25 septembre 2011
compte tenu du bruit autour de ce livre, j'ai fini par l'acheter et le lire en moins de 3 jours.
sans doute est-ce du à mon âge (64), mais je n'ai rien trouvé
d'exceptionnel à ce petit roman, qui nous dit-on aurait obtenu 10 prix
littéraires (lesquels ? il ne sont pas cités dans l'édition Folio).
ce type de roman correspond aux "trentenaires" qui peuvent s'identifier aux personnages.
ce livre se lit très facilement, mais peut-on vraiment parler de littérature ?
29 décembre 2018 :
relecture du roman de Foenkinos : cette relecture n'a pas modifié mon
premier avis : petit roman qui se lit vite mais qui s'oublie aussi :je
viens d'en faire l'expérience. Lu une première fois il y a 7 ans, je me
souvenais juste d'une jeune femme qui perdait son mari après quelques
années de mariage et qui retrouvait l'amour auprès d'un collègue !)
samedi 29 décembre 2018
vendredi 28 décembre 2018
LE LAMBEAU (Philippe LANCON)
Dans un entretien au magasine Lire*, Philippe Lançon donne une définition du lambeau "c'est le nom du morceau d'os et de chair que les chirurgiens ont mis à la place de ma mâchoire manquante" et résume son ouvrage en ces termes "Suis-je allé plus loin que le seul récit ? je n'en sais rien. En tout cas, ce récit, c'est bien ce que j'ai voulu faire, même si j'ignorais naturellement dans quelles zones il me porterait. En revivant par l'écriture des événements d'un tel ordre, et qui relèvent eux-même en partie du rêve, on les reconstruit, parce que, sans doute comme le renard du "petit prince", il faut du temps pour les attirer sur la page et les apprivoiser."
Qui ne se souvient du 7 janvier 2015 et quelle était son activité lorsque qu'en fin de matinée l'information est tombée : une attaque a eu lieu dans les locaux du journal "Charlie Hebdo". Au fur et à mesure de la journée on apprend que l'attentat a tué 12 personnes dont 8 membres de la rédaction du journal et 3 blessés dont Philippe Lançon.
P. Lançon a écrit le récit de cet évènement tragique, de l'hospitalisation et de la convalescence qui s'en sont suivis de juillet 2017 à janvier 2018.
Le récit de l'auteur sur l'attentat, son hospitalisation, les nombreux soins dont il est l'objet de la part d'une équipe médicale exceptionnelle, de sa convalescence est bouleversant.
Sans plainte et avec minutie il raconte ses souffrances physiques et psychologiques, les conséquences difficiles des interventions chirurgicales et des soins. Il parle avec une certaine affection du personnel médical qui l'entoure, tout particulièrement sa chirurgienne Chloé, mais sans oublier les internes,les infirmières, les aides soignantes, mais aussi des policiers et gendarmes qui assurent sa sécurité. Il est reconnaissant pour leur présence vis à vis de ses parents, de son frère, de ses amis, des femmes aimées. Il ne ressent pas de haine pour les frères Kouachi.
Outre les références littéraires et musicales, son ouvrage est rempli de souvenirs d'enfance et d'adulte mais aussi de personnages comme les grand-mères, les réelles comme celle de Proust.
Cet ouvrage n'est pas un livre ordinaire. C'est le récit d'un événement tragique et de ses conséquences pour l'une des victimes. Même si certains passages sont plus difficiles que d'autres je n'ai jamais pensé en abandonner sa lecture.
n° 471 décembre 2018-janvier 2019
mardi 11 décembre 2018
ET ON TUERA TOUS LES AFFREUX (Vernon SULLIVAN / Boris VIAN)
Ce livre a été publié en juin 1948. Il est le troisième ouvrage paru sous la signature de Vernon Sullivan "auteur américain, traduit par Boris Vian !"
Sous ce pseudonyme Vian écrit des romans sorte de pastiche des romans noirs américains des années 40 (Chandler, Cheyney).
Rock Bayley, dix neuf ans et demi, beau garçon sportif, a décidé de rester vierge jusqu'à son vingtième anniversaire, malgré son succès auprès des filles.
Parti rejoindre des amis dans un bar il est drogué puis enlevé. Il se retrouve nu dans un lit, seul meuble de la pièce. Il est rejoint par une superbe créature, nue, à laquelle il résiste ... Il est agressé.
De retour dans le bar, un cadavre est trouvé dans la cabine téléphonique, il s'agit d'un des hommes qui l'ont agressé. Il trouve un jeu de photos assez particulières "je n'aurais jamais rêvé qu'on puisse charcuter de la viande humaine à ce point-là". Les photos intéressent également la mafia.
En compagnie de son ami Gary, d'Andy, un faux chauffeur de taxi, de Mike et son chien Noonoo , il part à la recherche des jeunes filles enlevées par le Dr Schutz. Après avoir visité une première clinique en compagnie de Jef dit C16, créature du docteur "plein de défauts de fabrication", ils sont parachutés sur une île, propriété du Docteur. Ils le rencontreront ainsi que ses superbes créatures ...
Le style de l'auteur est totalement déjanté, avec de l'humour, des personnages et des situations improbables. Alors qu'il n'a jamais mis les pieds aux États-Unis il nous balade dans les rues de Los Angeles. Il nous décrit de superbes bagarres "et c'est la plus belle bagarre que j'ai jamais vue de ma vie".
Il aborde des sujets plus sérieux comme l’eugénisme et l’éthique scientifique.
On trouvera chez l'auteur un peu de machiste dans la manière de parler des et aux "filles" ; A sa décharge nous sommes dans les années 40.
Il aborde des sujets plus sérieux comme l’eugénisme et l’éthique scientifique.
On trouvera chez l'auteur un peu de machiste dans la manière de parler des et aux "filles" ; A sa décharge nous sommes dans les années 40.
mercredi 5 décembre 2018
LES MYSTERES D'AVEBURY (Robert GODDARD)
Nous sommes en juillet 1981 dans le sud de l'Angleterre à Avebury. Trois jeunes enfants, accompagnés d'une nounou, se promènent sur le site néolithique. Un jeune homme, assis à la terrasse d'un café, les regarde. Un homme arrive en courant, attrape la plus jeune des enfants et la monte dans un fourgon. La grande sœur court pour essayer de stopper le fourgon qui la renverse et la tue. Le jeune homme est témoin de la scène.
Nous sommes en 2004 à Prague où vit David Umber, le témoin de l'accident de juillet 1981. Il est contacté par Sharp, l'inspecteur chargé de l'enquête en 1981. Ce dernier a reçu une lettre anonyme signée "Junius" laissant entendre que l'affaire n'était pas élucidée. Junius est un polémiste mystérieux du XVIIIe siècle sur lequel David préparait une thèse en juillet 1981. Bien qu'un homme a été condamnée pour l'enlèvement et la mort de l'enfant, Sharp souhaite, avec l'aide de David, reprendre officieusement l'enquête.
A la suite du drame de juillet 1981 David a abandonné ses études, épousé Sally, la nounou des enfants. Ils ont ensuite divorcés; La jeune femme est décédée.
Les Hall, parents des enfants, ont divorcé. Ils se sont remariés lui avec Marilyn, elle avec Questred.
Pendant une grande partie de l'ouvrage je me suis légèrement ennuyée. L'histoire m'a semblé s'empêtrer avec trop de personnages, des nombreux déplacements en train dans les environs de Londres et d'Avébury, des voyages à Jersey et les recherches sur Janius....En fait, je suis vraiment entrée dans le roman que dans les 100 dernières pages.
C'est le premier ouvrage de Robert Goddard que je découvre, je ne suis pas sûre d'avoir envie d'en découvrir un autre sauf avis contraire d'un lecteur passionné !
samedi 1 décembre 2018
LES AUBES ECARLATES (Léonora MIANO)
La critique de Nadiouchka du 20 août 2018 m'a donné envie de découvrir "les Aubes écarlates". Cette lecture me permettrait de découvrir un peu la littérature africaine ; je suis encore très loin d'en saisir toute la richesse.
Je ne connaissait pas l'auteur Léonora Miano. Cet ouvrage est le deuxième tome de sa trilogie.
L'histoire se situe dans un pays imaginaire, le Mboasu, situé en Afrique équatoriale. Une guerre a lieu à la frontière entre le Nord et le Sud de ce pays.
Le jeune Epa est accueilli dans le refuge "La Colombe", association qui s'occupe des enfants abandonnés, créée par une Aïda "une femme blanche" . Il raconte son histoire d'enfant-soldat à Ayané, une jeune femme originaire du même village que lui. Il a une obsession ramener à Eku, leur village, les autres enfants-soldat qu'il a abandonnés lors de sa fuite. Le récit d'Epa est terrifiant....
J'ai apprécié l'histoire très difficile des enfants-soldat, leur guerre et le retour au village, le rôle des adultes comme Ayané, Aïda, le Dr Sontané. Mais le personnage qui m'a le plus touchée c'est Epupa, jeune femme enceinte, prise pour une folle par certains, assaillie par des visions :
"- Dans quelle réalité vis-tu Epupa ?
- Quelle façon élégante de me demander si j'ai toute ma tête... je vis dans toute les dimensions de ce que tu nomme réalité. J'aimerais bien qu'il en soit autrement. En tout cas, les hommes rentreront ce soir, avec les enfants.
- Bien."
Ce livre est aussi et surtout un hommage aux victimes de la traite des noirs, particulièrement ceux morts ou disparus en mer.
Livre intéressant mais difficile.
L'ECUME DES JOURS (Boris VIAN)
J'ai lu ce livre pour la première fois il y a très, très longtemps, j'avais à peine 20 ans.
Retraitée, je viens de le relire dans le cadre d'un café littéraire.
Dans mon souvenir ce livre nous plongeait dans un univers onirique, une ambiance insouciante et totalement "déjantée". Écrit dans un style très particulier, avec des jeux de langage et du burlesque, il était question de deux jeunes amoureux ,Colin et Chloé, et d'un nénuphar.
Quelle ne fut pas ma surprise à la relecture de cet ouvrage cinquante ans plus tard ! Ma mémoire avait pratiquement occultée une grande partie du roman, celle où les personnages deviennent adultes et se confrontent à la vraie vie. Le burlesque devenait tragique.
Dans cet ouvrage Boris Vian aborde des thèmes différents comme le bonheur, l'amour, la jeunesse, la musique - le jazz principalement - et règle des comptes avec la société, le travail, l'armée, la religion, la maladie et la mort.
mercredi 21 novembre 2018
LE CERCLE (Bernard MINIER)
Juin 2010, la France entière se passionne pour la coupe du monde de foot qui se déroule en Afrique du Sud.
Nous avions quitté Servaz, son équipe Esperandieu et Samira, le
capitaine de gendarmerie Ziegler, il y a dix huit mois dans le froid et
la neige, nous les retrouvons dans un climat de juin lourd et orageux.
Dans le sud-ouest, plus précisément à Marsac (ville imaginaire), un drame vient de se produire. Hugo, un jeune étudiant en prépa lettre a retrouvé sa professeur assassinée dans sa baignoire. Il prévient sa mère, Marianne. Craignant que son fils soit accusé du meurtre, elle demande à son amour de jeunesse, Martin Servaz, de l'aider.
Margot, la fille de Martin, est inscrite dans la même prépa qu' Hugo. Martin et Marianne s'étaient rencontrés dans cette même université il y a plus d'une vingtaine d'années.
Avec en fond musical la quatrième symphonie de Malher, la musique de Marilyn Manson, et l'ombre maléfique de Hirtmann, le lecteur s'immerge avec bonheur dans ce pavé de 784 pages.
Pas une minute d'ennui pour le lecteur durant sa lecture. Il suit l'enquête assez mouvementée de Martin Servaz, découvre une partie de sa jeunesse et les raisons de son engagements dans la police, tremble pour Martin avec Espérandieu et Samira, s'interroge sur le comportement de certains étudiants et découvre un événement dramatique survenu durant leur scolarité, s'inquiète pour Margot, se fait du soucis pour Ziegler...
Angoisse et suspens sont bien présents.
Excellent thriller.
lundi 19 novembre 2018
ET SI ON DANSAIT (Erik ORSENNA)
Quatrième ouvrage de la série "L'île de la grammaire". Jeanne et Thomas sont adultes. Monsieur Henri est mort.
J'ai enchainé la lecture des 4 tomes de cette série car ils sont au programme des deux réunions du Café Littéraire de novembre auquel je participe.
J'ai enchainé la lecture des 4 tomes de cette série car ils sont au programme des deux réunions du Café Littéraire de novembre auquel je participe.
Après avoir traité de la grammaire, du subjonctif et des accents, l'auteur aborde dans ce dernier tome la question de la ponctuation.
Mon intérêt pour ces ouvrages a diminué au fur et à mesure de mes lectures. Si j'ai apprécié "la grammaire est une chanson douce", charmant petit conte qui fait réviser des règles de grammaire,et été un peu déçue par les deux opus suivants, je me suis ennuyée à la lecture du quatrième "et si on dansait".
Jeanne m'a semblé particulièrement prétentieuse notamment quand elle parle de son travail qui consiste à rédiger, moyennant rémunération, des devoirs pour des élèves, des discours pour des politiques :
"C'est vrai : Jeanne n'est pas modeste. Mais quel commerçant vendrait ses produits s'il clamait partout qu'ils sont nuls" P. 15.
S’agit-il d' humour de la part de l’auteur, ancienne plume du Président Mitterrand ?
L'histoire finit bien puisque l'amoureux indien de Jeanne, Amitav, vient la retrouver sur son île !
LA REVOLTE DES ACCENTS (Erik ORSENNA)
Troisième ouvrage de la série "l'île de la grammaire". Le lecteur retrouve Jeanne et Thomas. Ils sont devenus de jeunes adultes.
Jeanne
obtient un job d'été auprès du Capitaine du fort. Installée en haut du
phare elle observe la mer.Un jour elle aperçoit une jonque qui amène sur
l’île une troupe de comédiens. Après avoir joué "Roméo et Juliette" ils
quittent l'île en emportant les épices et les accents .
Monsieur Henri s'étant souvenu qu'il existe en Inde un festival pour les épices et les accents, Jeanne est chargée d'aller récupérer les accents et les épices. Les épices seront retrouvés dans une vallée magique, et les accents sur l'Himalaya. Jeanne tombera amoureuse d'un Indien employé par une société française délocalisée en Inde ! elle découvrira des nombreux accents étrangers et ramènera les accents sur son île.
Je commence à trouver le personnage de Jeanne agaçant. En revanche j' apprécie la manière dont l'auteur prend la défense des accents et des épices. J'ai également beaucoup aimé le petit conte expliquant la raison pour laquelle Dieu aurait créé les épices.
Conclusion : Légèrement déçue par ce troisième tome.
Monsieur Henri s'étant souvenu qu'il existe en Inde un festival pour les épices et les accents, Jeanne est chargée d'aller récupérer les accents et les épices. Les épices seront retrouvés dans une vallée magique, et les accents sur l'Himalaya. Jeanne tombera amoureuse d'un Indien employé par une société française délocalisée en Inde ! elle découvrira des nombreux accents étrangers et ramènera les accents sur son île.
Je commence à trouver le personnage de Jeanne agaçant. En revanche j' apprécie la manière dont l'auteur prend la défense des accents et des épices. J'ai également beaucoup aimé le petit conte expliquant la raison pour laquelle Dieu aurait créé les épices.
Conclusion : Légèrement déçue par ce troisième tome.
samedi 10 novembre 2018
LA ROSE ET LE BOURREAU
Pour la troisième fois en 50 ans des écrivains nous racontent l'histoire extraordinaire de Marguerite Le Paristou, une cancalaise née au XVIIIe siècle, devenue bourreau sous le nom de Monsieur Henri :
- Monsieur Henri, Cancalaise, de Pierre et Jacques Cressard ( février 1966, l'Amitié par le Livre),
- Monsieur de Lyon , de Nicole Avril (Albin Michel 1979, J'ai Lu 1980)
- La Rose et le Bourreau de Patrick Pesnot (l'Archipel 2018) .
Ces trois romans nous racontent la vie de cette jeune femme. Elle s'enfuit de Cancale vers l'âge de 20 ans pour fuir sa marâtre. Elle s'habille en garçon. Une dizaine d'année plus tard elle reviendra à Cancale. Elle se mariera et sera mère de famille.
Entre ses deux périodes elle vivra une vie d'aventure : s'engagera dans l'armée, deviendra assistante de bourreau puis bourreau. Dénoncée elle fera de la prison. Les auteurs nous racontent cette période de sa vie en mêlant réalité et fiction.
Mais revenons au dernier livre paru "la Rose et le Bourreau".
Dans cette ouvrage l'héroïne se prénomme Julienne. Elle voyage sous l'apparence d'un jeune garçon. Après avoir passé quelques semaines chez un jeune abbé, il/elle part pour Paris où faute de trouver du travail pour survivre, s'engage dans l'armée sous le sobriquet de "sans-soucis". Participe à la guerre pour la succession d'Autriche. Après avoir désertée, il/elle est engagée comme assistant du bourreau de Marseille. Nouvelle fuite en remontant vers le nord. Il/elle sera alors engagée comme bourreau par la ville de Lyon. Elle rencontrera l'amour. Dénoncée sur sa qualité de femme, elle sera emprisonnée. Libérée elle revient à Cancale.
L'histoire de cette jeune femme, racontée à partir de faits réels, est intéressante. Bien que romancée, nous avons des informations sur la vie militaire en campagne, sur le rôle des bourreaux quelques années avant la Révolution.
A la lecture de ce roman le lecteur passe un moment agréable. Le style de l'auteur est fluide, pas de longueur, les chapitres sont courts, l' attention est maintenue.
samedi 3 novembre 2018
LES CHEVALIERS DU SUBJONCTIF (Erik ORSENNA)
On retrouve Jeanne et Thomas. Deux ans se sont passés depuis "la grammaire est une chanson douce". Ils vivent toujours dans l'archipel.
Jeanne s'engage dans une enquête "qu'est-ce que l'amour ? Elle surveille les rendez-vous entre Madame Jargonos et Dario.
Elle fait de nouvelles rencontres, le cartographe de l'archipel et Jean-Luc le pilote du planeur. Avec eux elle survole l'archipel des conjugaisons.
Nécrole exige de son cartographe de dessiner l'île du subjonctif : il veut détruire les subjonctifs "les ennemis de l'ordre".
Le planeur fait une chute. Bloquée sur l’île , Jeanne rencontrera Dany, jeune homme roux, chevalier du subjonctif et les grammairiens.
Après avoir exploré plusieurs mondes "le subjonctif s'intéresse au possible", Jeanne souhaite retourner sur l'île de l'indicatif "l'indicatif me manque, Dany, j'aime trop le réel..."
Le personnage de Jeanne m'a semblé parfois un peu en décalage avec celui d'une jeune fille âgée de 12 ans.
Un petit peu déçue par ce conte, moins poétique que le premier tome.
LA GRAMMAIRE EST UNE CHANSON DOUCE (Erik ORSENNA)
La narratrice a 10 ans. Elle s'appelle Jeanne. Elle a un grand frère, Thomas. Il a 14 ans. A la suite d'un naufrage ils se trouvent sur une île. Ils sont muets "la tempête nous avait arraché tous nos mots". Ils sont pris en charge par Monsieur Henri et son "neveu sublime".
Ils vont découvrit la ville des mots où ils rencontreront la principale tribu des noms, la petite tribu des articles puis celles des adjectifs.
Jeanne est enlevée par les sbires du gouverneur Nécrole, l'homme qui veut réduire le nombre de mots à "cinq cents ou six cents, le strict nécessaire". elle subira pendant deux semaines les cours professés par Madame Jargonos à la Sécherie.
Elle s'enfuie avec l'aide de Monsieur Henri. Il l’emmènera ensuite visiter l'usine à fabriquer des phrases "une phrase c'est comme un arbre de Noël. tu commences par le sapin nu et puis tu l'ornes, tu le décores à ta guise..."
Ce charmant petit conte poétique est une révision fort sympathique des règles de base de la grammaire.
un petit bonheur de lecture !
AUX CINQ RUES LIMA (Mario VARGAS LLOSA)
Pendant environ la moitié du livre je me suis interrogée sur l'objectif de l'auteur : il est quand même prix Nobel de littérature et ce que je lis me semble bien léger, artificiel, sans consistance et même sans grand intérêt.
L'histoire se déroule en fin des années 1990, Fujimori termine son
deuxième mandat présidentiel, Montesinos "le docteur" est son premier
conseiller. La ville de Lima connaît la corruption, l'insécurité, le
couvre-feu, les enlèvements.
Les personnages de son livre sont issus de deux mondes totalement opposés.
La bourgeoisie très riche, propriétaire de grandes maisons ou d'appartement luxueux. Chabila et Marisa, deux grandes amies, se découvrent une passion l'une pour l'autre. Elles partent en week-end à Miami pour faire l'amour loin de leurs maris. L'un des maris, Enrique Gardenas, ingénieur millionnaire, est menacé par le directeur d'un journal à scandale "strip-tease" de la parution de photos compromettantes. Enrique a participé à une orgie.
Les pauvres, ceux qui vivent dans la rue ou dans des taudis ,mangent à la soupe populaire comme Juan Peineta, l'ancien réciteur de poèmes et son chat Serafin, et ceux qui essaient de survivre comme Riquiqui et Ceferino.
L'ouvrage devient plus intéressant au moment où Roland Garro, le directeur de strip-tease, est assassiné après avoir créé le scandale en faisant paraître les fameuses photos. Sa collaboratrice "la Riquiqui"sera reçue par le "docteur". Elle découvrira la réalité des faits et réagira.
A la fin de ma lecture, je comprend enfin ce qui donne sens à cet ouvrage : rappeler, sinon dénoncer, la manipulation de la presse par le pouvoir politique.
Conclusion : Assez déçue, j'ai trouvé cet ouvrage peu intéressant.
vendredi 26 octobre 2018
LE BONHOMME DE NEIGE (Jo NESBO)
J'ai découvert les aventures d'Harry Hole un peu dans le désordre. Premier contact en 2013 avec "Rue sans Soucis", fin 2017 "la Soif". Ayant noté dans ma critique que j'avais été un peu déçue par cet opus, plusieurs Babélios m'ont alors conseillé d'autres titres tout en m'invitant à lire les aventures de façon chronologique. Si je ne les ai pas suivi sur le dernier point, j'ai suivi leur choix et lu en 2018 "le Léopard", "Rouge-Gorge" et "le Bonhomme de Neige".
Revenons au "Bonhomme de Neige". Le premier chapitre se situe en novembre 1980. Un jeune garçon attend dans la voiture sa mère qui est chez son amant. Dans le jardin il y a un bonhomme de neige.........
Nous sommes en novembre 2004. Une première femme disparaît une nuit. Un bonhomme de neige dans le jardin porte son écharpe. Alors que l' affaire est confiée à Hole, une deuxième femme disparaît...encore un bonhomme de neige.
Hole reçoit une lettre anonyme:
« La première
neige ne tardera pas. Et il ressurgira alors. Le Bonhomme de neige. Et
quand la neige aura disparu, il aura de nouveau pris quelqu’un …/… »
Pas de doute il s'agit d' un tueur en série. Une nouvelle collègue est intégrée dans l'équipe de Hole Katherine Bratt. Elle vient de Bergen.
Côté privé c'est pas très bon pour Harry, Rakel l'a quitté (provisoirement ? ils s'aiment encore). Elle vit avec un médecin Mathias. Oleg lui regrette Harry. Côté hygiène son appartement est envahi par des champignons !
Ceux sont quelques éléments du roman qui se déroule sur moins de 30 jours fin 2004.
Pas question de citer les nombreux protagonistes, ni de résumer l'histoire. Le lecteur y trouvera en abondance des disparitions, du suspens, de l’angoisse, de la peur. A plusieurs reprises il pensera avoir trouver le coupable...c'est mal connaître le talent de Jo Nesbo. Ce n'est pas le bon ! Mais alors que le suspense s'intensifie Harry identifie enfin le monstre.
Le Bonhomme de neige est vraiment un excellent thriller. Genre de livre que l'on a du mal à quitter. Ses 585 pages se dévorent en deux/trois jours.
mardi 23 octobre 2018
ROUGE-GORGE (Jo NESBO)
Quatrième histoire de Harry Hole que je découvre. Même s'il est sans doute préférable de lire les aventures Harry Hole dans l'ordre, je ne me suis pas trop sentie perdue bien qu'ayant déjà lu "rue sans soucis", "la Soif" et "le Léopard" parus après "Rouge-Gorge".
A la suite d'une bavure dont il n'est pas reconnu responsable, Harry est muté au SSP, en charge de la surveillance des milieux néonazis. les nostalgiques de l’hitlérisme sont toujours présents en 2000.
Il n'est pas question de résumer les 591 pages de cet excellent roman.
Si l'histoire se déroule fin 1999 et une partie de l'année 2000, l'auteur nous transporte à plusieurs reprises dans les années 1943/1944 auprès des jeunes norvégiens qui ont choisi l'Allemagne hitlérienne en s'engageant dans l'armée et les services de santé. Ils sont dans les tranchés de Leningrad. Parmi eux il y aura des rescapés, des disparus et des morts. Nous les retrouvons à l'époque actuelle.
Hole découvre qu'un fusil Marklin est entré Norvège. Ce n'est sûrement pas pour la chasse. Pas de doute pour Hole un attentat se prépare. Contre qui ? contre quoi ? Comment le déjouer ? Hole enquête. Il s'entretiendra avec un historien, d'anciens soldats....
Le lecteur a plus de chance qu'Hole... il croise au cours de sa lecture un probable terroriste.
Sur le plan privé la chance sourit à Harry, il va rencontrer Rakel, elle sera la femme de sa vie, et son fils Oleg. On retrouvera ces deux personnages dans les ouvrages suivants.
Hole est un personnage assez complexe, fragile et dur, alcoolique qui lutte contre l’alcool, un peu teigneux et bougon, mais attentif avec ses collègues féminines. En conclusion c'est quelqu'un de bien !
Livre intéressant. En plus des aventures d' Harry, l'auteur nous fait découvrir un pan de l'histoire de la Norvège durant la deuxième guerre mondiale.
SUR LA LECTURE (Marcel PROUST)
Marcel Proust a écrit ce texte en préface du livre de John Ruskin " Sésame et les Lys", ouvrage qu'il a traduit avec sa mère.
Deux grandes parties dans cet ouvrage :
-sensation, impression et souvenirs liés à la lecture durant sa jeunesse. Son livre culte à cette période "le capitaine fracasse" de Théophile Gautier.
- la relation entre le lecteur et le livre, "la lecture sert à sublimer le monde de la vie, à encourager la flânerie, mais ne doit aucunement le remplacer".
Les premières pages de cet ouvrage, il y décrit son bonheur de la lecture dans sa jeunesse, m'ont intéressées. Ensuite mes connaissances sur l’œuvre de Proust étant insuffisantes, pour ne pas écrire nulles, je me suis un peu perdue dans ses longues phrases et ses analyses sur la définition de la lecture et ses rapports avec le lecteur.
COMMENT PARLER DES LIVRES QUE L'ON A PAS LUS ? (Pierre BAYARD)
Pour la première réunion du café littéraire auquel je suis inscrite, le livre proposé était "comment parler des livres que l'on a pas lus ? " (Pierre Bayard)
Passionnée de lecture, lisant par plaisir, je pense que les livres que je choisis doivent se lire de la première à la dernière page. C'est la raison pour laquelle j'imaginais naïvement que l'ouvrage de Pierre Bayard était une critique des personnes qui, notamment dans des dîners mondains (lieux que je ne fréquente pas !), parlent de livres qu'ils n'ont pas lus.
Surprise ! en 162 pages, l'auteur avec talent (il faut être honnête) et de nombreuses références, démontre, dans un langage parfois abscons, exactement le contraire. Il propose les différentes manières de ne pas lire un livre tout en sachant échanger de manière passionnante sur l'ouvrage non lu.
Je me suis sentie totalement étrangère au contenu de cet ouvrage, destiné sans aucun doute aux professionnels du livre (bibliothécaires, libraires, critiques littéraires, enseignants, étudiants en lettre).
Lectrice de la première à la dernière page du livre choisi, j'aime la définition de la lecture donnée par Jane Austen :
"La personne, homme ou femme, qui n'éprouve pas de plaisir à la lecture d'un bon roman ne peut qu' être d'une bêtise intolérable."
samedi 29 septembre 2018
SAKARI TRAVERSE LES NUAGES (Jan Costin WAGNER)
Cet ouvrage est le troisième roman que je lis de J.C. Wagner.
Surprise sans doute par son style j'avais été un peu réservée sur les ouvrages précédents "L'Hiver des Lions" et "Silence". En revanche, j'ai été totalement séduite, pour ne pas dire bouleversée, par "Sakari traverse les nuages".
Le fait que ce livre soit classé par son éditeur dans la catégorie roman policier ne me convient pas vraiment. Dans ce type d'ouvrages (ouvrages que j'apprécie énormément par ailleurs) j'y trouve rarement autant de poésie, de rêve et même d'humanité que dans "Sakari traverse les nuages."
Bien sûr comme dans beaucoup de romans policiers il y a un mort, un jeune homme tué par un policier qui se croyait menacé, un incendie d'origine humaine plutôt que criminelle, en revanche il n' y a pas de violence, pas de haine, mais de l'humanité, de la compréhension et de la douceur.
Outre le personnage principal de l'auteur, l'atypique commissaire Kimmo Joentaa, veuf et sa fille, la jeune Sanna, on rencontre d'autres bonnes personnes comme Petri, le collègue de Kimmo, Leena en deuil de sa fille Emma, David son jeune fils, Aune, mère de Sakari et du jeune Valterri. N'oublions pas non plus les deux pères Stéfan qui ne se remet pas de la mort de sa fille, Magnus qui avait rayé de sa vie son fils malade, Sakari.
La composition de ce livre facilite sa lecture : huit chapitres titrés. Chaque chapitre est composé de plusieurs parties, chacune portant le nom d'un protagoniste.
Je remercie Babélio et les éditions J. Chambon (Acte Sud) de m'avoir adressé ce livre dans le cadre de masse critique, livre que j'ai fortement apprécié.
vendredi 28 septembre 2018
OR NOIR (Dominque MANOTTI)
L'histoire se déroule du dimanche 11 mars au dimanche 1er avril 1973.
Le jeune commissaire Théodore Daquin est nommé à Marseille. Il est affecté à la brigade criminelle, groupe de répression du banditisme. Deux inspecteurs font parti de son équipe : Grimbert et Delmas.
Dans la nuit du 13 mars un homme est abattu à sa sortie du Palais de la Méditerranée. il s'agit de Maxime Pieri, ancien truand de la French Connexion, reconverti dans les affaires. son entreprise la Somar fait naviguer une dizaine de cargos. Il était accompagné d'Emily Frickx, épouse de l'homme d'affaire Michael Frickx.
Deux autres employés de la Somar seront assassinés quelques heures plus tard : Simon, le numéro 2 de la Somar et Nicolas Serreri, capitaine du Santa Lucia, l'un des cargos de la Somar.
Suite à l'assassinat de Pieri le procureur de Nice, dans le cadre d'une enquête de flagrance, charge la SRPJ de Marseille de l'enquête. Celle-ci est confiée à Daquin et son équipe.
Daquin va découvrir les milieux plus ou moins mafieux de Marseille et de Nice avec leurs nombreux réseaux. (stups, dockers, SAC, hommes politiques, policiers, Corses...).
L'assassinat de Piéri n'est pas un simple règlement de compte. Nous sommes en 1973, la French Connexion est très affaiblie, les trafiquants s'orientent vers le pétrole, profitant des différents entre les compagnies pétrolières et les pays producteur.
En mars 1973 le monde est à quelques mois du premier choc pétrolier.
Le talent d'écriture de l'auteur n'est pas en cause, mais je me suis sentie parfois un peu perdue. L'intrigue est très compliquée. Il est difficile de saisir tous les liens qui relient non seulement les différents sociétés plus ou moins mafieuses mais également tous les protagonistes (trafiquants, police, politiques, magistrats...).
Les passages concernant la vie personnelle et parfois intime de Daquin, Grimbert et Delmas sont une pause bienvenue dans ce marigot.
jeudi 27 septembre 2018
A L'AUBE DE MA NOUVELLE VIE (Frédérique HESPEL)
Merci à Babélio et aux éditions Déliées qui m'ont adressé ce livre dans le cadre de masse critique de septembre.
Sur la page de couverture il est indiqué qu'il s'agit d'un "roman feel-good". Je suis allée sur internet pour connaître le sens de cette expression. Voici ce que j'ai trouvé :
" un roman qui fait du bien, qui vous fait vous sentir bien. Bref, le genre de livre qui illumine votre journée..... (le roman) doit présenter une vision positive et optimiste de la vie."
Il y a quelques années, lorsque l'on utilisait pas d'expression anglaise, on aurait appelé cela "un roman à l'eau de rose" ;->
Revenons à cet ouvrage : Maggy, suite à une rupture, part pour l'Irlande chez Betty, une amie, pour organiser un stage de photographie. Dés son arrivée elle croise un bel homme au visage "sublime, parfait et troublant". Pendant son séjour elle rencontrera d'autres personnes plutôt sympathiques (Rose, George, Raphael et David). A son retour à Paris elle organise une exposition des photos réalisées par les stagiaires..
Le livre est écrit à la première personne. Maggy en est la narratrice. J'ai eu peu d'empathie pour son personnage. Elle n'est pas trop modeste lorsqu'elle se décrit : "ce corps si parfait". Puis, presque à chaque page, soit elle pleure "à ces mots, les larmes me prirent de court et se mirent à jaillir sans que je puisse rien y faire", soit elle éclate de rire "un éclat de rire me submergea", soit elle perçoit ses sentiments à travers son corps " mon cœur se contracta douloureusement..mon cœur s’emballa... mon sang ne fit qu'un tour...me transpercèrent l’âme" . Elle est égocentrique.
Pour conclure je précise que, même si ce style de roman ne correspond pas vraiment à mes lectures habituelles, je ne l'ai pas abandonné . Je l'ai lu jusqu’au bout !
mardi 18 septembre 2018
LES IDEAUX (Aurélie FILIPPETTI)
Pour cet ouvrage l'éditeur n'a pas eu à imprimer la formule traditionnelle "Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite". Si aucun personnage n'est nommément cité, presque tous sont identifiables, à commencer par "Elle" et "Lui".
Ce roman est avant tout l'histoire de dix ans d'amour entre "Elle", jeune femme d’origine modeste, fille de mineur communiste, agrégée de lettres classiques, élue députée de gauche , nommée ministre de la culture et "Lui", aristocrate, député, ancien secrétaire d'état de droite, président d'une ONG.
Histoire d'amour quasiment clandestine car comment s'afficher en public alors qu'on appartient à deux "clans" opposés sur le plan politique. Marqués tous les deux par leur milieu et leur éducation, "Elle" est plutôt une révoltée notamment contre les injustices, "Lui" plutôt un traditionaliste conservateur. Toutefois ils se rejoignent "sur un idéal de service et d'engagement".
Le roman est divisé en trois parties. La première "dix ans d'attente" m'a paru un peu longue et même un peu ennuyeuse par moment. En revanche les deux autres parties "le temps des inégaux" et "le temps des survivants" m'ont semblé plus concrets, plus enlevés. Le ton de "Elle" est plus agressif, plein de déception : la victoire était là mais les promesses oubliées. Les portraits sont sans complaisance particulièrement ceux du Prince et de certains de ses ministres.
La romancière nous décrit sans aucune concession le monde politique dans lequel elle s'est immergée pendant 10 ans : univers impitoyable, machiste et misogyne.
lundi 17 septembre 2018
TROIS BAISERS (Katherine PANCOL)
Pour un pavé , c'est un énorme pavé : 845 pages.
Cet ouvrage s'est retrouvé dans ma PAL non par choix mais tout simplement parce que j'avais oublié de répondre "non" à la proposition du club de livre auquel je suis inscrite.
Bien que n'ayant pas lu les six premiers tomes de la saga, je me suis lancée courageusement à l’assaut du 7eme tome !
L'histoire est sans grand intérêt. J'ai apprécié le caractère de quelques personnage, notamment Zoé,Stella, Tom et Camille. En revanche j'ai trouvé grotesque le personnage de Junior.
Conclusion même si je ne me suis pas totalement ennuyée c'est un livre que je ne conseillerais pas.
jeudi 6 septembre 2018
SOMBRE SENTIER (Dominique MANOTTI)
Deuxième découverte cet été dans le monde du roman policier. Après Olivier Norek je découvre, grâce à l'émission 28 minutes sur Arte, l'auteure Dominique Manotti. Après l'avoir écoutée, j'ai tout de suite souhaité la lire. J'ai choisi au hasard dans la liste de ses œuvres, deux livres dont "sombre Sentier" son premier ouvrage semble-t-il paru en 1995.
L'histoire se déroule dans le Sentier à paris du 3 mars au 4 avril 1980, avec une épilogue en mai. Dans ce quartier de nombreux ateliers clandestins de confections font travailler des émigrés turc sans papier. Historiquement, à cette période, des immigrés turc ont engagé une grève de la faim, soutenus par la CFDT (l'auteure en était l'une des responsables à Paris) et d'autres mouvements.
Le roman commence par la découverte dans un atelier, sous une pile vêtements, du corps d'une jeune prostituée thaï, morte étranglée.
Le commissaire Daquin et les deux membres de son équipe, les inspecteurs Roméro et Attali sont chargés par le patron de la brigade des stups d'explorer la filière turc. Daquin souhaite se voir confier l'enquête sur le meurtre de la jeune thaï, celui-ci étant probablement lié au trafic de drogue.
Pendant près de 400 pages le lecteur va être immergé dans un monde où vont s’emmêler des enquêtes, s'enchevêtrer de nombreuses affaires, la régularisation des travailleurs turcs, la gestion des ateliers clandestins, les trafics de drogue, la prostitution de luxe, la mafia, la corruption politique et policière, les guerres entre les services de la police, les immunités diplomatiques, des assassinats et même des intégristes catholiques.
Outre le commissaire Daquin, son équipe et Soleiman, son indic et amant, de très nombreux protagonistes, dont certains portent des noms d'origine étrangère difficiles à mémoriser, traversent l'ouvrage.
La construction du roman est intéressante. Il est divisé en 31 chapitres dont chaque titre porte la date d'un jour entre les 3 mars et 4 avril, un prologue raconte la mort de la jeune Thaï, et un épilogue couvre la période du 15 au 30 mai. Les dates ont de l'importance, le roman étant clairement situé dans une période historique.
Quant aux chapitres ils sont divisés en paragraphes signalant l'heure et lieu de l’événement raconté.
En conclusion, et bien que parfois je me suis sentie un peu perdue avec les nombreux protagonistes et affaires, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman.
mercredi 5 septembre 2018
TERRITOIRES (Olivier NOREK)
Il y a moins d'un mois je ne connaissais pas Olivier Norek... depuis j'ai lu trois de ses livres et je rédige ma troisième petite critique.
Dans cet ouvrage nous retrouvons les héros de "code 93", le Capitaine Victor Coste et son équipe Ronan, Sam et Johanna.
"Territoires" nous transporte dans une ville imaginaire de banlieue, située dans le 93. La ville est dirigée par une femme, Andréa Vesperini, surnommée la Reine par le personnel de la mairie.
La ville est classée en "zone urbaine sensible".
Trois caïds viennent d'être assassinés sur l'ordre du "boss". l'adjoint du boss est un psychopathe de 13 ans.
Deux retraités de la Cité des Poètes ont une façon originale d'arrondir leur retraite...
La drogue et l'argent liquide sont saisis.
La Police Criminelle et les Stups enquêtent.
Un jeune est tué dans un accident avec une voiture de police.
Des émeutes sont "organisées". Pour calmer les émeutiers il faut de l'argent, les finances de la ville sont à sec, l'état débloquera des fonds, Madame le Maire joue un double jeu.
Social et politique sont imbriqués:
" - Alors on a les mains dans la merde et dans le sang. Jusqu'au coude.
- Pourquoi ? vous imaginiez qu'on peut gouverner innocemment.
.... et sur cette dernière phrase, Andréa Vesperini resta sans voix. Ce petit con connaissait Sartre et ce simple fait la terrifia plus que tout autre menace."
Excellent polar qu'on ne peut pas lâcher avant la fin.... Le fond de l'histoire nous donne quelques inquiétudes : les rapports entre municipalité et dealers, tels que racontés dans ce roman, existent-ils dans la réalité. Interrogé par le journal Marianne, Olivier Norek a répondu :
"Avant d’écrire, j’ai soumis cette idée d’émeute montée de toute
pièce à des élus ou d’anciens élus. Ils m’ont dit que cela leur
paraissait crédible. Ils n’étaient pas du tout étonnés par ce scénario,
mais précisons quand même qu’ils m'ont dit que cela n’était jamais
arrivé, à leur connaissance. "
mardi 4 septembre 2018
UNE AMITIE ABSOLUE (John LE CARRE)
Avant ce roman je n'avais lu de John le Carre qu'un seul livre : "La Constance du Jardinier". J'avais bien aimé.
Quant à "Une Amitié Absolue", honnêtement j'ai eu des difficultés à le lire et à le comprendre. J'ai même envisagé de l’abandonner alors que je n’étais pas encore page 100. Je me suis accrochée. Certains passages m'ont intéressée comme les sorties en vélos de Mundy et Sasha, leurs longues discussions, ou amusée comme le voyage en car psychédélique. En fait je dois être totalement hermétique aux activités des services secrets auxquelles je ne comprends rien.
La conclusion du roman m'a paru plutôt inquiétante.
Mais satisfaite de l'avoir lu jusqu'au bout !
vendredi 24 août 2018
CODE 93 (Olivier NOREK)
Il y a à peine un mois je n'avais jamais entendu parler d'Olivier Norek (désolée !!). Mais à peine "Entre deux mondes" terminé j'ai dévoré "code 93" et "territoires" est dans la PAL.
"code 93" est le premier roman d'Olivier Norek. Il crée un personnage Victor Coste, capitaine de police en Seine Saint-Denis (son double ?).
Le livre débute en mars 2011 par un prologue dans lequel une mère et son fils qui, convoqués à l'institut médico-légale, se refusent à reconnaître dans le cadavre très abimé d'une jeune femme, leur fille et sœur Camille.
Le roman commence le 11 janvier 2012, il comporte deux parties qui, résumées très brièvement , racontent :
première partie : le capitaine Coste est son équipe sont confrontés à deux meurtres, l'un des cadavres émasculé se réveillera sur la table d'autopsie, le second est retrouvé entièrement calciné.
L'équipe de Coste connaît des changements, départ d'Aubin, muté à Annecy, arrivée de Johanna
Coste reçoit deux lettres anonymes l'informant d'un mystérieux dossier "code 93" .
deuxième partie : plusieurs chapitres sont consacrés à l'assassin et au déroulement des meurtres (leur cruauté fait effectivement penser un peu à certains livres de Frank Thilliez) et à l'explication politique des dossiers "code 93".
Épilogue : un peu d'émotion à sa lecture.
Conclusion : "code 93" est un très bon "polar, difficile à lâcher en cours de lecture.
jeudi 23 août 2018
ENTRE DEUX MONDES (Olivier NOREK)
Je n'avais jamais entendu parler d'Olivier Norek, et encore moins de "Entre deux mondes". et puis, il y a quelques jours dans un petit courriel ma cousine m’écrit:
"je te recommande
un livre magistral, roman fiction superbement écrit, mais d'après
certains faits réels "Entre deux Mondes" d'Olivier Norek. C'est
puissant et réaliste. L'auteur ancien flic de la BAC s'est immergé
3 semaines dans la Jungle de Calais, toute l'histoire est
construite sur une base de réel sans complaisance, ni pathos. Il n'y a ni gentils ni méchants juste de
l'humain ..... Tu entres dans l'histoire comme dans un film."
Difficile de résister à un tel commentaire, j'ai donc dans la foulée achetée et lu ce roman que j'ai trouvé passionnant. (ne pas tenir compte de la 4eme de couverture qui ne représente pas l'histoire).
Écrit par un auteur de roman policier, et bien que les deux protagonistes principaux soient des policiers, ce livre n'est pas un "polar".
Adam, ancien policier syrien, arrive dans la jungle de Calais espérant y retrouver sa femme et sa fille, parties quelques jours avant lui de Syrie.
Bastien, lieutenant de police, vient d'être muté, à sa demande, au commissariat de Calais. Il espère que ce changement sera bénéfique pour la santé de sa femme dépressive.
La rencontre entre les deux hommes aura lieu à l'hôpital. Adam accompagne une jeune noir muet, qu'il nommera Kilani, violé par des Afghans. Bastien accompagne une femme dont la mari lui a démis la mâchoire. Une sorte d'amitié va lier ces deux hommes pendant quelques semaines.
Leurs histoires personnelles et leurs aventures sont intéressantes mais m'ont semblé un peu secondaires.
Le sujet principal c'est la jungle et son organisation interne. La jungle a été, à de nombreuses reprises, à la une de l'actualité nationale. Les sujets étaient majoritairement politiques, parfois ils relevaient du fait divers. C'est pourquoi l'intérêt de ce roman est de nous transporter à l'intérieur pour nous exposer le rôle des associations, des ONG, nous expliquer l'organisation du camp notamment pour la protection des femmes et enfants qui le souhaitent, les regroupements des migrants par ethnie, les règlements de compte, les commerces licites et illicites, l'activité des passeurs (le projet des migrants c'est d'arriver en Angleterre), des islamistes, les règlements de compte, et du rôle de la police :
- "cette jungle vous y allez souvent ?
- Aux abords, tous les jours. A l'entrée, quand il le faut. Mais dedans, rarement. C'est à la fois une zone de non-droit et un bidonville."
En août 2016 les associations dénombraient environ 9000 migrants . Elle a été démantelée fin octobre 2016.
L'ART DE PERDRE (Alice ZENITER)
Ce livre nous raconte la vie d'une famille sur trois générations, récit romanesque mais très inspiré par la famille de l'auteure.
Lors d'un interview Alice Zeniter précisait "qu' à travers ce travail d'écriture, il s'agissait de
combler les multiples silences qui la travaillaient depuis des années....
C'est aussi
le silence de ce que veut dire être immigré, le silence de ceux qui
arrivent dans un pays dont ils ne parlent pas la langue, dont ils ne
possèdent pas les codes.."
Le roman est divisé en trois grands chapitres, histoires de trois générations et de trois personnages : Ali, Hamid, Naïma.
Ali est né en Kabilie. Adolescent dans les années 1930, n'exerce pas de vrai travail. S'engage dans l'armée française et participe à la bataille de Monte Cassino. A son retour trouve "miraculeusement" un pressoir. Lui et ses frères s'installent comme presseur d'olives. La famille connaît une sorte d'aisance financière. Ali se marie pour la troisième fois. Yema a 14 ans. leur premier enfant est un fils, c'est Hamid. Ali est un notable dans son village. Les années passent, les Algériens se battent pour leur indépendance. Ali fait un mauvais choix, il choisi le côté français.
Septembre 1962, Ali et sa famille pose le pied en France. Ils sont "parqués" avec les autres harkis au camp de Rivesalte puis transférés au "logis d'Anne". Dans ce camp Ali travaille pour l'ONF. Hamid va à l'école dans une classe de rattrapage. L'instituteur ne leur apprend ni à lire, ni à écrire mais à dessiner et jouer au rugby. Plus tard Hamid dira "on ne peut pas en vouloir à cet homme, il nous a rendu heureux, je crois".
Nouveau déménagement pour un logement HLM à Pont-Féron, près de Flers. Hamid va à l'école où lui et deux autres camarades seront pris en main par l'instituteur qui leur apprendra à lire et à écrire. A la fin de l'année scolaire Hamid est admis en 6eme ".
Après le Bac il passera un concours de la fonction publique. Il rencontre Clarisse et l'épouse. Ils auront quatre fille dont Naïma.
Le troisième grand chapitre est celui de Naïma. Elle travaille dans une galerie d'art à Paris. Son employeur (et amant) lui demande d'organiser une exposition des œuvres d'un vieux peintre Algérien. Cette exposition serait l'occasion pour elle de découvrir l’Algérie. Elle hésitera avant d'accepter le voyage. Au cours de son séjour elle se rend dans le village dont sa famille paternelle est originaire, elle sera chaleureusement accueillie par les femmes.
Pourquoi j'ai préféré les deux premières parties ?
Dans "l'Algérie de papa" on découvre le quotidien des Algériens dans un bourg rural avant puis pendant les "événements". On comprend un peu le pourquoi du choix d'Ali.
Dans "la France froide" on ne se sent pas très fier de la manière dont ont été traités les algériens qui ont choisi la France. On découvre les difficultés de l'intégration notamment pour la première génération. Si on comprend la douleur d'Ali, patriarche déchu, dont le changement de statut social s'accompagne d'un changement dans l'autorité familiale puisqu'il doit abandonner certaines prérogatives à son fils aîné qui sait lire, écrire et parle français sans difficulté, on comprend également les ressentiments d'Hamid "j'ai détesté qu'ils me donnent tout et que eux arrêtent de vivre".
Enfin j'ai apprécié les différents personnages qui constituent cette grande famille, et tout particulièrement la discrète Yema, mère de dix enfants !
mardi 21 août 2018
PASSAGE DES OMBRES (Arnaldur INDRIDADASON)
Je viens de terminer le 3eme tome de la trilogie des Ombres. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé, pour la période années 40, les deux inspecteurs Flovent et Thorson.
Le début du roman se situe dans les années 2010..., un vieux monsieur est retrouvé mort dans son lit.
Lors de l'autopsie le médecin constate que l'homme n'est pas décédé d'une crise cardiaque mais qu'il a été étouffé avec un oreiller. Des vieux articles de presse concernant le meurtre d'une jeune fille, affaire apparemment non élucidée, sont retrouvés dans son appartement. Cette découverte interpelle la police. Konrad, policier en retraite, propose son aide pour enquêter sur le les raisons du meurtre de Stefan Thodarson, le vieux monsieur.
L'histoire nous ramène ensuite une soixantaine d'année en arrière lors de la découverte dans le passage des Ombres de la jeune victime, apprentie couturière. L'armée américaine occupant toujours l'Islande, les premiers soupçons se portent sur les soldats américains, puis sur un étudiant.
Le lecteur suit alors deux enquêtes : Celle réalisée par Flovent et Thorson à l’époque des faits. L'issue ne les satisfera pas, notamment Thorson puis celle réalisée par Konrad.
Sans aucune difficulté nous passons d'une époque à l'autre. La plus ancienne, plus poétique peut-être, malgré le meurtre d'une jeune fille et la disparition d'une autre, il y est question de fééries et d'elfes. L'époque contemporaine est plus réaliste, les protagonistes sont âgés, l'un est atteint de la maladie d'Alzheimer.
l'enquête de Konrad aboutira.
Si les personnages de Flovent et Thorson sont déjà bien connus du lecteur, il rencontre de nouveaux personnages, principalement Konrad, originaire du quartier des Ombres, fils d'un escroc et faux médium, la vieille Viga, Marta de la police criminelle, Birgitta, la voisine de Thodarson, etc.
Livre intéressant, lecture agréable.
Ayant lu tous les ouvrages parus en français d'Arnaldur Indridason, je m'interroge : Quelle histoire nous racontera son prochain livre traduit en français ?
mardi 14 août 2018
CRIMES ET DELITS A LA BOURSE DE PEKIN (He JIAHONG)
J'ai découvert He Jiahong et l'un de ses livres "crime de sang"à l'occasion du salon du livre en 2014.
Ayant bien aimé ce premier contact j'ai acheté un deuxième ouvrage "crimes et délits à la bourse de Pékin". Il a sommeillé 4 ans dans ma PAL.....
Si l'on en croit la quatrième de couverture il s'agit d'une sorte de polar : L'avocat Maitre Hong, personnage récurent dans les œuvres de l'auteur, "se voit confier une affaire d'escroquerie à la bourse de Pékin, il se lance dans une enquête palpitante".
Le présumé coupable d'escroquerie est le fils de Han Xinyu. Également
accusé d'assassinat il sera défendu pour les deux affaires par Maitre
Hong.
Lors de la lecture on découvre que le côté polar est secondaire, le plus intéressant c'est l’histoire de trois des protagonistes sur des périodes différentes, les années 1960, 1970 et 1990.
Outre Maitre Hong, les trois personnages principaux sont deux hommes, Lu Boping et Xia Dahu et une femme Han Xinyu.
Issus du même quartier ils ont eu une jeunesse commune. En 1966 quant éclate la révolution culturelle les deux garçons sont envoyés dans la campagne, mais grâce aux relations de sa famille Lu Boping intégrera l'armée. Quant à Han Xinyu, devenue orpheline, elle traversera une période difficile, puis partira faire des études aux États-Unis où elle prendra le nom de Sheila.
Un certain nombre de chapitres nous transportent aux États-Unis dans les années 1970. Hong (pas encore avocat) et Sheila se rencontrent à l'université de Chicago. Nous les suivons dans un périple en voiture à travers plusieurs états.
Dans les années 1990 Xia Dahu est propriétaire d'une entreprise de décoration intérieure, Lu Boping est directeur d'une société boursière et Sheila,est une femme d'affaire américaine très riche.
Si les deux hommes sont restés plus ou moins en relation, Han Xinyu (Sheila) a totalement disparue de leur vie. Mais elle ne les a pas oubliés....
Roman agréable à lire et un peu dépaysant.
samedi 4 août 2018
REVER (Franck THILLIEZ)
Alors que j'ai mis près de 15 jours pour lire du même auteur "le manuscrit inachevé" pour cause d'avoir - quelle erreur - commencé ce livre en vacances chez des amies, je n'ai mis que deux jours pour dévorer les presque 600 pages de "rêver" ! la lecture de ce thriller est un vrai bonheur, même si certains passages sont assez terribles.
Abigaël est une brillante psychologue dont les compétences sont utilisées dans le cadre d'affaires criminelles difficiles. Au début du roman elle travaille avec des gendarmes sur la disparition de trois enfants. Elle connaît des difficultés dans la vie courante car elle est atteinte de narcoplexie et de cataplexie et le traitement qu'elle suit a des conséquences graves sur sa mémoire. Elle a une fille Léa, âgée de 13 ans. Durant quelques semaines elle vit en couple avec Frédéric, l'un des gendarmes en charge de l'enquête.
L'histoire qui nous est racontée se déroule sur quelques mois, décembre 2014 (l'accident) à juin 2015 (le lavoir en flammes).
Quelques jours avant noël son père propose de l'emmener, elle et sa fille, dans un Center Park pour un week end. Ils roulent de nuit par brouillard, c'est le drame. Son père et sa fille sont tués.
Abigaël lit un roman policier "la quatrième porte". Elle est bouleversée car les faits que l'auteur raconte ressemblent étrangement à la disparition des trois enfants et certains passages la concernent personnellement.
"Rêver" est divisé en de nombreux chapitres assez courts, sans chronologie. Au début de certains chapitres un indicateur signale à quelle date ils se situent dans l'histoire. Tout au long de ces chapitres nous suivons Abigaël dans ses recherches : Qui est et où vit Freddy, l'auteur de la disparition des enfants ? sont-ils toujours vivants ? Quel homme est devenu son père? pour quelle raison organise-t-il le week-end? pourquoi l'accident ? comment l'auteur de la quatrième porte a-t-il eu les informations qu'ils donnent dans son roman ?
Immergé dans sa lecture et même si l'auteur donne des pistes le lecteur s'interroge : les faits racontés relèvent-ils de la réalité ou du rêve (que j'appelle plutôt cauchemar) ?
Conclusion : Excellent thriller et beaucoup d'admiration pour le talent et l'imagination de l'auteur.
PS : L'auteur signale au début du livre qu'il n'y a pas de chapitre 57. En fin de livre il indique qu'un code de 7 chiffres, glissé dans le roman, permet en se rendant sur son site de lire le chapitre 57. En ce qui me concerne j'ai bien trouvé un code, mais il n'a pas fonctionné sur le site. Un Babélio peut-il m'aider ?
vendredi 3 août 2018
L'ENIGME DE SAINT OLAF (Indrek HARGLA)
Passionnée de romans policiers j'aime découvrir les romans policiers étrangers. L'Enigme de Saint Olaf se situe dans le cadre du roman historique policier.
C'est à la suite de la visite de l'exposition au musée d'Orsay " le symbolisme dans l'art des Pays Baltes" que j'ai trouvé à la librairie du musée "L'énigme de Saint Olaf" de Indrek Hargla. Si l'histoire se déroule à Tallinn (Estonie), il est également question de l'île de Gotland (Suède), deux sites que j'ai eu la chance de visiter lors d'une croisière en mer Baltique. C'est toujours intéressant de connaître (un tout petit peu) le cadre dans lequel évoluent les personnages.
Nous sommes en 1409. A Toompea (colline au centre de Tallinn) l'ancien commandeur de l'ordre Teutonique sur Gotland vient d'être assassiné et décapité. Ce meurtre sera suivi de 3 autres décès.
Dorn, le bailli de la ville, est chargé de l'enquête. Il se fait aider par son ami Melchior, l'apothicaire de Tallinn. L'année précédente ce dernier avait déjà dénoué une affaire.
Pendant plus de 400 pages nous sommes transportés dans le monde médiéval de l’Europe du Nord. Nous faisons la connaissance de Melchior dans sa vie professionnelle comme dans sa vie de couple. Nous découvrons qu'une malédiction frappe certain membres de sa famille, dont lui. Dans l'un des chapitres nous avons la description de l'une de ses crises.
Au cours de son enquête, qu'il doit mener avec discrétion, il croise de nombreux personnages dont les rôles dans l'activité de la ville sont plus ou moins importants (membre du conseil, commerçants, religieux..), il interroge et observe. Sa conviction faite, il fait convoquer une sorte de tribunal devant lequel il exposera les faits et ses réflexions ( à la façon d'Hercule Poirot...pardon pour cette sorte d'anachronisme) et désignera l'assassin de deux des victimes.
Si sur le plan policier l'histoire est assez simple à suivre, en revanche par méconnaissance sans doute c'est beaucoup plus compliqué de comprendre le rôle et l'influence des différents organismes dans la cité (Ordre, Guilde,monastère..) et de saisir les références à l'Histoire de cette région d'Europe au 15eme siècle.
C'est à la suite de la visite de l'exposition au musée d'Orsay " le symbolisme dans l'art des Pays Baltes" que j'ai trouvé à la librairie du musée "L'énigme de Saint Olaf" de Indrek Hargla. Si l'histoire se déroule à Tallinn (Estonie), il est également question de l'île de Gotland (Suède), deux sites que j'ai eu la chance de visiter lors d'une croisière en mer Baltique. C'est toujours intéressant de connaître (un tout petit peu) le cadre dans lequel évoluent les personnages.
Nous sommes en 1409. A Toompea (colline au centre de Tallinn) l'ancien commandeur de l'ordre Teutonique sur Gotland vient d'être assassiné et décapité. Ce meurtre sera suivi de 3 autres décès.
Dorn, le bailli de la ville, est chargé de l'enquête. Il se fait aider par son ami Melchior, l'apothicaire de Tallinn. L'année précédente ce dernier avait déjà dénoué une affaire.
Pendant plus de 400 pages nous sommes transportés dans le monde médiéval de l’Europe du Nord. Nous faisons la connaissance de Melchior dans sa vie professionnelle comme dans sa vie de couple. Nous découvrons qu'une malédiction frappe certain membres de sa famille, dont lui. Dans l'un des chapitres nous avons la description de l'une de ses crises.
Au cours de son enquête, qu'il doit mener avec discrétion, il croise de nombreux personnages dont les rôles dans l'activité de la ville sont plus ou moins importants (membre du conseil, commerçants, religieux..), il interroge et observe. Sa conviction faite, il fait convoquer une sorte de tribunal devant lequel il exposera les faits et ses réflexions ( à la façon d'Hercule Poirot...pardon pour cette sorte d'anachronisme) et désignera l'assassin de deux des victimes.
Si sur le plan policier l'histoire est assez simple à suivre, en revanche par méconnaissance sans doute c'est beaucoup plus compliqué de comprendre le rôle et l'influence des différents organismes dans la cité (Ordre, Guilde,monastère..) et de saisir les références à l'Histoire de cette région d'Europe au 15eme siècle.
samedi 21 juillet 2018
LA DISPARUE DE SAINT-MAUR (Jean-Christophe PORTES°
En décembre 2015, Jean-Christophe Portes, (m'ayant sans doute repérée sur le site babélio pour le choix de certaines de mes lectures) m'a proposé de m'adresser son premier ouvrage "l'affaire des corps sans tête". J'ai bien sûr accepté.
J'ai apprécié la lecture de cet ouvrage pour lequel j'ai rédigé une petite critique. Depuis j'ai lu les deux tomes suivants.
Lectrice également depuis 2000 des aventures du commissaire Nicolas Le Floch, j'attendais avec impatience le moment (ou plus exactement l'année) où l'histoire des deux personnages (Victor et Nicolas) se rejoindrais soit en 1791. Malheureusement le sort en a décidé autrement puisque l'auteur de Nicolas le Floch s'est éteint en 2018 alors que son héros n'en était qu'en 1787. Comme beaucoup de lecteurs je me sens frustrée car j'attendais de savoir comment Nicolas (qui au fil des livres s'était découvert un lien avec la famille royale...) aborderait la révolution.
Mais Le Floch n'est pas notre sujet, revenons à Victor Dauterive (né Victor Brunel de Saulon, chevalier d'Hauteville !) et à ses aventures.
Dans ce dernier ouvrage nous sommes toujours en 1791, les aventures se déroulent en moins d'un mois, du 29 novembre au 27 décembre. Outre sa passion pour le dessin et son admiration pour David, son amitié-amoureuse pour Olympe de Gouges, Victor est confronté à un problème (la disparition de Joseph, son petit "va-t'en-dire") et à deux enquêtes l'une officielle sur la disparue de Saint-Maur et l'autre officieuse, confiée par le Marquis de Lafayette pour nuire à Pétiot, candidat à la mairie de Paris comme lui.
Difficile de résumer l'ouvrage et les difficultés rencontrées par notre héros (haine de la famille Ferrières, voyage à Londres, enlèvement, tortures, retour en France, indifférence de Lafayette vis à vis de lui, début d'une sympathie avec son ancien ennemi Charpier, problème de famille, résolution de la disparition, etc.).
Si on ne s'ennuie pas durant cette lecture, je ferai une remarque concernant le personnage de Victor : j'ai du mal à le cerner. Si à certains moments il est plutôt courageux, à d'autres il paraît fragile, naïf, prêt à trahir ses engagements pour sa famille, légèrement hautain ou méprisant pour les autres du fait de ses origines. Quant je commence à m'attacher à lui, il va avoir une réaction ou un geste qui vont me surprendre, parfois me décevoir. Il est vrai il n'a que 19 ans !
Je souhaite que d'ici le quatrième tome il aura un peu mûri.
L'avantage de ce style de roman historico-policier c'est en partie le côté historique, ce qui permet une révision de notre Histoire tout en se distrayant.
samedi 14 juillet 2018
LE MANUSCRIT INACHEVE (Franck THILLIEZ)
j'ai l'impression d'avoir presque tout faux avec ce polar...
1) je suis passée complètement à côté de l'énigme, les mots soulignés je les ai vus, mais comme on dit cela ne m'a pas "interpellée".
2) au lieu de lire ce polar bien calée dans un fauteuil je l'ai emporté en vacances chez des amies...ce qui veut dire lire un ou deux chapitres par-ci, par-là, entre deux sorties ou avant de dormir (grosse erreur).
Impression sur la première moitié du roman : un peu d'ennui, de l'énervement contre Léane : pourquoi elle n'informe pas son copain Colin des problèmes qu'elle rencontre ? Comment après quatre ans de séparation, suite à la disparition de leur fille, elle peut redevenir amoureuse d'un mari un peu différent et amnésique... du moins partiellement et qui l'entraîne dans des situations périlleuses ?
Heureusement de retour à la maison, fauteuil retrouvé et un après-midi plongée avec bonheur dans la deuxième moitié du roman.... la fin m'a un peu déçue, c'est peut-être voulu puisqu'elle est écrite par le fils de l'auteur du "manuscrit inachevé" , livre qu'on nous raconte...vous me suivez ?
"le manuscrit inachevé" est un retour dans les livres de Thilliez ; je l'avais abandonné après avoir lu (en 2013) 'train d'enfer pour ange rouge" (des scènes trop cauchemardesques). Cette fois-ci soit les scènes sont moins dures, soit je me suis endurcie ? Dans ce dernier ouvrage il est notamment questions de jeunes filles enlevées, tuées, d'une création monstrueuse, de personnages sado-maso, de paysages d'hiver dans le nord et en montagne,....
Comme je l'ai signalé précédemment je confirme que je n'ai pas trop aimé le personnage de Léane, je ne la comprends pas, en revanche j'ai beaucoup apprécié celui de Vic, homme triste et malheureux mais policier d'une grande humanité.
Si les polars ne se résument pas, je précise celui-ci encore moins que les autres.
Je me permets juste deux remarques pour les futurs lecteurs :
1)Ne pas trop tenir compte de la quatrième de couverture, elle ne résume en rien l'histoire....qui est beaucoup plus complexe.
2) ne pas faire comme moi, mais lire les 524 pages presque d'une traite pour mieux apprécier cet ouvrage.
samedi 30 juin 2018
LE LEOPARD (Jo NESBO)
Selon Babélio Jo Nesbo aurait écrit 21 livres. Personnellement je n'en ai lu que cinq. Deux où il n'est pas question de Harry Hole "le Fils" et "Soleil de Nuit", je les ai appréciés, trois avec Harry : "Rue sans Soucis", j'ai bien aimé, "La Soif", j'ai pas vraiment aimé, enfin "Le Léopard" choisi sur le conseil d'un Babélio, lu et aimé.
Un thriller de 848 page ne se résume pas ! trop d'actions, de retournement, d'enquêtes à rebondissement sur fond de guerre entre services, des victimes, des suspects, un coupable, de la neige, une avalanche, des chalets de montagne, Goma en Afrique et une objet cauchemardesque "la pomme de Léopolod" !....
Au début du roman Holl a quitté la police, il a atterrit à Hong Kong, il boit et joue aux courses.Il est poursuivi par une triade car il est endetté. Kaja, une jeune collègue est envoyée à Hong Kong par Gunnar Hagen, chef de la criminelle à Oslo, pour le ramener en Norvège pour enquêter sur les assassinats de plusieurs femmes. Il accepte de rentrer non pour enquêter mais pour revoir son père qui vient d'être hospitalisé pour des problèmes graves. Hole accepte toutefois d'enquêter, alors qu'officiellement l'enquête n'est plus confiée au service de Hagen mais elle est du ressort de Mikael Bellman, chef de la Kripos.
Hole redevient sobre, rend visite à son père, pense toujours à Rakel, sa compagne et Oleg , le fils de celle-ci, et vit dangereusement dans le cadre de l'enquête.
En conclusion, c'est un bon thriller en ce sens qu'une fois commencé on a du mal à poser le livre, pas trop de longueur. l'auteur réussi à tenir son lecteur en haleine.
UNE HISTOIRE DE FRANCE (Nathalie HEINICH)
Dans cet ouvrage l'auteure Nathalie Heinich, fille de Lionel Heinich et de Geneviève Creuzet, nous raconte ses origines familiales paternelle et maternelle.
A la fin du 19eme siècle, son arrière-grand-père Jacob Benyoumoff, juif originaire d'Ukraine, chassé par les pogroms, émigre avec sa famille. Après un séjour d'environ 6 ans à Oran, ils arrivent à Marseille. Jacob est désigné comme "casquettier" (fabriquant de casquettes). C'est le début de la saga des Benyoumoff. A la veille de la deuxième guerre mondiale, la famille a fait fortune dans le "schmattès" (la confection). Certains membres de cette familles seront victimes de la déportation des juifs, notamment les grands-parents de l'auteure Bentzi et Jeanne.
Au lendemain de la guerre, Lionel, après s'être rêvé journaliste, devient directeur de l'usine familiale. Il a vingt-deux ans lorsqu'il rencontre Geneviève.
Si la famille paternelle a eu sur le plan social une trajectoire ascendante, celle de la famille maternelle a plutôt vécu une trajectoire en déclin.
Au lendemain de la guerre de 1870, la famille Lambs émigre vers Paris : Alsacienne et protestante, elle quitte l'Alsace après son annexion par l'Allemagne. Fin des années 1930 Serge et Madeleine s’installent à Marseille. Serge exerce alors le métier de représentant en cravates et chemises.
Lionel (juif) et Geneviève (protestante) se marient le 4 août 1950 à la mairie de Marseille, en l'absence des parents opposés au mariage mixte, et sans contrat de mariage pour la plus grande fureur de Lazare, père du marié.
Si j'ai apprécié le travail de recherche effectué par Nathalie Heinich pour reconstituer sa généalogie (assez compliquée, je me suis parfois perdue entre toutes les générations, les frères, sœurs et cousins ...) j'ai fermé ce livre avec sentiment de tristesse particulièrement devant le destin des femmes de ces familles. Pour certaines d'entre elles l'amour n'a joué aucun rôle dans leur mariage, les conjoints étant choisis par les parents, et pour d'autres la maladie et la mort en ont bouleversé le cours normal. Seuls Bentzi et Jeanne semblent avoir connus une vie conjugale heureuse, malheureusement terminée tragiquement.
Le texte de l'auteure est complété par une très nombreuse documentation (photos, schémas, cartes, copie de correspondance et autres pièces) particulièrement intéressante..
Le texte de l'auteure est complété par une très nombreuse documentation (photos, schémas, cartes, copie de correspondance et autres pièces) particulièrement intéressante..
Ce livre est également intéressant compte tenu du contexte actuel sur l'émigration. La famille Benyoumoff notamment est exemplaire sur une intégration réussie. Deux des fils de Jacob sont mort "pour la France" au cours de la première guerre mondiale.
Merci à Babélio et aux éditions Les Impressions Nouvelles de m'avoir adressé ce livre.
lundi 25 juin 2018
LES JOURS ENFUIS (Jay McINERNEY)
Dans ce dernier tome de la trilogie on retrouve le couple Calloway. Ils ont la cinquantaine, leur jumeaux 11 ans. Russel toujours éditeur connaît des difficultés de trésorerie, Corrine travaille dans l'humanitaire new-yorkais. Malgré un désir un peu émoussé le couple résiste aux années. En dehors de son activité d'éditeur Russel s'intéresse à la gastronomie et au vin. Corrine rêve de déménager pour un logement plus grand avec deux salles de bain. Pour rester au niveau de leurs relations ils vivent un peu au-dessus de leurs moyens.
Honnêtement je me suis légèrement ennuyée à la lecture d'une grande partie de cet ouvrage. J'ai eu l'impression de relire certaines pages de "La belle vie". Leur vie a un côté assez artificiel, une sorte de ronde de dîners, cocktails, vernissages, vacances aux endroits à la mode, sorties diverses... et un peu glamour avec notamment le week-end de Corrine et Luke.
J'ai apprécié la lecture au moment où Russel apprend par sa fille que Corrine a un amant. Ils vont alors vivre séparés, mais leur quotidien semble plus vrai, moins artificiel. Ils deviennent attachants, on souffre avec eux, on s'attriste avec les enfants particulièrement suite au ratage de la fête de noël "c'est le noël le plus merdique de notre vie, finit par déclarer Jeremy ....ce n'est pas la faute de papa dit Storey. Je me fiche de savoir la faute de qui c'est. Je suis vénère contre maman et papa."
Si le volume précédent nous plongeait dans le New York du 11 septembre 2001 celui-ci nous parle l'actualité de l'année 2008: les primaires démocrates entre Hillary Clinton et Barak Obama et la crise des subprimes.
En conclusion, à lire un certain nombre de critiques (Babélio et Presse) je suis désolée d'être passée sans doute à côté d'un chef d’œuvre de la littérature américaine contemporaine.
mardi 5 juin 2018
DAMALIS (Marie BARTHELET)
J'ai déjà lu beaucoup de romans historiques mais c'est la première fois que ma lecture m'entraîne aussi si loin dans le passé : nous sommes au 7eme siècle avant JC.
L'histoire se se déroule au bord de la mer Egée, dans la ville de Milet, cité grecque d'Ioni, ( ouest de la Turquie actuelle).
Ce roman est l'histoire d'un jeune homme promis dans son pays à un bel avenir. Malheureusement d'autres en ont décide autrement : ils sont venus, ils ont tué père, mère, sœurs.... le jeune homme se retrouve sur le marché des esclaves.
Il est acheté par Phérès, riche propriétaire, père de trois enfants. Iros, l''aîné est particulièrement difficile. Dans les premiers temps, il ne supporte pas ce nouvel esclave, "un barbare, il est Thrace."
Ce jeune esclave, appelé Damalis par Clymène, la femme du maître, est un garçon intelligent. Il s'adapte, parfois avec difficulté, mais il réussi. Il apprend le grec pour mieux communiquer. Il rencontre des personnes qui s'intéressent à lui Thalès,le savant, Nikanor, le céramiste et Nephe, la poétesse et hétaïre. Elle lui apprendra à lire et écrire avec l'accord de Clymène. Il devient presque indispensable à tous y compris à Alki, l'esclave égyptien, bras droit du maître. Il sera le pédagogue des enfants.
La guerre est présente, entre les Lydiens, leur chef Alyatte et la cité Milet, dirigée par le tyran (au sens ancien) Trasybulle. Il y a des traîtres et des combattants.... Damalis, contre son gré, sera impliqué.
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Damalis. Il est attachant, généreux, un peu fragile parfois, mais surtout courageux.
Si la vie du jeune Damalis est une fiction, la période dans laquelle il évolue est historique. Cependant je ne sais pas si la vie quotidienne décrite par l'auteure est la réalité, mais elle semble plausible.
L'écriture est fluide et agréable. A l'exception du dernier chapitre qui m'a un peu ennuyée, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre.
Merci à Babélio et aux éditions Buchet-Chastel de m'avoir fait découvrir une nouvelle auteure.
lundi 28 mai 2018
LA SAISON DES FEUX (Céleste NG)
L'histoire se déroule dans une banlieue riche et tranquille de la ville de Cleveland (Ohio) à Shaker Heights. Elle se situe dans les années 1990. Bill Clinton est président des États Unis.
Le premier chapitre de cet ouvrage en est le dénouement : la maison des Richardson est détruite par un incendie allumée par Izzy, Les Warren ont chargé la golf et repris la route...
Elena Richardson vit dans une belle et grande maison avec son mari et ses quatre enfants. Elle loue une petite maison à Mia Warren et sa fille Pearl.
Tout sépare ces deux familles. Les Richardson appartiennent au clan des familles américaines aisées, à l’existence parfaitement organisée. Le père est avocat, la mère journaliste dans le journal local. En revanche les Warren sont plutôt du côté des pauvres, du genre nomades. Mia, mère célibataire, artiste photographe doit effectuer des petits boulots pour survivre avec sa fille.
Pearl va se lier avec les trois aînés Richardson et être bien accueillie dans la famille.
Dans son rôle de "femme parfaite" Helena propose à Mia de régler son loyer en effectuant quelques heures de ménage et en préparant le dîner du soir. Cette décision mécontente Pearl, sa mère allait envahir son espace "la maison des Richardson."
Mais c'est l'histoire de Mirabelle, réclamée par Bebe, sa mère biologique, à la famille adoptive, qui va être l'étincelle mettant en quelque sorte le feu entre les protagonistes. Elena prend le parti de son amie, la mère adoptive, Mia celui de sa collègue, la mère biologique.
Elena va s'autoriser à enquêter sur Mia "c'était justifié. Elle devait obtenir des informations, en personne." Elle veut découvrit qui est cette femme. Alors qu'Elena interroge les parents de Mia, celle-ci accueille Lexie, la fille aîné d'Elena, à sa sortie de l'hôpital. Elle avait déjà ouvert sa porte à Izzy, la benjamine de la fratrie qui souhaitait l'aider dans sont travail d'artiste-photographe.
Grâce à son activité chez les Richardson Mia a découvert la personnalité de chaque membre.
Avant de quitter sa location, elle laissera sur la table des photos "chacun sut laquelle était pour lui..... elle était terriblement intime".
En nous racontant la vie de ces deux familles l'auteur aborde de nombreux sujets : l'adolescence, les premiers amours et la sexualité, l'avortement, les mères célibataires, l'abandon et l'adoption, la gestion pour autrui, le deuil.
La personnalité et le caractère des personnages féminins sont particulièrement bien traités. Les hommes sont peu présents.
Conclusion : Roman très intéressant.
samedi 19 mai 2018
LA SERPE (Philippe JAENADA)
Henri Girard est-il l'auteur des trois assassinats perpétrés, avec une serpe, une nuit d'octobre 1941 au château d'Escoire ?
Philippe Jaenada a-t-il résolu l'énigme ?
Incité par son ami Manu (petit-fils d'Henri Girard) à écrire sur son grand-père, aventurier, écrivain, journaliste mais aussi mis en cause dans l'assassinat de trois personnes, Philippe Jaenada accepte de s’intéresser à ce personnage. Après avoir pris connaissance des journaux de l'époque il décide d'enquêter sur place. Il part pour le Périgord "en Opel Mériva" . Il y est accueilli par Sylvie et Françoise des archives départementales de la Dordogne. Elles lui permettent d'accéder à la totalité du dossier judiciaire (entièrement numérisé).
La première partie de l'ouvrage est à charge. Henri Girard est présenté comme un jeune homme de 24 ans, antipathique, dépensier surtout de l’argent de ses proches (Père et Tante), violent, peu apprécié par les villageois voisins du château.
Les conditions dans lesquelles les meurtres ont été commis (château fermé, pas de trace d'effraction, serpe empruntée la veille aux gardiens) et l'attitude indifférente d'Henri à l'arrivée de la police et des voisins (joue du piano et boit de l'alcool) l'accusent. Il est emprisonné dans l'attente du procès. Défendu par Me Maurice Garçon il est acquitté à la surprise générale.
Héritier d'une grande fortune, il va la dissiper en moins de deux ans, s'exile au Venezuela, revient au France en 1951, publie sous le nom de George Arnaud un roman "le salaire de la peur" dont Henri-George Clouzot fera un film.
La deuxième partie est à décharge. A la lecture de documents, particulièrement les échanges de correspondances entre Henri et son père, Philippe Jaenada dessine un Henri totalement différent. Il aime et est aimé de son père, de sa tante et de leurs amis. Courageux il aurait participé au début de la Résistance.
L'auteur décortique l'ensemble des pièces judiciaires, compare les témoignages rédigés au cours de l'enquête à ceux répétés lors du procès, refait les trajets des témoins, visite les lieux. Son enquête est si fouillée qu'il arrive à démontrer que l'un des témoins pourrait être le vrai coupable.
L'auteur décortique l'ensemble des pièces judiciaires, compare les témoignages rédigés au cours de l'enquête à ceux répétés lors du procès, refait les trajets des témoins, visite les lieux. Son enquête est si fouillée qu'il arrive à démontrer que l'un des témoins pourrait être le vrai coupable.
La Serpe est le premier livre que je lis de Philippe Jaenada. J'ai apprécié son écriture, j'ai aimé les interruptions dans son récit pour parler de son quotidien, de ses rencontres, pour dire son amour à sa femme et son fils, ainsi que les allusions à ses précédents ouvrages....
Un petit bémol toutefois, j'ai été un peu perturbée par la présentation du texte trop serré et par l'absence d'interlignes entre les paragraphes. La longueur de certains chapitres occasionne un petit embarras pour trouver le bon passage pour poser le livre lorsque la vie quotidienne m'a contrainte à des activités plus prosaïques !!(634 pages ne se lisent pas d'une traite).
lundi 30 avril 2018
COULEURS DE L'INCENDIE (Pierre LEMAITRE)
Nous sommes en 1927. Le banquier Marcel Péricourt décède 7 ans après son fils Edouard. Le livre commence le jour de ses obsèques. De nombreuses personnalités sont présentes, y compris le Président de la république. Alors que le cortège se met mouvement, son petit fils , Paul, âgé de 7 ans, se jette du deuxième étage de l'hôtel particulier.
Madeleine Péricourt va devoir se consacrer entièrement à son fils, devenu paraplégique. Elle laisse à Gustave Joubert, principal collaborateur de son père, la gestion des affaires et à Léonce, sa dame de compagnie, celle de l'hôtel particulier.
Confiante ou naïve, elle ne se rendra pas compte que Gustave, Léonce auxquels s'est joint Charles Péricourt, organisent sa faillite à leur profit.
Après avoir vendu son hôtel particulier, elle s'installe avec son fils dans un appartement "petit bourgeois". Elle embauche pour l'aider une polonaise qui ne parle pas français, Vladi.
Quant elle se rend compte qu'elle a été trahie , elle décide de se venger.
Nous sommes en 1933. Avec l'aide de Dupré, ancien collaborateur de son ex-mari (Henri d'Aulnay-Pradelle), elle va organiser toute une série d'événements qui vont totalement désorganiser les affaires et la vie de Gustave, de Charles, de Léonce ainsi que d'André Delcourt, ancien précepteur de Paul, devenu journaliste.
Pierre Lemaître, avec une grande maîtrise et beaucoup de talent, plonge son lecteur dans l'ambiance des années 1930, non seulement en France(la troisième République) mais aussi en Italie (Mussolini et le fascisme) en Allemagne (Hitler et le nazisme). Il crée des personnages pittoresques (la diva Solange Gallineto, Vladi) ambitieux (André Delcourt), cupides et corrompus (Edouard, Charles , Léonce). Il brosse un tableau peu flatteur des politiques, des banquiers, des hommes d'affaires et de la Presse. Il transforme Madeleine de grande bourgeoise naïve en petite bourgeoise machiavélique.
Ce roman est vraiment jubilatoire ! quel bonheur de lecture. Comme j' aimerais lire plus souvent des romans français d'aussi bonne facture, des bons gros romans qui nous transportent littéralement !
certains lecteurs/critiques comparent Lemaître à Dumas ou Zola, personnellement j'ai plutôt pensé à Balzac.
Vivement le troisième volume.
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