samedi 30 juin 2018

LE LEOPARD (Jo NESBO)

Selon Babélio Jo Nesbo aurait écrit 21 livres. Personnellement je n'en ai lu que cinq. Deux où il n'est pas question de Harry Hole "le Fils" et "Soleil de Nuit", je les ai appréciés, trois avec Harry : "Rue sans Soucis", j'ai bien aimé, "La Soif", j'ai pas vraiment aimé, enfin "Le Léopard" choisi sur le conseil d'un Babélio, lu et aimé.
Un thriller de 848 page ne se résume pas ! trop d'actions, de retournement, d'enquêtes à rebondissement sur fond de guerre entre services, des victimes, des suspects, un coupable, de la neige, une avalanche, des chalets de montagne, Goma en Afrique  et une objet cauchemardesque "la pomme de Léopolod" !....
Au début du roman Holl a quitté la police, il a atterrit à Hong Kong, il boit et joue aux courses.Il est poursuivi par une triade car il est endetté. Kaja, une jeune collègue  est envoyée à Hong Kong par Gunnar Hagen, chef de la criminelle à Oslo, pour le ramener en Norvège pour enquêter sur les assassinats de plusieurs femmes. Il accepte de rentrer non pour enquêter mais pour revoir son père qui vient d'être hospitalisé pour des problèmes graves. Hole  accepte toutefois  d'enquêter, alors qu'officiellement l'enquête n'est plus confiée au service de Hagen mais elle est du ressort de Mikael Bellman, chef de la Kripos.
Hole redevient sobre, rend visite à son père, pense toujours  à Rakel, sa compagne et Oleg , le fils de celle-ci, et vit dangereusement dans le cadre de l'enquête.

En conclusion, c'est un bon thriller en ce sens qu'une fois commencé on a du mal à poser le livre, pas trop de longueur. l'auteur réussi à tenir son lecteur en haleine.

UNE HISTOIRE DE FRANCE (Nathalie HEINICH)

Dans cet ouvrage l'auteure Nathalie Heinich, fille de Lionel Heinich et de Geneviève Creuzet, nous raconte ses origines familiales paternelle et maternelle.
A la fin du 19eme siècle, son arrière-grand-père Jacob Benyoumoff, juif  originaire d'Ukraine, chassé par les pogroms,  émigre avec sa famille. Après un séjour d'environ 6 ans à Oran, ils arrivent à Marseille. Jacob est désigné comme "casquettier" (fabriquant de casquettes). C'est le début de la saga des Benyoumoff.  A la veille de la deuxième guerre mondiale, la famille a fait fortune dans le "schmattès" (la confection). Certains membres de cette familles seront victimes de la déportation des juifs, notamment  les grands-parents de l'auteure Bentzi et Jeanne.
 Au lendemain de la guerre, Lionel, après s'être rêvé journaliste, devient directeur de l'usine familiale. Il a  vingt-deux ans lorsqu'il rencontre Geneviève.
Si la famille paternelle a eu sur le plan social une trajectoire ascendante, celle de la famille maternelle a plutôt vécu une trajectoire en déclin.
Au lendemain de la guerre de 1870, la famille Lambs émigre vers Paris : Alsacienne et protestante, elle quitte l'Alsace après son annexion  par l'Allemagne. Fin des années 1930  Serge et Madeleine s’installent à Marseille. Serge exerce alors le métier de représentant  en cravates et chemises.

 Lionel (juif)  et Geneviève (protestante)  se marient le 4 août 1950 à la mairie de Marseille, en l'absence des parents opposés au mariage mixte, et sans contrat de mariage pour la plus grande fureur de Lazare, père du marié.

Si j'ai apprécié le travail de recherche effectué par Nathalie Heinich pour reconstituer sa  généalogie (assez compliquée, je me  suis parfois   perdue entre toutes les générations, les frères, sœurs et cousins ...) j'ai fermé ce livre avec sentiment de tristesse particulièrement devant  le destin  des femmes de ces familles. Pour certaines d'entre elles l'amour n'a  joué aucun rôle dans leur mariage, les conjoints étant choisis par les parents, et pour d'autres la maladie et la mort en ont bouleversé le cours normal. Seuls Bentzi et Jeanne semblent avoir connus une vie conjugale heureuse, malheureusement terminée tragiquement.

Le texte de l'auteure est complété par une très nombreuse documentation (photos, schémas, cartes, copie de correspondance et autres pièces) particulièrement intéressante..

Ce livre est également intéressant compte tenu du contexte actuel sur l'émigration. La famille Benyoumoff notamment est exemplaire sur une intégration réussie. Deux des fils de Jacob sont mort "pour la France" au cours de la première guerre mondiale.

Merci à Babélio et aux éditions Les Impressions Nouvelles de m'avoir adressé ce livre.

lundi 25 juin 2018

LES JOURS ENFUIS (Jay McINERNEY)

Dans ce dernier tome de la trilogie on retrouve le couple Calloway. Ils ont la cinquantaine, leur jumeaux  11 ans. Russel toujours éditeur connaît des difficultés de trésorerie, Corrine travaille dans l'humanitaire  new-yorkais.  Malgré un   désir un peu émoussé le couple  résiste aux années. En dehors de son activité d'éditeur Russel s'intéresse à la gastronomie et au vin. Corrine rêve de déménager pour un logement plus grand avec deux salles de bain. Pour rester au niveau de leurs relations ils vivent un peu au-dessus de leurs moyens.

Honnêtement je me suis légèrement ennuyée à la lecture d'une grande partie de cet ouvrage. J'ai eu l'impression de relire certaines pages de "La belle vie". Leur vie a un côté assez artificiel, une sorte de ronde de dîners, cocktails, vernissages, vacances aux endroits à la mode, sorties diverses... et un peu glamour avec notamment le week-end de  Corrine et Luke.

J'ai  apprécié la lecture au moment où Russel  apprend par sa fille que Corrine a un amant. Ils vont alors vivre séparés, mais leur quotidien semble plus vrai, moins artificiel. Ils deviennent attachants,  on souffre avec eux, on s'attriste avec les enfants  particulièrement suite au ratage de la fête de noël "c'est le noël le plus merdique de notre vie, finit par déclarer Jeremy ....ce n'est pas la faute de papa dit Storey. Je me fiche de savoir la faute de qui c'est. Je suis vénère contre maman et papa."

Si le volume précédent nous plongeait dans le New York du 11 septembre 2001 celui-ci nous parle  l'actualité de l'année 2008: les primaires démocrates entre Hillary  Clinton et Barak Obama et  la crise des subprimes.

En conclusion,  à lire  un certain nombre de critiques (Babélio et Presse) je suis désolée  d'être passée sans doute à côté d'un chef d’œuvre de la littérature américaine contemporaine.




mardi 5 juin 2018

DAMALIS (Marie BARTHELET)

J'ai déjà lu beaucoup de romans historiques mais c'est la première fois que  ma lecture  m'entraîne   aussi  si loin dans le passé :  nous sommes au 7eme siècle avant JC.
L'histoire se se déroule au bord de la mer Egée, dans la ville de  Milet, cité grecque d'Ioni,  ( ouest de la Turquie actuelle).

 Ce roman est l'histoire d'un jeune homme promis dans son pays à un bel avenir. Malheureusement d'autres en ont décide autrement : ils sont venus, ils ont tué père, mère, sœurs.... le jeune homme se retrouve sur le marché des esclaves.
Il est acheté par Phérès,  riche propriétaire, père de trois enfants. Iros, l''aîné est  particulièrement difficile. Dans  les premiers temps, il ne supporte pas ce nouvel esclave, "un barbare,  il est Thrace."

Ce jeune esclave, appelé Damalis par Clymène,  la femme du maître, est un garçon intelligent. Il s'adapte, parfois avec difficulté, mais il réussi. Il apprend le grec pour mieux communiquer. Il rencontre des personnes qui s'intéressent à lui Thalès,le savant, Nikanor, le céramiste et  Nephe, la poétesse et hétaïre. Elle lui apprendra à lire et écrire  avec l'accord de Clymène. Il devient presque indispensable à tous y compris à Alki, l'esclave égyptien, bras droit du maître. Il sera le pédagogue des enfants.
La guerre est présente,  entre les Lydiens, leur  chef Alyatte et la cité Milet, dirigée par le tyran (au sens ancien) Trasybulle. Il y a des traîtres et des combattants.... Damalis, contre son gré, sera impliqué.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Damalis. Il est attachant, généreux, un peu fragile parfois, mais surtout courageux.

Si la vie du jeune Damalis est une fiction, la période dans laquelle  il évolue est historique. Cependant je ne sais pas si la vie quotidienne décrite par l'auteure est la réalité, mais elle semble plausible.

L'écriture est fluide et agréable. A l'exception du dernier chapitre qui m'a un peu ennuyée, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre.

Merci à Babélio et aux éditions Buchet-Chastel de m'avoir fait découvrir une nouvelle auteure.