mardi 21 février 2023

FILS DE PERSONNE (Jean-François PASQUES)

Comme chaque année une obligation  sympathique celle de la lecture du prix du Quai des orfèvres : 2023 excellent cru !

Avec Jean-Françiois Pasques je découvre un nouvel auteur de roman policier. "fils de personne" est son huitième ouvrage.

 Le commandant julien Delestran dont l'enquête sur la disparition de trois jeunes femmes piétine est envoyé par son supérieur hiérarchique au Jardin des Tuileries, le cadavre d'un homme - sans doute un clochard -  a été trouvé dans l'un des bassins. Il se rend sur place en compagnie de sa collègue Victoire Beaumont. L'homme était un habitué du lieu. Le gardien précise aux policiers qu'il était connu sous le nom de Monsieur George et qu'il fréquentait l'église des Polonais. Sont trouvés sur lui un Zippo aux armes de la Légion étrangère, un chapelet, un exemplaire du roman "la peau de chagrin" et un numéro de téléphone inscrit sur un papier, correspondant  au  Conseil national pour l'accès aux origines personnelles.

Tout en étudiant les informations récoltées  sur  M. George, l'équipe Delestran/Beaumont à laquelle est jointe Claire Ribot, une psychologue,  poursuit son enquête  sur  la disparition des trois jeunes femmes.

Il n'est pas question de dévoiler le déroulement des enquêtes !  Elle sont racontées de façon à tenir le lecteur en haleine. Aucune envie de décrocher. 

Une remarque  sur les dernières pages : Le tête à tête  entre le Commandant et le présumé coupable est  vraiment exceptionnel  sur le plan humain. La littérature joue aussi un rôle.

Très bon roman qui  donne envie de découvrir d'autres ouvrages de l'auteur.



L'AXE DU LOUP (Sylvain TESSON)

 L'Axe du Loup est le premier livre que je lis de Sylvain Tesson. Il a été choisi pour le prochain club de lecture. Les récits de voyage ne font pas partie de mes choix.

Sylvain Tesson décide de refaire le voyage réel ou inventé  de Slavomir Rawicz raconté dans le livre "A marche forcée". La route choisie est celle suivie par des évadés du goulag  : de yakoutsk en Sibérie à Calcutta en traversant la Mongolie, la Chine, le Tibet pour terminer en Inde, soit 6 000 km. Parti en mai il arrive au terme du voyage en décembre : marche, vélo et cheval.

Intérêt inégal pour le lecture. Il y a des passages assez monotones quand il raconte sa marche  durant des jours dans  des zones totalement désertiques sans incident notable pour agrémenter le récit, d'autres intéressants comme les rencontres avec des autochtones, ou lorsqu'il est accompagné par des amis notamment Priscilla Telmon.

Respect pour Sylvain Tesson même si je n'ai pas eu le coup de cœur pour son récit.

QUINTET POUR VENISE (Jean-Hugues LARCHE)

 Merci à Babélio et à l’éditeur Serge Safran de m'avoir adressé Quintet pour Venise. Le hasard a fait que je l'ai reçu quelques jours après avoir visité l'exposition "Venise révélée" au Grand Palais immersif.

Ce petit livre comporte une préface et cinq textes. 

L’auteur nous "balade"dans Venise , ses canaux, ses ruelles, ses musées,  ses églises, évoque son musicien Vivaldi, ses peintres  et leurs tableaux. Certains passages me  rappellent un peu  les déambulations du personnage vénitien de l'autrice Donna Leon, le commissaire Brunetti.

Deux des  textes sont consacrés à la description d' œuvres picturales :

-Très détaillée celle de la très grande  fresque  de plafond de  Tiepolo à Wurtzbourg dont le thème est "Allégorie des planètes et des continents". (677m2)

- Les œuvres de Turner réalisées durant  ses trois séjours  à Venise

(œuvres que l'on peut regarder  sur Internet en lisant les descriptions).

Lecture intéressante et instructive.

 

lundi 6 février 2023

LE SILENCE ET LA COLERE (Pierre LEMAITRE)

 Le Silence et la Colère, deuxième tome de la série "les années glorieuses". L'histoire se passe de février au 29 mars 1952.

1952, la guerre est terminée depuis sept ans. Les enfants Pelletier vivent et travaillent à Paris. Début des années '"trente glorieuses"

Jean et Geneviève ont une petite fille Colette. Jean l'adore, même s'il n'est pas le père,  Geneviève ne la supporte pas. Elle est enceinte d'un deuxième enfant. Elle est de plus en plus odieuse. Jean travaille à l'ouverture d'un grand magasin bon marché "le Dixie."

François est toujours journaliste au "Journal du Soir", service Faits Divers. Amoureux de Nine, il enquête sur sa famille. Il produit des articles sur Mary Lampson,l'actrice assassinée dans les toilettes de cinéma et sur l'agression d'une passagère dans le Charleville-Paris;  Jean est inquiet.

Hélène photographe pigiste, collabore au journal du soir.  Après un article sur l'hygiène des françaises elle est envoyée pour un  reportage dans la petite commune de Chevrigny qui doit disparaitre sous les eaux suite à la construction d'un barrage hydraulique. Elle y fera de belles rencontres notamment Lambert, le journaliste local et Petit Louis.

Louis et Angèle, les parents, vivent à Beyrouth. Louis dirige toujours la Savonnerie. Il se fait manager de boxe pour l' un de ses employés, Lucien Rozier.

D'autres personnages participent à l'histoire : les intérimaires avant ouverture du Dixie, les journalistes du Journal du Soir, les habitants de Chevrigny. Parmi les personnages il convient de citer l'ingénieur Destouche chargé de l'évacuation du village, l'inspecteur Palmari enquêtant férocement non seulement sur  les femmes avortées mais aussi sur le Docteur Marelle, les médecins  responsables et les faiseuses d'ange, enfin M Guenot, le gérant du magasin.

Une fois de plus Pierre Lemaitre nous raconte  une histoire de famille passionnante tout en abordant des sujets d'actualité sur l'époque : ouverture de magasin bon marché, développement des arts ménagers, hygiène corporel,  pénalisation de l'avortement.

Ce n'est pas faire injure à l'auteur en qualifiant son roman, comme ses précédents ouvrages, de "roman populaire".

A LA LIGNE FEUILLETS D'USINE (Joseph PONTHUS)

La lecture de ce livre n'a pas été un choix personnel mais celui des membres du prochain Club de Lecture.

L'auteur, après une prépa littéraire est devenu éducateur spécialisé en banlieue parisienne. En 2015 l'amour l'a conduit en Bretagne où malheureusement il n'a pas trouver de travail correspondant à son activité. La boîte d’intérim lui propose un emploi en usine 

" L’usine c’est pour les sous

un boulot alimentaire 

comme on dit"

 Joseph Ponthus dira "Je me suis pris l'usine comme une déflagration physique et mentale". Pendant ses longues heures de travail il sera sauvé par la littérature ( Cendrars, Apollinaire, Aragon, Dumas..) et les chansons de Trenet, Brel, Barbara

Ce texte est prenant et hyper réaliste. Le lecteur est immergé dans le monde infernal des journées ou nuits sans fin d'un ouvrier intérimaire travaillant à la chaîne ou "à la ligne" pour utiliser le nouveau terme plus  politiquement correct . Je ne sais pas s'il existe  une  hiérarchie dans la pénibilité, les bruits, les odeurs de ce genre d'activité, mais j'imagine, après lecture de cet ouvrage, que les usines de poissons et les abattoirs doivent s'y situer assez haut.