samedi 29 décembre 2018

LA DELICATESSE (David FOENKINOS)

25 septembre 2011

compte tenu du bruit autour de ce livre, j'ai fini par l'acheter et le lire en moins de 3 jours.
sans doute est-ce du à mon âge (64), mais je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à ce petit roman, qui nous dit-on aurait obtenu 10 prix littéraires (lesquels ? il ne sont pas cités dans l'édition Folio).

ce type de roman correspond aux "trentenaires" qui peuvent s'identifier aux personnages.

ce livre se lit très facilement, mais peut-on vraiment parler de littérature ?


29 décembre 2018
:

relecture du roman de Foenkinos : cette relecture n'a pas modifié mon premier avis : petit roman qui se lit vite mais qui s'oublie aussi :je viens d'en faire l'expérience. Lu une première fois il y a 7 ans, je me souvenais juste d'une jeune femme qui perdait son mari après quelques années de mariage et qui retrouvait l'amour auprès d'un collègue !)

vendredi 28 décembre 2018

LE LAMBEAU (Philippe LANCON)

Dans un entretien au  magasine Lire*, Philippe Lançon donne une définition du lambeau "c'est le nom du morceau d'os et de chair que les chirurgiens ont mis à la place de ma mâchoire manquante"  et  résume son ouvrage en ces termes "Suis-je allé plus loin que le seul  récit ? je n'en sais rien. En tout cas, ce récit, c'est bien ce que j'ai voulu faire, même si j'ignorais naturellement dans quelles zones il me porterait. En revivant par l'écriture des événements d'un tel ordre, et qui relèvent eux-même en partie  du rêve, on les reconstruit, parce que, sans doute comme le renard du "petit prince", il faut du temps pour les attirer sur la page et les apprivoiser."

Qui ne se souvient du 7 janvier 2015 et  quelle était son activité lorsque qu'en fin de matinée l'information est tombée  : une attaque a eu lieu dans les locaux du journal "Charlie Hebdo". Au fur et à mesure de la journée on apprend que l'attentat a tué  12 personnes dont 8 membres de la rédaction du journal et 3 blessés dont Philippe Lançon.

P. Lançon  a écrit le récit de cet évènement tragique,  de l'hospitalisation et de la convalescence qui s'en sont suivis  de juillet 2017 à janvier 2018.

Le récit de l'auteur sur l'attentat, son hospitalisation, les nombreux soins dont il est l'objet de la part d'une équipe médicale exceptionnelle, de sa convalescence est bouleversant.
Sans plainte et avec minutie il raconte ses souffrances physiques et psychologiques, les conséquences difficiles des interventions chirurgicales et des soins. Il parle avec une certaine affection  du personnel médical qui l'entoure, tout particulièrement sa chirurgienne Chloé,  mais sans oublier les internes,les infirmières, les aides soignantes, mais aussi des policiers et gendarmes qui assurent sa sécurité. Il est reconnaissant pour leur présence vis à vis de ses parents, de son frère, de ses amis,  des femmes aimées. Il ne ressent pas de haine pour les frères  Kouachi.
 
Outre les références littéraires et musicales, son ouvrage est rempli de souvenirs d'enfance et d'adulte mais aussi de personnages comme les  grand-mères, les réelles comme celle de Proust.

Cet ouvrage n'est pas un livre ordinaire. C'est le récit d'un événement tragique et de ses conséquences pour l'une des victimes. Même si certains passages sont plus difficiles que d'autres je n'ai jamais pensé en abandonner sa lecture. 


n° 471 décembre 2018-janvier 2019

mardi 11 décembre 2018

ET ON TUERA TOUS LES AFFREUX (Vernon SULLIVAN / Boris VIAN)

Ce livre a été publié en juin 1948. Il est le troisième ouvrage paru sous la signature de Vernon Sullivan "auteur américain, traduit par Boris Vian !"
Sous ce pseudonyme Vian écrit des romans sorte de pastiche des romans noirs américains des années 40 (Chandler, Cheyney).

Rock Bayley, dix neuf ans et demi, beau garçon sportif, a décidé de rester vierge jusqu'à son vingtième  anniversaire, malgré son succès auprès des filles. 
Parti rejoindre des amis dans un bar il est drogué puis enlevé. Il se retrouve nu dans un lit, seul meuble de la pièce. Il est rejoint par une superbe créature, nue, à laquelle il résiste ... Il est agressé.
De retour dans le bar, un cadavre est trouvé dans la cabine téléphonique, il s'agit d'un des hommes qui l'ont agressé. Il trouve un jeu de  photos  assez particulières "je n'aurais jamais rêvé  qu'on puisse charcuter de la viande humaine à ce point-là". Les photos intéressent également la mafia.
En compagnie de son ami Gary, d'Andy, un faux chauffeur de taxi, de Mike et son chien Noonoo , il part à la recherche des jeunes filles enlevées par le Dr Schutz. Après avoir visité une première clinique en compagnie de Jef dit C16, créature du  docteur "plein de défauts de fabrication", ils sont parachutés sur  une île, propriété du Docteur. Ils le rencontreront ainsi que ses superbes créatures ...

Le style de l'auteur est totalement déjanté, avec de l'humour,  des personnages et des situations improbables. Alors qu'il  n'a jamais mis les pieds aux États-Unis  il nous balade dans les rues de Los Angeles. Il nous décrit de superbes bagarres "et c'est la plus belle bagarre que j'ai jamais vue de ma vie". 
Il aborde des sujets plus sérieux comme  l’eugénisme et l’éthique scientifique.
On  trouvera  chez l'auteur  un peu de machiste dans la manière de parler des et aux "filles" ; A sa décharge nous sommes dans les années 40.

mercredi 5 décembre 2018

LES MYSTERES D'AVEBURY (Robert GODDARD)

Nous sommes en juillet 1981 dans le sud de l'Angleterre à Avebury.  Trois jeunes enfants, accompagnés d'une nounou,  se promènent sur le site néolithique. Un jeune homme, assis à la terrasse d'un café, les regarde. Un homme arrive en courant, attrape la plus jeune des enfants et la monte dans un fourgon. La grande sœur court pour essayer de  stopper le fourgon qui la renverse et la tue. Le jeune homme est témoin de la scène.

Nous sommes en 2004 à Prague où vit David Umber, le témoin de l'accident de juillet 1981. Il est contacté par Sharp, l'inspecteur chargé de l'enquête en 1981. Ce dernier a reçu une lettre anonyme signée "Junius" laissant entendre que l'affaire n'était pas élucidée.  Junius est un polémiste mystérieux du XVIIIe siècle sur lequel David préparait une thèse en juillet 1981. Bien qu'un homme a été condamnée pour l'enlèvement et la mort de l'enfant,  Sharp souhaite, avec l'aide de David, reprendre officieusement l'enquête.

A la suite du drame de juillet 1981 David a abandonné ses études, épousé Sally, la nounou des enfants. Ils ont ensuite divorcés; La jeune femme est décédée.
Les Hall, parents des enfants, ont divorcé. Ils se sont remariés lui avec Marilyn, elle avec Questred.

Pendant une grande partie de l'ouvrage je me suis légèrement ennuyée.  L'histoire m'a semblé s'empêtrer avec trop de personnages, des nombreux  déplacements en train dans les environs de Londres et d'Avébury, des voyages à Jersey et  les recherches sur Janius....En fait,  je suis vraiment entrée  dans le roman  que  dans les 100 dernières pages.

C'est le premier ouvrage de Robert Goddard que je découvre, je ne suis pas sûre d'avoir envie d'en découvrir un autre sauf avis contraire d'un lecteur passionné !

samedi 1 décembre 2018

LES AUBES ECARLATES (Léonora MIANO)

La critique de Nadiouchka du 20 août 2018 m'a donné envie de découvrir  "les Aubes écarlates". Cette lecture me permettrait de découvrir un peu la littérature  africaine ;  je suis encore très loin d'en saisir toute la richesse.
Je ne connaissait pas l'auteur Léonora Miano.  Cet ouvrage est le deuxième tome de sa trilogie.

L'histoire se situe dans un pays imaginaire, le Mboasu, situé en Afrique équatoriale. Une guerre a lieu à  la frontière entre le Nord et le Sud de ce pays.

Le jeune Epa est accueilli dans le refuge "La Colombe", association qui s'occupe des enfants abandonnés, créée par une Aïda "une femme blanche" . Il raconte son histoire d'enfant-soldat à Ayané, une jeune femme originaire du même village que lui. Il a une obsession ramener  à Eku, leur village, les autres enfants-soldat qu'il a abandonnés lors de sa fuite. Le récit d'Epa est terrifiant....

J'ai apprécié l'histoire très difficile des enfants-soldat,  leur guerre et  le retour au village, le rôle des adultes comme Ayané, Aïda, le Dr Sontané. Mais le personnage  qui m'a le plus touchée c'est Epupa, jeune femme enceinte, prise pour une folle par certains, assaillie par des visions : 

 "- Dans quelle réalité vis-tu Epupa ?
- Quelle façon élégante de me demander si j'ai toute ma tête... je vis dans toute les dimensions de ce que tu nomme réalité. J'aimerais bien qu'il en soit autrement. En tout cas, les hommes rentreront ce soir, avec les enfants.
- Bien."

Ce livre est aussi  et surtout un hommage aux victimes de la traite des noirs, particulièrement ceux morts ou disparus en mer.

Livre intéressant mais difficile.

L'ECUME DES JOURS (Boris VIAN)

J'ai lu  ce livre pour la première fois il y a très,  très longtemps, j'avais à peine 20 ans.
Retraitée,  je viens de le relire dans le cadre d'un café littéraire.

Dans mon souvenir ce livre  nous plongeait   dans un  univers onirique, une ambiance insouciante et totalement "déjantée". Écrit dans un  style très particulier, avec des jeux de langage et  du burlesque,  il était question   de deux jeunes amoureux ,Colin et Chloé, et  d'un nénuphar. 

Quelle ne fut pas ma surprise à la relecture de cet ouvrage cinquante ans plus tard ! Ma mémoire avait  pratiquement occultée  une grande partie du roman, celle où les personnages deviennent adultes et se confrontent à  la vraie vie. Le burlesque devenait  tragique.

Dans cet ouvrage Boris Vian aborde des thèmes différents comme le bonheur,  l'amour, la jeunesse, la musique - le jazz principalement -  et règle des  comptes avec la société, le travail, l'armée, la religion, la maladie et la mort.