lundi 31 octobre 2016

L'EMPREINTE DU POEME (Eni ELL)

C'est en  qualité d'amie Babélio qu' Eni Ell m'a parlé de son livre. Bien entendu je l'ai acheté et lu.
Il s'agit d'un premier livre : il en a les qualités et les défauts. J'ai l'impression que, dans leur premier livre les auteurs ayant  peur d'oublier de dire des choses importantes pour l'histoire, affaiblissent un peu le cœur de l'ouvrage par trop de détails ou d’événements pas toujours nécessaires.
J'aurais apprécié  que dans le titre de certains chapitres l'année soit indiquée. J'ai parfois été un peu perdue avec l'historique des événements qui frappent les familles concernées. Enfin j'ai trouvé qu'un indice  important nous est suggéré trop rapidement.
 
Il s'agit donc d'un roman policier assez court, 169 pages. L'histoire se passe en Bretagne.
les  protagonistes principaux sont d'une part les membres d'un commissariat , le commissaire Charles Doduz , l'inspectrice Jennifer et l'inspecteur Stefan et d'autre part les familles Martin et Galin. elles sont d'origine sociale différente, l'une ouvrière et l'autre bourgeoise.
Olivier Martin est retrouvé mort dans sa voiture écrasée contre un pylône téléphonique. La position de son corps interpelle le médecin du Samu, il ne sera en  mesure de signer le certificat de décès qu'après autopsie. Une enquête est ouverte.
Quelques années auparavant Marc Galin a disparu : il n'est jamais rentré chez lui après les obsèques de son père.
Pour exposer les faits, l'auteure retrace les histoires familiales  de Marc et d'Olivier.

Pour conclure, malgré quelques petits défauts de débutant, c'est un bon roman policier : il se lit pratiquement d'une traite :  on a hâte de connaître le dénouement.



samedi 29 octobre 2016

LES EGAREMENTS DE MADEMOISELLE BAXTER (Edouardo MENDOZA)

A en croire Traversay dans sa critique si on a jamais lu de livre de Mendoza il n'est pas souhaitable de commencer par "les égarements de Mademoiselle Baxter". Pas de chance c'est mon premier Mendoza. Je l'ai sélectionné dans la liste fournie par Babélio dans le cadre de la campagne "si on lisait tout ensemble". Beaucoup de livres avaient déjà été choisis. J'ai retenu cet ouvrage après avoir lu le texte de présentation (la 4eme de couverture , également nommée "plat verso" selon Wikipedia) qui pouvait laisser penser qu'il s'agissait d'un roman policier "..et comme dans les meilleurs cold cases des séries américaines, le détective...". N'allez pas croire que lorsque je me suis aperçu que le côté policier était  accessoire que j'ai abandonné la lecture, au contraire.

Je me suis alors trouvée immergée dans une histoire complètement  déjantée, avec des personnages hauts en couleurs, particulièrement le narrateur (le détective fou), Candida ( sa soeur) Mlle Westinghouse (travesti, ancien colonel des gardes civils et femme/homme de ménage ) et ses copines, etc.

le livre comporte deux parties : La morsure d'un chien conduit le narrateur  à se souvenir d'une aventure survenue il y a 30 ans. Il fut soupçonné de l'assassinat de Mlle Baxter. Fuyant la police, il enquêta de son côté, aidé notamment par Mlle Westinghouse. Un homme s'étant accusé du crime, l'affaire fut classée.
La seconde partie se situe donc 30 ans après les faits, le narrateur décide de reprendre l'enquête. A cette occasion il retrouve Mlle ou plus exactement le colonel Westinghouse, animateur d'une émission de télévision  "le Braquemart".

Le  rôle le plus important du  livre est sans aucun doute tenu par la  ville de l'auteur, Barcelone. Même si on sent que Mendoza  lui est très attaché, il souffre  de ses  transformations  "Barcelone a changé, comme je le prédisais, mais pour devenir la capitale mondiale de la camelote et du crétinisme".

Si le ton de ce livre paraît dans sa plus grande partie comme déjanté et humoristique, il devient plus sombre dans les dernières pages "l'humanité avance, mais en arrière. L'homme de Néandertal devait être plus judicieux. Pas plus beau, mais sûrement meilleur. Nous vivons dans un monde insensé dont, par-dessus le marché, les jours sont comptés."

Pour conclure j'ajouterai que si ce livre ne répondais pas exactement à ce que j'en attendais lorsque je l'ai choisi, je ne regrette absolument sa lecture.






lundi 24 octobre 2016

UNE AVALANCHE DES CONSEQUENCES (Elisabeth GEORGE)

Fidèle à Elizabeth George depuis le  premier ouvrage où sont apparus  Barbara et Thomas Lynley,  je n'ai pas tardé pour acheter et lire son dernier ouvrage.

Dans un premier temps légèrement déçue à la lecture des premières pages (environ 170 sur 608), Barbara et Lynley y sont pratiquement absents. Mais bien vite j'ai  fait mon "mea culpa" ces   pages concernaient une longue mise en place des principaux protagonistes du drame  : William et Lily, Clare Abbot et son éditrice et amie Rory, Caroline mère de William et Charlie,  Alastaire, son deuxième mari, India, épouse de Charlie mais amoureuse de Nat.

Le drame  se déroule trois ans après le suicide de William. Clare Abbot, écrivain féministe, est retrouvée morte par  Caroline, son assistante, dans un hôtel à Cambridge. Rory persuadée que cette mort n'est pas naturelle demande à Barbara  de  faire effectuer de nouveaux examens. Conclusion, Clare est morte  empoisonnée.
 Lynley sollicite la commissaire Isabelle Ardery pour  que  Barbara, "placardisée" à la suite de ses interventions malheureuses dans l'affaire "juste une mauvaise action", participe à l'enquête.
Celle-ci  se déroule à Londres avec Lynley et dans le Dorset avec Barbara et Nkata.  Le temps leur est compté. Isabelle Ardery , sauf dénouement rapide, menace toujours de muter Barbara dans le Nord.
Leur travail va  faire découvrir la face cachée des vies des  protagonistes : Clare l'écrivain féministe qui, pour la préparation (secrète) de son prochain ouvrage sur l'adultère, prenait des contacts sur internet avec des hommes mariés qu'elle rencontrait ensuite, Rory son éditrice était amoureuse d'elle. Les découvertes les plus détestables concerneront Caroline : femme  perverse, mythomane, maitre chanteur ...

Comme dans ses ouvrages précédents Élisabeth George nous fait participer aux vies privés de "nos héros" : Barbara, harcelée avec sympathie par Dorothéa pour modifier son look, apprendre à danser, et rencontrer des hommes, Lynley toujours  dans son deuil d'Hélène mais  amoureux de Daidre. Quelques regrets sur l'absence de Simon Saint-James et Deborah. Pour le prochain livre  E.G. nous laisse espérer le retour du sympathique inspecteur italien Salvatore Lo Bianco.

Conclusion, très bon  roman policier.








jeudi 13 octobre 2016

LA SENILITE DE VLADIMIR P. (Michael HONIG)


Vladimir P. âgé de 82 ans  est atteint de sénilité. Il est reclus dans une datcha. Un personnel nombreux, cuisinier, gardes, femmes de chambre, chauffeurs,  jardiniers, est à son service. Il est pris totalement en charge par  l'infirmier Cheremetiev. Contrairement aux autres membres du personnel il voit en Vladimir un simple patient qui a besoin de soins, et non un ex-président milliardaire dont on peut profiter pour s'enrichir.  Cheremetiev semble être le seul Russe  à ne pas être corrompu.

Mais voilà que  son frère lui demande de l'aide pour sortir son fils Pacha  de la prison où il a été enfermé pour avoir critiqué le régime. Le procureur ayant appris la fonction de l'oncle de Pacha réclame  300 000 dollars pour un non-lieu. Après avoir longuement hésité et réfléchi, Cheremetiev pense avoir trouver la solution pour aider son neveu.

 Je diviserai ce livre en deux parties. L'une concerne la presque totalité des protagonistes du roman,  personnel de la datcha, procureur, acheteuse de montres, etc.... et leurs "petites affaires" :  corruption à tous les étages ! Même si elle ne donne pas de la Russie une très bonne image, c'est le moins que l'on puisse dire,  elle est racontée avec humour.

En revanche, et bien que n'ayant aucune sympathie pour le personnage de Vladimir P, notamment son passé de président, j'ai parfois ressenti un  sentiment  de malaise à la lecture de l'autre partie.  Certains passages concernant ses crises de démence sénile même  si elles sont également écrites avec humour (les bagarres avec la tête de Tchétchène, les conversations avec des ombres...) m'ont dérangée.

Merci à Babélio et aux Presses de la Cité de m'avoir adressé ce livre un peu curieux.







mardi 4 octobre 2016

DE CHAIR ET D'OUBLI (Pascal SUHARD -Karline NIVET)

Deux auteurs pour un polar.
Deux magistrats/auteurs  prennent un commandant de police pour personnage principal de leur roman.

Axel Dran, ex-futur champion de boxe, surnommé "mains de verre", a abandonné la boxe à la suite de multiples fractures de la main. Il  s'est reconverti dans la police et lorsque le roman commence il a déjà le grade de commandant de police. Avec ses collègues Bruno et Solange il se voit confier l'enquête après la découverte d'un squelette enseveli avec un diamant d'une grande valeur.
L'identité du squelette établie, leurs recherches permettent de  démasquer l'auteur du meurtre. Mais
l'affaire se complexifie. Par ailleurs  Dran est victime de  tentatives d'assassinat.
Plusieurs milieux sociaux se trouvent concernés  : un club de boxe, les responsables d'un grand groupe du BTP , une petite entreprise sous-traitante et  son comptable, des jeunes femmes, un petit voyou, la pègre marseillaise, un détective, un ex-taulard ....

Coté négatif :  J'ai trouvé le style de certaines pages  de ce livre assez inégal, impression sans doute due au fait qu'il est écrit à quatre mains.  Des phrases  banales, limite ridicules ou légèrement machos :   "Dynamique, toujours souriante et agréable à regarder, elle imprimait à l'équipe son optimisme naturel.." , d'autres plutôt  style Arlequin "...Pierre Combes fit son entrée. un parfum viril envahit la pièce".

Côté positif : l'intrigue policière est très bien menée, le suspens présent. Une fois dépassés les petits problèmes de style je me suis non seulement intéressée mais  passionnée pour l'enquête. Les différents personnages, quelque soit leur rôle,  sont intéressants.

Une question non résolue :  le livre est écrit par des magistrats, or leur héros Axel fait quelques entorses à la déontologie policière : serait-ce  une pratique normale dans la police ?