dimanche 20 mars 2016

LE FILS (Jo NESBO)

Comme  la grande  majorité des romans policiers nordiques (notamment suédois, norvégiens, Islandais) , cet ouvrage nous plonge dans un monde très éloigné des clichés habituels du  "monde merveilleux des grands(es) blond(es) aux yeux clairs , sportifs(ves) vivant sous un régime démocratique aux multiples avantages sociaux... "

Avec "le Fils" nous sommes conduits sans protection dans le monde beaucoup moins merveilleux de la drogue, du crime, de la prostitution, de l'exploitation des émigrées, du jeu, de la corruption notamment celle d'une partie de la police et du personnel pénitentiaire.

Sonny Lofthus, "le fils", incarcéré, endosse des crimes qu'il n'a pas commis pour expier le suicide pour corruption de son policier de père. Les révélations d'un co-détenu le conduiront, pour retrouver "la taupe" responsable de la mort de son père et  se livrer à la vengeance envers les responsables,  à se désintoxiquer de l'héroïne  puis à s'évader de prison.

Simon Kofas, policier en fin de carrière, assisté d'une jeune policière stagiaire Kari, enquête sur l'assassinat  de l’aumônier de la prison. Ancien collègue et ami du père de Sonny, il s'intéresse également aux recherches faites aussi bien par la police que par la pègre pour le retrouver.

Dans sa quête de la vérité, Sonny apparaît comme un ange vengeur, calme, au doux sourire. Cependant bien que ses victimes soient loin d'être innocentes, la mort qu'il leur donnera sera violente et parfois même accompagnée d'une assez grande cruauté.

Au milieu de toute la violence, l'amour  est présent : celui de Simon pour Else, sa jeune femme aveugle, à qui qu'une  opération onéreuse pourrait rendre la vue, et celui de Sonny pour Martha, la responsable du centre d’accueil des SDF.

A la lecture des premières pages j'ai eu  un peu de mal à entrer dans l'histoire et  à comprendre le rôle de certains personnages compte tenu de leur nombre. Heureusement,  très vite l'intérêt a grandi et j'ai dévoré ce roman avec un grand plaisir.


samedi 5 mars 2016

CHRONIQUE DES JOURS DE CENDRE (Louise CARON)

Merci à Babélio et aux éditions Aux forges de vulcain de m'avoir permis de découvrir une nouvelle auteure, Louise Caron et son deuxième livre "Chronique des jours de cendre".
J'apprécie beaucoup les opérations masse critique qui permettent  de sélectionner et de recevoir des romans que je n'aurai sans doute pas penser lire par méconnaissance ou ignorance. Depuis que j'y participe j'ai fait des découvertes  intéressantes et souvent passionnantes comme le dernier ouvrage reçu "chronique des jours de cendre".

Bagdad 2007, Saddam Hussein est mort depuis quelques mois, les américains sont présents depuis quatre ans, la vie quotidienne des bagdadis est devenue un véritable enfer. C'est dans ce contexte que nous faisons la connaissance  de Naïm , de sa compagne Sohrab et de Niko Barnes.

Naïm, jeune artiste fragile décide suite  au décès de son père lors d'une intervention militaire américaine de rejoindre les moudjahidin. Pour expliquer son choix il précise à sa compagne "ils (les américains)   nous méprisent  et se comportent en maîtres. Tu constates comme moi que l'occupation a augmenté l'insécurité et, à mon grand regret les élections n'ont rien arrangé. Les religieux de toutes tendances se combattent plus que jamais pour savoir qui aura davantage d'influence. Ils ne sont d'accord sur rien, à part sur les moyens de nous pourrir la vie".
 Sohrab  n'ayant pas réussi à le dissuader, prend la décision de  partir avec lui. Habillée en homme, elle passera pour un petit cousin un peu simple et muet. Cette aventure sera un échec total
Niko Barnes sergent dans l'armée américaine, apprécié de ses hommes, dépressif , supporte de plus en plus mal la vie militaire, la guerre, la mort de ses copains. Pour survivre il note  ses souvenirs ,ses réflexions sur un carnet  et rédige les premiers chapitres d'un roman.

Peu importe de quel côté ils se trouvent, ils sont les victimes des conséquences de cette guerre qu'ils n'ont pas souhaitée (vengeance, peur, attentat, deuil... ).
Leurs chemins se croiseront pour leur plus grand malheur.

La conclusion en fermant le livre est de se dire quel gâchis  cette guerre. Si elle a débarrassé l'Irak d'un dictateur,  elle a amené le chaos, aggravé le conflit confessionnel entre chiites et sunnites, facilité l'implantation d'Al-Qaïda et ses affiliés.