samedi 31 décembre 2016

PEYTON PLACE (Grace METALIOUS)

Pourquoi avoir choisi ce livre sur le site de France-Loisirs ?
- le titre me rappelle des souvenirs lointains  d'une série à la télévision, que je n'ai pourtant jamais regardée,
- roman conseillé par F.O. Giesbert, ce qui m'a paru être une garantie, 
Reçu et déballé il s'est ajouté à ma PAL et a du attendre plusieurs mois avant d'être ouvert.

 A l'exception des premières pages qui m'ont paru un peu ennuyeuses, j'ai apprécié la lecture de ce livre, écrit dans les années 1950 mais dont les événements  se déroulent de 1937 à 1944 dans l’État de Nouvelle-Angleterre.

Même si les sujets évoqués ne suscitent plus à notre époque de réaction favorable ou hostile, on comprend le scandale qu'ils provoquèrent lors de la  parution de cet ouvrage en pleine période de "l'américan way of life". Il était choquant qu'une jeune femme  ose  aborder, en les situant dans la vie quotidienne des habitants d'une petite ville, non seulement des sujets tabous comme l' inceste, l'avortement, les femmes battues, l'adultère... mais également la question du pouvoir social et du népotisme avec le personnage de Leslie Harrington, le plus gros employeur de la ville.

Au  début de l'histoire Allison est une jeune adolescente, passionnée par la lecture et l'écriture, elle rêve de devenir écrivain. Bien que ne l'ayant pas connu elle voue à son père un grand amour. Constance, sa mère, s'est créé  le personnage d'une jeune mère, veuve. La vérité est qu'elle fut à New York la maîtresse d'un homme marié, qui décéda  alors qu'Allison était encore toute petite. Constance revint vivre à Peyton Place où elle ouvrit une boutique de mode.
Selena, belle jeune fille, amie d'Allison, habite avec ses parents un taudis dans la "zone".

Le roman nous retrace quelques années de la vie de ces trois femmes, notamment pour Allison et Selena le passage, souvent difficile, de l’adolescence à la vie d'adulte. Il nous raconte la vie personnelle et intime de nombreux autres personnages, les notables, les riches, les petits bourgeois, les pauvres, les vieux, les ivrognes, enfin toute la diversité  d'une petite ville américaine à la fin des années 30.

En conclusion, lecture intéressante qui nous fait prendre conscience de l'évolution du quotidien et  des mœurs dans notre monde occidentale.

mercredi 21 décembre 2016

MORTELS TRAFICS (Pierre POUCHAIRET)

A Paris deux enfants, dont un jeune marocain, sont retrouvés assassinés dans la chambre d'hôpital, 
Au Maroc un convoi dans lequel deux voitures sont chargées  de cocaïne et de résine de cannabis se dirige vers la France.
A Paris, l'assassinat est traitée par  Patrick Girard de la crim', 
A Marseille, le convoi est suivi par Léanne Vallauri des Stups.
Dans le département 93, un octogénaire qui planque, prend des photos... remet ses documents à la brigade criminelle....
Patrick Girard rejoint l'équipe de Léanne Vallauris pour intercepter le convoi....

Une écriture fluide et de nombreux chapitres  maintiennent l'attention du lecteur. 

conclusion : prix du quai des orfèvres 2017  un bon cru  qui  se lit pratiquement d'une traite.


LA MONTAGNE ROUGE (olivier TRUC)

Les romans d'Olivier Truc, dont l'action se déroule  dans le nord de la Norvège en Laponie, ne sont pas de simples"policier". Dans chaque ouvrage  il aborde de nombreux sujets concernant notamment les rapports souvent difficiles entre  le peuple Sami de Suède  et les suédois.

Dans ce troisième ouvrage il traite d'un conflit entre un collectif de propriétaires terriens et le sameby Balva. Les rennes viennent paître l'hiver sur des terres que le collectif considère comme siennes. Un procès a lieu sur le sujet à Stockholm.

Lors de l'abattage annuel, sous une pluie battante, le squelette  d'un homme est découvert. La tête a disparu.  Après analyse il s'agirait du squelette d'un homme ayant vécu au XVIIe siècle. Klemet et Nina de la police des rennes sont chargés par le Procureur de retrouver le crâne afin de connaître l'origine de l'homme : s'il s'agit d'un sami cela signifiera que les samis étaient les premiers occupants des terres objet du litige. Alors que l'archéologue, conseil du collectif, souhaite l'échec de la recherche du crâne, un deuxième archéologue, plus jeune, pousse Petrus Eriksson, chef du samedy Balva, à rechercher des sites archéologiques qui viendraient confirmer la préexistence des samis sur les terres objet du litige.

De nombreux personnages traversent l'histoire, concernés à des degrés divers par la recherche du crâne mais qui surtout permettent à l'auteur d'aborder d'autres sujets. Outre le trafic des crânes, particulièrement ceux des samis, il est question de  phrénologie : au début du XXe siècle  des chercheurs notèrent des séries de mesures sur les corps des samis de Kautokeino.
Malgré la neutralité de leur pays lors de la deuxième guerre mondiale certains suédois ont basculé dans le nazisme, Vesling, l'antiquaire octogénaire,  raciste et collectionneur de crânes, s'est  engagé en 1941comme volontaire dans la waffen-SS.
Justina, "chef" du groupe "bout d'acier", victime de l’eugénisme, fut stérilisée l'épilepsie dont elle était atteinte ayant été  considérée comme une expression de la  folie.
la question de l'immigration est également abordée: Hou Chi, le cousin de Changounette compagne de Nil  Ante, doit être expulsé, les services de l'immigration ayant fixé son âge à 18 ans et 2 mois.
Enfin sont rappelés les problèmes des plongeurs en mer de Barents, traités dans le "Détroit du loup" avec Todd, le père de Nina.

Pour mettre un peu de légèreté dans son récit, l'auteur nous conduit à plusieurs reprises sur un parking pour assister au bilbingo (jeu auquel je n'ai strictement rien compris),organisé par Justina et ses trois compagnes et auquel participent Petrus Eriksson et les autres éleveur de rennes.

En conclusion ce roman est loin d'être le récit d'une simple enquête de la police des rennes. C'est un ouvrage très dense non seulement par les sujets abordés mais également par le nombre, la personnalité, l' histoire individuelle et commune des nombreux  protagonistes.

Pour apprécier au mieux "la montagne rouge" je conseille aux futurs lecteurs d'avoir lu au préalable  les deux précédents ouvrages de l'auteur.

lundi 12 décembre 2016

BOULEVARD DURAND (Armand SALACROU)

C'est sur  les conseils de Tremaouezan, qui avait lu ma critique sur "les docks assassinés, l'affaire Jules Durand", que j'ai lu la pièce de théâtre d'Armand Salacrou "Boulevard Durand". Dans cet ouvrage l'auteur fait revivre  des personnages ayant  réellement existé, soit sous leur  vrai nom, soit sous un nom d'emprunt, soit ils ne sont pas nommés comme  René Coty  appelé simplement "l'avocat".( La pièce a été écrite en 1960, soit moins de 2 ans après le départ de René Coty de la présidence de la République, est-ce la raison ?).

Sur la base du fait réel, il écrit une fiction reprenant l'esprit de cette triste affaire : Jules Durand, syndicaliste, ouvrier sur le port du Havre, arrêté, jugé et condamné à mort pour complicité d'assassinat. Gracié partiellement, libéré, il sera interné dans un asile psychiatrique, son état de santé mental s'étant dégradé lors de son séjour en prison.

La lecture de cet ouvrage m'a semblé plus dramatique que "les docks assassinés", tant la plupart des témoignages devant le tribunal sont pour la plupart mensongers, les interventions du Président et de l'avocat général  nullement objectives, et ceux honnêtes comme ceux du chef de la sureté déformés par les magistrats.

 L'auteur, A Salacrou, avait 10 ans lorsque l'affaire éclata. Havrais, il habitait avec ses parents devant la prison.  L'affaire fut un sujet abordé par son père et ses amis. Ils étaient convaincus de l'innocence de Jules Durand. Salacrou précise que toute sa vie il fut marqué par cette affaire.


lundi 28 novembre 2016

LES DOCKS ASSASSINES L'AFFAIRE JULES DURAND (Roger MARTIN)

Ce livre n'est ni un roman, ni une BD, ni une biographie.C'est l'histoire d'une injustice.
Avec l'aide des  illustrations réalistes de Mako, Roger Martin en choisissant  comme narrateur le commissaire Henry, chargé de l'enquête, nous  raconte les  quelques mois décisifs dans la vie de Jules Durand.
Jules Durand, ouvrier charbonnier dans le port du Havre,  est porté à la tête du syndicat. Une grève illimitée est lancée. Le 9 septembre 1910 une rixe éclate entre des grévistes et Louis Daugé non gréviste. Au cours de cette rixe entre personnes alcoolisés, Daugé est frappé violemment. Il meurt le lendemain.
Le 11 septembre Jules Durand est arrêté en même temps que d'autres membres du syndicat.
A la suite  d'une instruction à charge le procès s'ouvre le 10 novembre 1910. Jules Durand est défendu par un très jeune avocat, René Coty.
le 25 novembre le verdict tombe : Jules Durand est condamné à mort "pour complicité d'assassinat".
Devant les nombreuses réactions non seulement en France mais également en Angleterre et aux États-Unis, Jules Durand est gracié partiellement le 31 décembre 1910. Il sera libéré le 16 février 2011.
Malheureusement la condamnation et l’emprisonnement  ont eu raison de son état de santé mentale. Il est interné à l'asile d'aliéné de Sotteville-lès-Rouen. Il meurt le 20 février 1926. Il a 45 ans.
Le 15 juin 1918 il  été définitivement reconnu innocent par un arrêté de la Cour d Cassation.

Cette affaire appelée par certains "l'affaire Dreyfus du pauvre" a été sans aucun doute  une  manipulation politico-judiciaire, entretenue par la presse locale particulièrement le Havre-Eclair.

 J'ai choisi ce livre lors de la relance de babélio pour le challenge "et si on lisait tout ensemble". Jules Durand n'est pas oublié, son histoire a fait l'objet de pièces de théâtre, d'un téléfilm, de plusieurs livres et de travaux universitaires. Une exposition lui a été consacrée au Havre en 2016. Personnellement j'ignorais tout de cette histoire.
 J'ai lu ce court récit pratiquement sans interruption (159 pages)  avec un très grand sentiment de révolte et d'indignation, bouleversée par l'injustice dont cet homme a été la victime.



mardi 22 novembre 2016

BRUNETTI EN TROIS ACTES (Donna LEON)



Je me souviens d'avoir découvert  cette auteure  en 2005... sur 2005/2006 j'ai lu les douze premiers livres parus en poche. Depuis n'ayant pas la patience d'attendre la parution en poche...je lis le dernier opus dès sa parution en français.
Je ne sais pas si ce dernier ouvrage est le meilleur ou l'un des meilleurs... il est excellent tout simplement.
Contrairement à la majorité de ses ouvrage,  Donna Leon n'y  traite pas d'une question de société.
Flavia Petrelli, que nous avons déjà rencontrée, est de nouveau à Venise. Elle loge dans un appartement appartenant au marquis Federico d'Istria, dit Freddy, ami commun de Flavia et de Brunetti.  Elle doit donner à la Fenice plusieurs représentations de la Tosca. Au cours de sa tournée européenne, Londres, Saint-Petersbourg et Venise, elle est harcelée par un inconnu qui la noie littéralement sous des centaines de roses jaunes. Alors qu'une jeune cantatrice qu'elle a rencontrée et complimentée s'est fait agressée, elle informe Brunetti du "harcèlement floral" dont elle est l'objet. Grâce à ses qualités d'enquêteur et à Elettra il identifiera la personne. L' enquête s'achève sur la scène de l'opéra au milieu des décors, comme une réplique du dernier acte de l’œuvre de Puccini.

Avec Flavia on découvre les coulisses de la Fenice, avec Brunetti on reprend nos promenades dans la Venise des vénitiens et non celle des touristes.

Comme je l'avais déjà noté dans le livre précédent (Le garçon qui ne parlait pas) une certaine légèreté a disparu dans les rapports et dialogues entre les personnages. L'ambiance du commissariat paraît plus sombre. Elettra, plus grave,  est en grève partielle en réponse à la plainte officielle déposée par le lieutenant Scarpa à l'encontre d'Alvise, les entrevues entre Brunetti et  le vice-questeur sont  plus  tendues, et  Vianello est pratiquement  inexistant.  

Il en est  un peu de même dans le milieu familial :" Aucun d'entre eux ne remarqua son arrivée. Il se tint debout et les observa. Sa femme était transportée par sa vénération pour les mots, sa fille par le soleil, et son fils par quelque chose qu'il se refusait à appeler de la musique. Dans leur envol vers des états de conscience modifiés, ils ne pensaient plus du tout à lui, ni même, visiblement, à déjeuner."

Enfin, par petites touches,  Donna Leon nous laisse entendre  que ses personnages vieillissent. Dans le précédent livre c'était Paola : " Paola se leva et Brunetti nota ,pour la première fois, qu'elle s'était aidé d'une main pour se mettre debout", dans le dernier c’est  Brunetti  "une vague soudaine de fatigue s'empara de lui et il craignit de ne pas arriver au véhicule sans s'asseoir et se reposer".


Pour conclure, en inconditionnelle de Dona Leon,  j'avoue  que j'ai une nouvelle fois passé un excellent moment de lecture.

vendredi 18 novembre 2016

DOUBLE PIEGE (Harlan COBEN)

 "Ne le Dis à Personne" a été  en 2003 mon premier contact avec H. Coben. Ayant beaucoup apprécié cet ouvrage j'ai ensuite  lu pratiquement tous ses nouveaux livres. L'an dernier, un peu lassée par la construction quasiment identique de ses romans, j'ai décidé d'abandonner cet auteur.

Cependant, abonnée à France Loisirs, j'ai du choisir un livre dans le dernier catalogue. Peu intéressée par les ouvrages proposés je me suis rabattue sur de dernier Coben "double piège". 
Quelle bonne surprise, même si le début du roman n'est  pas très original : Joe, le mari  assassiné,  réapparait sur une caméra de surveillance que Maya,  son épouse, a installée pour surveiller la nounou de Lily, leur petite fille. Il était issu d'une famille riche, propriétaire de laboratoires médicaux. Une fois la situation présentée, l'histoire s'anime  et accroche le lecteur.  Maya est un personnage intéressant : ancienne officier ayant combattu en Afghanistan, elle a du quitter l'armée à la suite d'une bavure dénoncée par une sorte de lanceur d'alerte. Alors que la police enquête sur l'assassinat de Joe, Maya enquête de son côté pour connaître pourquoi et par qui sa sœur Claire a été assassinée ainsi que les conditions du décès d'Andrew, le jeune frère de Joe.

J'ai lu ce livre quasiment sans interruption par un dimanche après midi gris et triste. Le suspens est total et  la conclusion  surprenante et originale (pour un roman d'Harlan Coben)  me paraît  l'une des qualités de l'histoire.

mercredi 16 novembre 2016

LAETITIA (Yvan JABLONKA)

 "La vie est fête comme sa". oui, comme ça la vie est fête." (page366)

Alors que je termine l'ouvrage de Y. Jablonka commence le procès de la mère et du beau-père de la petite Fiona : deux  faits divers, mais surtout deux vies brisées par la violence. les auteurs de ces meurtres ont voulu disparaître les corps, si celui de Lætitia a été retrouvé démembré, celui de Fiona reste introuvable.

 "Lætitia" est un livre très fort et émouvant quoique en ont pensé  certains critiques.(notamment A. Vivian et J.L. Eizine du Masque et la Plume du 16/10/2016).

Après avoir rencontré tous ceux qui ont connu Lætitia (Jessica, sa sœur jumelle, ses parents, la famille d’accueil, les amis et employeurs, les membres des service sociaux, etc) l'auteur nous décrit la vie trop brève d'une jeune fille née dans un milieu social particulièrement défavorisé.
Suite à l'incarcération de leur père, l'hospitalisation en psychiatrie de leur mère, Lætitia et Jessica ont été "trimbalées" d'une grand-mère en centres sociaux pour terminer dans la famille Patron. Si dans cette famille d'accueil elles ont été majoritairement bien traitées, elles ont eu à  subir de la part du père des abus sexuels.
Avec pudeur et tendresse pour cette jeune fille, l'auteur   raconte Lætitia :  ses chagrins et ses drames, ses joies et instants de bonheur.

Cette histoire ne nous était pas inconnue, la presse s'en était fait l'écho à plusieurs reprises. L'abondance d'événements et de rebondissements ne nous avaient  pas  laissés insensibles, nous avions été  émus et horrifiés : l'enlèvement d'une jeune fille en Loire-Atlantique, l'incarcération du présumé coupable, l'horreur de la découverte  du corps démembré, le procès de son meurtrier, l'attitude puis la dénonciation et la condamnation de M. Patron.


lundi 31 octobre 2016

L'EMPREINTE DU POEME (Eni ELL)

C'est en  qualité d'amie Babélio qu' Eni Ell m'a parlé de son livre. Bien entendu je l'ai acheté et lu.
Il s'agit d'un premier livre : il en a les qualités et les défauts. J'ai l'impression que, dans leur premier livre les auteurs ayant  peur d'oublier de dire des choses importantes pour l'histoire, affaiblissent un peu le cœur de l'ouvrage par trop de détails ou d’événements pas toujours nécessaires.
J'aurais apprécié  que dans le titre de certains chapitres l'année soit indiquée. J'ai parfois été un peu perdue avec l'historique des événements qui frappent les familles concernées. Enfin j'ai trouvé qu'un indice  important nous est suggéré trop rapidement.
 
Il s'agit donc d'un roman policier assez court, 169 pages. L'histoire se passe en Bretagne.
les  protagonistes principaux sont d'une part les membres d'un commissariat , le commissaire Charles Doduz , l'inspectrice Jennifer et l'inspecteur Stefan et d'autre part les familles Martin et Galin. elles sont d'origine sociale différente, l'une ouvrière et l'autre bourgeoise.
Olivier Martin est retrouvé mort dans sa voiture écrasée contre un pylône téléphonique. La position de son corps interpelle le médecin du Samu, il ne sera en  mesure de signer le certificat de décès qu'après autopsie. Une enquête est ouverte.
Quelques années auparavant Marc Galin a disparu : il n'est jamais rentré chez lui après les obsèques de son père.
Pour exposer les faits, l'auteure retrace les histoires familiales  de Marc et d'Olivier.

Pour conclure, malgré quelques petits défauts de débutant, c'est un bon roman policier : il se lit pratiquement d'une traite :  on a hâte de connaître le dénouement.



samedi 29 octobre 2016

LES EGAREMENTS DE MADEMOISELLE BAXTER (Edouardo MENDOZA)

A en croire Traversay dans sa critique si on a jamais lu de livre de Mendoza il n'est pas souhaitable de commencer par "les égarements de Mademoiselle Baxter". Pas de chance c'est mon premier Mendoza. Je l'ai sélectionné dans la liste fournie par Babélio dans le cadre de la campagne "si on lisait tout ensemble". Beaucoup de livres avaient déjà été choisis. J'ai retenu cet ouvrage après avoir lu le texte de présentation (la 4eme de couverture , également nommée "plat verso" selon Wikipedia) qui pouvait laisser penser qu'il s'agissait d'un roman policier "..et comme dans les meilleurs cold cases des séries américaines, le détective...". N'allez pas croire que lorsque je me suis aperçu que le côté policier était  accessoire que j'ai abandonné la lecture, au contraire.

Je me suis alors trouvée immergée dans une histoire complètement  déjantée, avec des personnages hauts en couleurs, particulièrement le narrateur (le détective fou), Candida ( sa soeur) Mlle Westinghouse (travesti, ancien colonel des gardes civils et femme/homme de ménage ) et ses copines, etc.

le livre comporte deux parties : La morsure d'un chien conduit le narrateur  à se souvenir d'une aventure survenue il y a 30 ans. Il fut soupçonné de l'assassinat de Mlle Baxter. Fuyant la police, il enquêta de son côté, aidé notamment par Mlle Westinghouse. Un homme s'étant accusé du crime, l'affaire fut classée.
La seconde partie se situe donc 30 ans après les faits, le narrateur décide de reprendre l'enquête. A cette occasion il retrouve Mlle ou plus exactement le colonel Westinghouse, animateur d'une émission de télévision  "le Braquemart".

Le  rôle le plus important du  livre est sans aucun doute tenu par la  ville de l'auteur, Barcelone. Même si on sent que Mendoza  lui est très attaché, il souffre  de ses  transformations  "Barcelone a changé, comme je le prédisais, mais pour devenir la capitale mondiale de la camelote et du crétinisme".

Si le ton de ce livre paraît dans sa plus grande partie comme déjanté et humoristique, il devient plus sombre dans les dernières pages "l'humanité avance, mais en arrière. L'homme de Néandertal devait être plus judicieux. Pas plus beau, mais sûrement meilleur. Nous vivons dans un monde insensé dont, par-dessus le marché, les jours sont comptés."

Pour conclure j'ajouterai que si ce livre ne répondais pas exactement à ce que j'en attendais lorsque je l'ai choisi, je ne regrette absolument sa lecture.






lundi 24 octobre 2016

UNE AVALANCHE DES CONSEQUENCES (Elisabeth GEORGE)

Fidèle à Elizabeth George depuis le  premier ouvrage où sont apparus  Barbara et Thomas Lynley,  je n'ai pas tardé pour acheter et lire son dernier ouvrage.

Dans un premier temps légèrement déçue à la lecture des premières pages (environ 170 sur 608), Barbara et Lynley y sont pratiquement absents. Mais bien vite j'ai  fait mon "mea culpa" ces   pages concernaient une longue mise en place des principaux protagonistes du drame  : William et Lily, Clare Abbot et son éditrice et amie Rory, Caroline mère de William et Charlie,  Alastaire, son deuxième mari, India, épouse de Charlie mais amoureuse de Nat.

Le drame  se déroule trois ans après le suicide de William. Clare Abbot, écrivain féministe, est retrouvée morte par  Caroline, son assistante, dans un hôtel à Cambridge. Rory persuadée que cette mort n'est pas naturelle demande à Barbara  de  faire effectuer de nouveaux examens. Conclusion, Clare est morte  empoisonnée.
 Lynley sollicite la commissaire Isabelle Ardery pour  que  Barbara, "placardisée" à la suite de ses interventions malheureuses dans l'affaire "juste une mauvaise action", participe à l'enquête.
Celle-ci  se déroule à Londres avec Lynley et dans le Dorset avec Barbara et Nkata.  Le temps leur est compté. Isabelle Ardery , sauf dénouement rapide, menace toujours de muter Barbara dans le Nord.
Leur travail va  faire découvrir la face cachée des vies des  protagonistes : Clare l'écrivain féministe qui, pour la préparation (secrète) de son prochain ouvrage sur l'adultère, prenait des contacts sur internet avec des hommes mariés qu'elle rencontrait ensuite, Rory son éditrice était amoureuse d'elle. Les découvertes les plus détestables concerneront Caroline : femme  perverse, mythomane, maitre chanteur ...

Comme dans ses ouvrages précédents Élisabeth George nous fait participer aux vies privés de "nos héros" : Barbara, harcelée avec sympathie par Dorothéa pour modifier son look, apprendre à danser, et rencontrer des hommes, Lynley toujours  dans son deuil d'Hélène mais  amoureux de Daidre. Quelques regrets sur l'absence de Simon Saint-James et Deborah. Pour le prochain livre  E.G. nous laisse espérer le retour du sympathique inspecteur italien Salvatore Lo Bianco.

Conclusion, très bon  roman policier.








jeudi 13 octobre 2016

LA SENILITE DE VLADIMIR P. (Michael HONIG)


Vladimir P. âgé de 82 ans  est atteint de sénilité. Il est reclus dans une datcha. Un personnel nombreux, cuisinier, gardes, femmes de chambre, chauffeurs,  jardiniers, est à son service. Il est pris totalement en charge par  l'infirmier Cheremetiev. Contrairement aux autres membres du personnel il voit en Vladimir un simple patient qui a besoin de soins, et non un ex-président milliardaire dont on peut profiter pour s'enrichir.  Cheremetiev semble être le seul Russe  à ne pas être corrompu.

Mais voilà que  son frère lui demande de l'aide pour sortir son fils Pacha  de la prison où il a été enfermé pour avoir critiqué le régime. Le procureur ayant appris la fonction de l'oncle de Pacha réclame  300 000 dollars pour un non-lieu. Après avoir longuement hésité et réfléchi, Cheremetiev pense avoir trouver la solution pour aider son neveu.

 Je diviserai ce livre en deux parties. L'une concerne la presque totalité des protagonistes du roman,  personnel de la datcha, procureur, acheteuse de montres, etc.... et leurs "petites affaires" :  corruption à tous les étages ! Même si elle ne donne pas de la Russie une très bonne image, c'est le moins que l'on puisse dire,  elle est racontée avec humour.

En revanche, et bien que n'ayant aucune sympathie pour le personnage de Vladimir P, notamment son passé de président, j'ai parfois ressenti un  sentiment  de malaise à la lecture de l'autre partie.  Certains passages concernant ses crises de démence sénile même  si elles sont également écrites avec humour (les bagarres avec la tête de Tchétchène, les conversations avec des ombres...) m'ont dérangée.

Merci à Babélio et aux Presses de la Cité de m'avoir adressé ce livre un peu curieux.







mardi 4 octobre 2016

DE CHAIR ET D'OUBLI (Pascal SUHARD -Karline NIVET)

Deux auteurs pour un polar.
Deux magistrats/auteurs  prennent un commandant de police pour personnage principal de leur roman.

Axel Dran, ex-futur champion de boxe, surnommé "mains de verre", a abandonné la boxe à la suite de multiples fractures de la main. Il  s'est reconverti dans la police et lorsque le roman commence il a déjà le grade de commandant de police. Avec ses collègues Bruno et Solange il se voit confier l'enquête après la découverte d'un squelette enseveli avec un diamant d'une grande valeur.
L'identité du squelette établie, leurs recherches permettent de  démasquer l'auteur du meurtre. Mais
l'affaire se complexifie. Par ailleurs  Dran est victime de  tentatives d'assassinat.
Plusieurs milieux sociaux se trouvent concernés  : un club de boxe, les responsables d'un grand groupe du BTP , une petite entreprise sous-traitante et  son comptable, des jeunes femmes, un petit voyou, la pègre marseillaise, un détective, un ex-taulard ....

Coté négatif :  J'ai trouvé le style de certaines pages  de ce livre assez inégal, impression sans doute due au fait qu'il est écrit à quatre mains.  Des phrases  banales, limite ridicules ou légèrement machos :   "Dynamique, toujours souriante et agréable à regarder, elle imprimait à l'équipe son optimisme naturel.." , d'autres plutôt  style Arlequin "...Pierre Combes fit son entrée. un parfum viril envahit la pièce".

Côté positif : l'intrigue policière est très bien menée, le suspens présent. Une fois dépassés les petits problèmes de style je me suis non seulement intéressée mais  passionnée pour l'enquête. Les différents personnages, quelque soit leur rôle,  sont intéressants.

Une question non résolue :  le livre est écrit par des magistrats, or leur héros Axel fait quelques entorses à la déontologie policière : serait-ce  une pratique normale dans la police ?


mardi 27 septembre 2016

CLUB DUMAS (Arturo PERES-REVERTE)

J'ai   lu ce livre il y a 18 ans.... je n'en ai gardé  aucun souvenir en dehors du titre et du nom de l'auteur. Mon principal "salon de lecture" était alors les transports en commun.
La deuxième lecture m'a prise 3 jours, et c'est préférable : pas le temps de "décrocher" de l'histoire et des personnages. Mon "salon de lecture" est comme le conseille Virginia Woolf "une chambre à soi".
Je n'ai pas vu le film "la 9eme porte" de Roman Polanski, j'ignorais jusqu'à son existence ! je ne peux donc pas faire de comparaison entre  le film et le livre.

Lucas Corso, chasseur de livres, se voit confier par un libraire et ami la mission de faire expertiser des documents manuscrits qui correspondraient à un chapitre des "Trois Mousquetaires".
Il est également chargé par un collectionneur,  possesseur d'un des trois  exemplaires du livre diabolique "les neufs portes du royaume des ombres", datant du 16eme siècle, de retrouver les deux autres exemplaires.
Nous accompagnons Corso dans ses recherches.  Elles l'entraîneront de l'Espagne au Portugal puis en France (Paris et Meung). Il enquête son sac de toile  à l'épaule, un flacon de gin dans la poche, avec le souvenir récurent de Nikon  et de la bataille  Waterloo. Il croisera  des personnages,  certains trouveront la mort après son passage. Il aura maille à partir avec "Rochefort" et "Milady". Il sera protégé par une jeune fille "Irène Adler".

Dans ce livre si j'ai apprécié le côté aventure/thriller, j'ai en revanche  détesté la partie démon/Lucifer et tout particulièrement le côté grand-guignolesque (à mon avis)  de dernier chapitre.


vendredi 23 septembre 2016

DANS L'OMBRE DES TUDORS (Hilary MANTEL)

Ce grand roman historique  retrace une période très importante dans l'histoire de l'Angleterre de 1527 à 1535.

Henri VIII est devenu roi en 1509 à la mort de son père. Arthur, son frère aîné , est décédé en 1502 après 20 semaines de mariage avec Catherine d'Aragon. En 1509 il épouse la veuve de son frère.

Après plusieurs années de mariage, Henri VIII décide de faire annuler son mariage afin d'épouser Anne Boleyn. Cette décision est  à l'origine de  la création de l’Église anglicane indépendante de Rome. Henri VII devient le chef suprême de l'Église en Angleterre.

C'est donc dans ce contexte historique qu' Hilary Mantel  situe le 1er tome de sa trilogie (à ce sujet le 3eme tome est-il paru en français ?). Le personnage principal n'est pas Henri VIII mais Thomas Cromwel (je crois que je ne suis pas la  seule à avoir confondu au début Thomas avec Olivier : merci wikipedia !).

Thomas d'origine très modeste (père forgeron) après des séjours instructifs à l'étranger revient en Angleterre  avec la qualité d'avocat. Après  avoir exercé auprès du cardinal Wolsey, il deviendra de plus en plus proche du roi jusqu'à devenir "chef ministre" et jouera un rôle important dans la Réforme.

ses vies, privée légèrement romancée faute d'archives et publique  documentée , nous sont racontées dans ce gros roman. Nous y rencontrons de nombreux personnages historiques principalement  Henri VIII  ses femmes, maitresses, enfants, partisans dont Cromwel, et adversaires comme Tomas More. Difficile de les citer tous.

Honnêtement d'Henri VIII, en dehors de son coté Barbe Bleue, je ne connaissais pas grand chose. Ce roman m'a  instruite sur cette période  importante pour l'Angleterre. J'ai ainsi appris   que son projet d'épouser Anne Boleyn était  une affaire politique et religieuses non seulement en Angleterre mais également dans l' ensemble de l'Europe du 16eme siècle. Ont été concernés non seulement le pape Clément VII, qui refusait d'annuler le premier mariage, mais également  Charles Quint et François 1er.

 J'avoue  qu'au cours de cette lecture j'ai parfois perdu le fil du roman compte tenu des nombreux événements et personnages dont l’appellation change parfois  (prénom, nom, titre....).  En revanche  je n'ai pas été déroutée par  le style   de H. Mantel.

mercredi 14 septembre 2016

LES DOUZE ENFANTS DE PARIS (Tim WITTOCKS)

Une fois inscrite au challenge pavés 2016/2017, j'ai extrait de ma PAL  les ouvrages qui répondaient à la définition : 500 pages minimum. Parmi eux "les douze enfants de Paris", en attente d'être lu depuis 2014. Livre acheté après avoir lu, dans "Lire", si ma mémoire est bonne,un extrait.
J'ignorais  que ce livre se trouvait être le deuxième tome d'une trilogie. Faute d'avoir lu le premier j'ai donc parcouru un certain nombre de critiques babélio ce qui m'a permis d'avoir quelques informations sur "la Religion".  Je ne suis donc pas en mesure de comparer les deux ouvrages contrairement aux autres lecteurs qui ont majoritairement  une préférence pour le premier ouvrage.

Je ne résumerai pas les 937 pages, cela a déjà  été très bien  accompli  dans les précédentes critiques. 
J'ai un avis mitigé sur ce livre : je l'ai apprécié pour  la qualité de l'écriture, les connaissances historiques, le caractère  des principaux protagonistes. J'ai cependant vite été saturée par les descriptions sans doute trop réalistes  des différents meurtres, assassinats, et tueries.  Si dans le cadre des études secondaires (tout au moins pour ma génération) le massacre de la Saint Barthélémy -l'une des pages les plus sombres de notre histoire - était au programme cela était  sans description trop réaliste mais avec une ou deux reproductions . Dans ce roman nous avons non seulement la réalité historique du massacre mais également - et en surnombre -  les meurtres , assassinats et tueries diverses dont   Mathias est le seul auteur. Il m'a  semblé que son comportement s'apparente un peu  à celui d'un  psychopathe.

Si j'ai quelques réserves sur le personnage de Mathias - sans doute par méconnaissance de son passé faute d'avoir lu  "la Religion" - en revanche j'ai apprécié les caractères intéressants des autres personnages :  Carla, l'épouse,  Alice,  Grymonde, le roi des voleurs, les enfants  aux vies désordonnées et chaotiques,  Grégoire défiguré par un bec de lièvre hideux,   Estelle la fille au rat, Agnès et Marie les souris, et ceux en danger du fait de leur religion, Pascale fille d imprimeur, Juste le rescapé de la tuerie de sa fratrie, sans oublier  ni la petite Amparo ni les deux compagnons à quatre pattes Clémentine et Lucifer.

En conclusion je ne regrette pas la lecture de ce "pavé" malgré le trop grand nombre de scènes insoutenables. Il m'a fait réviser  une période noire de notre histoire tout en me contant différentes histoires de vie où malgré le contexte historique l'amour reste présent.

PS : le troisième tome ne semble pas être encore  paru en français ?







mercredi 31 août 2016

LES ASSASSINS (R.J.ELLORY)


"Les Assassins"  premier livre lu de R.J. Ellory : excellente découverte. C'est le genre de livre  qu'une fois commencé il est difficile de refermer avant la dernière page.

De juin à novembre 2006  se produit à New York un certain nombre d'assassinats dont les conditions dans lesquelles ils ont été réalisés  sont la réplique macabre de crimes plus anciens commis il y a plusieurs années par des serial killers, en prison ou éxécutés au moment des faits. Cette constatation est faite par John Costello, enquêteur auprès d'une journaliste de City Herald, Karen Langley, doué d'une mémoire exceptionnelle pour tout ce qui concerne les serial killers. Autre particularité de John il est le seul rescapé d'une série de meurtres commis en 1984 par le Marteau de Dieu.
Les enquêtes sont confiées  à l'inspecteur Ray Irving qui, alors que vient d'être commis un 9eme assassinat, obtient de son supérieur que John soit engagé comme consultant.
les assassinats se poursuivront encore..... 

 J'ai beaucoup apprécié ce livre, un vrai suspens, l'angoisse monte tout au long de sa lecture,  on dévore chaque page, on passe vite à la suivante, on a hâte de connaître le dénouement. Raisonnable j'ai tenu jusqu'au bout sans essayer de jeter un coup d’œil aux dernières pages, sans lire les critiques babélio dont certaines auraient pu donner un indice.

j'ai également beaucoup aimé la personnalité des trois personnages principaux : Ray Irving, très sérieux et consciencieux professionnellement, un peu gauche dans la sphère privée ;  John Costello    marginal,  courageux et sympathique ; enfin Karen Langley professionnelle honnête, loyal avec son enquêteur.




lundi 29 août 2016

CONFITEOR (Jaume CABRE)

la vague ce chaleur qui s'est abattue sur l'Ile de France en cette fin de mois d'août me  contraignant  à rester à l'intérieur de la maison à l'abri des ardeurs du soleil m'a permis de terminer ce livre en lisant les  500 dernières  pages   en moins de 3 jours.

Jusqu'à cette période, j'avançais assez doucement dans sa lecture, un peu perdue par la narration et l'écriture très particulières de l'auteur : Dans une même phrase le narrateur utilise  parlant de lui Adria, je ou il, il fait intervenir des histoires et  personnages du passé sans que le lecteur en saisisse immédiatement  le sens. Lire le texte pendant plusieurs heures sans interruption m'a permis , particulièrement  pour les pages traitant  de l'inquisition à l’Allemagne nazie, de  rester "connectée " avec les différents sujets et personnages sans trop me perdre dans une chronologie complexe.

Le personnage principal Adria fut un enfant , élevé sans amour par un père qui voulait en faire un érudit polyglotte, une mère un violoniste virtuose, mais choyé  par Lola Xica, la gouvernante de la maison. Quatre objets devenus de vrais personnage l'accompagneront pratiquement tout au long de sa vie : le  Storioni (le violon), un Urgell (tableau représentant l'abbaye de santa Maria de Gerri), Aigle noir et le shérif Carson.

Ce roman est une longue lettre écrite par Adria, alors âgé de 60 ans,  à l'amour de sa vie à son retour  de chez  son médecin et ami qui ne lui laisse aucun doute sur le diagnostic : "- ...tu peux me donner une date ? - je ne la connais pas; Il n'y a pas de date, c'est un processus qui ira à sa propre vitesse, et elle est différente pour chaque individu... Il va falloir que tu prennes des disposition.... il faut que tu laisses tes affaires en ordre."

Impossible de résumer les 772 pages de ce texte littéraire si riche dans lequel s' entremêlent une grande histoire d'amour, Adria et Sara, une grande histoire d'amitié Adria et Bernat, la grande histoire de l'Inquisition à  l'Allemagne nazie sans oublier  la dictature espagnol, s'entrecroisent   des dizaines de personnages, sont abordés, outre l'amour et  l’amitié,  les thèmes du mal, du bien, de la beauté, de la connaissance, de l'existence ou non existence de Dieu.

Très beau livre, pas toujours facile à lire mais qui mérite d'être lu.



mercredi 17 août 2016

LE DOMPTEUR DE LIONS ( Camilla LACKBERG)

10eme tome des aventures d'Erica Falk et Patrick Hedström.

Erika travaille sur son nouveau projet de livre : l'histoire de Leila,condamnée à de nombreuses années de prison pour le meurtre de son époux, Vladek. Ils ont eu deux enfants, Peter et Fille.
Patrick et ses collègues enquêtent sur la disparition d'une jeune fille, Victoria, tuée accidentellement lors de sa réapparition.

Comme dans chaque aventure, les deux histoires n'ont apparemment aucun lien entre elles. Mais  Erica se mêlera de l'enquête, trouvera un lien et permettra ainsi aux enquêteurs de la résoudre.

Bien que la trame du roman soit  sans surprise, par son talent  Camilla Lackberg réussit une nouvelle fois à retenir l'attention du lecteur pour notre  plus grand plaisir.
Dans  ce dernier opus  l'auteure a inséré  beaucoup plus de violence et d'horreur dans ses descriptions des sévices subits par les victimes que dans ces précédents ouvrages.

Pour rassurer ceux et celles qui n'ont pas encore lu ce dernier ouvrage, nous retrouvons avec bonheur tous les protagonistes des ouvrages précédents, tout particulièrement la famille d'Erica et Patrick, leurs  3 enfants mais également les membres du commissariat, Gösta prend des initiatives, Martin commence un peu à sortir de son deuil, quant à Mellberg il ne change pas.

samedi 13 août 2016

YAAK VALLEY, MONTANA (Smith HENDERSON)

La lecture de ce livre a été un véritable "choc". Pour un premier ouvrage l'auteur a réussi un véritable coup de maitre.
A l'évocation de l'état du  Montana les premières images qui viennent à l'esprit ce sont des paysages magnifiques , des chevaux , des cow-boys, le film de Robert Redford (l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux). Dans cet ouvrage  aucune trace de ces clichés :  A Yaak Valley,  la vie est difficile, l'alcool hyper présente, ses habitants  marginalisés sont  des oubliés d'une Amérique active.

 Le personnage principal Pete est assistant social, il s'occupe des familles perdues, des enfants paumés. Sa propre vie est loin d'être un long fleuve tranquille, alcoolique il s'est séparé de son épouse. Elle est également alcoolique avec de nombreux amants. Rachel, leur fille, va s'enfuir du domicile maternelle. Les rencontres qu'elle fera  la conduiront dans le monde de la drogue, de l'alcool et de la prostitution. Son  frère Luke est recherché par la police.
Malgré ses difficultés personnelles Pete effectue son travail avec humanité.  Dans l'ouvrage on le voit s'occuper  particulièrement de trois enfants : Cecil, garçon totalement  désocialisé et sa petite sœur Cathie, leur  mère est une junkie.  Ben qui vit dans la forêt avec son père Jeremiah en rupture totale avec la civilisation.

Je n'arrive pas à exprimer clairement le ressenti que j'ai eu à la lecture de ce livre. J'aime lire, je lis un certain nombre de livres chaque année, en règle général j'apprécie ceux  que j'ai choisis, avec quelques déceptions parfois, des satisfactions et même du bonheur le plus souvent . Il me semble que "Yaak Valley, Montana" sort du lot. Sa lecture m'a totalement éblouie pour ne pas dire plus trivialement elle m'a  bluffée. C'est un premier livre avec une belle histoire, bien construite, un style fluide, des personnages intéressants et originaux aux conditions de vie improbables pour des américains. Sur les  576 pages, pas une seule ne m'a semblé être du remplissage.

En conclusion j'ai tout particulièrement apprécié la découverte de ce nouvel auteur et je remercie Babélio et les éditions Belfond de m'avoir permis de le  connaître.


vendredi 5 août 2016

LES RIVALES (Michel PEYRAMAURE)

Retrouvé par hasard dans ma pile de livres, j'ai décidé de le lire faisant en quelque sorte un break dans mes lectures habituelles, notamment les romans policiers.
Je ne peux pas dire que l'histoire de ces deux  dames de la Renaissance : Lucrèce Borgia et Isabelle d'Este (deux belles-sœurs) m'ait particulièrement passionnée.

La vie romancée  de ses deux femmes qui ont eu  à leur époque (fin 15eme -début 16eme siècles)  une certaine importance  nous est racontée par un personnage de fiction, une musulmane au service de Lucrèce puis d'Isabelle.

lundi 1 août 2016

SOLEIL DE NUIT (Jo NESBO)

Au terme utilisé en  4eme de couverture   "thriller", moi  je préfère le mot  "conte", mot/idée qui m'a traversé l'esprit tout au long de la lecture.
Le coté thriller est  peu important : Jon, le narrateur, est recherché par le Pêcheur car il n'a pas rempli le contrat :  il a conservé la prime sans  abattre la cible Gustavo King.
en revanche le fond  de l' histoire s'apparente  à un conte :
le lieu : les événements  se déroulent dans une région quasiment  inconnue et ignorée de la plupart, presque imaginaire   : le Finnmark (partie Norvégienne  du pays des Samis),
Les personnages :
Un narrateur, Jon (Ulf ), petit dealer sous la coupe du Pêcheur, qui se réfugie au Finnmark.
Des méchants : le Pêcheur, Johnny Moe, les frères Ugo et Ove Eliassen
Un bon génie: Mattis
Des gentils  : Léa (non pas la princesse mais la "bedeau et croyante") et son fils Knut.
Jacob Sara, le père de Léa, prédicateur  laestadiens.

Jon , jeune homme paumé et  vendeur de hasch, est  engagé par le Pêcheur en qualité de "recouvreur". Il économise pour  envoyer sa petite  fille se faire soigner en Allemagne. Au décès de celle-ci, il décide de fuir Oslo et le Pêcheur en remontant vers le Nord. Son point de chute, choisi par hasard sera Kasund.  Avec l'aide de Mattis, Knut et surtout Lea il échappera aux manœuvres des sbires du pécheur et retrouvera un sens à sa vie.

Je me permets d'ajouter que  si ce roman est totalement différent  du précédent 'le fils", la fin a quelques points communs...

bonne lecture !



mercredi 27 juillet 2016

L'INDICE DE LA PEUR (Robert HARRIS)

Pour commencer je vais avouer qu'une grande partie de ce livre m'a échappée : tout ce qui concerne la finance, la bourse.....je n'y connais rien, je ne comprends rien!
Reste quand même peut-être 50 % du livre  qui correspond à un vrai thriller , et bien là j’ai marché. J'ai dévoré le livre pour connaître la fin : découvrir l'identité de  l'individu qui persécutait Alexander Hoofmann ? J'avoue que,  malgré les différents protagonistes, je n'ai pas trouvé : suspens jusqu'au bout....

En conclusion même si comme moi la finance vous est totalement étrangère, mais que vous aimez le suspens, vous pouvez lire ce livre !

LA BRIGADE DU RIRE (Gérard MORDILLAT)

Je ne ressors pas de la lecture de  ce livre aussi enchantée que je l'étais en fermant "les vivants et les morts", lu il y a déjà 11 ans.
 Je suis un peu perplexe pour parler de ce roman car  j'ai eu  l’impression d'avoir lu plusieurs livres :
l'histoire à l'origine du titre est amusante et originale : 7 vieux copains réunis pour reconstituer le temps d'un week-end leur équipe de handball décident, avec l'aide de leurs compagnes, d'enlever  un journaliste d’extrême droite afin  de le faire travailler dans les conditions qu'il préconise pour les travailleurs dans ses éditoriaux (horaires, salaires, rendement...) et ce sous le contrôle et la surveillance de  Blanche -neige et les 7 nains !

Alors que cette aventure se suffisait à elle-même pour faire un excellent roman, viennent se greffer de longs passages sur  l’histoire individuelle  des différents protagonistes. Les personnages sont attachants,  tous ont été plus ou moins cabossés par la vie (chômage, deuil, rupture...). J'ai  trouvé que l'enchevêtrement de toutes ces histoires individuelles, bien que toutes plus intéressantes les unes que les autres,   avec le thème principal du roman perturbe et alourdit plus qu'il ne complète  le déroulement de l'histoire.





mercredi 13 juillet 2016

ON NE REVEILLE PAS UN CHIEN ENDORMI (Ian RANKIN)

Les auteurs de romans policiers lisent-ils les ouvrages de leurs confrères ?
On peut s'interroger les héros de Ian Rankin et de  Michael Connelly, Rebus et Harry Bosch, ont de nombreux points communs.
J'ai  au cours de mes lectures suivi   leurs parcours professionnelles  comme  leurs vies privées. J'ai constaté  que  leur façon, pas toujours "dans les clous",  de conduire les enquêtes entraînait  parfois  des périodes de suspension. Ils ont vieilli et  l'âge du départ en retraite a sonnée (comme pour moi ).  Heureusement Rankin et  Connelly n'ont pas   abandonné leur personnage. Ils leur ont fait reprendre du service  en étant rétrogradé  pour Rebus qui d'inspecteur redevient Sergent  ou muté   aux affaires non résolues pour Bosch. Avec l'âge ces deux personnages m'apparaissent plus  apaisés, et l'alcool moins présente.

Dans "on ne réveille pas un chien endormi", Rebus  travaille  sous les ordres de  Siobhan Clarke, jeune femme dont il a assuré la formation.
Enquêtant à la suite  d' un accident de voiture, un indice (une chaussure coincé à la place du passager) lui permet d'émettre un doute sur l'identité du conducteur...ce sera le départ d'une enquête beaucoup plus complexe qu’un seul accident de la route.
Au même moment le Ministère Public décide de rouvrir le dossier concernant le décès, 30 ans auparavant  d'un suspect, persuadé que  la police  aurait manipulé et falsifié  des preuves.  Au moment des faits  Rebus venait d'intégrer la police.  Lui et ses anciens collègues seront  entendus de nouveau par l'inspecteur Malcom Fox du service des plaintes
Enfin Rebus, qui n'abandonne jamais une affaire non totalement résolue, harcèle un ancien taulard  afin de  lui faire avouer le lieu où il a du enterrer, il y a 11 ans, sa compagne.
Au début du roman on est un peu perdu avec tous les  protagonistes des différentes affaires,  puis on trouve le bon rythme et enfin on  dévore ce nouvel ouvrage.

vendredi 8 juillet 2016

NE PARS PAS SANS MOI (Gilly MACMILLAN)

Ben, 8 ans, disparait avec son chien  pendant une promenade en forêt avec sa maman un dimanche après-midi. Dans la soirée alors que le chien est retrouvé avec une patte cassé, aucune trace du petit garçon.
L'enquête de police est confiée à l'inspecteur principal Corinne Fraser. Elle choisit l'inspecteur Jim  Clemo comme adjoint.
Le choix de l'auteur d’écrire  une suite de chapitres dont la narration est confiée alternativement à Rachel et à Jim, et  dans lesquels s'intercalent des articles de presse, un blog et les entretiens  entre Jim et une psychiatre un an après l'enlèvement, renforce l'intérêt du lecteur.
Toutefois, arrivée à la moitié l'ouvrage, alors que mon attention pour l'histoire faiblissait un peu, elle est heureusement  ravivée par un  coup de tonnerre concernant la famille de Rachel, l'enquête se trouve en quelque sorte boostée.

Le récit de Rachel  nous permet d'entrevoir  ce que peut être le quotidien des parents confrontés à un tel drame :   angoisse,  douleur, attente, espoir, terreur ... sachant que dans ce genre d'affaire plus les heures et les jours passent plus les chances de réussite s'éloignent.
Le récit de Jim nous plonge dans le travail  d'une équipe d'enquêteurs  fouillant dans les vies de toute personne avec laquelle l'enfant a pu être en contact, recherchant le moindre indice.

Malgré le petit coup de mou dans la première moitié du roman, l'auteur sait créer le suspens, elle nous tient en haleine, on a du mal à poser le livre, on souhaite connaître l'issue. (je n'ai pas craqué, je ne suis pas allée jeter un coup d’œil aux dernières pages...).

De nombreux personnages ont également des rôles importants dans l'histoire notamment  John , le père, Katrina, sa nouvelle femme, Nicky, la sœur aînée de Rachel, les membres de l'école, Emma Zhang collègue et amie de Jim. 

Roman agréable à lire, découvert par hasard.

samedi 2 juillet 2016

UN PARFUM DE JITTERBUG (Tom ROBBINS)

J'ai découvert ce roman par hasard sur internet ;  il était cité, avec d'autres ouvrages, comme étant à lire impérativement, je ne me rappelle plus pour quelle raison. Curieuse je l'ai immédiatement acheté bien que je n'avais jamais entendu parler de  son auteur Tom Robbins.

Comment écrire sur ce livre ? difficile car au cours de ma lecture j'ai eu des impressions  très différentes. Honnêtement  pour  certaines pages si mes yeux ont continué la lecture, l'esprit s'est totalement déconnecté....   heureusement de nouvelles pages arrivaient  et c'était alors l' immersion totale. 
Il ne fut cependant jamais  question d'abandonner ce roman dont je l'avoue,  je n'ai ni la prétention ni surtout la compétence pour résumer les 502 pages.

Au tout début du livre on  pourrait penser lire plutôt des nouvelles qu' un roman. On découvre des personnages et des existences  très  différents :  deux immortels ( un roi déchu au 8e siècle et sa compagne ,Alobar et Kudra), des  contemporains   du lecteur (Priscilla, Mme Devalier, V'lu et Marcel Fever) qui reçoivent  de façon mystérieuse  des betteraves.  Le seul objectif  de tout ce petit monde, gentiment déjanté,  créer  le parfum suprême,le parfum magnifique. A ces personnages il convient d'ajouter Pan, le dieu cornu, invisible mais reconnaissable à son odeur...

Dans ce roman au style assez délirant parfois un peu abscons (pour moi), il est aussi question non seulement de parfum mais aussi de vie, de mort, d'amour et du plaisir de vivre.
Une expérience de lecture !

UN PARFUM DE JITTERBUG (Tom ROBBINS)

J'ai découvert ce roman par hasard sur internet ;  il était cité, avec d'autres ouvrages, comme étant à lire impérativement, je ne me rappelle plus pour quelle raison. Curieuse je l'ai immédiatement acheté bien que je n'avais jamais entendu parler de  son auteur Tom Robbins.

Comment écrire sur ce livre ? difficile car au cours de ma lecture j'ai eu des impressions  très différentes. Honnêtement  pour  certaines pages si mes yeux ont continué la lecture, l'esprit s'est totalement déconnecté....   heureusement de nouvelles pages arrivaient  et c'était alors l' immersion totale. 
Il ne fut cependant jamais  question d'abandonner ce roman dont je l'avoue,  je n'ai ni la prétention ni surtout la compétence pour résumer les 502 pages.

Au tout début du livre on  pourrait penser lire plutôt des nouvelles qu' un roman. On découvre des personnages et des existences  très  différents :  deux immortels ( un roi déchu au 8e siècle et sa compagne ,Alobar et Kudra), des  contemporains   du lecteur (Priscilla, Mme Devalier, V'lu et Marcel Fever) qui reçoivent  de façon mystérieuse  des betteraves.  Le seul objectif  de tout ce petit monde, gentiment déjanté,  créer  le parfum suprême,le parfum magnifique. A ces personnages il convient d'ajouter Pan, le dieu cornu, invisible mais reconnaissable à son odeur...

Dans ce roman au style assez délirant parfois un peu abscons (pour moi), il est aussi question non seulement de parfum mais aussi de vie, de mort, d'amour et du plaisir de vivre.
Une expérience de lecture !

samedi 18 juin 2016

L'AMOUR ET LES FORETS (Eric REINHARDT)

Si le nom  d'Eric Reinhardt ainsi que les titres de  ses ouvrages ne m'étaient pas inconnus, je n'avais encore rien lu de cet auteur.  La lecture de "l'amour et les forêts"  est donc une découverte.

Comme un certain nombre de  Babélio  j'ai pensé  abandonner  le livre à la lecture des premières pages. Je ne me sentais pas le courage d'en lire 412  dans le même style "ampoulé". Mais dès le chapitre 2, la vie de Bénédicte m'a "empoignée".

Bénédicte Ombredanne est une jeune femme, trentenaire, professeur agrégée de français, mariée à un 
employé de banque depuis 13 ans et mère de deux enfants. Après avoir lu sur les conseils d'un libraire "Cendrillon", elle prend contact avec l'auteur. Dans la première partie de l'ouvrage  sa vie   nous est rapportée par l'auteur d'après les confidences qu'elle lui a faites  lors de leurs entretiens et par ses écrits. Si l'écriture  est assez réaliste et même assez réjouissante sur les pages concernant la navigation sur le site de Meetic  et l'après-midi auprès de Christian, je la trouve  trop réservée lorsqu'elle aborde la vie quotidienne auprès de Jean-François faites de brimades, et d'insultes .... L'absence de révolte mènera Bénédicte à  la pression.
Dans la seconde partie nous recevons "en pleine gueule"(désolée je ne trouve pas de formule plus politiquement correcte) la version de Marie-Claire, sa sœur jumelle,  sur la réalité de sa vie et sa mort. On plonge dans l'horreur d'une vie  conjugale  et d'une mort annoncée sous la coupe d' un compagnon manipulateur, pervers...
Je ne peux pas (ni ne veux pas) imaginer qu' existent des conjoints et des enfants qui peuvent  se comportecomme Jean-François, Lola et Arthur vis à vis  d'une épouse et d'une mère en phase terminale et  après son décès.
conclusion : un grand livre qui ne vous laisse pas indifférent !
 

dimanche 12 juin 2016

MONNAIE DE SANG (Patricia CORNWELL)

Pour commencer j'avoue que je suis un peu moins  négative que les critiques précédentes . Ce roman est meilleur (ou moins mauvais selon les lecteurs) que le précédent  "trainée de poudre". Note moyenne pour le précédent sur babélio 2,8 pour ce dernier 3, 05.
Un  peu moins de pages techniques que dans les précédents ? Toutefois,  Je regrette  encore la multitude d'abréviations auxquelles je ne comprends rien :
"j'ai fait partie de l'ATF",
" ..à balayage, ou MEB..",
"nous sommes partis du CFC "
"mais les LRX 190", c'est la cata",
 pour finir avec le coté incompréhensible cette phrase
" De plus, la spectroscopie IRTF a détecté des traces de monochlorydrate d'urée, un sel d'acide organique qu'on trouve pas mal dans de produits antiternissement".
 (merci aux lecteurs et lectrices qui pourraient me donner des explications!!).

Si  le début est un peu brouillon, beaucoup de personnages.... un embouteillage du à Barak Obama (que vient-il faire dans cette histoire ?) l'histoire  et le vrai suspens finissent pas démarrer vers la page 200 (sur 456). 
On s'étonne un peu sur le fait  que compte tenu de son activité professionnelle une personne comme Scarpetta est maintenue  par ses proches (Benton, Lucie, Marino) dans l'ignorance de faits importants qui l'aideraient à résoudre plus rapidement les problèmes ? 
On se rassure elle fait toujours la cuisine, et ce  dès les premières pages, puis à la fin du livre et là c'est pas technique, pas d'abréviation, on comprend tout : "ça te dirait, des spaghettis avec de la sauce ? tomate et basilic, un peu de vin rouge, de l'huile d'olive, de l'ail, sans oublier une pincée de piment rouge ?".

En conclusion même si on est  loin des premières aventures de Scarpetta, cette ouvrage semble remonter un peu la pente. Je n'ai pas encore lu (ni acheté) le millésime 2016. les quelques critiques lu sur Babélio et la FNAC me rassurent pas trop.

mercredi 8 juin 2016

MARIACHI PLAZZA (Michael CONNELLY)

C'est en 2001 que j'ai découvert Michael Connelly. J'ai lu cette année là 10 de ses romans parus en poche..  Et depuis 2001,  je "dévore" chaque année le dernier "Connelly" avec plus ou moins d’appétit. L'an dernier c'était plutôt moins et cette année plutôt plus.
  
Le  décès d'Orlando Merced, victime 10 ans plutôt d'un coup de feu ayant entraîné une hémiplégie,   permet au médecin légiste d'extraire de sa colonne vertébrale  la balle responsable de son état, et ainsi  d'identifier le type d'arme. L'accident survenu en pleine campagne électorale pour la municipalité, Merced devint  le symbole des minorités de Los Angeles.
Harry Bosch  inspecteur au bureau des affaires non résolues est chargé de reprendre l'examen du dossier. Il sera assisté par la jeune inspectrice Lucia Soto. Cette  dernière compte travailler ,en quelque sorte clandestinement,  sur une autre affaire, datant de plus de vingt ans. Il s'agit de l'incendie criminel survenu dans un  immeuble et ayant entraîné la mort d'un certain nombre d'enfants d'une crèche. Lucia est l'une des enfants rescapés.
Les affaires résolues, Bosh, toujours en difficulté avec sa hiérarchie,  va se trouver suspendu pour une faute mineure. Il s'agirait  d'une technique courante de la police américaine pour ne pas voir à verser l'intégralité de la pension de retraite.
Je souhaite que la suspension soit  levée avant son départ définitif en retraite pour connaître encore le plaisir de lire de nouvelles aventures d'Harry Bosch !
   En effet c'est toujours un bonheur de lecture que de s'immerger dans  les aventures de l'un de mes inspecteurs préférés.  Au fur et à mesure des années, on constate que sa personnalité se modifie, et même se bonifie avec l'âge.  On le retrouve toujours  un peu inquiet pour sa fille qu'il a un peu de mal à voir grandir.
Enfin, je constate dans cet ouvrage  un peu plus  d'action que dans le précédent (dans la ville en feu), à la lecture duquel je m'étais parfois un peu ennuyée.




mardi 7 juin 2016

GANGSTGERLAND (Tod GOLDBERG)

Deux personnages principaux traversent l'histoire : Sal Cupertine et Jeff Hopper.

Sal Cupertine, tueur à gage pour le compte de "La Famille",  marié et père de famille, a été malencontreusement filmé par une caméra de surveillance dans un hôtel de Chicago où il vient abattre 3 membres du FBI et leur indic. Avec la complicité de convoyeurs de viande il est transféré à Las Vegas où il subit  une chirurgie faciale. A Chicago un cadavre a été retrouvé laissant croire à sa mort. 
A Las Vegas il est engagé comme rabbin, sous le nom de David Cohen.  Grâce à une mémoire phénoménale il acquiert  les compétences nécessaires pour exercer sa nouvelle fonction.
Le responsable de la synagogue, le rabbin Kales , et son gendre Bennie Savone sont loin d'être, si j'ose écrire , "des enfants de chœurs".Sal/David conserve donc son statut de tueur.

Jeff Hopper, membre du FBI était le responsable  des victimes de Sal. Suite à cette incident, il est sanctionné  par le FBI en étant  placé en congé administratif forcé.
Persuadé que Sal n'a pas été exécuté par La Famille, et assisté de Matthew, ex-stagiaire au FBI, licencié suite à une intervention avec Jeff auprès de l'épouse de Sal,  il décide de partir à la recherche de Sal. Son enquête le conduira jusqu'à la Synagogue.....

L'histoire qui nous est racontée est  originale et bien écrite. L'alternance des chapitres relatant les péripéties  de Sal et de Jeff   nous tient en haleine. D'autres protagonistes, souvent peu recommandables,  pimentent le récit.
 Merci à Babélio et aux éditions Super 8 de m'avoir fait connaître non seulement un nouvel auteur et mais également un bon roman policier.

dimanche 22 mai 2016

L'IMPROBABILITE DE L'AMOUR (Hannah ROTHSCHILD)

700 pages pour un premier roman c'est sans doute trop. Ce n'est pas une exception. Dans un premier livre les auteurs veulent souvent dire tellement de choses qu'ils débordent un peu de leur sujet au risque d'ennuyer le lecteur.
"L'improbabilité de l'amour" fait un peu partie de ces premières œuvres : trop de personnages, dont la présentation , surtout celle des personnages secondaires, est  un peu longue. Le lecteur entre vraiment dans l'histoire qu'aux  deux tiers de l’ouvrage environ.
voilà, j'en ai fini avec le côté négatif , vive le côté positif !

Passées les 200 premières pages , je me suis passionnée pour l'histoire : Annie, dont la vie notamment amoureuse est en berne achète dans une brocante un petit tableau , style XVIIIe siècle. Poussée par sa mère elle le présente à des spécialistes. Elle est embauchée comme cuisinière chez un marchand d'art à la recherche d'un tableau de Watteau....
 les personnages principaux sont :
- le tableau  de Watteau,  inventé par l'auteur, mais dont les réflexions sur l'art, les amateurs et les "spéculateurs d'art" sont fort intéressantes,
- Annie et son amoureux "transi"; ils sont  sympathiques, on souhaite qu'ils s'aiment,
- Rebecca et son père  Memling qui, même avant de connaître leur véritable histoire, sont particulièrement antipathiques.
Parmi  les personnages secondaires :
- Evie qui,  pas totalement noyée dans l’alcool,  a senti que le tableau acheté par sa fille avait sans doute une petite valeur,
- Vlad et Barty,   les passages les concernant sont instructifs sur  les nouveaux riches, faux amateurs d'art mais amateurs de reconnaissance,   leur fortune étant leur principal atout.

Comme Mariech je trouve que la comparaison en quatrième de couverture avec "le chardonneret" est une erreur. En effet en dehors du fait que l'un des personnages de ces deux  romans est un tableau, les histoires racontées ensuite  n'ont rien en commun. 

Merci à Babélio et aux éditions Belfond de m'avoir fait connaître une nouvelle auteure.




samedi 14 mai 2016

LE LAGON NOIR (Arnaldur INDRIDASON)

Je suis un peu triste car  à peine commencé il est déjà terminé le dernier ouvrage d'Indridason. Il se lit d'une traite. j'ai aimé me plonger dans cette nouvelle histoire.
j'ai parcouru les précédentes critiques,   certains écrivent  "ce n'est pas le meilleur", "le style est un  peu lourd"... Oui, je sais,   je ne suis pas  objective quand je parle des ouvrages de cet auteur, je les apprécie tellement !!! .
 je crois que  j'ai lu presque tous ses ouvrages et notamment  ceux dont le héros est Erlendur.
Le mystère Marion Briem  : j'étais persuadée qu'il s'agissait d'une femme, notamment après avoir lu "Duel" dans lequel  son histoire est racontée :  sa jeunesse, son hospitalisation pour tuberculose, ses amours avec Katrin. A la lecture du dernier ouvrage, je constate effectivement qu'aucune mention  ou accord grammatical  selon le genre ne donnent d'indication sur le sexe de Marion !

Dans le Lagon Noir, Erlendur a 33 ans, il est divorcé. Nous sommes en 1979, il enquête officiellement sur un meurtre récent   et officieusement sur la disparition d'une jeune fille en 1952.
l'affaire récente concerne le meurtre d'un homme dont le corps a été retrouvé dans un lagon. Suite à l'autopsie la police apprend que l'homme a été frappé violemment sur le crâne puis jeté d'une très grande hauteur. La victime travaillait à la base américaine de l'aéroport de Kéflavik. Marion et Erlendur ont des difficultés pour mener leur enquête, les autorités militaires américaines ne leur donnant pas les autorisations nécessaires. Cependant et  avec l'aide d'une jeune femme noire de la police militaire américaine l'enquête aboutira.
Par l'intermédiaire de son héros, Indridasson en profite  pour nous fait part de son opinion défavorable tant sur l'armée en générale que sur la présence des américains sur le sol islandais.

 Erlendur, avec l'aval de Marion,  mène dans le même temps son enquête sur la disparition de Dagbjört. Il interroge  ses anciennes amies ainsi que deux hommes qu'elle aurait croisés.

Quitte à me répéter je confirme que j'apprécie beaucoup cet écrivain qui nous raconte des histoires passionnantes tout en nous intéressant à son pays -  qu'en ce qui me concerne je connais très mal - par sa description des paysages, des difficultés dues  à la situation géographique, économique et sociale.

vendredi 13 mai 2016

LE LIVRE DES BALTIMORE (Joël DICKER)

Après 232 critiques sur Babélio, difficile de faire une critique originale !
Comme pour le précédent ouvrage "la vérité sur l'affaire Harry Quebert" les avis sont  partagés, mais majoritairement favorables.
Personnellement j'ai bien aimé ce livre, bien qu' un peu déçue par rapport au précédent : moins d'effet de surprise ? le côté thriller moins développé ?

Nous sommes en 2012, Marcus, le narrateur , a quitté New York pour la Floride où il vient d'acheter une maison. Il compte y écrire le livre promis à son oncle Saul, le livre des Baltimore.
L'histoire qui nous est racontée est difficile à résumer,  les chapitres défilent sans ordre chronologique, ils doivent nous mener jusqu'au  drame, sorte de  file rouge du roman.

Nous découvrons  non seulement les histoires individuelles  de chaque  personnage,
- les deux frères  Goldman, Saul , le goldman de Baltimore et Nathan le Goldman de Montclair ,leurs parents et les raisons expliquant leurs  différences de fortune,
- les enfants Hillel pour les Baltimore auquel s'ajoute Woody, recueilli par Saul et Anita,  Marcus, le Montclair,
- la famille Neville, le père Patrick et les enfants Alexandra et Scott,
mais aussi communes : les aventures et liens qui les unissent, les fractures qui les divisent. 

L'intérêt du lecteur est maintenu, les pages défilent, il n'a pas envie poser le livre , il lui faut absolument aborder la page suivante.... et ce jusqu'à la dernière page.

QUAND LES BROCHETS FONT COURIR LES CARPES (Jean-Louis DEBRE)

C'est avec un certain plaisir que j'ai découvert "Quand les brochets font courir les carpes", troisième romans policiers  du même auteur que je lis.
On y rencontre Olivier ,  un jeune candide, professeur de collège rêvant de devenir écrivain. Il commence à se faire un roman après avoir croisé une jeune femmes dans les jardins du Palais Royal. 
Les élections présidentielles viennent d'avoir lieu, notre héros découvre que l'une des secrétaires d'état , Claire Brégançon, est la jeune femme du Palais Royal. Ses  tentatives pour la rencontrer aboutissent. Embauché pour écrire ses discours, il sera nommé chef du cabinet.
Les politiques ne sont pas seuls, ils ont aussi un entourage (famille, amis, relations diverses) dont certains membres souhaitent bénéficier de retombés de leurs mises en lumière. c'est le cas de Claire, ancienne gauchisante devenue secrétaire d'état dans un gouvernement de droite. Notre jeune candide essaiera de la protéger.
Malgré deux décès suspects  (un assassinat et un  accident ?)  dans son entourage, la secrétaire d'état sera confortée dans son poste. Quant à Olivier, trop naïf ou trop honnête,  il sera remercié et retournera au collège.

Même si ce n'est pas un très grand roman policier, loin s'en faut, il est bien écrit, agréable à lire. 
En conclusion on passe un bon moment de lecture.



jeudi 12 mai 2016

CE QUE JE NE POUVAIS PAS DIRE (Jean-Louis DEBRE)

Bien sûr ce n'est pas vraiment de la littérature.
C'est le journal d'un homme, soumis à un stricte devoir de réserve compte tenu de son rôle constitutionnel, qui se libère en rapportant avec sagesse ses rencontres, en décrivant avec lucidité certains personnages publics. A l'exception de belles  pages  de réflexions , particulièrement sur sa famille (parents  et grand-parents),la teneur de cet ouvrage ne semble pas faite pour nous réconcilier avec le monde qui nous gouverne( élus et hiérarques).
On apprécie cependant les passages concernant  l'ancien Président : sa fidélité et son amitié  se dégagent du récit des visites qu'il lui rend

Ses textes sont parfois complétés par des références littéraires et juridiques.
On y découvre, grâce à  une avocate qui lui en a remis la copie, un projet de loi de 1801 émanant d'un révolutionnaire:
 "portant défense d'apprendre à lire aux femmes.......les femmes qui se targuent de savoir lire et bien écrire ne sont pas celles qui savent aimer  le mieux. L'esprit et le talent refroidissent le cœur...". 
 Ce texte nous ferait vraiment sourire et même rire si de nos jours l'idée qu'il exprime est malheureusement encore d'actualité dans certaines régions du monde.







mardi 26 avril 2016

DAISY SISTERS (Henning MANKELL)

Petit  résumé de ce premier roman d'Henning Mankell :
Après avoir échangé de nombreuses lettres,  deux adolescentes  Elna et Vivi   décident de se rencontrer à l’occasion d'une randonnée de quelques jours en vélo. Nous sommes en 1941 en Suède.  Naïves, elles acceptent de retrouver un soir deux jeunes gardes-frontières.  L’alcool sera de la partie. Elna sera violée. De retour chez ses parents, elle découvrira qu'elle est enceinte. Ses rêves d'avenir s'effondrent. Elle accouche d'une petite fille Eivor.
Quelques années plus tard, c'est au tour d'Eivor de voir ses rêves d'avenir s'effondrer suite notamment à  des grossesses désirées ou non.

En 580 pages, l'auteur nous raconte 40 ans de la vie d'Elna et d'Eivor, femmes de condition modeste.
L'existence de ces suédoises ressemble à celle d'une grande majorité des  femmes européennes de  1940 à la fin des années 1970 : comment acquérir indépendance  et liberté   alors que la pression de la société  les contraint  à être des femmes aux foyers, dont la principale activité est d'élever les enfants. Dans ces conditions elles doivent lutter pour se faire une place dans le monde du travail réservé aux hommes.

Si l'auteur a de la tendresse pour ses héroïnes,  il  en a beaucoup moins pour les hommes  décrit   comme alcooliques, brutaux, infidèles et, selon nos critères actuels, machistes.
Cet ouvrage nous fait découvrir le milieu ouvrier suédois, son évolution, les périodes de plein emploi comme  les périodes plus difficiles.

Style clair, agréable à lire; une critique toutefois, quelques  longueurs dans la dernière partie du livre.

Ayant lu pratiquement la totalité des ses œuvres romanesques  traduites en français, j’ai apprécié  les différentes facettes du talent  d'écrivain de H. Mankell : En tout premier, bien sûr,  la série des wallander, mais aussi les policiers sans Wallander et  les  romans  "Profondeur" "les chaussures italiennes"mais  un peu moins "le cerveau de Kennedy".