mercredi 21 novembre 2018

LE CERCLE (Bernard MINIER)

Juin 2010, la France entière se passionne pour  la coupe du monde de foot qui se déroule en Afrique du Sud.
Nous avions quitté Servaz, son équipe Esperandieu et Samira,  le capitaine de gendarmerie Ziegler,  il y a dix huit mois dans le froid et la neige, nous les retrouvons dans un climat de juin  lourd et orageux.
Dans le sud-ouest, plus précisément à Marsac (ville imaginaire), un drame vient de se produire. Hugo, un jeune étudiant en prépa lettre a retrouvé sa professeur assassinée dans sa baignoire.  Il prévient sa mère, Marianne. Craignant que son fils soit accusé du meurtre, elle demande à son amour de jeunesse, Martin Servaz,  de l'aider.
Margot, la fille de Martin, est inscrite dans la même prépa qu' Hugo.  Martin et Marianne s'étaient rencontrés dans cette même université il y a plus d'une vingtaine d'années.

Avec en fond musical la quatrième symphonie de Malher,  la musique de Marilyn Manson, et l'ombre maléfique de  Hirtmann,  le lecteur s'immerge avec bonheur  dans ce pavé de 784 pages.

Pas une minute d'ennui pour le lecteur durant sa lecture. Il suit l'enquête assez mouvementée de Martin Servaz, découvre une partie de sa jeunesse et les raisons de son engagements dans la police, tremble pour Martin avec Espérandieu et Samira,  s'interroge sur le comportement de certains étudiants et  découvre un événement dramatique survenu durant leur scolarité, s'inquiète pour Margot, se fait du soucis pour Ziegler...
Angoisse et  suspens sont bien présents.
Excellent thriller.




lundi 19 novembre 2018

ET SI ON DANSAIT (Erik ORSENNA)

Quatrième ouvrage de la série "L'île de la grammaire". Jeanne et Thomas sont adultes. Monsieur Henri est mort.
J'ai enchainé la lecture des 4 tomes de cette série car ils sont au programme des deux réunions du Café Littéraire de novembre auquel je participe.
Après avoir traité de la grammaire, du  subjonctif et des accents,  l'auteur  aborde dans ce dernier tome la question de la ponctuation.
Mon intérêt pour ces ouvrages a diminué au fur et à mesure de mes lectures. Si j'ai apprécié "la grammaire est une chanson douce", charmant petit conte qui fait réviser des règles de grammaire,et  été un peu déçue par les deux opus suivants, je me suis ennuyée à la lecture du quatrième "et si on dansait".
Jeanne m'a semblé particulièrement prétentieuse notamment  quand elle  parle de son travail qui consiste à rédiger, moyennant rémunération, des devoirs pour des élèves, des discours pour des politiques : 
 "C'est vrai : Jeanne n'est pas modeste. Mais quel commerçant vendrait ses produits s'il clamait partout qu'ils sont nuls" P. 15. 
S’agit-il d' humour de la part de l’auteur, ancienne plume du Président Mitterrand ?

L'histoire finit bien puisque l'amoureux indien de Jeanne, Amitav, vient la retrouver sur son île !

LA REVOLTE DES ACCENTS (Erik ORSENNA)

Troisième ouvrage de la série "l'île de la grammaire". Le lecteur retrouve Jeanne et Thomas. Ils sont devenus de jeunes adultes.
Jeanne obtient un job d'été auprès du Capitaine du fort. Installée en haut du phare elle observe la mer.Un jour elle aperçoit une jonque qui amène sur l’île une troupe de comédiens. Après avoir joué "Roméo et Juliette" ils quittent l'île en emportant les épices et les accents .
Monsieur Henri s'étant souvenu qu'il existe en Inde un festival pour les épices et les accents, Jeanne est chargée d'aller récupérer les accents et les épices. Les épices seront retrouvés dans une vallée magique, et les accents sur l'Himalaya. Jeanne tombera amoureuse d'un Indien employé par une société française délocalisée en Inde ! elle découvrira des nombreux accents étrangers et ramènera les accents sur son île.

Je commence à trouver le personnage de Jeanne agaçant. En revanche j' apprécie la manière dont l'auteur prend la défense des accents et des épices. J'ai également beaucoup aimé le petit conte expliquant la raison pour laquelle Dieu aurait créé les épices.

Conclusion : Légèrement déçue par ce troisième tome. 

samedi 10 novembre 2018

LA ROSE ET LE BOURREAU

Pour la troisième fois en 50 ans des écrivains nous racontent l'histoire extraordinaire de Marguerite Le Paristou,  une cancalaise née au XVIIIe siècle, devenue bourreau sous le nom de Monsieur Henri :
  • Monsieur Henri, Cancalaise, de Pierre et Jacques Cressard ( février 1966, l'Amitié par le Livre),
  • Monsieur de Lyon , de Nicole Avril (Albin Michel 1979, J'ai Lu 1980)
  • La Rose et le Bourreau de Patrick Pesnot (l'Archipel 2018) .
Ces trois romans nous racontent  la vie de cette jeune femme. Elle s'enfuit de Cancale vers l'âge de 20 ans pour fuir sa marâtre. Elle s'habille en garçon. Une dizaine d'année plus tard elle reviendra à Cancale. Elle se mariera et sera mère de famille.

Entre ses deux périodes elle vivra une vie d'aventure : s'engagera dans l'armée, deviendra assistante de bourreau puis bourreau. Dénoncée elle fera de la prison. Les auteurs nous racontent cette période de sa vie en mêlant réalité et fiction.

Mais revenons au dernier livre paru  "la Rose et le Bourreau". 
Dans cette ouvrage l'héroïne se prénomme Julienne. Elle voyage sous l'apparence d'un jeune garçon. Après avoir passé quelques semaines chez un jeune abbé, il/elle  part pour Paris où faute de trouver du travail pour survivre, s'engage dans l'armée sous le sobriquet de "sans-soucis". Participe à la guerre pour la succession d'Autriche. Après avoir désertée, il/elle est engagée comme assistant du bourreau de Marseille. Nouvelle fuite en remontant vers le nord. Il/elle sera alors engagée comme bourreau par la ville de Lyon. Elle rencontrera l'amour. Dénoncée sur sa qualité de femme, elle sera emprisonnée. Libérée elle revient à Cancale. 

L'histoire de cette jeune femme, racontée à partir de faits réels, est intéressante. Bien que romancée, nous avons des informations sur la vie militaire en campagne, sur le rôle des bourreaux quelques années avant la Révolution.
A la lecture de ce roman le lecteur passe  un moment agréable. Le style de l'auteur est fluide, pas de longueur, les chapitres sont courts, l' attention est maintenue. 




samedi 3 novembre 2018

LES CHEVALIERS DU SUBJONCTIF (Erik ORSENNA)

On retrouve Jeanne et Thomas. Deux ans se sont passés depuis "la grammaire est une chanson douce".  Ils vivent toujours dans l'archipel.
Jeanne s'engage dans une enquête "qu'est-ce que l'amour ? Elle surveille les rendez-vous  entre Madame Jargonos et Dario.
Elle fait de nouvelles rencontres, le cartographe de l'archipel et Jean-Luc le pilote du planeur. Avec eux elle survole l'archipel des conjugaisons.
Nécrole exige de son cartographe de dessiner l'île du subjonctif : il veut détruire les subjonctifs "les ennemis de l'ordre".
Le planeur fait une chute. Bloquée sur l’île , Jeanne rencontrera  Dany, jeune homme roux, chevalier du subjonctif et les grammairiens.
 Après avoir exploré plusieurs mondes "le subjonctif s'intéresse au possible", Jeanne souhaite retourner sur l'île de l'indicatif "l'indicatif me manque, Dany, j'aime trop le réel..."

Le personnage de Jeanne m'a semblé parfois un peu en décalage avec celui d'une jeune fille âgée de 12 ans.
Un petit peu  déçue par ce conte, moins poétique que le premier tome.

LA GRAMMAIRE EST UNE CHANSON DOUCE (Erik ORSENNA)

La narratrice a 10 ans. Elle s'appelle Jeanne. Elle a un grand frère, Thomas. Il a 14 ans. A la suite d'un naufrage ils se trouvent sur une île. Ils sont muets "la tempête nous avait arraché tous nos mots". Ils sont pris en charge par Monsieur Henri et son "neveu sublime".

Ils vont découvrit la ville des mots où ils rencontreront la principale  tribu des noms, la petite tribu des articles puis celles des adjectifs.
Jeanne est enlevée par les sbires du gouverneur Nécrole, l'homme qui veut réduire le nombre de mots à "cinq cents ou six cents, le strict nécessaire". elle subira pendant deux semaines les cours professés par Madame Jargonos à la Sécherie.
Elle s'enfuie avec l'aide de Monsieur Henri. Il l’emmènera ensuite visiter  l'usine à fabriquer des phrases "une phrase c'est comme un arbre de Noël. tu commences par le sapin nu et puis tu l'ornes, tu le décores à ta guise..."

Ce charmant  petit conte poétique est une révision fort  sympathique des règles de base de la grammaire. 

un petit bonheur de lecture !

AUX CINQ RUES LIMA (Mario VARGAS LLOSA)

Pendant environ la moitié du livre je me suis interrogée sur l'objectif de  l'auteur : il est quand même prix Nobel de littérature et ce que je lis me semble bien léger, artificiel,  sans consistance et même sans grand intérêt.

L'histoire se déroule en fin des années 1990, Fujimori termine son deuxième mandat présidentiel, Montesinos "le docteur" est son premier conseiller. La ville de Lima connaît la corruption, l'insécurité, le couvre-feu, les enlèvements.

Les personnages de son livre sont issus de deux mondes totalement opposés.
La bourgeoisie très  riche, propriétaire de grandes maisons ou d'appartement luxueux. Chabila et Marisa,  deux grandes amies,  se découvrent une passion l'une pour l'autre. Elles  partent en week-end  à Miami pour faire l'amour loin de leurs maris. L'un des maris, Enrique Gardenas, ingénieur millionnaire,  est menacé par le  directeur d'un  journal à scandale "strip-tease" de la parution de photos compromettantes. Enrique a participé à une orgie.
Les pauvres,  ceux  qui vivent dans la rue ou dans des taudis ,mangent à la soupe populaire comme Juan Peineta, l'ancien réciteur de poèmes  et son chat Serafin, et ceux qui essaient de survivre comme  Riquiqui et Ceferino.

 L'ouvrage devient plus  intéressant au moment où Roland Garro, le directeur de strip-tease, est assassiné après avoir créé le  scandale en faisant paraître les fameuses photos. Sa collaboratrice "la Riquiqui"sera reçue  par le "docteur". Elle  découvrira  la réalité des faits et  réagira.

 A la fin de ma lecture, je comprend enfin ce qui donne sens à cet ouvrage  :  rappeler, sinon dénoncer, la manipulation de la presse par le pouvoir politique. 

Conclusion : Assez déçue, j'ai trouvé cet ouvrage peu intéressant.