vendredi 28 mai 2021

LE FLEUVE DE FEU (François MAURIAC)

Il y a bien longtemps que je n'ai pas ouvert un ouvrage de François Mauriac.  "le fleuve de feu" se trouvait dans ma bibliothèque . J'ai décidé de  le lire pour alimenter  le challenge Solidaire 2021.

Écriture agréable mais sujet légèrement ennuyeux : Séducteur et débauché Daniel, en vacance dans un petit hôtel des Pyrénées, est attiré par Gisèle. La jeune femme est  rejointe par son amie Lucile accompagnée d'une petite fille. Daniel découvre que Gisèle n'est pas  "la pure jeune fille" qu'il désirait mais la mère de la petite fille. Lucile est le chaperon ou la conscience qui veille sur Gisèle "Elle (la petite fille) était cet enfant, la faute incarnée de Gisèle, sa faiblesse inguérissable, son péché mortel mais à jamais vivant...". 

Ce livre est paru en 1923. Son premier titre "la pureté perdue" en dit long sur les mentalités de l'époque. Il  est beaucoup question de religion, de pureté, de honte, de péché.


jeudi 20 mai 2021

TOUTES BLESSENT, LA DERNIERE TUE (karine GIEBEL)

 L'autrice Karine Giebel m'était totalement inconnue.  C'est après avoir lu la critique de NathalC sur "toutes blessent, la dernière tue" que m'est venu  le désir de connaître l'autrice et son livre. 

Quelle découverte ! Quel choc ! avec une histoire monstrueuse, Karine Giebel  nous offre un ouvrage magnifique et bouleversant. 

Tama est une jeune fille courageuse, douée d' une force intérieure exceptionnelle. Transférée en France à l'âge de huit ans "pour un meilleur avenir" elle sera en réalité  l' esclave de la famille Charandon puis de Mejda. Elle subira dans ces deux foyers de multiples et indicibles sévices psychologiques et physiques. 

Une consolation pour Tama,  malgré sa grande part d'ombre le jeune Izri sera son grand amour.

En parallèle à l'histoire de Tama, l'autrice nous dit celle de Gabriel. C'est un homme sombre, solitaire et mystérieux. Son  quotidien sera transformé après avoir croisé celui des  deux petites esclaves marocaines Tayri et Tama

Comme dans tout thriller, les armes à feu et les couteaux seront de sortie !

Je n'ai pas vu passer les 786 pages, elles se tournaient toutes seules. 

Rares sont les livres qui donnent autant l'envie de hurler, de crier, et même de vouloir cogner.  On a le cœur au bord des lèvres  à la lecture des tortures physiques et morales  pratiquées en France par des gens, apparemment normaux, sur des enfants. Comment peuvent-ils les faire travailler  près de 20 heures par jour, en les privant de nourriture,  d'espace de couchage et de rémunération. 

Ne pas oublier côté horreur  les  petites frappes qui  ne sont pas en reste pour faire subir également les pires sévices aux jeunes filles.

On pourrait se rassurer en se disant que cet ouvrage est juste une fiction. Malheureusement Karine Giebel nous rappelle  dans un  petit  billet en annexe du livre "aujourd'hui, la servitude domestique existe en France. C'est malheureusement une réalité....ces drames humains n'existent pas seulement dans le monde diplomatique ou les beaux quartiers. Mais aussi dans les pavillons de banlieue et les cités défavorisées."

Qui peut me conseiller le titre d'un deuxième livre de Karine Giebel ?

dimanche 9 mai 2021

LA VALLEE (Bernar MINIER)

 Sixième aventure de Martin Servaz que je lis... une des meilleurs, ex æquo avec Glacé et le Cercle , loin devant, dans l’ordre : Sœurs, Nuit et n'Eteins pas la lumière.

Marianne, la femme qu'il a aimée, il y a huit ans,  l'appel au secours. Martin  abandonne sans explication (son nouvel amour) Léa, dépose son fils chez son ancien collègue, et se précipite à l'endroit d'où est parti l'appel.

Rien n'est simple ! que se passe-t-il :  une abbaye perdue dans la nature, un petit village, des meurtres horribles, une psychiatre, des gendarmes locaux, des  gamins, un corbeau, une capitaine de gendarmerie envoyée sur place,etc....et Martin Servaz.

Martin, flic rétrogradé malgré ses " états de service remarquables", en attente de son conseil de discipline..Cela ne l’empêche pas de, et de son propre chef, de décider d' assister Irène, la capitaine de gendarmerie. 

Que le lecteur soit prévenu : le rôle de Martin dans ce thriller ne peut pas être assimilé à une sinécure !

Le lecteur se trouve embarqué sur plus de 500 pages, pas question de s'endormir  (je lis le soir dans mon lit) : violence, suspens, angoisse... Pas de doute La Vallée est un excellent roman.

Toutefois, malgré les cinq étoiles que j'ai mises un petit bémol : le côté un peu Bisounours des 8 dernières pages...sans doute pour permettre au lecteur  de décompresser après 562 pages angoissantes !!!!


mercredi 5 mai 2021

LA PIERRE DU REMORD (Arnaldur INDRIDASON)

 La Pierre du Remord est le vingt-deuxième roman d'Arnaldur Indridasson, et c'est le vingt-deuxième que je lis. Inutile de  préciser que j'apprécie beaucoup cet auteur 😍.

Pour la troisième fois nous retrouvons Konrad, policier en retraite.  

Comme dans chaque livre d'Indridason sont abordées  plusieurs affaires récentes ou anciennes. Elles nous sont racontées sans hiérarchie ni chronologie. Le passé et le présent se côtoient. Quelles sont ces affaires ?

- Valborg, une femme âgée, demande à Konrad de l'aider à retrouver l'enfant qu'elle a du abandonner à la naissance. Il aurait quarante-sept ans. Fille ou garçon ? Konrad refuse. Peu de temps après elle est assassinée chez elle. Marta, ancienne collègue de Konrad est chargée de l'enquête.

- De son côté Konrad, regrettant le refus qu'il a opposé à Valborg, décide  de rechercher l'enfant.

 - Konrad et Eyglo sont toujours préoccupés par les escroqueries de spiritisme de leurs pères respectifs. Ils s'interrogent sur l'affaire Stella.

- Konrad est toujours à la recherche de la moindre information qui lui permettra de connaître l'identité de l'assassin de son père.

Toutes ces affaires permettent à l'auteur d’aborder des questions sociétales et leurs conséquences sur les victimes : le viol, l'abandon des enfants, les sectes religieuses opposées à l'avortement, les violences conjugales, le chômage et son corolaire la pauvreté. Il aborde également les transformations, souvent brutales, des villes ainsi que le développement du tourisme de masse.

Le personnage de Konrad m'a semblé  plus agressif dans ses rencontres avec les témoins - Est-ce du au fait que retraité il est à la limite de la légalité ? - mais également plus sombre. 

Conclusion:  un livre excellent.

L'IMMORALISTE (André GIDE)

Immoraliste : Caractérisé par l'immoralisme, par des principes contraires à la morale ou qui en dévie. (Le Robert).

Peut-on ou doit-on appliquer cette définition à Michel, le narrateur de ce bref roman?  Je ne connais pas la réponse.

André Gide a trente-trois lorsqu'il écrit cet ouvrage. Sept ans plus tôt il a épousé sa cousine Madeleine, de santé fragile. Leur mariage n’aurait pas été consommé.

l'Immoraliste n'est pas ce que l'on peut appeler un roman autobiographique mais  il y a des ressemblances entre la fiction et la réalité.  

On ne  s'attache pas au personnage de Michel. Brillant intellectuellement, il est égoïste et antipathique. Durant   leurs voyages, il abandonne  son épouse à l'hôtel lui préférant la compagnie de jeunes garçons. 

Il y a cependant un passage (1er chapitre de la deuxième partie) où Michel semble un peu sympathique. A cheval, en compagnie du jeune Charles,  il découvre son domaine et les paysans qui y travaillent.

En dehors d'une écriture que l'on ne rencontre plus en 2021 - se croisent avec élégance des verbes conjugués aux passé simple et passé antérieur - je n'ai pas trop apprécié cette lecture.

mardi 4 mai 2021

SAISON SECHE (Peter ROBINSON)

"Saison Sèche" est la deuxième enquête de l'inspecteur Alan Banks que je découvre. Elle date de 1999. La première "la vallée des ténèbres"  était paru10 ans plus tôt. En 1989, pour Banks pas de problème professionnel et une vie privée épanouie : une épouse, deux jeunes enfants. En 1999, sa carrière stagne -il est dans le "collimateur" de Riddle, le directeur du service - Sandra a demandé le divorce, son fils préfère la musique aux études d’architecture, sa fille traverse la France avec des copines.

Riddle lui confie une enquête : des ossements viennent d'être trouvés au fond d'un lac asséché suite à un été chaud. Un village avait été englouti sous un lac de retenu. Banks aura pour assistante, le major Annie Cabbot. Tous les deux ont des difficultés avec leur hiérarchie. En langage  trivial on peut dire qu'ils sont "placardisés".

Rapport de la police scientifique : datation du squelette dernières années 1940/début 1950. Il s'agit d'une femme. Elle a porté un enfant.  Elle a été assassinée.

Alternativement deux récits nous sont proposés :

- Le déroulement de l'enquête menée par Banks et Cabbot.  leurs réflexions,  leurs recherches de témoins éventuels (Anglais, Américains), leurs rencontres avec les quelques survivants de l'ancien village. 

- Le témoignage plus ou moins objectif et véridique de Gwynneth/Vivian principale témoin  des événements qui se sont déroulés de l'arrivée de Victoria au village en avril 1941 au tout début des années 1950. 

Cet ouvrage n'est pas un roman policier traditionnel, sa forme est plutôt celle du cold case. Le témoignage est intéressant en ce qu'il nous décrit la vie d'un petit village anglais durant la deuxième guerre mondiale et auprès duquel un camp militaire américain a été installé. En l'absence des jeunes hommes du village, incorporés dans l'armée, des relations se nouent entre les jeunes filles et les américains. Des  sorties, des soirées dansantes, souvent alcoolisées sont organisées. Des produits comme des bas de soie, des cigarettes et du chocolat leur sont offerts.

Ce n'est peut-être pas un très grand roman, mais il est agréable à lire. La construction de l'histoire intéressante accroche le lecteur.

dimanche 2 mai 2021

L'HOMME AU BALCON (M. SJOWALL - P. WAHLOO)

 Je ne sais pas si c'est "à l’issue de mon plein gré" comme l’aurait dit un certain cycliste, mais c'est involontairement que ma plongée dans les ouvrages du couple Sjowaal-Wahloo a été pour les trois tomes lus dans l'ordre de publication.

Je viens de terminer le troisième ouvrage 'l'homme au balcon" (première parution en français sous le titre très explicite "elles n’iront plus au bois"). Même si l'expression "page turner"  n'existait sans doute pas en 1967, date de sa parution, elle s'applique pour cette troisième aventure  de l'enquêteur Martin Beck.Le sujet s'y prête :  la traque de l'homme qui viole et assassine des petites filles, emportant avec lui leur petite culotte. L'idée même de ces meurtres est insuportable. C'est pourquoi la lectrice que je suis dévore le livre pour savoir quant le prédateur sera arrêté. A la même période la police doit également faire face à un rôdeur qui attaque les personnes seules pour les voler.

Pas question de dévoiler plus sur ce roman afin de ne pas gâcher la lecture de ceux qui déciderons d'ouvrir  ce livre.

En ce qui me concerne je pense que je n'en ai pas fini avec ces auteurs, il reste encore 7 tomes. !