mardi 31 octobre 2017

EPILOGUE MEURTRIER (Petros MARKARIS)

Je n'ai découvert Markaris qu'en août dernier. "épilogue meurtrier" est le quatrième ouvrage de cet auteur que je lis (et sans doute pas le dernier). Il apparaît comme  le plus noir des quatre. Il  y évoque des problèmes que traverse la Grèce (elle n'est pas le seul pays à connaître ces problèmes) : la crise économique, la montée de l'extrème-droite avec "aube dorée" et son influence sur certains membres de la police, le racisme et le rejet des étrangers, la corruption dans l'administration...
Les événements se déroulent alors que la canicule frappe Athènes.
Le roman commence par le tabassage, par des membres d'aube dorée, de Katerina, fille de Kostas Charitos et surtout avocate des migrants. Kostas reçoit un appel menaçant  sur son portable émanant d'aube dorée. Question comment ce mouvement a pu avoir accès au numéro de portable ?

Kostas Charitos est appelé  pour le suicide d'un allemand d'origine grec. Mais est-ce un suicide ? L'ambassade  d'Allemagne a reçu un message signé "Grecs des années 50" indiquant "Andréas Makidis a été assassiné". Ce suicide sera suivi du meurtre de personnes n'ayant a priori aucun lien entre elles, tuées avec la même arme ancienne. Les meurtres sont également revendiqués par "Grecs des années 50".

Tout en suivant de près l'enquête traitée  par ses collègues sur l'attaque dont sa fille a été victime, il mène l'enquête sur les meurtres en essayant de comprendre le lien avec le suicide. Il fouille dans la vie des victimes ? un lien existe-t-il entre elles ? En menant son enquête, il revient sur l'histoire de la Grèce en évoquant la guerre civile. La question des émigrés (Africains, Albanais..) est également abordée.  Il se fait aider pas son ami le communiste Zissis.
Comme d'habitude  l'enquête de Charitos aboutira.
Le lecteur se pose une question : alors qu'il semble être le meilleur de son commissariat,  pourquoi ne bénéfice-t-il pas de promotion ?

Comme dans tous ses ouvrages, et ce pour la joie du  lecteur,  l'auteur nous fait partager la vie de famille de Kostas, nous invite aux repas cuisinés par Adriani pour la famille et les amis.

 


LE CHE S'EST SUICIDE (Petros MARKARIS)

Le commissaire Charitos, blessé grièvement lors d'une interpellation est en convalescence. Il s'ennuie et déprime. Sa femme lui prépare de la soupe au vermicelle et du blanc de poulet, il n'en peut plus.
De plus il craint que son remplaçant Yanoutsos lui prenne sa place au commissariat.
Il fait très chaud à Athènes et la circulation est difficile. Les travaux des jeux olympiques 2004 sont en cours.

Un événement va le sortir de son ennui : Au cours d'une  émission de télévision un chef d'entreprise bâtiment se suicide en direct.  Deux autres personnes se suicideront ensuite, l'un de nouveau à la télévision, le troisième au cours d'une fête à son domicile.
Charitos stoppe sa convalescence pour enquêter officieusement dans un premier temps puis officiellement. Son remplaçant ne semble pas au niveau. Il reprend du service et oublie sa déprime.  Pour lui, pas de doute, ces trois suicides ne sont qu'une série de meurtres télécommandés. Ils sont revendiqués  par un groupuscule qui se nomme "ORGANISATION NATIONALE DES GRECS PHILIPPE DE MACEDOINE". Charitos sera assisté  par la jeune policière Koula, spécialiste des recherches sur internet.

 Charitos dirige son enquête sur l'histoire individuelle et commune des  trois suicidés. Il découvre d'une part qu'ils  se connaissent depuis leurs études, qu' ils ont mené une action contre la junte, qu' ils ont été  détenus et d'autre part qu'ils ont encore quelques liens entre eux.

La lecture nous emmène à suivre Charitos non seulement dans l'enquête mais aussi dans sa vie de famille. Nous assistons notamment à la rencontre de Charitos et Adriani avec les parents de Phanis, le fiancé de Katérina. 
Ce roman a été édité en  2003. La Grèce n'est pas encore rentrée dans la crise qu'elle connaît actuellement  et qui se trouve être  un des thèmes traités dans les derniers ouvrages de l'auteur.



 

UNE COLONNE DE FEU (Ken FOLLETT)

C'est sans doute par la lecture d'Alexandre Dumas, les "trois mousquetaires", (j'avais 14-15ans ,c'était il y a très longtemps), que j'ai tout de suite commencé à  aimer  les romans où l' Histoire avec un grand H  sert de cadre  à la fiction. Leur lecture me permet de consolider mes quelques connaissances dans les faits historiques, tout particulièrement dans leur chronologie.
En  2016 j'ai lu deux  ouvrages liés historiquement à l'ouvrage de Ken Follett :l'un à l’époque d'Henri VIII "Dans l'ombre des Tudor" de Hilary Montel, le second pendant la saint Barthélemy "les douze enfants de Paris" de Tim Willock.
Des ouvrages historiques de Ken Follet je n'ai lu que  "les piliers de la terre" lors de la sortie en 1990.

Revenons à son dernier ouvrage qui nous plonge dans les guerres de religion entre catholiques et protestants  particulièrement en Angleterre et en France. L'histoire commence alors que l'Angleterre est dirigé par Marie Tudor, catholique, épouse de Philippe II, roi d'Espagne. A son décès sa demi-sœur,  devient reine sous le nom d’Elizabeth 1er. Elle est protestante.
En France, près la mort d'Henri II le trône sera occupé successivement par trois de ses fils (François II, Charles IX et Henri III) ; Catherine de Médicis, son épouse, jouera un rôle important auprès d'eux.
 L'histoire se passe entre 1558 et 1620. C'est dans ce cadre historique que vont évoluer les personnages créés par l'auteur. Les principaux sont : .
Coté anglais : Dans la ville de Kingsbridge deux familles, l'une catholique les Fitzgerald, l'autre protestante les Willard. Ned Willard et Margery Fitzgerald s'aiment; La famille Fitzgerald s'opposera  à leur union.
Ned part travailler auprès  du secrétaire d'état  William Cecil. Il deviendra espion d'Elisabeth.
Côté français : A Paris, Sylvie, jeune libraire protestante, Pierre Aumande, catholique.

Il est impossible de résumer ces très riches 923 pages débordant  de  personnages, d' amour, de haine, de violence, de cruauté, d' événements, de guerres....

J'ai littéralement dévoré cet ouvrage  dans lequel les personnages historiques et de fiction  se mêlent avec bonheur et talent.

mardi 17 octobre 2017

ET SI TOUT S'ARRETAIT LA ? (Mélanie VALIER)

Merci à Babélio et aux éditions Glénat de m'avoir adressé cet ouvrage.

La lecture de ce roman m'a légèrement déconcertée, je ne sais pas dans quel genre le classer.

Il y a d'abord le côté édition Arlequin ( je n'en ai jamais lu) : Emma, charmante jeune femme américaine, jolie, intellectuelle, arrive à Chamonix pour plusieurs mois. Dès le premier jour son regard croise celui d'un grand brun ténébreux à la large carrure : "je reste un instant interdite, je l'observe, puis  nos regards se croisent. Là, il me dévisage quelques longues secondes ; puis il me sourit."  coup de foudre pour Emma.... mais lui c'est un célibataire endurci qui ne dit jamais non à une admiratrice motivée.... Comment cela va-t-il finir ?

Question : suis-je entrain de lire un roman à l'eau de rose ? et bien non ! deuxième surprise  l'auteur ne décrit en rien des rapports romantiques entre Emma et Mathieu bien au contraire  elle consacre un certain  nombre de pages à leurs rapports sexuels. Si la forme  utilisée  par l'auteur ne relève pas de l'érotisme -le coté esthétique est absent - elle ne relève pas non plus de la pornographie. Disons pudiquement  que c'est plutôt technique et sportif !

Mais que l'on se rassure il y a d'autres sujets dans ce livre :

Un peu de suspens : qui est l'auteur des trois lettres anonymes déposées dans la chambre d'Emma ?  par qui  la voiture de Mathieu a-t-elle été trafiquée ? pourquoi personne ne veut donner d'information à Emma sur l'accident de montagne survenu dans les années 80 ? que cherchent les russes ?....

Puis de l'information sur les sports de montagne. Les études  d'Emma pour sa  thèse portent sur  " la prise de risque en montagne" . La lecture de cet ouvrage m'a permis d'approcher (de loin) les sports extrêmes de montagne, domaine qui m'est totalement inconnu. 

En conclusion une lecture pas désagréable mais dont le souvenir s'effacera sans trop de regret.

samedi 7 octobre 2017

LES DIMANCHES DE JEAN DEZERT (Jean de la VILLE DE MIRMONT)

Ce très bref roman (93 pages) est un véritable petit bijou, malheureusement presque totalement inconnu.
Je ne l'ai pas découvert toute seule, bien sûr. Il est le premier de la liste des livres choisis par la jeune doctorante en lettres qui anime le café littéraire auquel je participe.
 L'ouvrage a été publié à compte d'auteur au printemps 1914. L'auteur, fonctionnaire de la préfecture de Paris, se serait inspiré de sa propre carrière pour créer son personnage. Jean Dézert est un anti-héros, véritable rond de cuir, privé d'imprévu, sa vie  une sorte de non-existence. Il s'offre  toutefois un peu de fantaisie le dimanche.
"...Jean Dézert a fait sienne une grande vertu : il sait attendre. Toute la semaine il attend le dimanche. A son ministère, il attend de l'avancement, en attendant la retraite. Une fois retraité il attendra la mort. Il considère la vie comme une salle d'attente pour voyageur de troisième classe."

Sa rencontre avec Elvire lui apportera quelques semaines de vie réelle "des siècles d'ennui, Elvire, des siècles de bureau, s'exaltent devant la fantaisie que tu représentes à mon âme d'employé de ministère".
 
L'auteur d'origine bordelaise fut ami de François Mauriac, auteur de la préface. Il a été tué le 28 novembre 1914 au Chemin de Dames . Il avait 27 ans. La littérature française a, sans aucun doute, perdu ce jour-là un futur grand écrivain . Outre son bref roman, il a également écrit  des poèmes et des contes .
"ces poèmes nostalgiques, ces proses que nous réunissons trahissent des influences......Mais ils témoignent magnifiquement qu'avec ce jeune homme a disparu tout un monde d'harmonie et de vie"(François Mauriac).


LES DIEUX DU VERDICT (Michael CONNELLY)

"Les dieux du verdict" est le énième roman  de  Connelly que je lis (je ne les compte plus). Il est loin d'être mon préféré.  Les enquêtes pénales des états- unis me paraissent particulièrement compliquées.  C'est pourquoi  j'ai eu  beaucoup de mal à m y intéresser, le livre me tombant parfois des mains !
 L''histoire est  assez simple. Une prostituée est assassinée. Coupable idéal, son proxénète est arrêté. Il confie sa défense à Mickey Haller.Très vite il s'aperçoit que certains représentants de la loi n'apprécient pas la direction de son enquête.
Mon intérêt s'est réveillé à la moitié du livre environ, je l'ai alors terminé en deux jours. L'auteur sait  nous passionner dans sa façon de nous raconter le déroulement d'un procès. Même si on croit connaître la décision du tribunal, Connelly réussit à créer le suspens...

Dans ces ouvrages, sans doute pour humaniser ses personnages d'avocat  et de policier, Connelly nous fait partager les joies et soucis de Mickey et d'Harry dans leur rôle de père de jeune fille.
Ma préférence va plutôt vers Harry.

dimanche 1 octobre 2017

LA FILLE QUI RENDAIT COUP POUR COUP (David LAGERCRANTZ)

En premier lieu je tiens à préciser que je suis d'accord avec le  début de la critique d'Amnezik666 . Comme elle,  je n'approuve  pas la page de couverture, je la cite  "En plus d'être ignominieusement racoleuse, elle n'a strictement rien à voir avec l'intrigue du roman." 
Revenons au roman...l'histoire se déroule sur une quinzaine de jours, en juin.  Il fait très chaud. 

Nous retrouvons Lisbeth en prison. Bien que personne n'ait contesté son exploit en sauvant la vie d'August, petit garçon âgé de 8 ans, elle a été condamnée à deux mois de prison pour mise en danger de la vie d'autrui.Toujours prête à protéger les faibles elle prend la défense de Faria, jeune Bangladaise, harcelée par la psychopathe Benito. Durant son séjour  elle reçoit la visite de se son ancien tuteur l'avocat Holger Palmgren qui lui remet des documents. Après en avoir pris connaissance, elle demande à Michael Blomkvist d’enquêter sur Léo Mannheim, jeune banquier cité dans les documents. 

A leur lecture  Michael tombe sur une organisation secrète qui a fait des expériences sur la gémellité. Il enquête sur Léo. Lisbeth du fait de sa gémellité avec Camilla, est l'une des victimes de l'organisation.  Si le traitement de la gémellité dont il est question dans ce  livre reste  de la fiction, l'auteur aborde ainsi indirectement la question de l'eugénisme pratiqué pendant près de 60 ans en Suède. (question abordée également dans "La Montagne Rouge" d'Olivier Truc).

Quant à la  jeune Faria, elle  est emprisonnée pour avoir défenestré l'un de ses frères. Ses motifs sont la surveillance et  la maltraitance que lui font subir ses deux frères aînés. Ils l'obligent de porter le niquab. L'auteur aborde la question de l'intégrisme islamique.

De chapitre en chapitres nous passons d'une intrigue à l'autre, Lisbeth étant le seul lien entre les deux.
D'un côté nous avançons dans l'histoire de l'organisation secrète, nous découvrons les anciens membres qui n'ont qu’un seul objectif , et ce quelque qu'en soit le prix, conserver le caractère secret de leur organisation,  de l'autre notre découverte porte sur les souffrances de Faria, de son amour pour Jamal

J'avais hésité longtemps avant d'aborder le quatrième tome de Millénium, le souvenir des trois premiers étant tel que, comme beaucoup de lecteurs, j'avais peur que le talent  de David Lagercrantz ne soit pas à la hauteur de celui de Stieg Larsonn. L'ayant apprécié je n'ai eu aucune hésitation pour lire ce nouvel ouvrage. J'ai passé un bon moment à sa lecture.