samedi 29 septembre 2018

SAKARI TRAVERSE LES NUAGES (Jan Costin WAGNER)

Cet ouvrage est le troisième roman que je lis  de J.C. Wagner.
Surprise sans doute par son style j'avais été  un peu réservée sur les ouvrages précédents "L'Hiver des Lions" et "Silence". En revanche, j'ai été  totalement séduite, pour ne pas dire bouleversée,  par "Sakari traverse les nuages".

Le fait que ce livre soit classé  par son éditeur dans la catégorie roman policier ne me convient pas vraiment. Dans ce type d'ouvrages (ouvrages que j'apprécie énormément par ailleurs) j'y  trouve rarement autant de poésie, de rêve et même d'humanité que dans "Sakari traverse les nuages."
Bien sûr comme dans beaucoup de romans policiers il y a un mort, un jeune homme tué par un policier qui se croyait menacé, un incendie d'origine humaine plutôt que criminelle, en revanche  il n' y a pas de violence, pas de haine, mais de l'humanité, de la compréhension et de la douceur.

Outre le personnage principal de l'auteur, l'atypique  commissaire  Kimmo Joentaa, veuf et sa fille, la jeune Sanna, on rencontre d'autres bonnes personnes comme Petri, le collègue de Kimmo, Leena en deuil de sa fille Emma, David son jeune fils, Aune, mère de Sakari et du jeune Valterri. N'oublions pas non plus les deux pères Stéfan qui ne se remet pas de la mort de sa fille, Magnus qui avait rayé de sa vie son fils malade, Sakari.

La composition de ce livre facilite sa lecture : huit chapitres titrés. Chaque chapitre est composé de plusieurs parties, chacune portant le nom d'un protagoniste.

Je remercie Babélio et les éditions J. Chambon (Acte Sud) de m'avoir adressé ce livre dans le cadre de masse critique, livre que j'ai fortement apprécié.


vendredi 28 septembre 2018

OR NOIR (Dominque MANOTTI)

L'histoire se déroule du dimanche 11 mars au dimanche 1er avril 1973.
Le jeune commissaire Théodore Daquin est nommé à Marseille. Il est affecté à la brigade criminelle, groupe de répression du banditisme. Deux inspecteurs font parti de son équipe : Grimbert et Delmas.
Dans la nuit du 13 mars un homme est abattu à sa sortie du Palais de la Méditerranée. il s'agit de Maxime Pieri, ancien truand de la French Connexion, reconverti dans les affaires. son entreprise la Somar fait naviguer une dizaine de cargos.  Il était accompagné d'Emily Frickx, épouse de l'homme d'affaire Michael Frickx. 
Deux autres employés de la Somar seront assassinés quelques heures plus tard : Simon, le numéro 2 de la Somar et Nicolas Serreri, capitaine du Santa Lucia, l'un des cargos de la Somar.
 
Suite à l'assassinat de Pieri le procureur de Nice, dans le cadre d'une enquête de flagrance, charge la SRPJ de Marseille de l'enquête. Celle-ci est confiée à Daquin et son équipe.

Daquin va découvrir les milieux  plus ou moins mafieux de Marseille et  de Nice avec  leurs  nombreux réseaux. (stups, dockers, SAC, hommes politiques, policiers, Corses...). 
L'assassinat de Piéri n'est pas un simple règlement de compte. Nous sommes en 1973, la French Connexion est très affaiblie, les trafiquants s'orientent vers le pétrole, profitant des différents entre les compagnies pétrolières et les pays producteur. 
En mars 1973 le monde est à quelques mois du premier choc pétrolier.

Le talent d'écriture de l'auteur n'est pas en cause, mais je me suis sentie parfois un peu perdue. L'intrigue est très compliquée. Il est   difficile de saisir  tous les liens qui relient non seulement les différents sociétés plus ou moins mafieuses mais également tous les protagonistes (trafiquants, police, politiques, magistrats...).
Les passages concernant la vie personnelle et parfois intime de Daquin, Grimbert et Delmas sont une pause bienvenue dans ce marigot.

jeudi 27 septembre 2018

A L'AUBE DE MA NOUVELLE VIE (Frédérique HESPEL)

Merci à Babélio et aux éditions Déliées qui m'ont adressé ce livre dans le cadre de masse critique de septembre.
Sur la page de couverture il est indiqué qu'il s'agit d'un "roman feel-good". Je suis allée sur internet pour connaître le sens de cette expression. Voici ce que j'ai trouvé :
 " un roman qui fait du bien, qui vous fait vous sentir bien. Bref, le genre de livre qui illumine votre journée..... (le roman)  doit présenter une vision positive et optimiste de la vie."
Il y a quelques années, lorsque l'on utilisait pas d'expression anglaise, on aurait appelé cela "un roman à l'eau de rose" ;->

Revenons à cet ouvrage : Maggy, suite à une rupture, part pour l'Irlande chez Betty, une amie,  pour organiser un stage de photographie. Dés son arrivée elle croise un bel homme au visage "sublime, parfait et troublant". Pendant son séjour elle rencontrera d'autres personnes  plutôt  sympathiques (Rose, George, Raphael et David). A son retour à Paris elle organise une exposition des photos réalisées par les stagiaires..

Le livre est écrit à la première personne. Maggy en est la narratrice. J'ai eu peu d'empathie pour son personnage. Elle n'est pas trop modeste lorsqu'elle se décrit :  "ce corps si parfait". Puis, presque à chaque page,  soit elle pleure "à ces mots, les larmes me prirent de court et se mirent à jaillir sans que je puisse rien y faire", soit elle éclate de rire "un éclat de rire me submergea", soit elle perçoit ses sentiments à travers son corps " mon cœur se contracta douloureusement..mon cœur s’emballa... mon sang ne fit qu'un tour...me transpercèrent l’âme" . Elle est égocentrique.

Pour conclure je précise que, même si ce style de roman ne correspond pas vraiment à mes lectures habituelles,  je ne l'ai pas abandonné . Je l'ai lu  jusqu’au bout !
 

mardi 18 septembre 2018

LES IDEAUX (Aurélie FILIPPETTI)

Pour cet ouvrage l'éditeur n'a pas eu à imprimer la formule traditionnelle  "Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite". Si aucun personnage  n'est nommément cité, presque tous sont identifiables, à commencer par "Elle" et "Lui".

Ce roman est avant tout l'histoire de dix ans d'amour entre "Elle", jeune femme d’origine modeste, fille de mineur communiste,  agrégée de lettres classiques, élue députée de gauche , nommée ministre de la culture et "Lui", aristocrate, député, ancien secrétaire d'état de droite, président d'une ONG.

Histoire d'amour quasiment clandestine car comment s'afficher en public alors qu'on appartient à deux "clans"  opposés sur le plan politique. Marqués tous les deux par leur milieu et leur éducation, "Elle" est plutôt une révoltée notamment contre les injustices, "Lui" plutôt un traditionaliste conservateur. Toutefois ils se rejoignent "sur un idéal de service et d'engagement".

Le roman est divisé en trois parties. La première "dix ans d'attente" m'a paru  un peu longue et même un peu ennuyeuse par moment. En revanche les deux autres parties "le temps des inégaux" et "le temps des survivants" m'ont semblé plus concrets,  plus enlevés. Le ton de "Elle" est plus agressif, plein de déception : la victoire était là mais les promesses oubliées. Les portraits sont sans complaisance particulièrement ceux du Prince et de certains de ses ministres.

La romancière nous décrit sans aucune concession le monde politique dans lequel elle s'est immergée pendant 10 ans : univers impitoyable, machiste et  misogyne.





lundi 17 septembre 2018

TROIS BAISERS (Katherine PANCOL)

Pour un pavé , c'est  un énorme pavé : 845 pages.
Cet ouvrage s'est retrouvé dans ma PAL non par choix mais tout simplement parce que j'avais oublié de répondre "non" à la proposition du club de livre auquel je suis inscrite.
Bien que n'ayant pas lu les six premiers tomes de la saga, je me suis lancée courageusement à l’assaut du 7eme tome !
L'histoire est sans grand intérêt. J'ai apprécié le caractère de quelques personnage, notamment   Zoé,Stella, Tom et Camille. En revanche j'ai trouvé grotesque le personnage de Junior.

Conclusion même si  je ne me suis pas totalement ennuyée c'est un livre que je ne conseillerais  pas.

jeudi 6 septembre 2018

SOMBRE SENTIER (Dominique MANOTTI)

Deuxième découverte cet été  dans le  monde du roman policier. Après Olivier Norek je découvre, grâce à l'émission 28 minutes sur Arte, l'auteure Dominique Manotti. Après l'avoir écoutée, j'ai tout de suite souhaité la lire. J'ai choisi  au hasard dans la liste de ses œuvres, deux livres dont "sombre Sentier" son premier ouvrage semble-t-il paru en 1995.

L'histoire  se déroule dans le Sentier à paris du 3 mars au 4 avril 1980, avec une épilogue en mai. Dans ce quartier de nombreux ateliers clandestins de confections font travailler des émigrés turc sans papier. Historiquement, à cette période,  des immigrés turc ont engagé une grève de la faim, soutenus par la CFDT (l'auteure en était l'une des responsables à Paris) et d'autres mouvements.

Le roman commence par la découverte dans un atelier, sous une pile vêtements, du corps d'une jeune prostituée thaï,  morte étranglée.
Le commissaire Daquin et les deux membres de son équipe, les inspecteurs Roméro et Attali sont chargés par le patron de la brigade des stups d'explorer la filière turc. Daquin souhaite se voir confier l'enquête sur le meurtre de la jeune thaï, celui-ci étant probablement lié au trafic de drogue.

Pendant près de 400 pages le lecteur va être immergé dans un monde où vont  s’emmêler des enquêtes, s'enchevêtrer de nombreuses affaires, la  régularisation des travailleurs turcs, la gestion des ateliers clandestins, les trafics de drogue, la prostitution de luxe, la mafia, la corruption politique et policière, les guerres entre les services de la police, les immunités  diplomatiques, des assassinats et même des intégristes catholiques. 
Outre le commissaire Daquin, son équipe et Soleiman, son indic et amant, de très nombreux protagonistes, dont certains portent des noms d'origine étrangère  difficiles à mémoriser, traversent l'ouvrage.

La construction du roman est intéressante. Il  est divisé en 31 chapitres dont chaque titre porte la date d'un jour entre  les 3 mars et 4 avril,  un prologue raconte  la mort de la jeune Thaï, et un épilogue couvre la période du 15 au 30 mai. Les dates ont de l'importance, le roman étant clairement situé dans une période historique.
Quant aux chapitres  ils sont  divisés en paragraphes  signalant l'heure et lieu de l’événement raconté. 

En conclusion, et bien que  parfois je me suis sentie un peu perdue avec les nombreux protagonistes et affaires, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman.

mercredi 5 septembre 2018

TERRITOIRES (Olivier NOREK)

Il y a moins d'un mois je ne connaissais pas Olivier Norek... depuis j'ai lu trois de ses livres et  je rédige ma troisième petite critique.
Dans cet ouvrage nous retrouvons les héros de "code 93",  le Capitaine Victor Coste et son équipe Ronan, Sam et Johanna.  
"Territoires" nous transporte dans une ville imaginaire de banlieue, située dans le 93. La ville est dirigée par une femme, Andréa Vesperini,  surnommée la Reine par le personnel de la mairie. 
La ville est classée en "zone urbaine sensible".
Trois caïds viennent d'être assassinés sur l'ordre du "boss". l'adjoint du boss est un psychopathe de 13 ans. 
Deux retraités de la Cité des Poètes ont une façon originale d'arrondir leur retraite...
La drogue et l'argent liquide sont saisis.
La Police Criminelle et les Stups enquêtent.
Un jeune est tué dans un accident avec une voiture de police.
Des émeutes sont "organisées". Pour calmer les émeutiers il faut de l'argent, les finances de la ville sont à sec, l'état débloquera des fonds, Madame le Maire joue un double jeu.
Social et politique sont imbriqués:
" - Alors on a les mains dans la merde et dans le sang. Jusqu'au coude.
- Pourquoi ? vous imaginiez qu'on peut gouverner innocemment.
.... et sur cette dernière phrase, Andréa Vesperini resta sans voix. Ce petit con connaissait Sartre et ce simple fait la terrifia plus que tout autre menace."

Excellent polar qu'on ne peut pas lâcher avant la fin.... Le fond de l'histoire nous donne quelques inquiétudes :  les rapports entre municipalité et dealers, tels que racontés dans ce roman, existent-ils dans la réalité. Interrogé par le journal Marianne, Olivier Norek a répondu :

"Avant d’écrire, j’ai soumis cette idée d’émeute montée de toute pièce à des élus ou d’anciens élus. Ils m’ont dit que cela leur paraissait crédible. Ils n’étaient pas du tout étonnés par ce scénario, mais précisons quand même qu’ils m'ont dit que cela n’était jamais arrivé, à leur connaissance. "

mardi 4 septembre 2018

UNE AMITIE ABSOLUE (John LE CARRE)

Avant ce roman je n'avais lu de John le Carre qu'un seul livre : "La Constance du Jardinier". J'avais bien aimé.

Quant à "Une Amitié Absolue", honnêtement j'ai eu des difficultés à le lire et à le comprendre. J'ai même  envisagé de l’abandonner alors que je n’étais pas encore page 100. Je me suis accrochée.  Certains passages m'ont intéressée comme les sorties  en vélos de Mundy et Sasha, leurs longues discussions, ou amusée comme le voyage en car psychédélique.  En fait je dois être totalement hermétique aux activités des services secrets auxquelles je ne comprends rien.
La conclusion du roman m'a paru plutôt inquiétante. 
Mais satisfaite de l'avoir lu jusqu'au bout !