Emmanuel Carrère raconte dans cet ouvrage deux événements dramatiques dont il fut l'un des témoins.
Décembre 2004 l'auteur et sa compagne Hélène sont en vacances au Sri Lanka. Ils sympathisent avec un couple parent d'une petite Juliette. Juliette est emportée par le tsunami survenu dans l'Océan Indien.
De retour en France, Hélène apprend que sa jeune sœur Juliette a de nouveau un cancer qui ne lui laissera aucune chance. Adolescente elle avait eu un premier cancer. Depuis elle marchait avec des béquilles. Magistrate, mariée avec Patrice ils ont trois petites filles. Après son décès Étienne, son collègue, également handicapé à la suite d'un cancer - amputation d'une jambe - évoquera devant l'auteur la Juliette magistrat . Il racontera notamment comment elle et lui ont essayé de traiter avec humanité les affaires de surendettent : "Juliette s'est ralliée aux combats d’Étienne en matière de droit du logement et surtout de droit de la consommation..."(p.226)
Le style adopté par l'auteur pour parler de la mort d'un enfant et d'une jeune femme est bouleversant. Les mots choisis pour raconter les moments partagés avec les parents de la petite Juliette et ceux partagés avec Juliette et sa famille dans les derniers mois, puis pour retranscrire les entretiens qu'il a eu après le décès avec Patrice puis avec Étienne sont empreint d'humanité, de force, d'amour et de douceur.
A la lecture de ce livre difficile de ne pas être émue, bouleversée, angoissée par l'idée que de tels drames pourraient ou auraient pu nous arriver. Les larmes n'étaient pas loin. Mes yeux ont souvent été embués.
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