LA FILLE DU BOURREAU (Oliver POTZSCH)

J'ai  reçu cet ouvrage dans le cadre des opérations lancées par les éditions de poche "2 livres achetés , un troisième gratuit" . Pourquoi un thriller qui se déroule au  XVIIe siècle en Allemagne ne serait pas intéressant ? Aucune raison, alors je me suis lancée dans sa lecture.

L'histoire se passe à Schongau, petite ville bavaroise du 24 avril au 1er mai 1659. Jacob Kuisl est le bourreau de la ville. Sa fille Magdalena est très attirée par un jeune médecin, Simon Fronwieser. C'est interdit une fille de bourreau doit épouser un fils de bourreau.

A la suite de l'assassinat d'un jeune garçon, la sage-femme Martha Stechlin, soupçonnée de sorcellerie est jetée  en prison. Jacob est chargé de la soumettre à la question. Deux autres jeunes garçons seront assassinés, deux petites filles disparaîtront. Les cinq enfants appartenaient à la même bande. 

D'autres événements graves  surviennent. Pour les notables de la ville, l'affaire est entendue. Il faut brûler la sorcière et le calme reviendra dans la ville.

Un homme ayant l'apparence du diable aurait  été aperçu par plusieurs personnes.

Le bourreau persuadé de l'innocence de Martha décide d'enquêter. Simon et Magdalena l'assisteront.

Livre intéressant. Suspens et violence propres au thriller sont bien présent. 

Au cours de sa fiction  l'auteur distille des informations sur les mœurs et croyances encore vifs en cette moitié du XVIIe dans les régions éloignées des grands centres.

Une triste période de plus  pour les femmes  considérées comme des être inférieurs.

INTERIEUR NUIT (Marisha PESSI)

Le talent d'écriture de Marisha Pessi déjà découvert lors de la lecture de son précédent ouvrage "la physique des catastrophes" explose littéralement dans "Intérieur nuit.". Les 704 pages se dévorent en quelques jours à peine.

Cinq ans après avoir  perdu un procès pour diffamation contre le cinéaste sulfureux Cordova, Scott

McGratt, journaliste d'investigation,  apprend le suicide à 24 ans d' Ahsley, fille de Cordova.  

Doutant du suicide il décide d’enquêter. Il est rejoint par deux marginaux assez sympathiques.  Nora, apprentie actrice et Hopper, un marginal qui a connu Ahsley. La veille de sa mort elle lui adressé par  la poste un vieil ours en pluche.

Ils reconstituent les derniers jours d'Ashley, explorent les  adresses où elle a été vues les jours précédant son décès (clinique psychiatrique, hôtel, appartement, vendeur de piano, salon  de tatouage, une boîte de nuit mystérieuse), interrogent non seulement les dernières personnes qui l'ont croisée mais également ceux et celles  qui l'ont rencontrée enfant et adolescente. Après tous ces entretiens et visites ils sont convaincus : Ashley a basculé dans  la sorcellerie, la magie noire...

Leur dernière expédition les conduit au Peak , ancienne résidence  de Cordova où il réalisait ses films angoissants. J'ai trouvé les pages sur cette expédition et tout particulièrement celles décrivant  les décors de cinéma  particulièrement angoissantes.

 Le trio se sépare juste après. McGratt continue seul.

Question : McGratt connaîtra-t-il la vérité sur Cordova et sa fille après son entretien avec Inez Gallo, l'assistante de Cordova ?  A chaque lecteur sa conclusion ?

Livre passionnant, intéressant, écriture fluide,  quelques passages angoissants. 

Ouvrage que j'ai acheté il y a cinq ans , je ne m'explique pas pourquoi j'ai attendu si longtemps pour le lire ?

VICTIME 2117 (Jussi ADLER OLSEN)

"Victime 2117" est le premier roman  de Jussi Adler Olsen que je lis. Très vite je me rencontre que les personnages principaux ont déjà une longue  histoire commune (7 romans). Il s'agit principalement de Carl, Assad, Rose et Gordon.

Joan un  jeune journaliste-photographe en manque de travail décide de se rendre à Chypre où la mer vient de rejeter un jeune migrant sur le rivage. Lorsqu'il arrive sur la plage sont allongés des corps de migrants. Il photographie deux femmes surveillés par un homme. Elles pleurent la mort d'une troisième femme, la victime 2117. Ses photos  paraissent dans la presse. Elles sont vues par Assad. Il reconnait la victime 2117, assassinée et non morte noyée, comme la femme qui l'avait recueilli  lorsqu'il étaie enfant. Il pense reconnaître dans  les deux femmes son épouse et l'une de ses filles, qu'il n'a pas vues depuis 17 ans ,  dans  l’homme son pire ennemi, Ghaalib, un djihadiste.

Assad va enfin dévoiler son passé à ses collègues.

L’objectif  de Gahhalib est de provoquer un attentat islamiste en Europe.  Berlin sera choisi. Compte tenu du lourd passé de violence entre Assad et Ghaalib, chacun des deux désire abattre  l'autre.

Carl et Assad partent en Allemagne. Ils collaborent avec l'équipe de Herbert Weber, coordinateur de l'unité régionale de lutte contre le terrorisme.

A Copenhague Rose et Gordon essaient de localiser Alexander, le jeune lycéen "détraqué" qui menace de tuer ses parents et un maximum de personnes dès qu'il aura obtenu avec son jeu de vidéo 2117 points, en mémoire de la 2117 victime !

Pour un premier contact avec un auteur, c'est une réussite. J'ai beaucoup aimé ce livre. Les principaux protagonistes sont bien caractérisés, différents mais intéressants et sympathiques.

La lecture de ce huitième tome me  donne envie de découvrir les aventures précédentes. Je ne manquerai pas de le faire après le confinement.

L'histoire est crédible et malheureusement réelle. Outre le côté thriller, on trouve beaucoup plus que cela. Le récit d'Assad sur son passé nous parle d' une actualité cruelle et inhumaine.
 

1984 (George ORWELL)

"1984" ouvrage classé  dans la liste des livres qu'il faut avoir lus.

Profitant de la période exceptionnelle que nous vivons en ce printemps 2020,  je me suis lancée dans sa lecture afin de connaître ce fameux  Big Brother, dont le  nom est souvent évoqué à notre époque hyper connectée.

Dés les premières pages j'ai été heureusement surprise. Je m'étais en effet imaginée qu'il s'agirait d'un texte plutôt hermétique.  Mais si l'écriture de cet ouvrage est fluide (à l'exception du passage le livre de Goldstein...)  son fond est très  sombre.

1984 c'est l'histoire d'un pays soumis à un régime policier et  totalitaire dont  les habitants sont sous surveillance permanente et où la notion de liberté est inexistante. 

Le livre est divisé en trois parties :

Dans la première partie il est question du quotidien plutôt sinistre de Winston Smith et de celui de ses collègues . Une vie en permanence sous le regard de Big Brother ,

La deuxième partie raconte  l’idylle entre Winston et Julia. Inconscients ils pensent échapper au regard de Big Brother, et rêvent  d'un monde meilleur  avec l'organisation "la Fraternité".

La troisième partie démontre le contraire. Julia et Winston sont  arrêtés et torturés. Les tortures subit par Smith sont  décrites avec force détail. Elles cessent au moment où il craque en demandant que ces tortures ne soient plus pour lui mais pour Julia. 

Il sort  brisé de cette expérience, devient un pilier du café du Châtaignier :  Big Brother a gagné.

Conclusion livre intéressant, mais sombre, violent et pessimiste.

LE PAYS DES AUTRES (Leïla SLIMANI)

En 2020 , française, comme beaucoup de  femmes, je suis féministe sans agressivité, juste normale, qui pense que l'égalité femme/homme est une évidence. C'est pourquoi la lecture de certaines pages de ce très bon roman m'ont heurtée.  

Difficile de se "téléporter" fin des années 1940/ début 1950 dans le climat d'une France d'un  colonialiste triomphante et d’un Maroc souhaitant l'indépendance.

Mathilde rencontre un homme, Amine, un  combattant pour la France,  plus petit qu'elle, mais tellement beau, qu'elle l'épouse s'engageant ainsi à rejoindre le pays de celui quelle aime, le Maroc.

Le Maroc est "occupé" par les colons français.

Son rêve va partiellement s'écraser  devant la réalité quotidienne : la ferme est modeste,  située sur un  terrain difficile, le climat marocain n'est pas à chaque saison celui des images touristiques. 

L'éducation d'une jeune femme française dans les années 1940/1950 n'est pas vraiment compatible avec l'éducation des hommes au Maroc. Je ne me permets pas de porter un jugement, mais à la lecture de certaines pages on devient folles : comment peut-on traiter une femme, un sœur de cette façon.

Sans valider la violence notamment des jeunes marocains on comprend leur désir de liberté...ils ont obtenus leur indépendance....mais la démocratie semble encore qu'un rêve

Mathilde et Amine s'aimaient malgré leurs difficultés financières, des rapports homme/femme. Il semble avoir réussi avec leurs enfants : leur fille (Aïcha) mère de l'autrice, est devenue médecin , première femme à intégrer une spécialité au Maroc. 

Un excellent livre, écriture agréable et fluide. 

Lors de la lecture de certains passages penser à restituer le roman à l'époque où  se déroule l'histoire, vous éviterez de vous énerver inutilement !!!

LA VICTIME RAISONNABLE (Serge NICOLO)

En toute gentillesse, petit roman policier sans prétention (208 pages).

intéressant malgré quelques fausses pistes dont on ne comprend pas très bien l'intérêt....

les personnages principaux s'effacent presque par rapport aux personnages secondaires ,

les passages préférés sont  1944 "en italique".

les descriptions des marches en ville sont peu compréhensibles pour une bretonne vivant en région parisienne depuis près de 50 ans !!!

A lire sans ennui  un après midi de confinement.........

résumé : un petit bonheur de lecture malgré tout !!!!

merci à Babélio et au éditions Cairn  de m'avoir adressé ce ouvrage.

LA FABRIQUE DES SALAUDS (Chris KRAUS )

A travers l'histoire de la famille Solm, Huber, Koja et Ev, leur demi-sœur, l'auteur nous fait traverser près de 70 ans d'un pan de l'histoire du XXeme siècle : l’Allemagne du IIIe Reich, la guerre, Israël, les débuts de la RFA , les services secrets KGB, BNB, CIA, Mossad.

Nous sommes en 1974. Koja a 65 ans. Il est hospitalisé après avoir reçu une balle dans la tête. Il a un compagnon de chambre Basti, la trentaine. Il le surnomme le hippie. Peut-être pour se dédouaner de son passé il va entamer une sorte de confession. Il va tout lui raconter : sa famille, ses amours, son rôle comme membre de la SS, la fin du IIIe Reich  la Loubianka, ses activité" d'agent secret,    (KGB, BNB, CIA, Mossad)  Agent double, triple ? les premières années de la RFA.

 Encore  étudiants,  Hub pour  être pasteur, Koja pour être un artiste peintre,  sont engagés par Erhard Sneiper, premier mari d'Ev dans la SS  : " de mon côté, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je devins un bon nazi." 

Alors que la guerre n'est pas encore terminée et qu'il est chargé de faire assassiner Staline Koja est  arrêté par les russes. Il sera emprisonné à la Loubianka. A son retour en Allemagne il est devenu agent de liaison au service de l'Union Soviétique. Commence alors une longue carrière d'agent secret.

Sur le plan personnel il est amoureux d'Ev, sa demi-sœur  et de Maja, emprisonnée en Russie. Son frère Hub, également amoureux d'Ev l'a épousée. Comme rien n'est simple dans cette famille Koja devient l'amant d'Ev, il est le père de la petite Anna.  Hub et Ev ayant divorcé Koja épouse sa demi-sœur. Toujours agent secret et sous une fausse identité,  il accompagne Ev qui part comme médecin en Israël. Revenu en Allemagne pour une réunion il apprend qu'il ne pourra pas retourner en Israël.
Les rapports entre les deux frères ne cesseront de se dégrader tant sur le plan familial que professionnel.

Koja ayant enquêté sur les origines d'Ev lui a appris qu'elle était juive. Dans les années 60 elle a pour objectif de retrouver et dénoncer tous les anciens nazis qui, ayant occulté leur passé hitlérien, occupent des postes importants dans la nouvelles République Fédérale d'Allemagne.

Petite notice  très incomplète mais il est vraiment difficile de résumer un ouvrage d'une telle ampleur.

D'ailleurs  j'avoue sans honte  avoir rencontré des   difficultés au cours cette lecture. Il m'est arrivée d'être complètement perdue devant autant d’évènements et d'informations aussi bien dans la première partie (période guerre) que dans la deuxième partie (période agent secret). Parmi les très nombreux protagonistes difficile de distinguer les personnages réels des personnages de fiction. (Merci wikipedia pour les informations apportées.)

Heureusement la saga familiale, riche en événements de toute nature,  m'a permis de  m'accrocher et de terminer ce livre.

Pour conclure même si dans son récit Koja  essaie de minimiser  sa responsabilité et  de jouer parfois les victimes on peut dire que le terme de "salaud" lui correspond.