LEURS ENFANTS APRES EUX (Nicolas MATHIEU)

 Pour des raisons que je m'explique pas, j'ai longtemps hésité à lire ce livre.Les critiques étaient bonnes, les lecteurs en disait beaucoup de bien, le Président lui-même a cité le titre dans l'un de ses discours. Aucune raison!!!

Je viens de le terminer. Je regrette d'avoir tant tardé à le lire. Livre excellent !!!

Petite remarque personnelle : mes deux fils sont de la même génération que Hacine et Antony. Leur adolescence dans les années 1990, vécue dans une ville moyenne de la banlieue Est parisienne, a cependant été différente.

Je ne vais pas résumer l'histoire, beaucoup l'ont déjà très bien fait.

Peu de livres me laissent indifférente. Ce roman m'a profondément interrogée ? interpellée ? émue..? Qu'importe le mot; Dans les deux premières partie du roman, ils sont mineurs ? que font-ils de leurs vacances ? alcool, drogue, sexe ...je ne sais pas si je raisonne bien ? drogue et alcool c'est pas terrible, on peut  sans remettre. Mais côté  sexualité  se remettront-ils de ses premiers contacts non seulement un peu sordides mais surtout d'une tristesse incommensurable : aucune joie et tellement peu de plaisir. 

Attristée et un peu mélancolique en fermant ce livre.

OK !  je m’intéresse qu'à une petite partie de l'ouvrage. Heureusement d'autres lecteurs ce sont intéressés à des sujets  plus d’actualité : fermeture d'usine, délocalisation, chômage, pénurie...

QUAND SONNE L'HEURE (Kirby WILLIAMS)

 Merci à Babélio, opération masse critique, et aux édition BakerStreet de m'avoir adressé "Quand sonne l'heure".

Le roman nous raconte l'histoire de Urby Brown, jazzman noir à la peau blanche, né à la Nouvelle-Orléans en juillet 1895, d'une mère prostituée et d'un père français. 

Engagé dans l'armée française, il participe à la guerre de 14/18. 

Il s'installe à Paris où il sera rejoint par Hannah, juive américaine, son grand amour. Ils vont vivre pendant la période de la drôle de guerre puis de l'occupation allemande à Paris des aventures que l'on peut qualifier abracadabrantesques. Je laisse le lecteur les découvrir. 

Avant la fin de la guerre ils réussirent à quitter la France et  à regagner la Nouvelle-Orléans.

Petit roman sympathique, un peu fouillis parfois, sans prise de tête.

UNE FAMILLE PRESQUE NORMAL (M.T. EDVARDSSON)

 L'histoire se déroule à Lund, petite ville du sud de la Suède.

Avant le drame  la famille Sandell  se pensait  une famille normale, sans difficulté majeure  : Adam  pasteur respecté, Ulrika  avocate brillante,  Stella, fille unique.

Alors que Stella vient de fêter ses dix-neuf ans elle est  soupçonnée d'avoir tué Christophe Olsen, un homme d'affaires d'une trentaine d'années, avec lequel elle avait une liaison. Elle est incarcérée.

Le roman comporte trois grandes  parties : Adam, Stella et Ulrika. Chacun à leur tour ils  vont aborder non seulement le drame mais aussi leur histoire familiale. Les parents selon leur personnalité, Stella en  respectant  les consignes de son avocat lorsqu'il est question du drame et en toute franchise pour son quotidien d’adolescente.  Ils évoquent leurs relations de couple, de parents, de fille avec ses père et mère,  leurs vies professionnelles et sociales. Conclusion de ces trois récits,  leur vie familiale ne semble pas être "un long fleuve tranquille".

 A côté des trois principaux protagonistes, des personnages intéressants comme Amina, la meilleure amie de Stella, Michael Blomberg, l'avocat, Nounours, le professeur de littérature.

Des informations peu sympathiques sur les conditions pénitentiaires mais nettement meilleures sur la justice pénale en Suède.

Conclusion un thriller correct.

BATOUALA (René MARAN)

L'émission "Autant en Emporte l'Histoire" du 19 décembre dernier sur René Maran m'a permis de connaître son histoire et donné l'envie de lire son roman, prix Goncourt 1921 : "Batouala, livre pionnier, premier roman d'un auteur noir critiquant la colonisation" (Tirthankar Chanda, RFI, juillet 2020).

Plus que le roman lui-même  ce serait le texte de la  préface rédigée par l'auteur qui aurait soulevé en France un vent de scandale : "dix sept ans ont passé depuis que j'ai écrit cette préface. Elle m'a valu bien des injures. Je ne les regrette point. Je leur doit  d'avoir appris qu'il faut avoir un singulier courage pour dire simplement ce qui est."

L'histoire est celle du grand chef  Batouala dont la vie a été bousculée par l'arrivée des hommes blancs de peau "qu'étaient-ils donc venus chercher si loin de chez eux, en pays noir ?

 Un jeune homme, Bissibi'ngui, jette le trouble chez les huit femmes de Batouala, et particulièrement chez sa première épouse, Yassigui'ndj.

Lors de la grande fête de Ga'nzas Batouala s'enfièvre contre les "boundjous" " je ne me lasserai jamais de dire contre la méchanceté des boundjours. Jusqu'à mon dernier souffle, je leur reprocherai leur cruauté, leur duplicité, leur rapacité". Au cours de cette fête sont réalisées la circoncision des jeunes hommes et l'excision des jeunes filles. Passage difficile.

Au cours d'une chasse, Jaloux,  Batouala veut tuer le jeune homme qui intéresse Yassigui'ndj....

  Roman assez court à l'écriture  foisonnante, imagée, sonore, avec  des  mots à la signification parfois inconnue, des animaux, de la nature, des cours d'eau, de la végétation, et des contes.

René Maran est considéré comme le précurseur du mouvement de la négritude.

L'INNOCENCE ET LA LOI (Michael CONNELLY)

 L'avocat Mickey Haller se retrouve en prison : un cadavre a été trouvé dans le coffre de sa voiture. Il s'agit de  l'un de ses anciens clients qui lui devait de  l'argent.  Haller se dit  victime d'une machination.

 Devant le tribunal,  présidé par la juge Violet Warfield, Haller assure sa propre défense, la procureur Dana Berg, surnommée "couloir de la mort" représente l'accusation.

Dans cet ouvrage Michael Connelly  développe une nouvelle fois, plus longuement que dans de précédents romans, le système judiciaire des États Unis :  montant des cautions, montage de l' équipe  de l'avocat,  enquêtes préparatoire pour les dossiers menées par la défense et l'accusation, sélection des jurés, interrogatoires et contre-interrogatoires des différents intervenants (témoins, enquêteurs, accusé), rôle du juge, conditions carcérales,  transferts prison-tribunal, négociations hors tribunal....

Quel talent  d'écrivain ce Michael Connelly : réussir  à passionner et tenir en haleine ses  lecteurs en retraçant le déroulement d'un procès au pénal !

Deux remarques : la participation de Harry Bosch est trop modeste,  inclure le début de la pandémie une idée géniale.

S'ADAPTER (Clara DUPONT-MONOD)

Ils sont d'abord deux, l'aîné et la cadette. Arrive un troisième enfant, un garçon. La joie de cette troisième naissance  s'efface devant la réalité, l'enfant est né inadapté. Alors que l'aîné va s'attacher  profondément "avant il y avait la vie, les autres. Maintenant, il y avait son frère", la cadette n'éprouve aucune tendresse "ce qu'elle voyait  d'abord , c'était une marionnette toute pâle qui demandait les soins d'un éternel bébé". Après le décès du petit, un troisième garçon agrandit la fratrie : "il consola ses parents. Il fut le fils parfait, afin de compenser celui d'avant."

L'autrice donne aux pierres les mots pour dire l'histoire,  dessiner les personnages, décrire la maison et son environnement sauvage. Texte magnifique sur un sujet sensible. Amour, tendresse et émotion affleurent à chaque page.

GRAND CAFE MARTINIQUE (Rapahel CONFIANT)

 

Ce n'est qu'une fois le livre terminé que je me suis inquiétée de la réalité de cette histoire qui se déroule au XVIIIe siècle. Je découvre (merci Wikipédia) que Gabriel-Mathieu d'Erchigny de Clieu a réellement existé.  Il est le premier a avoir transféré de France à la Martinique un plant de café provenant du jardin des plantes de Paris et obtenu de M. de Chirac, médecin du Roi.

Le Grand Café Martinique est donc l'histoire romancée de Gabriel-Mathieu. 

Jeune officier de marine il part pour la Martinique où il espère faire fortune. Quelques années plus tard, planteur, marié et père de famille,  il retourne  pour plusieurs mois en France. Après avoir obtenu deux plants de café, il achète un bateau et embarque avec un équipage et des voyageurs pour la Martinique. Sa principale occupation sera de veiller au bien être de ces deux plants de café. Le voyage sera dantesque, attaque de pirate, tempête, sargasses, absence de vent, soif, accident, maladie...et enfin la terre après deux mois de mer.

Entre les chapitres du roman, s'intercale l'histoire du café  de l’Abyssinie au petit noir sur le zinc !

Petit roman d’aventure sympathique.

LE CADAVRE DU PALAIS-ROYAL (Laurent JOFFRIN)

 Fidèle lectrice de Jean-François Parot - j'ai lu ses 14 enquêtes de Nicolas Le Floch - sa disparition m’avait chagrinée : j'attendais tellement l'opus qui se déroulerait en 1789. Comment  réagirait le marquis de Ranreuil à l'effondrement de la monarchie ?

Coup de chance, le journaliste et écrivain passionné d'Histoire, Laurent Joffrin a relevé le défi. 

La nouvelle enquête de Nicolas Le Floch se déroule  en septembre et octobre 1789.  Nous sommes au début de la révolution. Les événements d'octobre sont importants : banquet du régiment de Flandre, la marche des femmes sur Versailles,  retour à Paris du " boulanger, de la boulangère et du petit mitron ".  Fiction et faits historiques se mélangent permettant aux lecteurs de réviser l’Histoire.  Les personnages créés par Parot reprennent vie, un peu changés compte tenu de la période politique.  Je les retrouve avec plaisir, tout particulièrement Noblecourt et Bourdeau. 

L'écriture de L. Joffrin est différente de celle  de J.F.Parot. Interrogé à ce sujet L. Joffrin précise "Parot écrivait comme ça venait et terminait par une fin à la Agatha Christie.....Moi, je pense qu’une intrigue doit être construite avant d’en passer à l’écriture..." 

Conclusion :  Des différences et  des similitudes dans l'écriture... malgré cela j'ai apprécié ce roman.