samedi 22 avril 2017

JUSQU' A L'IMPENSABLE (Michael CONNELLY)

Depuis  25 ans Michael Connelly nous propose, au minimum, un ouvrage chaque année. Si je n'ai sans doute pas lu l'ensemble de son œuvre, je n'en suis pas loin. 
Bien que que j'apprécie sans réserve son personnage principal, Harry Bosch, mon livre préféré demeure  "créance de sang", dans lequel il n'apparait pas.
Mais revenons à son  dernier ouvrage paru en français "Jusqu'à l'impensable".  
A la fin du précédent ouvrage, Bosch a  été suspendu sans solde pour avoir crocheté la serrure du bureau de son capitaine pour consulter des archives. Dans ce dernier ouvrage il a pris sa retraite afin de toucher sa pension, indispensable pour pouvoir payer les études de Maddy, sa fille, qui entre à l'université.

Alors qu'il avait décidé de consacrer son temps à remonter une vieille  Harley, son demi-frère l'avocat à la Lincoln, lui demande d’ intervenir comme enquêteur dans une affaire afin de  prouver l'innocence de son client accusé de viol et de meurtre sur une femme. Accepter c'est franchir une frontière : un policier ne doit pas passer du côté avocat. Bosch franchira la frontière : enquêter pour lui c'est vivre.
Un simple détail oublié par les enquêteurs officiels, une montre, permettra à Harry de découvrir la vérité. 
A la fin du livre je me pose deux questions va-t-il :
-  continuer à enquêter pour son demi-frère "s'y habituer allait lui de mander quelque effort".
-  tomber  amoureux "vous faites de la moto ? .....on en fera tous les deux." 

Sauf peut-être deux ou trois ouvrages il y a quelques années qui m'avaient un peu déçue, je ne le suis plus depuis les dernières livraisons. Même si la construction de ses ouvrages est souvent identique, les affaires traitées sont différentes. Je n'ai pas l'impression  de lire une  même histoire racontée sous une autre forme, ce qui n’est pas toujours le cas pour d'autres auteurs.

Autre chose que j'apprécie chez Connelly c'est  la façon dont il a fait évoluer son personnage. Si on se souvient des premiers livres, c'était un personnage dur, solitaire, alcoolique. Depuis qu'il est responsable de sa fille son caractère s'est assoupli, il est même parfois attendrissant avec son amour un peu maladroit par sa fille. Une chose n'a pas changer sa passion pour le jazz.

INHUMAINE (Patricia CORNWELL)

1990 "Posmortem":  cela fait donc 27 ans que Patricia Cornwell nous raconte les vies privée et professionnelle de Kay Scarpetta  ! 
Depuis quelques années je constatais  une baisse dans la qualité et l'intérêt de ses ouvrages : trop de descriptions scientifiques sans grand intérêt pour la lectrice" moyenne" ou "normale" que je suis et pas assez d'histoire. Après "monnaie de sang" j'avais donc décidé d'arrêter d'acquérir  les nouveaux  ouvrages ... et puis j'ai craqué et acheté, un an après sa parution et en poche"inhumaine" .

J'ai apprécié cet ouvrage même si, à mon avis, on reste loin de la qualité des premiers livres. 
Alors que Scarpetta se trouve sur le site d'un décès , accident?  meurtre ?, elle reçoit sur son téléphone une vidéo, vieille de 17 ans, mettant en scène sa nièce Lucy. La vidéo a été tournée par Carrie Grethen, ex-compagne de Julie, ex membre du FBI et  psychopate, quel beau CV ! Le roman se déroule pratiquement sur une seule journée, il n'est pratiquement question que des relations difficiles entre certains membres du  FBI d'une part et  Lucy et Kay d'autre part. Que fait Benton, mari de Kay et membre du FBI ? quel est le rôle de Pete Marino ? Cela importe peu en fait. Le talent de Patricia Cornwell est de réussir à nous intéresser sur près de 600 pages à  cette histoire en y mêlant suspens, rapports professionnels,  amicaux et familiaux et un peu moins de détails scientifiques !

Ce n'est pas le meilleur livre de la série, mais je trouve qu' il se place quand même un peu au-dessus des trois ou quatre ouvrages précédents.   

Dans ma PAL le dernier paru "Chaos", quatre critiques sur Babélio avec une note de 2,5 ,
A suivre.....

dimanche 9 avril 2017

PLATEAU (Franck BOUYSSE)

Dés le départ il y un malentendu entre moi et ce livre....
Je l'ai choisi  au dernier salon du livre ou plus exactement à "livre Paris 2017",  espace "le livre de poche", rayon "policier". Passionnée de romans policiers  je ne comprends pas comment ce livre a pu être classé dans cette catégorie. Cet ouvrage relève  du  "roman du terroir", École de Brive ?

Ce quiproquo me rappelle la déception de l'un de mes fils qui, âgé d'environ  cinq ans,  a regardé "la guerre du feu" jusqu'au bout en attendant l'arrivée des indiens et des cowboys. Lors de ma lecture j'ai  attendu jusqu'à la fin  l’événement qui expliquerait le classement "policier". Comme mon fils, il y a trente ans, j'ai été déçue!!!!!! 
Enfin  il y a quand même le suspens du "chasseur".
 
Pour être un peu positive je précise  que j'ai apprécié la description des personnages (Judith et Virgile, Georges, Karl et Cory) ainsi que  leurs histoires individuelles ou communes. Mais leurs histoires relèvent  du roman du terroir. (Attention : aucune connotation méprisante dans l’expression).

Autant j'ai lu avec plaisir les passages  concernant leur passé et leur présent, autant j'ai trouvé sans intérêt des passages qui se veulent sans doute  poétiques mais qui  alourdissent l'ouvrage : "Deviendra cette feuille qui tombe, prise en charge par des buissons d'air, à la manière d'un petit cerf-volant enfantin aux attaches rompues. Puis libéré de son poids, il s'étendra et se fondra dans la croûte d'humus."

Conclusion : je n'ai sans doute pas su apprécié complètement cet ouvrage, toutefois je ne regrette pas de l'avoir lu, les histoires individuelles m'ayant plus.






samedi 8 avril 2017

COLOMBE (Jean ANOUILH)

Pièce de théâtre lu dans le cadre d'un prochain café littéraire :
époque : moitié XIXème siècle.
Julien, qui part pour trois ans au service militaire, confie sa jeune épouse Colombe et son fils à sa mère, Mme Alexandra, actrice de théâtre. Mère et fils se déteste. Plongée dans le milieu du théâtre la  jeune Colombe sera fascinée par les illusions et les vanités qu'il  distille.
Au cours de cette lecture je me suis amusée, j'ai souri beaucoup mais  je me suis aussi attristée pour Julien qui fini abandonné par sa jeune femme, Colombe, dont il est amoureux fou.
La lecture terminée, j'ai regardé la pièce sur internet (mise en scène 2010 de Michel Fagadau avec dans les rôles principaux Annie Duperey et Sara Giraudeau). 
Je reconnais que j'ai préféré de beaucoup la vision de la pièce plutôt que sa lecture. Je n'ai pas seulement souri, j'ai beaucoup ri grâce aux  talents des acteurs et tout  particulièrement ceux d'Annie Duperey et Rufus. La mise en scène dédramatise  les dialogues difficiles   entre Julien et Colombe et entre  Julien et Armand (actes III et IV).
Intéressant et bon pour une culture personnelle .

mardi 4 avril 2017

DANS L'OMBRE (Arnaldur INDRIDASON)

L'histoire se déroule l'été 1941. 
Depuis mai 1940 les anglais occupent l'Islande en réaction à l'occupation du Danemark par l'Allemagne nazie. Les américains arrivent sur l'île en juillet 1941.

Un représentant de commerce est retrouvé dans un appartement "abattue d'une balle dans la tête". Lors de l'identification la police constate que la victime, Eyvendur, n'est pas le locataire de l'appartement. Félix, le locataire également représentant,  a disparu.
L'enquête est confiée à Flovent, inspecteur à la criminelle de Reykjavik, Les meurtres en Islande étant exceptionnels, Flovent manque  d'expérience malgré un stage de trois mois aux service de  Scotland yard d'Edimbourg. On lui adjoint Thorson, américain d'origine Islandaise.

Commence alors pour Flovent et Thorson une enquête au cours de laquelle ils seront confrontés à  des Islandais partisans du nazisme ayant appliqué des méthodes nazis  sur des jeunes en menant des enquêtes sur les tendances criminelles qui se transmettraient de génération en génération.  Ils interrogeront de nombreux témoins ayant plus ou moins fréquenté la victime au cours de sa vie, notamment scolaire. Ils enquêteront  ensemble et séparément, confrontant leurs renseignements pour trouver les motifs et le ou les  responsables du meurtre : erreur sur la victime,  règlement de compte, jalousie, espionnage....
Thorson est mis sous pression par le contre-espionnage américain qui veut reprendre l'enquête, considérant la police Islandaise incompétente.

 Indridasson nous dresse le tableau de son pays en 1941. La vie quotidienne des Islandais et particulièrement des Islandaises est difficile. Les jeunes femmes souhaitent  une autre vie. Elles rencontrent dans différents lieux (bal, cabane...) les soldats anglais ou américains " elles sont en situation". Quelques unes  rêvent  même de les épouser pour quitter leur pays.
Comme dans certains de ses autres romans on perçoit  les réserves de l'auteur à l'égard  des "occupants" dont l'attitude envers les Islandais est trop souvent arrogante et méprisante.

"fan" d'Indridasson j'ai apprécié ce dernier roman. J'attends avec  impatience les deux prochains tomes de sa trilogie, tout en gardant  l’espoir de retrouver Erlendur dans un prochain  ouvrage.

dimanche 2 avril 2017

LA CHAISE DU CONCIERGE (Bahaa TRABELSI)

"le livre Paris 2017". Invité le Maroc.
A peine arrivé au salon, direction le stand du Maroc. 
Question à un jeune animateur: y-a-t-il des romans policiers ?
La question à peine posée, il me met dans la main "la chaise du concierge" et me signale que l'auteure est dans le stand. Je l'aperçoit.

Court roman de 219 pages. Courts chapitres, écrits  notamment par la journaliste, le flic et l'assassin.
Pas de suspens concernant l’assassin "j'ai vite compris qu'il y a une façon beaucoup plus intelligente de servir dieu, en ciblant les bonnes personnes, les traîtres, les renégats".
La journaliste , une femme libre :" Je suis libre de prier comme je veux et de le (Dieu) chérir à ma façon. Il m'a donné le libre arbitre. Je ne serai donc jamais nonne voilée ou portant une perruque" .
le flic alcoolique et dépressif :"encore à moitié saoul, mon cœur battait la chamade et mes pensées étaient confuses....la culpabilité m'étouffe."
nous croisons d'autres personnages notamment L'Haj,  meilleur  inspecteur de Casablanca  désespéré par l'incapacité à débusquer le tueur. Il  est aussi "un brave homme "  rendant bien des services.
La lecture des  chapitres écrits par l'assassin sont difficilement supportables :  il raconte  avec une certaine délectation comment il compte tuer ses victimes pour les punir de ce qu'ils sont et pour "leur rédemption", se réjouissant à l'avance de leurs cris, leurs pleurs, de leurs douleurs.
 
Dans cet ouvrage l''auteur, par petites touches, nous parle de l'islamisation  de son monde :
"les fêtes étaient de vraies célébrations. L'Aid El Kebir c'était barbecue, rosé frais....
aujourd'hui  l'Aide El Kebir est la journée des longs couteaux.... Zombi Land."
"La corniche casablancaise a bien changé. Hier encore, on pouvait y admirer des filles en bikinis et les fameux concours de miss plage...Aujourd'hui on assiste au spectacle affligeant de femmes en burkini."





LE DERNIER TEMOIN (Kim SONGJONG)

Livre acheté en  2016 à" Livre  Paris", stand invité : la Corée du sud.

Cet ouvrage est resté près d'un an dans ma PAL, j'ai décidé de le lire avant l'édition de "livre Paris"2017.

Ce livre est classé dans la catégorie "roman policier", mais il est beaucoup plus que cela. Si les deux meurtres, sujet du roman,   ont eu lieu en 1973 (livre paru en Corée en 1979, traduit en français en 2014), l'enquête nous ramène principalement au début des années 1950 à la fin de la guerre entre les deux Corées, ou plus exactement entre l'Union Soviétique et les États Unis.

Bref résumé de l’histoire :
En 1972, Hwang Pa'u dont la condamnation à mort a été commuée en perpétuité est libéré après 20 ans de prison.
l’Avocat Kim Chunghyop est assassiné en janvier 1973.
Quelques mois plus tard, dans la province du Cholla du Sud un homme est retrouvé noyé dans un réservoir., il s'agit de Yang Talsu, propriétaire de la plus grande brasserie de la région.
L'inspecteur O Pyongho, à la dérive depuis le décès accidentel de son épouse, est chargé de l'enquête.
 Son enquête le ramènera 20 ans en arrière,  à l’époque de l’écrasement du maquis communiste coréen.
Je ne sais pas si le personnage de O Pyongho, au demeurant plutôt  sympathique, est représentatif des Coréens des années 1970 : alcoolique, dépressif, habitué des "maisons de passe", utilisant la corruption (remise d'enveloppes d'argent)  pour obtenir des résultats soit des témoins soit des personnes en charge de certains services.

J'avoue que ce livre n'a pas été facile à lire. J'ai du relire à plusieurs reprises les premières pages, j'ai même envisagé d'abandonner. A partir de la page 113 j'ai commencé non seulement à m'intéresser à l'histoire, d'une part celle imaginée par l'auteur, et  à celle de la Corée dans les années 1950, mais également  à comprendre où l'auteur voulait nous conduire...
Certaines difficultés sont restées,  particulièrement celles d'identifier compte tenu de leurs noms les différents protagonistes. A titre d'exemple pour deux  protagonistes l'orthographe de leurs noms à une lettre près est identique : à première vue on pense à une faute typographique, puis on se rend compte qu'il s'agit de deux personnes différentes.  

Difficile de parler du style de l'auteur.... en revanche pour la traduction  peu mieux faire.