algérie, retrace non seulement le rôle de Jacques Chevalier mais également  celui des nombreux personnages politiques et autres  tant du côté français que du côté algérien.

 Jacques Chevalier est tombé dans les oubliettes de l'Histoire. C'est sans doute dommage.  Ne pas oublier qu'il s’est  battu, sans résultat,  pour l'égalité des droits entre Européens et Algériens musulmans. 

Jacques Chevalier optera pour la nationalité algérienne. Il décède le 13 avril 1971 dans sa résidence à El-Biar, 

Merci à Babélio et aux éditions Riveneuve de m'avoir adressé ce livre.

LE CHIRURGIEN (Tess GERRITSEN)

Un grand merci à NicolaK pour m'avoir fait connaitre Tess Gerritsen par sa critique sur "fonctions vitales" et de m'avoir conseillée comme première lecture "le chirurgien". 

Fan de romans policier et thriller je constate que, depuis plusieurs années, je ne recherchais pas les thrillers  médicaux. La lecture du "chirurgien" a été une véritable piqure de rappel, (je termine "Donneur sain" de la même autrice.)

Boston, des femmes subissent, avant d'être achevées, des tortures et mutilations.  La méthode du tueur en série s’apparente à celle utilisée en Géorgie par un autre tueur, abattu par sa dernière victime,Catherine Cordell.  Cette dernière s'est installée à Boston où elle exerce comme médecin à l'hôpital. Elle est harcelée par le tueur surnommé "le chirurgien". L'enquête est confiée à la brigade criminelle dont font partie les inspecteurs Thomas Moore et Jane Rizzoli.

Roman passionnant, difficile à quitter avant la dernière page. Rien ne nous est épargné : Suspens, horreur, angoisse, descriptions détaillées  des tortures et mutilations, et  pour adoucir une petite histoire d'amour 😄! Personnages intéressants, assez  représentatifs de leur milieu médical ou policier.

Un mois avant de lire le Chirurgien, j'ai lu 1991 de Franck Thilliez. Les tortures et mutilations qu'il décrit sont, j’ose l'écrire, du même tonneau.

FESTIN (Margaret KENNEDY)

 Inquiète de ne pas voir paraître en français le cinquième tome de la Saga des Cazalet, j'ai interrogé l'éditeur La Table Ronde. Une collaboratrice m'a répondu que le cinquième tome était prévu pour octobre 2022 .Pour attendre elle me conseille deux ouvrages : "une saison à Hydra" d'Elisabeth Jane Howard et "le Festin" de Margaret Kennedy. Je me suis empressée de les commander  et de les lire, l'un en mai, le second en juin.

le lieu : un petit hôtel au pied d'une falaise en Cornouailles

l'époque : été 1947

Le livre commence par un prologue dans lequel l'autrice divulgâche la fin :  l’hôtel Pendizack, tenu par le couple Siddal et leurs trois fils s'est effondré entraînant dans la mort sept personnes.

Sept grands chapitres, portant le nom des sept jours qui ont précédé l'accident, dressent  la personnalité et l'histoire  des personnages (propriétaires, personnel, vacanciers  adultes et enfants) , révèlent les relations entre eux et chroniquent les activités de chacun.

La lecture de cet ouvrage est un vrai bonheur. Dans chaque description des protagonistes le talent de l'autrice explose. Chaque personnage est magnifiquement dessiné tant sur le plan physique que psychologique. De l'humour anglais et aucun ennui pour le lecteur.

MAURICE GIMBEL VOULAIT REVOIR LA MER (Pierre GUINI)

Maurice Gimbel a 96 ans. Depuis plusieurs mois il séjourne dans  un Ehpad " les Capucines". Il se croit dans un hôtel 4 étoiles mal tenu. Il souhaite s'en évader. Deux fois par mois il a la visite de son fils Piel. Leurs liens sont un peu distendus, Maurice Gimbel ayant été, par ses activités professionnelles ou autres, très souvent absent du domicile familial. Maurice Gimbel (c'est ainsi que son fils le nomme) évoque quelques  souvenirs, réels ou fantasmés ?

Son fils réalisera son  souhait.   A Cabourg,  il  reverra la mer et parlera  enfin à son fils "Voilà fils, je t'ai raconté l'essentiel".

Malgré les sujets traités, rapport père/fils,  vieillesse,  vie dans les Ehpad, vérité et mensonges, le ton du livre n'est pas sombre, peut-être un peu mélancolique. L'humour est présent.

L'OISEAU BLEU D'ERZEROUM (Ian MANOOK)

Le roman "L'oiseau bleu d'Erzeroum " inspiré par une  histoire familiale, est un récit fictionnel intégré dans l'Histoire dramatique des Arméniens dans la première partie du XXe siècle.

Si le fil rouge du roman est bien le génocide arménien perpétué par les turcs en 1915, les descriptions de l'exode et des massacres, dont la cruauté est inimaginable, ne concernent qu' une centaines de pages,  difficiles mais très convaincantes.

La plus grande partie du roman se passe après le génocide. Il  raconte à la fois l'histoire, plutôt  mouvementée, des nombreux protagonistes, particulièrement celle de Araxie, Haïganouch et Assina, et l'Histoire avec un grand H :  montée du nazisme,  du fascisme, purges staliniennes, Mustapha Kemal, l'incendie de Smyrne...

Roman intéressant qui permet d'apprendre ou de réviser des moments de l'histoire du XXe siècle. Les personnages de fiction sont bien dessinés et  en grande majorité attachants, à l'exception bien sûr de ceux dont les actions sont motivées par la cruauté, le cynisme  et la méchanceté.

Le génocide arménien est évoqué dans Mairig, le livre écrit ,sur  sa mère,  par le réalisateur d'origine arménienne, Henri Verneuil .

1991 (Franck THILLIEZ)

 Comment parler de 1991 alors que 394 personnes l'ont fait avant moi ? 

Ne pas résumer le roman, dire seulement son ressenti ?

j'ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre, lu en deux jours. 

Rien à dire sur la gestion de l'enquête. l'angoisse du lecteur monte crescendo, avec quelques pauses. La description de certaines scènes sont juste limites supportables mais n'arrêtent pas la lectrice  dans sa lecture. Le suspens est hyper présent. La fin imprévisible.

Les protagonistes sont tous fort bien dessinés. Bien sur Sharko jeune, plein d'enthousiasme pour son nouveau poste au 36 quai des Orfèvres. Les inspecteurs et commissaires ont des personnalités différentes et intéressantes. L'ambiance du 36 est celle que l'on imagine après avoir lu des polar ou vu des films.

Un peu de nostalgie, ambiance de l'époque du début des années 1990 bien recréée

Ce roman m'a permis de renouer avec l'auteur que j'avais un peu abandonné. J'avais trouvé l'ambiance de certains de ses livres difficilement supportables. De mémoire j'en cite deux  "deuil de miel" et " Train d'enfer pour ange rouge".

Aucun regret d'avoir craqué devant la page de couverture en faisant mes courses à Monoprix (d'habitude j'achète mes livres sur la fnac.fr)

LE SUSPENDU DE CONAKRY (Jean-Christophe RUFIN)

 Livre lu dans le cadre du Club de Lecture du mois de juin.  J'ai lu peu de livres de JC Ruffin. De mémoire ses premiers ouvrages lors de leur sortie : L'Abyssin et Rouge Brésil.

Honnêtement je me suis légèrement  ennuyée  au début du livre. J'ai commencé à m'y intéresser après l'arrivée de la sœur de la victime, Jocelyne Mayères.  Le personnage d'Aurel qui m'avait semblé jusqu'à ce passage  plus ridicule qu'amusant s'est transformé au contact de la belle et intelligente Jocelyne. On oublie un peu son accoutrement,  ses nombreuses bouteilles de vin blanc et on lui concède de l' intelligence, le sens  de la dérision, de l'humour et un talent d'enquêteur !

Le passé diplomatique de l'auteur l'autorise sans aucun doute de caricaturer avec ironie le personnel du consulat et les membres de la colonie française.

LES IMPATIENTES (Djaïli AMADOU AMAL)

 "Patience, mes filles ! Munyal ! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie." telle est une partie du message qu'un père camerounais  donne à ses filles le jour de leur mariage.

La scène se passe au nord du Cameroun dans une famille riche, peules et musulmane.

Les Impatientes sont trois femmes qui, chacune à leur tour, vont raconter leur mariage.

Ramla et Hindou sont demi-sœurs. Leur père les marient le même jour. Elles n'ont pas choisi leurs époux.  Leur père et leurs oncles ont choisi pour elles  sans tenir compte de leurs souhaits.

Safira est plus âgée. Elle a été mariée dans les mêmes conditions mais elle a fini par aimer son mari dont elle a eu plusieurs enfants. Après vingt années de monogamie, il décide de lui imposer une deuxième épouse. Ce sera Ramla.

Le récit de chacune de ses femmes est bouleversant. On s'indigne de la façon dont elle sont traitées : sous je joug de l'autorité masculine et religieuse,  peu ou pas d'autonomie, peu valorisée, soumis à des  violences physique, morales, viol conjugal. 

Un peu surprenant , bien qu'elles subissent ou ont subi le même quotidien, les femmes ne semblent pas toujours solidaires entre elles.

Sans être autobiographique, l'autrice se serait inspirée de certains passages de sa vie personnelle (mariage forcé à 17 an).

  

ENQUETE DANS LE BROUILLARD (Elizabeth GEORGE)

" Enquête dans le brouillard" est le premier tome de la série racontant les enquêtes menées par l’inspecteur Lynley et Barbara Havers, deux personnalités a priori incompatibles. Mon premier contact avec cette histoire date d' une trentaine d'années. Depuis j' ai lu les 19 autres tomes. Le 21e  Something to Hide n'est pas encore paru en français. 

J'ai sorti ce roman de ma bibliothèque pour  compléter mon score dans le Challenge Solidaire 2022.

Malgré le côté tragique de l'enquête - un mort par décapitation - j'ai aimé retrouvé le  duo Lynley/Barbara  pour  leur première enquête.  Connaissant la suite de leurs aventures j'ai pu avoir une appréciation  plus objective  des personnages .

L'intérêt de l'enquête -  comme de toutes celles qui suivront - n'est pas de connaître en priorité l'identité du ou des coupables , mais dans la façon dont elle est menée. Si, trivialement on peut dire des deux enquêteurs "qu'ils mouillent la chemise", on doit ajouter qu' ils font surtout  preuve à l'égard  des victimes d'empathie, et de compassion. 

Conclusion : j'avoue être une inconditionnelle de la série Lynley/Barbara, j'attends avec impatience la sortie du dernier tome.

HEATHER MALLENDER A DISPARU (Robert GODDARD)

 Merci à Simonjean de m'avoir conseillé  quelques  livres de Robert Goddard qui devraient me réconcilier avec l'auteur des Mystères d'Avebury, roman qui m'avait déçue.

Mon premier choix "Heather Mallender a disparu."

Harry,la cinquantaine un peu fatiguée, malchanceux dans sa vie professionnelle, se retrouve à Rhodes gardien d'une villa  appartenant à un homme politique anglais. Pour ce remettre événements douloureux Heather est invitée par le propriétaire à passer quelques jours à la villa. Au cours d'une sortie elle disparaît.

Après avoir été mis hors de cause, certain qu'elle est toujours vivante, Harry décide de partie  à sa recherche en Angleterre. Pour son enquête il possède uniquement une vingtaine de photos récentes prises par Heather.

C'est à peine si j'ai vu  passer les 715 pages de ce roman : Pas de temps mort, un bref aperçu des mondes politique, universitaire et journalistique, de la violence mais pas trop, du suspens beaucoup, des récits d'événements  contradictoires, de la vérité et des mensonges, des personnages ambigus. Balladé, parfois malmené, Harry s'accroche à son projet, retrouver Heather. 

La fin surprend un peu. Même si j'avais quelques idées, je ne l'avais pas vraiment vu venir. C'est tout le talent de l'auteur maintenir l'intérêt du lecteur jusqu'à la dernière page.

MEURTRE SUR LE GRANDVAUX (Bernard CLAVEL)

 Pour compléter le challenge solidaire auquel je me suis inscrite je suis amenée à fouiller dans mes bibliothèques (il y a des livres dans chaque pièce...sauf WC trop froid l'hiver😂) pour relire et chroniquer des romans lus précédemment. Meurtre sur le Grandvaux j'ai du le lire lors de sa sortie en 1991.

Court roman. Huis clos familial. Deux meurtres.

Les faits se déroulent dans le Jura en 1844. De l'histoire ancienne pour la France sans aucun doute. Ne pas oublier  que des assassinats de femmes et d'hommes pour avoir transgresser des lois ancestrales ont encore lieu de nos jours dans certains pays.

LE JEUNE HOMME (Annie ERNAUX)

J'ai découvert les premiers livres Annie Ernaux dans les années 1980/1990. Je l'ai un peu oubliée jusqu'en 2008 où je l'ai redécouverte lors de la sortie "des Années". J'ai beaucoup aimé ce livre. J'ai l'impression  que, plus les années passent, plus on parle d'elle et ce jusqu'à l'idée qu'elle puisse être nobélisable.

Son dernier ouvrage me permets de renouer avec son œuvre. Petit livre par la taille, grand par l’écriture, sans aucun doute. Son histoire avec un jeune étudiant est sympathique.  Au vingt et unième siècle cela ne devrait  plus choquer,  sauf peut-être les intolérants.

AU-DELA DE CETTE LIMITE VOTRE TICKET N'EST PLUS VALABLE (Romain GARY)

 Jacques Rainier va avoir soixante ans. Ses affaires professionnelles ne se portent pas très bien. Le plus dramatique  pour lui c'est sa sexualité. Elle  non plus ne fonctionne pas très bien. Ça tombe mal, il est fou amoureux d'une jeune brésilienne. Il consulte deux spécialistes, un ancien médecin militaire et un professeur spécialiste d'endocrinologie. Bien que les questions/réponses sur  le problème traité sont parfois assez techniques,  les pages concernant les deux  consultations sont plutôt drôles. En les lisant on sourit beaucoup. L'histoire d'amour entre Jacques et Laura est sympathique, mais assez banal.

Cependant malgré l'humour de certains passages j'ai trouvé le ton de ce livre assez déprimant. Romain Gary a l'âge de son personnage, il vit sans doute les  mêmes difficultés. Il se suicidera en 1980 soit cinq ans après la parution du roman.

UNE SAISON A HYDRA (Elisabeth Jane HOWARD)

 Élisabeth Jane Howard (1923/2014) est une auteure anglaise. Son plus grand succès la série "la Saga des Cazalet" commencée en 1990 (cinq volumes). Une Saison à Hydra a été publiée en Grande Bretagne en 1959. 

Le roman comporte huit grands chapitres nommés  selon l'endroit où se déroule l'histoire - Londres, New York, Hydra-   quatre narrateurs -  Emmanuel (la soixantaine) auteur de théâtre à succès, Lillian (la quarantaine)  son épouse de santé fragile, Jimmy (la trentaine ) super "homme à tout faire" et Alberta (dix neuf ans), jeune secrétaire. Dans chaque chapitre, en fonction des lieux de résidence, les quatre personnages décrivent leur journée, évoquent les échanges et rapports entre eux, mentionnent leur passé, envisagent leur futur. 

 Ils se rendent à Hydra avec pour objectif  transformer Alberta  en actrice dans le but lui donner  le rôle de Clémency dans la pièce d'Emmanuel qui doit être montée à Broadway. Ce séjour sera aussi un moment de détente où le soleil accompagnera les piques-niques, les promenades, les baignades....

Au cours des quelques semaines  partagées,  les personnalités se découvrent, évoluent, les relations se modifient. Des choix seront faits  non sans douleurs pour certains.

Des personnages secondaires juste évoqués : le père d'Alberta, le couple Friedman,   participant à l'histoire : Julius, le jeune grec.

Excellent  roman écrit il y a plus de soixante ans. Le style est élégant. L'écriture fluide.

LE MYSTERE DE LA MAIN ROUGE (Henri LOEVENBRUCK)

 J'ai découvert ce livre par hasard en déambulant dans la librairie de l’Hôtel de la Marine, attendant l'heure de la visite commentée. Un thriller sur fond de révolution française, J'en ai déjà lu.  Je le prends, il semble intéressant.

Dés les premières pages je me rends compte qu'il a été précédé par un tome 1, le loup des Cordeliers. Si la non lecture du premier ouvrage se ressent dans certains passages ce n'est pas primordial pour le suivi de l'histoire. 

L'histoire se déroule principalement en août 1789. Le loup des cordeliers a été identifié par  le jeune journaliste Gabriel Joly. Pas de chance le Loup a disparu. Gabriel veut le retrouver.

Comme dans la plupart des romans historico-polar/thriller l'histoire associe des personnages réels et des personnages de fiction, l'Histoire avec un grand H, tout particulièrement  dans les premières pages, et la créativité de l'auteur.

Comme dans tous les bons romans, il y a des  méchants 😈( les membres la société secrète La Main Rouge) et les  gentils 😌 (Gabriel, Récif, Terwagne). 

Des passages un peu longs, d'autres où le rythme s'accélère. Un de mes passages préférés le combat naval entre la frégate d'un côté,  les pirates et nos héros de l'autre.

Conclusion un bon moment de lecture.

Remarque : Le Mystère de la Main Rouge vient de recevoir le prix Babélio Polar et thriller 2021 

LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL (Khaled HOSSEINI) en format roman graphique

J'ai découvert les Cerfs-Volants de Kaboul en 2007, il y a donc 15 ans. Malgré les années je n'ai pas oublié Amir et Hassan, leur amitié, la trahison d'Amir, leur séparation,  les  événements tragiques qui ont bouleversé non seulement leurs vies personnelles mais aussi celles de tous les Afghans.

Mon club de lecture ayant mis ce roman au programme de notre prochaine réunion , j'ai choisi pour le relire le format "roman graphique". Une grande première pour moi de choisir ce genre de format. Une relecture intéressante mais très loin du plaisir de la lecture sous format classique.

Je ne  commente pas  les illustrations et la mise en couleur de l'ouvrage n'ayant ni expérience, ni compétence en la matière.

LES CHEVAUX DU FLEUVE (Pauline GEDGE)

 Pauline Gedge s'inspire principalement de l’Égypte Ancienne pour écrire ses romans.

Les Chevaux du Fleuve est le premier tome de la trilogie Seigneurs des Deux Terres. 

Ce roman se situe à la période  XVIIe dynastie , environ vers - 1558.

Selon  wikipédia les personnages qu'elle met en scène auraient existé. Toutefois  il n'y a pas de certitude en ce qui concerne les liens familiaux.

Le prince Séquénéré en conflit avec le pharaon Apopi se révolte. Il est tué au cours d'une bataille. Son fils Si-Amon devrait lui succéder, mais il se donne la mort. Il sera remplacé par le deuxième fils Kamosé, puis  par le troisième fils Ahmosis.

Lecture intéressante. Pendant près de 400 pages on vit au rythme d'une famille royale égyptienne. Nous sont  décrits le cadre de vie, les habitations, jardins, environnement, les animaux, les rapports entre les générations, entre les femmes et les hommes , entre les maîtres et les serviteurs, la nourriture et les boissons.... le tout sur fond du conflit avec le pharaon.

Il y a de nombreuses années j'ai lu beaucoup de romans qui se déroulaient dans l’Égypte ancienne (Pauline Gedge, Christian Jacq, Bernard Simonay, Violaine Vanoyeke...) des lectures passionantes sans doute, mais vite oubliées !

ALIOCHA (Henri TROYAT)

 Très court roman paru il y a plus de trente ans.

J'ai découvert ce livre en 1991. Venant de le relire je m'aperçois que non seulement j’ai gardé le souvenir de cette première lecture mais aussi éprouvé le même plaisir pour cette belle histoire d'amitié entre deux adolescents.

1924 Neuilly-sur-Seine. Aliocha et Thierry sont en classe de troisième. Leur particularité, Aliocha est russe émigré, Thierry est infirme, et leur amour de la littérature française vont les rapprocher. Les livres d'Anatole France sont un de leur sujet de discussion. Aux grandes vacances Aliocha sera invité par les parents de Thierry a partagé avec lui quelques semaines de vacances dans leur chalet à Saint Gervais. Il sera impressionné par le luxe et les conditions de vie de la famille. L'état de santé de Thierry ne lui permettra  pas d'être présent pour la rentrée de septembre. Ils échangerons de nombreuses correspondances jusqu'au jour où....

Suivant les conseils de son ami, Aliocha acceptera de lire la littérature russe dans le texte original. En premier il choisira Guerre et Paix.

Pour écrire ce court roman, Henri Troyat s'est sans doute inspiré de sa propre enfance. Né en 1911 à Moscou, il est arrivé en France avec ses parents à l'âge de six ans.

ET LA VIE REPRIS SON COURS (Catherine BARDON)

 Troisième tome de la saga Les Déracinés. Il couvre la période 1967/1979.

Ruth prend une décision sage. Elle quitte New York en compagnie de Gaya, sa fille. Elle regagne Sosua, et retrouve famille et amis. Elle se marie. 

On  retrouve l'ambiance chaleureuse et familiale du premier opus avec plaisir.

Comme les précédents ouvrages le roman est enrichi par,  non seulement l’évocation d’événements politiques et sociaux dans le monde, mais également par ceux propres à la République Dominicaine, dont l'histoire, je l'avoue,  m'est plutôt inconnue.

Conclusion, contrairement au tome II, je ne me suis pas ennuyée. Le texte est plus resserré. Il ne comporte que 380 pages, soit 200 de moins que le précédent. Pour compléter sur le sujet je précise que, compte tenu de la richesse du récit, les 750 pages des Déracinés étaient tout à fait supportables.

L'AMERICAINE (Catherine BARDON)

 L'Américaine,tome II de la saga "les Déracinés", couvre la période 1961/1967.

Ruth, la fille de Wilhem et Almah, est le personnage principal de ce deuxième opus. Le roman raconte  six année d'une vie assez classique pour ne pas dire banale, correspondant au passage de l'adolescence à  l'âge adulte. On est très loin de la vie captivante et émouvante de ses parents racontée dans Les Déracinés.

Je me serais un peu ennuyée  à la lecture de cet ouvrage s'il n'y avait pas, de temps en temps, l'évocation d’événements  historiques et culturels.

DORA BRUDER (Patrick MODIANO)

" Avec Dora Bruder, j'ai d'abord biaisé en écrivant roman, mais j'ai enfin abordé le problème de front."(Patrick Modiano)

Roman, récit, biographie, enquête, peu importe. Pour le lecteur l'essentiel c'est le fond et non la forme.

Dora Bruder est une jeune française de confession  juive. Elle est née le 25 février 1926. En décembre 1941 un avis de recherche est paru à son sujet, à 15 ans elle avait fugué. Le 18 septembre 1942 elle est mise  dans un convoi en direction d'Auschwitz .

Avec imagination, talent et quelques informations attestées P.  Modiano raconte la vie trop brève de Dora. Il nous emmène sur ses traces, de l'hôtel où elle a vécu avec ses parents à  la pension, à travers le quartier et les rues qu'elle a parcourues. Ses recherches le relie à son propre père. Il s'interroge : aurait-il pu croiser la route de Dora ? 

Son enquête sur Dora permet à Modiano de parler de souvenirs personnels - bien sur postérieurs à la période de la guerre, il est né en 1945 - mais aussi d'évoquer le courage de celles que les allemands appelaient "les amies des juifs", elles portaient l'étoile jaune en signe de solidarité mais de manière fantaisiste pour les autorités d’occupation. Il cite les noms de femmes que Dora a pu rencontrer lors de son incarcération aux Tourelles, il publie la lettre d'un jeune incarcéré au camp de Drancy. Il évoque des lieux, sinistres arrêts avant Auschwitz :  les Tourelles et Drancy.

Cet ouvrage  n'est pas ma première lecture d'un livre de Patrick Modiano. Je constate à chaque fois, la dernière page lu, que  je ressens une sorte de regret d'avoir à quitter l'atmosphère qu'il a  créée.

UNE RELATION DANGEREUSE (Douglas KENNEDY)

 J'ai eu une  période "Douglas Kennedy" dans les années 1990, cinq romans lus. Ce n'est que très récemment que je me suis remise à le lire ayant reçu dans le cadre des campagnes deux livres achetés un livre offert le roman "Une Relation Dangereuse" . (532 pages)

Deux trentenaires célibataires, journalistes en zone de guerre,  se rencontrent dans le cadre de leur travail Lui est anglais, Elle est américaine. Coup de foudre, elle est enceinte, ils se marient. Lui est promu par son journal, il doit rentrer à Londres pour prendre son poste. Elle le suit. Grossesse difficile, césarienne, naissance de Jack, dépression postnatale, hospitalisation. Intérêt pour l'histoire : niveau moyen.

Surprise, page 300 l'histoire bascule enfin ! Lui abandonne le foyer familial, emmenant  son fils. Il demande le divorce et la garde de l'enfant, prétextant la fragilité psychologique de la mère. La dernière partie du roman se transforme alors en page-turner. Le récit du duel entre Lui et Elle, leurs avocats, leurs avoués, les témoins, la position du juge, me tient en haleine...pas question de dormir avant d'avoir terminer le livre.

Conclusion roman assez intéressant mais un peu bancal : une grande première partie ordinaire pour ne pas dire banale, une deuxième partie plutôt captivante.

LA SENTINELLE DE L'OMBRE (Robert CRAIS)

Livre  acheté l’an dernier, par hasard, pour 1 €, lors de la braderie de la médiathèque.

L'histoire se déroule dans les quartiers Ouest de Los Angeles(1). Un oncle,Wilson, et sa nièce, Dru, ont disparu. Enlèvement ?  Fuite ? Leur bar a fait l'objet d'un braquage par des membres d'un gang proche de la mafia mexicaine. Joe Pike, aidé par son ami détective Elvis Cole se mettent à leur recherche.  Ils sont également recherchés par l'inspecteur Button du commissariat de Pacific, le  FBI,  un gang latino, et la mafia mexicaine. 

Après un démarrage un peu lent l'histoire s'accélère, suspens et  morts violentes.... Roman pas exceptionnel mais qui se lit assez bien.

Une fois le livre terminé , passage sur internet. Je découvre que Pike et Cole sont les personnages principaux de dix huit romans. La sentinelle de l'ombre est le quatorzième. Les trois derniers ne semblent pas encore traduit en français.

(1) comme dans les romans de Michael Connelly

PERTES ET PROFITS (Frank HARRIS)

Pertes et Profits : édition en 1910,

Auteur : Frank Harris (1856/1931),

réédité en français en 2017, édition la Dernière Goutte,

l'ouvrage comporte 92 pages.

Kansas City, fin XIXe siècle. 

Jefferson Boulger, personnage vaniteux, est propriétaire d'un grand magasin.  Sa situation financière n'est pas très bonne, la faillite menace : la concurrence,  Boulger et sa famille (une femme, 3 filles) vivent au-dessus de leurs moyens.

David Tryon , jeune employé , ambitieux.

Comment sauver la situation ? Bulger a une idée, mettre le feu au magasin, percevoir l'assurance et redémarrer. 

Un accord intervient entre Bulger et Tryon à charge pour Tryon de mettre le feu.

Le plan sera mis à exécution. Les conséquences inattendues.

Très court roman, lecture intéressante et distrayante

LES DERACINES (Catherine BARDON)

Ce livre est intéressant et même captivant mais  je ne lui ai mis que quatre étoiles. Une étoile  retirée pour le style de certaines pages -notamment  les premières (une petite centaine sur les 756 pages) - un peu trop édition Arlequin ! (A titre exemples  "le moment où je vis sa nuque gracile finement duvetée de blond, une décharge électrique traversa tout mon corps", "sa bouche avait un goût sucré et son haleine exhalait un parfum de chocolat".....). Désolée !

Le roman couvre les années de 1921 à 1961. L'histoire est celle du couple d'Almah et Will,  Autrichiens de confession juive, contraints à l'exil. Leur histoire se déroule en Autriche puis en République Dominicaine après des passages plus brefs en Suisse, Portugal et à l'île de Ellis Island. 

Inutile de résumer plus cet ouvrage, de nombreuses critiques l'ont très bien fait.

A noter que l' un des intérêts  de cet ouvrage est de  faire connaître un événement, quasiment passé sous silence, la création d'un kibboutz à Sosua en République Dominicaine par et pour des juifs fuyant l'enfer du régime hitlérien. 

Lecture agréable, protagonistes intéressants, sympathiques, bien diversifiés.

L’actualité des premiers mois de l'année 2022 a donné à ma lecture  sur le long périple d'Almah et will vers une terre d'exil un côté extrêmement poignant. Les images de milliers d’Ukrainiens chargés de paquets, entourés d'enfants et d'animaux sont si violentes qu'elles font prendre conscience de la barbarie des évènements non seulement récents mais également passés. 

LA MEDEE (Benoît CHAVANEAU)

 

Participation à la dernière Masse Critique Mauvais Genre. Réponse positive de Babélio qui m'adresse l'un des 15 livres cochés : La Médée de Benoît Chavaneau. Merci à Babélio et aux éditions In Octavo.

La Médée est une péniche qui navigue sur les canaux du Nord, de l'Est de la France et de la Belgique.

Vermeer en est le propriétaire. C'est un batelier solitaire dont la seule compagnie est Saturne, un chien-loup féroce.

Les corps de deux enfants, disparus depuis plus d'un an, sont retrouvés dans le canal. L'inspecteur Maurice Morge est chargé de reprendre l'enquête bâclée par la gendarmerie. Les deux petits Traoré ne sont pas les premières victimes, de nombreux enfants ont disparus les années précédentes. Un journaliste, George Bellamy, décide d'aider Morge.

Tout au long de la lecture pas le temps de s'ennuyer : accompagner l'enquêteur dans sa vie professionnelle comme dans sa vie priée,  apprendre le monde de la batellerie,  découvrir l'activité des mariniers, naviguer sur des canaux par temps froid, visiter Bruges, croiser des personnages : singulier comme Vermeer,  sympathiques comme Morge et Bellamy, insaisissable comme Solange, insuffisants comme les gendarmes, émouvants comme les enfants, poignants  comme les familles.

Ce roman, à la conclusion surprenante, est une excellente surprise.

LE REMPART DES BEGUINES (Françoise MALLET-JORIS)

Françoise Mallet-Joris a 21 ans lorsque parait son premier roman :"Le Rempart des Béguines".   Il y est question d’homosexualité féminine. Je n'ai pas trouvé de documents concernant les réactions lors de la sortie de ce livre. Il n'est cependant pas difficile d'imaginer que des qualificatifs comme "sulfureux" ou "scandaleux" ont du être employés. Nous sommes en 1951.

 Sans indication  précise sur la période où l'autrice situe son histoire on peut penser qu'il s'agit de l'entre-deux-guerre.

Hélène, jeune fille de 15 ans, est la narratrice. Elle vit avec son père. Sa mère est décédée depuis plusieurs années. Julia, la bonne, s'occupe d'elle. Elle s'ennuie "j'aurai voulu alors ne pas être seule, bavarder avec quelqu'un qui s’intéressât à moi". Son père est très occupé, de plus il a une maitresse, Tamara, russe divorcée. 

Un jour Hélène, au lieu de téléphoner à Tamara comme le lui a demandé son père, décide  par curiosité - elle ne la jamais rencontrée - de se rendre à son domicile. Dés leur première rencontre, débute  entre Tamara, femme de 35 ans,  et Hélène,  jeune fille de 15 ans, une liaison. Leur liaison sera tumultueuse. Elle traversera des périodes de douceur, de plaisir, de rire, de pleurs, de violence, de jalousie, de sado-masochiste : "Jamais je n'ai connu un plaisir plus intense que ce jour où j'avais cru la perdre. Jamais je n'avais mieux compris l'empire qu'elle avait sur moi, et la revanche qu'elle prenait à en user."

A l’heure de leur rupture Hélène sera libre "j'étais libre enfin. Même mon vieux désir de vengeance disparaissait : il n'était qu'une dernière tentative pour ranimer le vieil antagonisme tendre que je ne devais plus connaître de longtemps... "

 

Très belle écriture. Pour parler des rapports sexuels entre Hélène et Tamara l'autrice n'use pas de descriptions plus ou moins érotiques. Elles sont juste suggérées.

Dés son premier roman Françoise Mallet-Joris a démontré un grand talent d'écrivain.

SAUVAGE (Jane HARPER)

Après Canicule, Jane Harper nous convie à une ballade dans le bush australien en pleine hiver.

Le cabinet d'expertise comptable  Bailey-Tennants organise un séminaire d'entreprise pour huit de ses collaborateurs. Les deux dirigeants Daniel et Jill Bailey les accompagnent. Deux groupes sont formés : 5 hommes et 5 femmes qui suivront des trajets différents. Départ le jeudi après-midi, retour prévu dimanche midi. Les hommes seront au rendez-vous. Dans la soirée du dimanche quatre femmes épuisées les rejoignent. Une absente Alice Russel, la plus controversée de l'équipe ?

L'agent fédéral Aaron Falk - déjà rencontré dans Canicule - et  sa collègue Carmen se rendent sur place. Alice est leur témoin clé dans une affaire de blanchiment d'argent. Elle devait leur fournir des contrats, preuves  de la malversation des Bailey. Ce rôle est-il responsable de sa disparition ?

Le roman est composé de nombreux chapitres. En  alternance : Les uns concernent l'avancée des recherches et les interrogatoires menés  par Aaron et Carmen auprès des quatre rescapées et  Daniel Bailey, les autres sont le récit  des relations tendues des participantes entre elles pendant la randonnée,  parfois aggravées par leurs  situations  dans la hiérarchie de l'entreprise.
La position du lecteur est passionnante. Il est en même temps le témoin des événements vécus par les femmes et celui du récit qu'elles en font auprès des enquêteurs.

Sauvage est le troisième roman de Jane Harper que je lis. C'est un bon thriller. La nature, plutôt rude du bush, n'est pas oubliée.

J'ai beaucoup aimé les trois ouvrages de J Harper. Mais comme nous sommes dans une année de  Jeux Olympiques j'ai eu envie de remettre des médailles à ses trois romans :

Sauvage : bronze

Canicule : argent

Lost Man : or

LA NUIT DES ANGES (Anna TOMMASI)

 

La quatrième de couverture nous signale " roman au rythme effréné". A la lecture des premières pages je me suis interrogée sur le mot "effréné", c'était plutôt calme plat : présentation des personnages, du cadre de vie, des souvenirs. Alice, jeune femme fraichement divorcée et son fils Lucas, âgé de 9 ans, autiste, descendent du train à Lannion. Ils sont attendus par le père d'Alice, médecin légistes à la retraite. Alice n'a pas eu l'occasion de voir beaucoup ses parents ces dernières années compte tenu des problèmes de Lucas et de la santé fragile de sa mère. Elle reprend contact avec Teddy, son ancien petit copain, frère de Vic, disparue à la sortie de l'école il y a une vingtaine d'années. Son corps n'a jamais été retrouvé. 

Placée entre certains chapitres la retranscription de séances de thérapie d'un enfant. Ce n'est pas là par hasard. Je pense que l'explication sera donnée plus tard.

Le ton du livre  change,  les rapports avec les parents se modifient. Alors que  Teddy est toujours  obsédé par la disparition de sa petite sœur, une nouvelle petite fille  disparait. Tout s'accélère. L'expression "rythme effréné" prend tout son sens.  Suspens, angoisse, peur, horreur, secrets, les ingrédients d'un bon thriller, se bousculent....Le roman est terminé. Je suis sidérée, la surprise est presque totale.

En plus de l'histoire, j'ai également  apprécié le cadre dans lequel le roman se déroule : Perros-Guirrec, Tregastel, Ploumanach sont des lieux que j'ai eu le plaisir de connaître très jeunes (colonie de vacances) puis beaucoup plus tard en vacances chez une amie.

Merci à Babélio et aux éditions Préludes de m'avoir adressé ce roman.

LE COEUR EST UN CHASSEUR SOLITAIRE (Carson Mc CULLERS)

 Le roman ( paru aux États-Unis en 1940, première traduction en France 1947) se déroule dans les années 1930 dans une petite ville du sud des États-Unis. Les protagonistes de cette histoire sont blancs et noirs. Leur point commun, ils sont pauvres. 

Nous suivons  cinq personnages sur une année.

Singer, sourd et muet vient d'être séparé de son compagnon Antonapoulos, également sourd-muet. Il a été interné dans un asile. Singer a loué une chambre chez le père de Mick. Singer devient une sorte de confident. Mick, Jake, Copeland et Biff  viennent chez lui  se confier. Ils se croisent en montant ou descendant les escaliers qui conduisent à la chambre de Singer.

Mick, quatrième enfant d'une famille de six, en charge de ses deux petits frères. Élève dans un lycée technique qu'elle abandonne pour être vendeuse dans une épicerie afin de subvenir aux besoins de sa famille. Elle est fascinée par la musique qu'elle découvre en écoutant les postes de radio dont les sons lui parviennent  dans la rue. Elle rêve d'écrire de la musique. Rêves brisés par la pauvreté. Mick est sans doute le personnage le plus attachant de l'ouvrage.

Jake (Blunt), sorte de vagabond , alcoolique, révolutionnaire rêvant de changer le monde.

Le Docteur Copeland, médecin noir. Admirateur de Karl Marx (il a donné son nom à l'un de ses fils)  se bat pour l'égalité des noirs "Nous devons instruire nos enfants. Nous devons nous sacrifier pour qu'ils puissent conquérir la dignité de l'étude  et du savoir". Pas de grandes différences avec Jake sauf que l'un est Noir et l'autre Blanc.

Biff (Brannon) propriétaire d'un café-restaurant, ouvert nuit et jour, fréquenté également par les  protagonistes. Biff est  un personnage assez secret. Parfois généreux.

Ce livre est l'un des meilleurs ouvrages de la littérature américaine du XXe siècle. Ce n'est pas  un roman traditionnel.  Il n'y a pas d'histoire. Il y a des instants de vie. C'est très sombre. Lecture assez difficile.

 

 

LE GRAND MONDE (Pierre LEMAITRE)

Commençons par Victor Hugo et la lecture avant d'entamer notre toute petite chronique :
" La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. »
« Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas. »

Je résume, sans doute grossièrement, la pensée de Victor Hugo : J'aime lire les bons et gros romans qui me racontent des histoires passionnantes. Avec la lecture de "Le Grand Monde" je suis comblée!

Époque : L'histoire se déroule en 1948. La Deuxième Guerre Mondiale est terminée depuis trois ans. La guerre d'Indochine vient de commencer.

Lieux : Beyrouth , Saïgon, Paris.
Personnages :
Un couple, Louis et Angèle, toujours amoureux. Leurs quatre enfants :
- Jean, dit bouboule, qui rate tout ce qu'il entreprend, même son mariage avec Geneviève, une vraie vipère.
- François, qui opte pour le journalisme plutôt que Normal Sup

- Étienne, le plus fragile. Homosexuelle il part à Saïgon pour retrouver son amant, engagé dans la légion.

- Hélène, la petite dernière qui "s'enfuit" à Paris et y mène une vie disons un peu dissipée.

- Joseph, le chat

événements (quelques uns...) des assassinats dont un "people" à Paris, un trafic de piastres, une lettre de dénonciation, des trahisons, le pape Siêu Linh et ses processions, plus connu sous le nom de Loan...etc.

Merci à Pierre Lemaître de nous entrainer dans un monde plein de folies, d'histoires de famille, de petite Histoire, de Grande Histoire...

J'ai bien aimé, c'est vrai mais je n'ai mis que quatre étoiles. Pourquoi ? et bien j'ai eu comme on dit "du mal au démarrage" : car si on s' attache très vite aux parents, avec les enfants j'ai eu un peu de mal. Il faut avancer dans la lecture pour les trouver non seulement intéressants et même sympathiques.

Bonne et heureuse lecture à tous.... .