lundi 28 septembre 2020

NE D'AUCUNE FEMME (Franck BOUYSSE)

Mon premier contact avec F. Bouysse a été "Plateau", livre choisi au rayon policier d'un stand d'éditeur lors d'un salon du livres. Sans aucun doute une erreur de classement d'où une certaine déception. En revanche "né d'aucune femme" a été choisi suite aux nombreuses critiques majoritairement élogieuses  dont il a fait l’objet soit sur Babélio soit dans la presse.

Je ne vais  pas ajouter un énième résumé de ce livre, beaucoup l’ont déjà fait de manières excellentes .

Je situe cette histoire dans la dernière partie du 19eme siècle. Je ne sais pas si l'idée de l'auteur a une origine avérée mais j'ai du mal à imaginer que, même si les conditions de vie étaient  très dures dans certaines campagnes, qu'un père, même très pauvre, puisse avoir eu  l'idée de vendre sa fille aînée à un inconnu. 

Au début du livre je trouve que l'auteur prête à son héroïne, qui n'a que 14 ans, une trop grande maturité .  J'imagine  que ce sont les conditions monstrueuses auxquelles la soumettent la Vieille et le Maître qui la font basculer dans le monde des adultes. 

L'ouvrage est divisé en de nombreux chapitres. La grande majorité concerne le journal de Rose. Elle y raconte son quotidien mais aussi les violences physiques et morales qu'elle subit. Les scènes décrites sont insupportables. Les autres chapitres permettent de découvrir le comportement vis à vis d'elle des autres protagonistes de cette histoire. 

Comme d'autres lecteurs j'ai été surprise par le côté happy end des dernières pages.

samedi 19 septembre 2020

LA VIE TRES PRIVEE DE Mr SIM (Jonathan COE)

"La vie très privée de Mr Sim" est le sixième ouvrage de Jonathan Coe que je lis en moins d'un an. Au début de ma lecture j'ai pensé  que c'était  un mauvais choix, je n'arrivais pas à m'intéresser à  Mr Sim, loser quadragénaire, dépressif, narrateur de sa propre et terne existence. Le style de l'écrivain m'a réveillée !

Grace à l'une de ses rares relations Maxwell Sim accepte un poste de représentant  en brosses à dent. Au volant d'une Prius équipée d'un GPS -amoureux de la voix il entretiendra avec  une conversation virtuelle - il se dirige vers Aberdeen. Au cours de ce voyage il s'arrêtera chez son ex-femme - dînera avec sa fille -   chez les parents de son ex-meilleur ami, puis chez la sœur de ce dernier. Chaque rencontre le ramènera à son passé.

Il n'atteindra pas son but. Désespéré, la voix  d'Emma - le GPS - s'est éteinte. Il  craque. 

Il part se reposer chez son père à Melbourne.

Au cours de son court périple,  fasciné par le personnage de Donald Crowhurst, navigateur affabulateur,  il rappelle son aventure à plusieurs reprises. Il fait partager au lecteur un texte écrit par son ex femme racontant une journée de vacances avec leurs amis, puis une sorte de confession, rédigée par son père.  Sa rencontre avec "la Chinoise" lui apportera une sorte d'apaisement. Il s'acceptera.

L'existence  de Mr Sim est grise, triste et solitaire. Elle est un peu le reflet de la société actuelle. Les réseaux sociaux donnent la fausse impression d'une vie riche en relations. Mais une fois les ordinateurs, tablettes ou téléphones éteints c'est souvent la solitude qui s'impose.

Comme dans les précédents ouvrage que j'ai lus, le talent de l'auteur  est   de maintenir   un humour tout britannique.

Les toutes dernières pages sont surprenantes. Elles m'ont laissée quasiment orpheline du personnage !

samedi 12 septembre 2020

ETES ANGLAIS (Elisabeth Jane HOWARD)

 "Étés anglais", premier tome de la saga des Cazalet, raconte les vacances d'été 1937 et 1938 de trois générations  à Home place.

Dans la  propriété de William (le Brig) et Kitty ( la Duche) sont réunis Rachel, leur fille, Hugh, Edward et Rupert , leurs fils, les belle-filles et les petits-enfants. Sont également présents de nombreux domestiques (cuisinière, chauffeur, femme de chambre, jardinier..) et les nounous des enfants.

Les Cazalet ne sont pas des   aristocrates mais des grands bourgeois fortunés. William est entrepreneur, les deux fils aînés sont ses collaborateurs.

Pendant plus de cinq cent pages l'autrice raconte le quotidien estival de cette famille : les repas, les jeux des enfants, les pique-niques, les sorties à la plage,  les joies et les conflits  entre adultes, les joies  et les conflits entre les petits-enfants...

Durant l'été 1938 la menace d'une prochaine guerre obscurcit le présent. Le livre se termine à la signature  des accords de Munich. Les Cazalet - ils ne seront pas les seuls -  se réjouissent alors de voir le danger de guerre s'éloigner.

Nonobstant  quelques longueurs et répétitions j'ai trouvé  du plaisir à la lecture de cet ouvrage.  Si le  côté plaisant est dominant, sont abordés , trop discrètement peut-être, des sujets plus sérieux: Les femmes et   les relations sexuelles, l'adultère, l'homosexualité, l'ombre de l'inceste, les rapports parents/enfants, l’adolescence et les premières règles, le risque de guerre, (les deux fils aînés ont participé à la première guerre mondiale).

Pour terminer j’ajouterai que la vie quotidienne  des épouses de milieu aisé pendant cette première partie du XXe siècle m'a semblé ennuyeuse et assez futile.  

vendredi 11 septembre 2020

Daisy MILLER (Henry James)

Henri James a écrit cette nouvelle en 1878. Il se serait inspiré d'une anecdote entendue lors d'un séjour à Rome.

 A Vevey, en Suisse, Winterbourne, un jeune et riche américain, fait la connaissance de Daisy, une jeune et riche américaine. Il est séduit et intrigué par cette jeune fille un peu naïve et légèrement provocante.

Quelques mois plus tard apprenant  que Daisy, en compagnie de sa mère et de son jeune frère,  était à Rome, Winterbourne décide de s'y rendre pour la revoir.  Il découvre que le style de vie de Daisy - elle ose se promener, sans chaperon, avec des jeunes hommes -   et son comportement en  société scandalisent  ses compatriotes qui finissent par l'exclure de leur monde.

Le personnage de Daisy est complexe, je n'arrive pas à définir son comportement : désir de  liberté face  aux conventions sociales de son milieu, maladresse, manque d'éducation, imprudence ? Quoiqu’il en soit elle sera perdante.   

 "Daisy Miller" est le premier ouvrage d'Henri James que je découvre; Je ne suis pas déçue. Même si le style semble un peu suranné il reste claire et limpide.