dimanche 22 mai 2016

L'IMPROBABILITE DE L'AMOUR (Hannah ROTHSCHILD)

700 pages pour un premier roman c'est sans doute trop. Ce n'est pas une exception. Dans un premier livre les auteurs veulent souvent dire tellement de choses qu'ils débordent un peu de leur sujet au risque d'ennuyer le lecteur.
"L'improbabilité de l'amour" fait un peu partie de ces premières œuvres : trop de personnages, dont la présentation , surtout celle des personnages secondaires, est  un peu longue. Le lecteur entre vraiment dans l'histoire qu'aux  deux tiers de l’ouvrage environ.
voilà, j'en ai fini avec le côté négatif , vive le côté positif !

Passées les 200 premières pages , je me suis passionnée pour l'histoire : Annie, dont la vie notamment amoureuse est en berne achète dans une brocante un petit tableau , style XVIIIe siècle. Poussée par sa mère elle le présente à des spécialistes. Elle est embauchée comme cuisinière chez un marchand d'art à la recherche d'un tableau de Watteau....
 les personnages principaux sont :
- le tableau  de Watteau,  inventé par l'auteur, mais dont les réflexions sur l'art, les amateurs et les "spéculateurs d'art" sont fort intéressantes,
- Annie et son amoureux "transi"; ils sont  sympathiques, on souhaite qu'ils s'aiment,
- Rebecca et son père  Memling qui, même avant de connaître leur véritable histoire, sont particulièrement antipathiques.
Parmi  les personnages secondaires :
- Evie qui,  pas totalement noyée dans l’alcool,  a senti que le tableau acheté par sa fille avait sans doute une petite valeur,
- Vlad et Barty,   les passages les concernant sont instructifs sur  les nouveaux riches, faux amateurs d'art mais amateurs de reconnaissance,   leur fortune étant leur principal atout.

Comme Mariech je trouve que la comparaison en quatrième de couverture avec "le chardonneret" est une erreur. En effet en dehors du fait que l'un des personnages de ces deux  romans est un tableau, les histoires racontées ensuite  n'ont rien en commun. 

Merci à Babélio et aux éditions Belfond de m'avoir fait connaître une nouvelle auteure.




samedi 14 mai 2016

LE LAGON NOIR (Arnaldur INDRIDASON)

Je suis un peu triste car  à peine commencé il est déjà terminé le dernier ouvrage d'Indridason. Il se lit d'une traite. j'ai aimé me plonger dans cette nouvelle histoire.
j'ai parcouru les précédentes critiques,   certains écrivent  "ce n'est pas le meilleur", "le style est un  peu lourd"... Oui, je sais,   je ne suis pas  objective quand je parle des ouvrages de cet auteur, je les apprécie tellement !!! .
 je crois que  j'ai lu presque tous ses ouvrages et notamment  ceux dont le héros est Erlendur.
Le mystère Marion Briem  : j'étais persuadée qu'il s'agissait d'une femme, notamment après avoir lu "Duel" dans lequel  son histoire est racontée :  sa jeunesse, son hospitalisation pour tuberculose, ses amours avec Katrin. A la lecture du dernier ouvrage, je constate effectivement qu'aucune mention  ou accord grammatical  selon le genre ne donnent d'indication sur le sexe de Marion !

Dans le Lagon Noir, Erlendur a 33 ans, il est divorcé. Nous sommes en 1979, il enquête officiellement sur un meurtre récent   et officieusement sur la disparition d'une jeune fille en 1952.
l'affaire récente concerne le meurtre d'un homme dont le corps a été retrouvé dans un lagon. Suite à l'autopsie la police apprend que l'homme a été frappé violemment sur le crâne puis jeté d'une très grande hauteur. La victime travaillait à la base américaine de l'aéroport de Kéflavik. Marion et Erlendur ont des difficultés pour mener leur enquête, les autorités militaires américaines ne leur donnant pas les autorisations nécessaires. Cependant et  avec l'aide d'une jeune femme noire de la police militaire américaine l'enquête aboutira.
Par l'intermédiaire de son héros, Indridasson en profite  pour nous fait part de son opinion défavorable tant sur l'armée en générale que sur la présence des américains sur le sol islandais.

 Erlendur, avec l'aval de Marion,  mène dans le même temps son enquête sur la disparition de Dagbjört. Il interroge  ses anciennes amies ainsi que deux hommes qu'elle aurait croisés.

Quitte à me répéter je confirme que j'apprécie beaucoup cet écrivain qui nous raconte des histoires passionnantes tout en nous intéressant à son pays -  qu'en ce qui me concerne je connais très mal - par sa description des paysages, des difficultés dues  à la situation géographique, économique et sociale.

vendredi 13 mai 2016

LE LIVRE DES BALTIMORE (Joël DICKER)

Après 232 critiques sur Babélio, difficile de faire une critique originale !
Comme pour le précédent ouvrage "la vérité sur l'affaire Harry Quebert" les avis sont  partagés, mais majoritairement favorables.
Personnellement j'ai bien aimé ce livre, bien qu' un peu déçue par rapport au précédent : moins d'effet de surprise ? le côté thriller moins développé ?

Nous sommes en 2012, Marcus, le narrateur , a quitté New York pour la Floride où il vient d'acheter une maison. Il compte y écrire le livre promis à son oncle Saul, le livre des Baltimore.
L'histoire qui nous est racontée est difficile à résumer,  les chapitres défilent sans ordre chronologique, ils doivent nous mener jusqu'au  drame, sorte de  file rouge du roman.

Nous découvrons  non seulement les histoires individuelles  de chaque  personnage,
- les deux frères  Goldman, Saul , le goldman de Baltimore et Nathan le Goldman de Montclair ,leurs parents et les raisons expliquant leurs  différences de fortune,
- les enfants Hillel pour les Baltimore auquel s'ajoute Woody, recueilli par Saul et Anita,  Marcus, le Montclair,
- la famille Neville, le père Patrick et les enfants Alexandra et Scott,
mais aussi communes : les aventures et liens qui les unissent, les fractures qui les divisent. 

L'intérêt du lecteur est maintenu, les pages défilent, il n'a pas envie poser le livre , il lui faut absolument aborder la page suivante.... et ce jusqu'à la dernière page.

QUAND LES BROCHETS FONT COURIR LES CARPES (Jean-Louis DEBRE)

C'est avec un certain plaisir que j'ai découvert "Quand les brochets font courir les carpes", troisième romans policiers  du même auteur que je lis.
On y rencontre Olivier ,  un jeune candide, professeur de collège rêvant de devenir écrivain. Il commence à se faire un roman après avoir croisé une jeune femmes dans les jardins du Palais Royal. 
Les élections présidentielles viennent d'avoir lieu, notre héros découvre que l'une des secrétaires d'état , Claire Brégançon, est la jeune femme du Palais Royal. Ses  tentatives pour la rencontrer aboutissent. Embauché pour écrire ses discours, il sera nommé chef du cabinet.
Les politiques ne sont pas seuls, ils ont aussi un entourage (famille, amis, relations diverses) dont certains membres souhaitent bénéficier de retombés de leurs mises en lumière. c'est le cas de Claire, ancienne gauchisante devenue secrétaire d'état dans un gouvernement de droite. Notre jeune candide essaiera de la protéger.
Malgré deux décès suspects  (un assassinat et un  accident ?)  dans son entourage, la secrétaire d'état sera confortée dans son poste. Quant à Olivier, trop naïf ou trop honnête,  il sera remercié et retournera au collège.

Même si ce n'est pas un très grand roman policier, loin s'en faut, il est bien écrit, agréable à lire. 
En conclusion on passe un bon moment de lecture.



jeudi 12 mai 2016

CE QUE JE NE POUVAIS PAS DIRE (Jean-Louis DEBRE)

Bien sûr ce n'est pas vraiment de la littérature.
C'est le journal d'un homme, soumis à un stricte devoir de réserve compte tenu de son rôle constitutionnel, qui se libère en rapportant avec sagesse ses rencontres, en décrivant avec lucidité certains personnages publics. A l'exception de belles  pages  de réflexions , particulièrement sur sa famille (parents  et grand-parents),la teneur de cet ouvrage ne semble pas faite pour nous réconcilier avec le monde qui nous gouverne( élus et hiérarques).
On apprécie cependant les passages concernant  l'ancien Président : sa fidélité et son amitié  se dégagent du récit des visites qu'il lui rend

Ses textes sont parfois complétés par des références littéraires et juridiques.
On y découvre, grâce à  une avocate qui lui en a remis la copie, un projet de loi de 1801 émanant d'un révolutionnaire:
 "portant défense d'apprendre à lire aux femmes.......les femmes qui se targuent de savoir lire et bien écrire ne sont pas celles qui savent aimer  le mieux. L'esprit et le talent refroidissent le cœur...". 
 Ce texte nous ferait vraiment sourire et même rire si de nos jours l'idée qu'il exprime est malheureusement encore d'actualité dans certaines régions du monde.