LES PARIAS (Arnaldur INDRIDASON)

Les Parias est le 25eme roman d'Indridason que je lis. Je n'ai pas pu chroniquer les six premiers ouvrages ...Babelio n'existait pas !

 "La femme en vert" est mon premier contact avec cet auteur...un vrai coup de cœur et la  découverte de son personnage inoubliable Erlendur (14 tomes).

Les Parias est le cinquième tome de la série Konrad. (le sixième est dans ma PAL) Konrad est un  policier en retraite Veuf il s'ennuie alors  il enquête à titre personnel sur diverses  affaires tout en ayant un objectif découvrir qui a assassiné son père il y a de très nombreuses années. Il était tout jeune homme.

Les Parias est sans doute une première déception. Je n'ai pas accroché. Habituée au style d'Indridason - il mêle toujours  passé et  présent -   j'ai trouvé ce récit embrouillé avec  trop de références à de précédents romans et trop de personnages. Enfin je trouve que le personnage de Konrad  vieilli mal. Il n’a jamais été vraiment un personnage sympathique mais là il est plutôt pénible.

Je vais un peu attendre avant d'attaquer la suite " les lendemains qui chantent".

LES AMES FEROCES (Marie VINGTRAS)

Mercy, petite ville américaine de 4 000 habitant où rien de bien important n'arrive jusqu'au jour où le corps de Léo est retrouvé à moitié dans l'eau au milieu des iris sauvages . Elle avait 17 ans.

Quatre personnages, utilisant la première personne, vont transmettre leurs réflexions sur l'évènement, la victime, eux-même,  et Mercy  ambiance et  habitants.

Lauren et son rôle difficile de femme shérif homosexuelle, 

Benjamin, professeur  exilé à Mercy pour cause d'un passé un peu trouble,

 Emmy,  meilleure amie, jalouse et prétentieuse

Seth, le père abandonné avec Léo par son épouse.

Roman intéressant à l'écriture fluide mais pour lequel je n'ai sans doute pas eu le même coup de cœur que pour Blizzard.

 

 

 

 

 

LA CROIX DES TENEBRES (Joseph MACE-SCARON)

 Après avoir entendu une critique sur "la Croix des Ténèbres", intéressé,  mon mari me demande d'acheter ce livre

Le roman reçu je ne le mets pas dans ma PAL je décide de le lire immédiatement. Quelle déception ! je ne suis absolument pas rentrée dans cette histoire de vraie Croix, de confrérie, de meurtres  sanglants à Baugé dans la région angevine, et du bref voyage  des enquêteurs, Guillaume et Paule,  en Bosnie-Herzégovine.

A la lecture des  critiques sur Babélio je constates  que cet ouvrage est le troisième tome des aventures du capitaine de gendarmerie Guillaume  et de l’archiviste Paule.

LES OUBLIES DE MARRALEE (Jane HARPER)

Dans Marralee, petite bourgade viticole, du sud de l’Australie, se tient comme chaque année la Fête du Vin. L'inspecteur Aaron Falk est  invité par ses amis, Rita et Greg Raco, a y passer quelques jours à l'occasion du baptême de  leur fils Henri dont il est le parrain. L'an dernier Kim, une jeune femme, avait disparu lors de cette fête après avoir abandonné sa petite fille âgée de quelques semaines. Personne n'a oublié. Sa famille et ses amis décident de relancer les recherches : pourquoi et comment a-t-elle disparu ?  Aaron, présent l'an dernier se joint aux amis et membres de la famille de Kim. Il est amené à se pencher également sur les causes d'un accident, survenu quelques années auparavant, ayant entraîné le décès d'un membre de la communauté.

Cet ouvrage est le cinquième roman de l'autrice que je lis. Ce n'est pas mon préféré, je le classe en troisième position : Canicule, Lost Man , les Oubliés de Marralee, Sauvage, les  Survivants.

Roman   intéressant bien qu'un peu lent par moment avec  des passages répétitifs. Les nombreux personnages sont intéressants, divers, bien décrits.  Falk m'a semblé plus "homme" que "policier" que dans les trois autres ouvrages . (il n’apparaît pas dans les survivants).   La nature n'est pas oubliée mais pas toujours facile à imaginer, je n'ai pas eu la chance de connaître ce pays si lointain. 

lecture intéressante.

CARTES POSTALES DE GRECE (Victoria HISLOP)

 J'ai reçu ce livre dans le cadre de "un livre offert pour 2 Livres de Poche achetés". Pas trop intéressée je  l'ai laissé dormir  dans ma PAL. L'autrice étant dans la liste des auteurs du  challenge Solidaire 2025 je me suis enfin décidée à le lire.

Autant la quatrième de couverture ne m'avait pas emballée autant sa lecture a été une très bonne surprise : Une jeune femme dont la vie quotidienne n'a rien de passionnant trouve dans sa boîte à lettre des cartes postales de Grèce signées A  qui ne lui sont pas destinées, mais elles lui apportent un peu de soleil dans sa  vie terne. Le jour où l'envoie cesse, elle décide de prendre des congés et de partir en Grèce. Le  jour du départ elle trouve un paquet dans sa boite aux lettres qu'elle met dans sa valise. Installée à l'hôtel elle découvre qu'il s'agit d'une sorte de journal intime, émanant de l'auteur des cartes postales, dans lequel  il raconte son séjour en Grèce. Le livre devient passionnant. Chaque chapitre comporte le récit du quotidien de  A  suivi d'une histoire qui  lui a  racontée. Ces histoires qui se sont déroulées en Grèce sont à la fois différentes , intéressantes et passionnantes. Un vrai plaisir de lecture ! Une fin sympathique mais  un petit peu feel-good !

SEL (Adler OLSEN)

 Dans la série Département V je n'ai lu que le numéro 8  : victime 2117 et le numéro 9 Sel. 

Victime 2117 m'avait énormément plu. De mémoire beaucoup de suspens, des pages  en Syrie un peu difficiles. Sel un peu moins.

Sel : L'histoire se déroule pendant la pandémie. 

L'attention de Marcus a été attirée par l'annonce du décès d'une femme de 60 ans. En 1988 elle avait survécu à une explosion, son petit garçon avait été tué. Pas convaincu sur la thèse de l'accident, Marcus demande à Carl Morck de réexaminer l'affaire.

Leurs recherches leur font découvrit que depuis 30 ans un tueur choisi avec régularité une victime qu'il élimine en faisant passer le meurtre pour un accident ou un suicide. Le lien avec ces affaires serait un petit tas de sel  trouvé sur les lieux. Si les membres de  département V réussissent  à identifier la prochaine victime et la date de sa mort  ils ignorent le lieu de détention.

On s'ennuie un peu dans une première partie un peu longue. Quand le suspens commence à monter  une affaire concernant Carl  vient un peu casser l'ambiance et le moral  du groupe. 

N'ayant lu que deux tomes de la série j'avoue que mon  préféré  reste victime 2117.

 

 

 

 

L'ANCIEN CALENDRIER D'UN AMOUR (Andreï MAKINE)

Nice Octobre 1991 : Dans un cimetière un promeneur, à la recherche de la tombe d'un poète, rencontre un homme âgé, Russe émigré, Valdas Bataeff.

 Après lui  avoir montré quelques tombes le vieil homme se rassoit sur son banc et dit "la femme que j'aimais ne demanderait rien d'autre - ce vent ensoleillé et la ligne de la mer entre les cyprès. Désormais cela nous suffit pour être vivants..." puis il commence le récit de son passé

Août 1913, jeune adolescent en vacances en Crimée dans la villa de ses parents remplis d'invités. Seul de sa génération, un soir il sortit de la propriété et fut  témoin d'une course poursuite entre policiers et contrebandiers. Il est brutalement  renversé. Son agresseur est une femme. Il apprendra qu'elle s'appelle Taïa  et qu'elle est serveuse et contrebandière. Il ne l’oubliera pas.

 1914 Valdas est mobilisé, 1917 Révolution  Russe, Valdas est engagée dans l'Armée Blanche, retour  en Crimée, retrouvaille avec  Taïa. Ils  connaîtront quelques jours de bonheur. Exil en France, vélo-taxi à Paris, la Résistance, de nouveau taxi, puis la retraite sur la Cote d'azur...et toujours le souvenir de Taïa.

L'histoire de Valdas perdue dans  la Grande Histoire est passionnante mais l’intérêt de ce roman c'est surtout  l' écriture magnifique  de l'auteur, la concision du texte, en 180 pages nous survolons une partie de l'Histoire du XXe siècle.

PRENDS MA MAIN (Dolen PERKINS-VALDEZ)

Memphis 2016 : Civil est une personne âgée. Elle décide de parler à Anne, sa fille adoptive, de ses débuts dans la profession d'infirmière marqués par l’affaire des sœurs Williams, Erica (13 ans) et India ( 11 ans).

Montgomery  (Alabama) 1973 : Civil a terminé ses études d'infirmière. Elle obtient un  poste  à la clinique du planning familial où  ses premières patientes seront deux petites filles sous injection contraceptive. Compte tenu de la situation catastrophique de ces petites filles - orphelines de mère, élevées par leur père et leur grand-mère dans une grande pauvreté, analphabètes, logées dans un taudis, et  malgré leur âge sous contraception  imposée par la clinique -  Civil s'investit,  au-delà de son rôle,  dans la vie de cette famille. Après que les petites filles aient été stérilisées Civil enquêtera et découvrira que la stérilisation des femmes et des petites filles noires est  largement pratiquée. Avec l'aide d'un avocat l'affaire sera portée devant la Justice.

Pour écrire cette fiction l'autrice s'est inspirée d'une affaire réelle , celle des sœurs  Relf. La famille a intenté un procès. Il  a révélé l'ampleur de la stérilisation coercitive aux États-Unis, touchant principalement des femmes afro-américaines et des personnes issues de milieux défavorisés.

Le sujet du roman est intéressant en   informant  ou rappelant  les conditions de vie dans certains états  des Etats-Unis, des hommes et femmes noirs en 1973 liées  à la ségrégation et ce malgré son abrogation en 1964..

Pas de coup de cœur pour le personnage de Civil  auquel  je trouve un petit côté "dame patronnesse".

 

 

TANT QUE DURE TA COLERE (Asa LARSSON)

Ce roman est mon premier contact avec l'autrice Asa Larsson et son personnage la procureure Rebecka Martisson. Les références sur la personnalité de Rebecka m’échappent donc complètement.

Deux jeunes adultes, Wilma et Simon, meurent noyés lors d'une plongée dans un lac au nord de la Norvège. Un avion allemand, disparu en 1943, gît au fond du lac. Le corps de Wilma est retrouvé à la fonte des glaces. L'autopsie confirmera qu'il s'agit d'un assassinat. L'affaire est confiée à Rebecka.
Wilma vivait dans un petit village chez son arrière-grand-mère.  Des soupçons pèsent sur des membres d'une famille apparentée à Wilma.

Je n'ai pas trop accroché à cette histoire : les interventions de la jeune morte dans le récit, des lenteurs, trop de personnages, peu de vrai suspens. Des passages intéressants concernant le passé : la brève disparition de l'un des frères enfants et le récit des événements d'août 1943.

Conclusion de la déception. 

Dans ma PAL j'ai un deuxième livre est en attente.: Le sang versé.

SANS L'OMBRE D'UN DOUTE (Michael CONNELLY)

"Sans l'ombre d'un doute " est le 28eme tome (sur 29) de la série Harry  Bosch, y compris ceux avec Mickey Haller et Renée Ballard.

 A l'exception, peut être de deux ou trois, je pense les avoir tous lus sur une période de 30 ans.

Dans ce roman le rôle principal est  pour Mickey Haller, l'avocat à la Lincoln, demi-frère de Bosch.

Bosch, retraité, ex- inspecteur du LAPD,  l'assiste en qualité d'enquêteur et de chauffeur. Cette activité salarié lui a permis de bénéficier d'un traitement  de l'UCLA contre le cancer.

L'affaire dont s'est chargé Haller est  de faire rejuger Lucinda Sanz, mère de famille, en prison depuis 6 ans, accusée d'avoir assassiné son ex-mari, adjoint du shérif du comté de Los Angeles. Elle nie les faits.

 Comme dans "l'innocence et la loi"  Connelly  développe longuement la lutte impitoyable de l'avocat contre la lourde machine judiciaire états-unienne.

Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de la série. Démarrage un peu lent. l'intérêt  se réveille grâce à des rebondissements et du suspens.

LA LISTE D'ANOUK (Alexandre GALLIEN)

 Il était une fois Adam, jeune écrivain, et Anouk  stand-uppeuse. Tous les deux d'origines plutôt bourgeoises Lors de leur mariage un contrat fut signé chez le notaire. Leur histoire s'arrête brutalement par la mort d' Anouk.

Adam est complètement perdu. Son ami Razack vient l'aider à trier les affaires d' Anouk.C'est alors qu'ils trouvent un carnet rouge proposant une sorte de jeu de piste "petite tournée des connards" . A la fin  du "jeu"  une lettre lui sera remise.

Vient  le récit des souvenirs heureux ou pas, professionnels, communs   personnels, le jeu de piste, les déambulations dans Paris, les bistrots et les obsèques.  

Je n'ai éprouvé aucune empathie pour ces deux personnages. Sans doute un peu vieux jeux  j'ai trouvé  leurs relations artificielles, pas très saines. Un peu déçue par cet ouvrage dont le seul personnage  intéressant  est Razack, l'ami parfait. 

 D'Alexandre Galien j'avais déjà lu "les cicatrices de la nuit" et "le souffle de la nuit".

Merci à Babélio et aux éditions Harper Collins de m'avoir adressé ce roman.

 

 

LA NUIT DES PERES (Gaëlle JOSSE)

 A la demande d'Olivier, son frère, Isabelle revient pour quelques jours chez son père. Leur mère est décédée depuis quelques années. 

Isabelle, une fois le bac en poche, avait quitté le village de montagne où la famille habitait. Elle ne supportait plus le comportement de son père : taiseux, irritable, dur, coléreux,, poussant parfois des cris la nuit.

 Olivier lui demande de venir  pour qu'elle prenne conscience de l'état de leur père : quatre vingt ans, sans gros problème de santé à l'exception '"de l'entrée dans les brumes de l'oubli" pour ne pas  prononcer le mot    "Alzheimer".

Chacun faisant un effort, le séjour se déroule sans incident . Isabelle repense à son enfance, ses difficultés de se faire aimer d'un père malheureux en famille, heureux lorsqu'il conduit des groupes de randonneurs dans la montagne. 

Un soir, en fin de séjour,  le père raconte : annulation du sursis (il était en fac de lettres) jeune appelé,  guerre d'Algérie, le retour. Il  parle  de sa mort.

Isabelle narratrice de ce court roman évoque  non seulement  sa jeunesse sans joie mais aussi  sa vie professionnelle plutôt réussie,  assombrie par le décès de son conjoint.

Ambiance sombre.

LA MORT POUR LA MORT (Alexandra Marinina)

 J'ai découvert cette autrice au début des années 2000. Je pense avoir lu à cette époque une demi-douzaine de ses romans, dont d'ailleurs "la mort pour la mort", que je viens de relire avec plaisir.

Anastasia a trente-cinq ans. Elle est enquêtrice dans le service des crimes violents de la Brigade criminelle de Moscou. Elle est le personnage principal des romans policiers de Marinina.

Un maitre chanteur veut extorquer une famille de 10 000 dollars en les menaçant de révéler  que leur fils est un enfant adopté. Le père de famille porte plainte. l'affaire  est confiée à Anastasia.. L'enquête part dans une direction surprenante . Le dossier d'instruction sur la menace d’extorsion, prêt à être classé ,  disparait en même temps que d'autres dossiers dont l'un  plus explosifs  : :assassinats,, suicide,   chercheurs d'un institut suspectés... Anastasia  qui progresse dans son enquête est menacée de mort.

le roman se déroule dans les années 1990, soit entre l' effondrement de l'URSS et l’arrivée  de Poutine au pouvoir..

Sans être extraordinaire "la mort pour la mort" est un  roman policier intéressant.

LES GUERRIERS DE L'HIVER (Olivier NOREK)

 Excellent ouvrage sur  une guerre ( 30/11/1939 - 13 /03/1940) quasiment oubliée , effacée par  la Deuxième Guerre Mondiale. Merci à Olivier Norek de raconter  le courage extraordinaire des jeunes finlandais, souvent d'origine paysanne, qui se sont battus  contre une monstrueuse Armée Rouge, David contre Goliath...malheureusement David ne gagne pas toujours...

L'auteur ne nous cache rien, il raconte avec de nombreux détails la forêt finlandaise dans laquelle se déroule la guerre, les températures  terriblement négatives, le quotidien des soldats, leur solidarité,  les rapports entre officiers et simples soldats, le courage des  Lottas (infirmières et cuisinières). Il parle de  la violence de la guerre, mais surtout du courage  et de  l’héroïsme des soldats. Ce qui est très émouvant c'est d'apprendre  que certains des personnages de l'histoire  ont participé à cette guerre dont  Simo Häyhä, le sniper surnommé "la Mort Blanche " est le plus célèbre

Livre très intéressant et même  passionnant qu'il sera difficile d'oublier .

Au cours de la lecture impossible de ne pas penser à la guerre qui se déroule en Ukraine.

LES REGLES DU MIKADO (Erri DE LUCA)

 Ce court roman, 154 pages est divisé en quatre chapitres :

les règles du Mikado

lettres

le cahier

une autre lettre.

le premier chapitre, les règles du mikado est un vrai bonheur de lecture : un homme âgé - un ancien horloger - campe seul dans la montagne. Une nuit d'hiver entre dans sa tente une jeune tsigane qui lui demande de l'abriter. Elle a quinze ans, elle vient de s’enfuir de son clan pour éviter un mariage  forcé avec un homme de cinquante ans. En s'enfuyant elle a déshonoré son père. Pour sa famille elle n’existe plus.

Le dialogue et le compagnonnage de ces deux personnes d'âge, de milieu et de culture  différents,  opposés même, sont extraordinaires. Un vrai bonheur de lecture. Je regrette que cela n'ait  pas duré  tout le roman. Malheureusement le duo s'arrête à la 89eme page 😭

le deuxième chapitre est un échange de lettres quelques années plus tard donnant des nouvelles du vieil homme et de la gitane.

Le  cahier est  un document écrit par le vieil homme dans lequel il raconte son passé. Là, honnêtement j'ai un peu décroché. Il est question d'espionnage en Suisse entre États-Unis et Russie...

le dernier chapitre est la  dernière lettre de la "gitane" au vieil homme, décédé, dans laquelle elle se confie.

Elle sait lire les lignes de la main, lui interprète le monde avec les règles du Mikado.

 

LE BAISER DE LA DEMOISELLE (Kate FOSTER)

Écosse XVIIe siècle. 

Christian Nimmo est une figure historique tragique, connue pour avoir tué James Lord Forrester, le 26   Août 1679, à Corstorphine, près d'Édimbourg.(wikipedia).

                                                              ***

Après le mariage de sa jeune sœur, Johanna,  Christian, épouse Andrew Nimmo, un riche et généreux  commerçant. Le mariage n'est pas consommé. Andrew, sans doute impuissant, précise à sa femme qu'il n'est pas  "encore prêt pour être père".  Frustrée Christian cède  à Lord  James Forster, son oncle par alliance. Elle le croit amoureux d'elle et envisage même de divorcer pour l'épouser. Quelle erreur ! James n'est pas amoureux. Il profite des femmes. Dans son château il héberge, pour son profit,Violet, une prostituée, et il viole Oriana, son employée. 

Après avoir surpris James abusant d'Oriana, elle le surprend  avec Violet. Colère, jalousie, épée..James est touché à mort.

Accusée par Violet, Christian est condamnée. En tant que membre de la noblesse elle sera  décapitée par une machine dont le mécanisme rapide est réputé moins douloureux que la hache.

Deux narratrices racontent l' histoire : Christian et Violet. Au cours de la lecture j'ai eu beaucoup plus d'empathie pour Violet -   cabossée par la vie -  que pour Christian imbue de sa personne. 

Un personnage secondaire masculin intéressant, William Watson.

Ce roman met en lumière  la situation  des femmes considérées comme des mineurs sous la coupe des hommes d'église, de loi, enfin des hommes en général !

Merci à Babélio et aux éditions Phébus de m'avoir envoyé ce roman intéressant.

HIVER A SOKCHO (Elisa SHUA DUSAPIN)

 Sokcho, petite ville située au nord de la Corée du sud, proche de la frontière avec la Corée du Nord.

Un français auteur de bande dessinée arrive pour quelques jours dans une modeste pension à Sokcho La narratrice, Coréenne de père français, est l'employée de la pension. Elle est chargée des repas, du ménage, et de la lessive.

 Les deux personnages "  s'observent, se frôlent..." écrit la quatrième de couverture. 

 En 2024 un film franco-sud-Coréenne a été réalisé.

Je suis désolée mais je n'ai  réussi ni à entrer ni  à m'intéresser à ce court récit. 

UN OEIL DANS LA NUIT (Bernard MINIER)

" Un œil dans la nuit"est le 8eme, et à ce jour,  le dernier tome de la série les enquêtes de Martin Servaz.

Il se trouve que j'ai lu - dans le désordre  - les huit volumes. Je précise tout de suite que "un œil dans la nuit"  n'est pas mon préféré (c'est Glacé !).  je n'ai aucune attirance pour les films d'horreur. J'en ai vu un seul "la Nuit des Morts Vivants" de George A Romero. C’était en 1970 en compagnie de mon petit copain... mon mari depuis 52 ans.

Martin Servaz et ses deux équipiers Vincent Espandieu et Samira Cheung vont avoir à traiter  plusieurs affaires ayant des liens ente elles :

- Des morts violentes ( tortures, assassinat, suicide)  dans le milieu des tournages de film d'horreur. Un film est particulièrement concerné Orpheus du réalisateur Morbus Delacroix,  avec comme vedette Clara Janssen, décédée accidentellement en fin de tournage. Ce film d'horreur assez mystérieux n'est jamais sorti n'ayant pas été accepté par des producteurs.

- Judith, une  étudiante en cinéma  rédige sa thèse sur le réalisateur Morbus Delacroix a obtenu un rendez-vous avec lui dans sa maison isolée dans des bois. Poursoi l'avoir choisi ? Pourquoi s'enfuir et porter plainte ?

Récit qui m'a semblé plutôt embrouillé. Des morts avec des liens pas toujours très clairs. un commandant de police un peu fatigué : le métier, les problèmes personnels : Gustave, Léa,, Charlène, la femme de V..., Hirtmann. Des accusés pas toujours très nets, des méchants très méchants, les victimes qui  s'interrogent.....

Malgré tout un page turner.. 495 pages, (manque juste 5 pages pour le challenge pavé )  bien écrit, jusque s'il faut,  un bon moment de lecture

  

 

L' ACCOMPAGNATRICE (Nina BERBEROVA)

 Sonetchka, la narratrice,   est la fille bâtarde d'une professeur de piano. Leur situation économique est catastrophique. En 1919, Mitenka, un ancien élève de sa mère,  la met  en relation avec Maria Nikolaevna Travina, une très belle soprano issue de la grande bourgeoisie pétersbourgeoise. Sonetchka est engagée comme accompagnatrice pour les concerts et répétitions, logée et nourrie.

Compte tenu de la situation en Russie, les Travine s'installent à Paris avec Sonetchka. Maria y donnera des concerts accompagnée au piano par la très effacée Sonetchka

Alors que Maria  riche, aimée de son mari et d'autres hommes est de plus    "belle ..des cheveux noirs et lisses..un sourire d'un charme ineffable, des yeux noirs aux reflets verts..." Sonetchka se décrit  " ni intelligente ni belle...petite, sèche, d'apparence maladive..". Elle  va développer vis à vis des Travine  un sentiment de jalousie et pratiquement de haine. 

J'avais déjà lu ce court roman (109 pages) ainsi que quatre autres ouvrages de l'autrice dans les années 1990. C'est une lecture plutôt  déprimante mais à l' écriture et au style exceptionnels.

UN AVENIR RADIEUX (Pierre LEMAITRE)

 Troisième tome de la série Les Années Glorieuses. 

Enfin des nouvelles de la famille Pelletier ! l'impression de prendre des nouvelles de cousins éloignés!

Louis et Angèle ont quitté Beyrouth. Ils se sont installés pas trop loin de Paris où vivent leurs trois enfants et petits-enfants. Colette,leur petite fille, vit encore avec eux mais pas pour longtemps, sa mère ayant décidé de la reprendre. Colette acceptera pour  s'éloigner du voisin qui l'a agressée sexuellement.

Jean, un peu perdu voudrait pouvoir s'expliquer avec son père. Il est toujours sous l'emprise de l'horrible Geneviève sa "chère et tendre". Leur fils  Philippe semble être tombé de son piédestal maternel.  Nul à l'école il s'épanouit à l'académie de billard. Geneviève de plus en plus odieuse les ennuie tous avec "son" astrologie.

François doit accompagner pour un reportage une délégation d'industriels français en Tchécoslovaquie. A la demande du contre espionnage français, il est  contraint à Prague de faciliter l'exfiltration d'un espion. Les conséquences pour François seront très pénibles.  C'est grâce à la pression exercée par  son épouse Nine auprès des autorités françaises qu'il  rentrera en France.

Hélène, enceinte jusqu'aux yeux, réussit à monter , avec succès, une émission de radio la nuit à l'écoute des auditeurs. Lambert, son mari, a quitté le journalisme pour reprendre le cabinet de courtage de son père.

Joseph, le  charismatique chat de la famille.

Troisième tome de la saga des Pelletier...je suis devenue accro à l'histoire de cette famille qui se déroule à une époque où j'étais une petite fille. J' écoutais  lors des repas mon  père journaliste et mes grands frères discuter de l'actualité. 

Style fluide, nombreux chapitres courts. Excellent roman.

L'INCONNUE DU PORTRAIT (Camille de PERETTI)

 En  1910 Gustave Klint  peint le portrait d'une dame avec un grand chapeau, une écharpe autour du cou. En 1917, pour une raison inconnue, il reprend le tableau,  retire le chapeau, coiffe la dame d'une sorte de chignon et couvre ses épaules d'un châle avec des motifs de fleurs. Le tableau fut volé (1997) puis retrouvé en 2019.

Autour de ce tableau l'autrice construit une histoire passionnante avec  trois  personnages principaux entourés de plusieurs protagonistes.

- Martha  (aurait servi de modèle à Klint )  après avoir été au "service" d'un jeune et riche bourgeois, se retrouve seule et  mère d'un petit garçon.

- Isidore, orphelin, quittera l’Europe pour les États Unis. Plein d'ambition il épousera la fille d'un industriel.

- Pearl, fille d'une prostituée et selon sa mère d'un riche industriel, verra sa vie bouleversée .

Le récit n'est pas linéaire. Il se déroule tout au long du  XXe siècle en Autriche et aux États Unis, avec des retours en arrière venant compléter ou  expliciter les nombreux faits et événements.

Lecture intéressante.

 

 

 

LA DOUBLE VIE DE DINA MILLER (Zoe BRISBY°

 Roman choisi totalement par hasard dans une liste  de livres parus récemment dans la collection Livre de Poche.

1961 Huntsville, Alabama. La NASA, nouvellement créée,  y a installé  le Centre de vol spatial Marschall. Une jeune femme, Dina Miller, arrive dans cette commune et s'installe dans le quartier huppé  où vivent les scientifiques et leurs familles.  Dina est membre du Mossad, son rôle récupérer des documents sur l'un des scientifiques qui serait 'le chirurgien de Buchenwald" et l'extrader vers Israël pour  le juger.

Je pensais lire un petit roman traitant de la vie  d'américains aisés  au début des années 60. Et bien pas du tout. Si quelques pages font sourire -celles où il est question des  femmes des scientifiques les"Bomb Wives" et leur grand barbecue -  d'autres abordent de sujets graves et  importants comme le passé des anciens nazis, l'objet de  la mission de Dina, les raisons de son engagements dans le Mossad aux cotés de Peter.

Roman intéressant de 277 pages, des chapitres courts, une écriture fluide, lu dans la journée.

 

JOURNAL A QUATRE MAINS (Benoîte et Flora GROULT)

J''ai découvert  Benoite Groult dans les années 1970 par son essai "Ainsi soit-elle", une belle découverte sans doute à l'origine de mes idées féministes.  Je l'avait fait lire à mon mari -nous étions jeunes mariés - et à l'un de mes collègues. De mémoire ils l'avaient apprécié. Plus tard j'ai lu d'autres livres  de Benoite Groult seule et avec Flora. Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu à cette époque "journal à quatre mains". 

Première parution 1962.   Comme l'écrit Benoite Groult dans sa préface datée de 2008 " Et pourtant le Journal à quatre mains s'inscrivait dans un temps précis et à un moment précis de notre vie, à ma sœur et à moi : c'était le premier des trois romans que nous allions publier ensemble."

Ce roman/journal  commence le 6 mai 1940 et se termine le 17 janvier 1945 . Benoite et Flora sont deux jeunes filles cultivées,  issues d'un milieu bourgeois aisé parisien.  Au début de la guerre Benoite est à la faculté, Flora au collège. A la fin Benoite est dans la vie active, Flora est bachelière.  

Surprenant ! contrairement à d'autres livres que j'ai pu lire sur l'occupation allemande la guerre n'est pas le sujet principal de cet ouvrage. Il est le plus  souvent question de leurs rapports avec les jeunes hommes,de leurs sorties ( théâtres, concerts , soirées dansantes particulièrement Flora) Quant à Benoite elle se marie en dérogeant à son milieu bourgeois. Tout cela  prend beaucoup d' espace et  fini par être ennuyeux. 

Heureusement on trouve des passages évoquant la situation réelle c'est à dire la guerre, l’occupation et leurs conséquences. (les allemands en Russie, l'attente d'un débarquement,les otages fusillés, la vie quotidienne - les couvre-feu,   les difficultés pour trouver comment se nourrir, les tickets de rationnement, la faim, le froid l'hiver, les chaussures..).

Après la Libération de Paris - 25 août 1944 -  quelques pages rendent compte de la présence des américains avec leur  générosité  en produits alimentaires et autres. 

Un peu de déception à la lecture de ce journal/roman, trop long (535 pages) avec  des passages parfois sans grand intérêt.

 

REBECCA (Daphné du MAURIER)

 Une jeune orpheline, au prénom inconnu, est  demoiselle de compagnie d'une femme riche, âgée, snob, en vacances à Monte-Carlo: Mme Van Hopper. Dans le même hôtel séjourne Maxim de Winter dont la femme est décédée récemment dans des conditions tragiques. Mme Van Hopper  étant retenue dans sa chambre par une grippe Maxim décide de distraire la jeune fille en lui faisant visiter la région. Le charme de cette demoiselle agit et Maxime décide de l'épouser. Après un cours voyage de noce à Venise ils rentrent à Manderley, le magnifique manoir de Maxim de Winter.

La jeune Mme de Winter va être confrontée à l'ombre de Rebecca dont le souvenir est partout : dans les pièces du Manoir, dans le parc,  dans la tête du personnel et des relations mondaines. Elle avait tout pour elle, beauté, intelligence, hôtesse exceptionnelle...la responsable de personnel, Madame Denvers, se chargera de le lui rappeler. Max, repris par la gestion de son domaine, n’est plus tout à fait l'homme rencontré à Monte-Carlo. La découverte d'un cadavre va venir bousculer l'atmosphère ....

La première partie de l'ouvrage est un peu terne comme la personnalité de la jeune Mme de Winter assombrie par le souvenir permanent de Rebecca. Heureusement dans  la deuxième partie le mystère s’éclaircit, la personnalité de la jeune Mme de Winter se révèle, les évènements s'accélèrent,  un peu d'angoisse et de suspense pimentent la lecture.

 Relecture d'un roman iconique, également vu au cinéma.

 

COMME UN TIGRE DE FEU (Baptiste TOUVEREY)

"Comme un tigre de feu" : une découverte pour moi sur un monde et une période qui me sont totalement inconnus.

L'histoire qui nous est contée se situe dans l'immense Milieu du Monde, au VIIe siècle après JC : chute de l'Empire Sui,618 et début de la dynastie Tang, 618)

Comme chez Alexandre Dumas ce roman est une  fiction basée sur des évènements et des personnages historiques. C'est très réussi. Le texte est excellent, rien ne  manque pour capter l'attention du lecteur : intrigue, angoisse, violence, passion, amour et haine. Les personnages - Yicheng, Jiande et Shimin - qui donnent leur nom aux chapitres sont intéressants et attachants.  

En fin de volume l'auteur apporte des précisions sur les personnages et les évènements : fiction, réalité et un mixte des deux

Roman passionnant, lu avec plaisir.

Merci à Babélio et aux éditions Laffont  I Versilio de m'avoir adressé ce roman.

 

QUATRE GARCONS DANS LA NUIT (ValMc DERMID)

 1978 St Andrews, Écosse.

Quatre jeunes étudiant rentrant d'une soirée "arrosée " tombent sur le corps de Rosie Duff, poignardée. Elle décède avant l'arrivée des secours que l'un des garçons était allé chercher. L'enquête n'aboutissant pas ils passent de témoins à suspects. Leur situation devient difficile, deux d'entre eux sont agressés par les frères de la victime

Novembre 2003.

 25 années sont passées. Les "quatre" sont entrés dans la vie active, leurs relations sont un peu distendues. Lorsque la police décide de reprendre les enquêtes qui n'ont pas été résolues - dont l'affaire Rosie Duff -Ils sont de nouveau perçus comme  suspects. Le doute s'installe entre eux .

Dans cette deuxième partie le rythme s'accélère. Mort, violence,  angoisse et peur sont présentes. La vérité s'imposera difficilement.

Très bon polar qui a tenu la lectrice que je suis "en haleine" tout au long de sa lecture.

L'HYPOTHESE LEBAJAC (Philippe HEBRARD)

 Roman social ? en partie. Le thème  du roman, sur lequel se greffe  différents personnages, est la fermeture d'une usine sans espoir de reprise, le montant des indemnités et le reclassement du personnel.

Ce qui retient l'attention du lecteur c'est l'histoire personnelle  des femmes et des hommes qui animent ce roman. Citons notamment  les deux syndicalistes Gilles et Blaise, le directeur de l'usine condamnée Dutilleux,joueur d'échec, de la  chargée de mission pour les prises en charge individuelle  la belle Alice Weckman, du  capitaine de gendarmerie Lebajac, du directeur de la société internationale Peter Bleeker ... surtout n'' oublions pas  la tatie de Gilles, Valou la folle, dont les pensées sont écrites en caractères italiques dans le texte.

Après un peu d'hésitation à la lecture des premières pages, je suis entrée dans le roman que j'ai lu avec plaisir.  Comme l'écrit Harfangblanc dans sa chronique je pense qu'effectivement  trop de sujets  sont évoqués laissant peu de place à celui de la crise économique à l'origine de la fermeture d'usine.

Merci à Babélio et aux éditions Sans Crispation éditions de m'avoir adressé ce roman.

ENTRE CIEL ET TERRE (Jon KALMAN STEFANSON)

 Deux jeunes pêcheurs, Barour et le gamin, passionnés de poésie et romans, arrivent au campement d'où ils partiront avec quatre autres pécheurs pêcher la morue. Avant de monter dans la barque Barour retourne relire quelques vers de "le paradis perdu"de Milton. Après le départ du bateau Andréa, la cantinière, constate que Barour est parti en oubliant sa vareuse. Oubli fatal.

Au retour de pêche le gamin abandonne le campement, reprend la route pour rapporter à Kobein,  l'aveugle propriétaire de quatre cent livres, le recueil de poème qu'il avait prêté à Barour.

Dans cet ouvrage l'histoire est en quelque sorte secondaire, l'essentiel c'est  l'écriture. Avec talent l'auteur nous transporte en Islande en nous décrivant  ses côtes, ses montagnes, la mer, les pêcheurs, le froid, la neige, ses habitants, leur village.

Les noms/prénoms islandais sont difficiles à mémoriser ce qui complique la lecture.

GABRIELE (Anne et Claire BEREST)

 Gabriële : 21/11/1881- 7/12/1985. Livre proposé par l'une des membres du Club de lecture.

Anne et Claire Berest raconte une  vie hyper  active, celle de leur arrière grand-mère  Gabriële, traversée par les courants artistiques du début du XXe siècle, par les nombreuses rencontres (Apollinaire, Duchamp, Man Ray, Tzara, Gertrude Stein....) et les voyages  aux Etats-Unis, Espagne, Suisse ..., en couple avec  Francis Picabia de   1909 (date du mariage) à1919 (date de leur séparation, suivie d'un divorce en 1930) mais  dont seront tenus à l'écart  - pour ne pas dire oubliés -  leurs quatre enfants.

Biographie/ fiction ? les deux sans doute. Pas un coup de cœur. Perturbée ou choquée que, en dehors du choix  d'Apollinaire - moqué par ses amis lorsqu'il s'engage dans l'armée - et du "piston" de Picabia,  aucun personnage n'évoque la Première Guerre Mondiale et s'interroge sur le sort des milliers de français et à partir de 1917 d'américains qui se font tués ou blessés en France.

                                                                        ***

 Anne Berest consacre quelques lignes à Gabriële dans son excellent roman "la carte postale". De mémoire elle conduit   des personnes en zone libre.

LA CARRIERE DU MAL (Robert GALBRAITH)

 "La carrière du mal" est le troisième volet de la série "les enquêtes de Cormoran Strik". Après avoir découvert le tome 1  l'an dernier, c'est un peu au hasard que j'ai choisi le tome 3.

Nous  retrouvons le duo  Cormoran/Robin. 

Côté vie personnelle : Cormoran a une amie, une femme riche en instance de divorce, Robin connait des hauts et des bas avec son fiancé.

Côté vie professionnelle  : Leur enquête vise le tueur psychopathe - il avait déposé à leur agence un colis contenant une jambe de femme -  Il  mutile  ses victimes (jambe , doigts, oreilles, seins) tout en poursuivant "la secrétaire", qui n'est autre que Robin, pour la massacrer en faisant porter le crime sur  Cormoran. Strike cherche à l' identifier parmi trois suspects qu'il connait les ayant déjà affronter.

Bon thriller avec suspens, angoisse, horreur, mais trop long (726 pages) avec des passages un peu répétitifs.  Est largement développée la question de l'apotemnophilie. (1) - 

(1) les patients souffrant d’apotemnophilie tentent souvent de convaincre les chirurgiens de leur amputer un membre.

LES COMBUSTIBLES (Amélie NOTHOMB)

 Pièce de théâtre  publiée en 1994.

Trois personnages :Le Professeur, Daniel, son assistant et Marina, étudiante.

lieu : une grande bibliothèque dans l'appartement du professeur,

Une ville assiégée par les barbares, bombes et tirs de snipers.

Il fait très froid. les meubles ont été brulés, reste les livres

 le professeur : "Si nous nous mettions à brûler les livres, alors, vraiment, nous aurions perdu la guerre"

Marina : "Nous avons perdu la guerre".

Tous les livres seront brûlés.

Intéressant mais sans doute  pas le meilleur Nothomb.

LA CHAMBRE DU FILS (Jorn LIER HORST)

 "La chambre du fils" est le sixième tome traduit en français de la série "william wisting". Wisting vit seul. Line, sa fille journaliste, a démissionné du journal VG. Elle exerce son activité en freelance ce qui lui permet de s'occuper de sa fille Amalie (2 ans). Elles habitent un maison proche de celle de Wisting

Le Procureur général convoque l'inspecteur Wisting pour lui confier une affaire particulière. Il convient de trouver d'où viennent les 800 millions de devises étrangères trouvés au domicile de Bernard Clausen, un homme politique à la retraite, décédé brutalement d'une crise cardiaque. Clausen est veuf - sa femme est décédée d'un cancer, leur fils Lennard s'est tué dans un accident de moto.

Pour résoudre cette affaire, Wisting s'entoure de son collaborateur Mortensen, de deux inspecteurs de police extérieurs à son commissariat et de sa fille. Après avoir trouvé l'origine des 800 millions - un vol spectaculaire à l'aéroport d'Oslo - il convient de comprendre comment les billets se retrouvent dans une pièce fermée au domicile de Bernard Clausen.

Les enquêtes (qui sont les auteurs du vol à Oslo  ? comment et pourquoi l'argent se retrouve au domicile de Clausen ?) s'avèrent  difficiles, pleine de surprises, de rebondissements avec  de la violence.

Bon roman policier, bien construit, maintient l'attention du lecteur.

FERME POUR L'HIVER (Jorn Lier HORST)

"Fermé pour l'hiver ":  tome 7 de la série norvégienne  "enquête de William Wisting" est le tome 1 pour la traduction française. Troisième livre de la série william Wisting que je découvre sans respecter l'ordre de sortie. Pas de souci pour suivre les enquêtes,  plus compliqué question vie familiale qui tient une grande place dans les histoires.

Wisting est appelé à la suite de cambriolages dans une résidence de chalets d'été. Un mort est découvert dans l'un des chalets (appartenant à un animateur d'une émission de télévision) Ce qui devait être simple se complique :

1) lors du transfert la corps de la victime est enlevé lors de son transfert vers la morgue,

2) Line, la fille de Wisting, décide de passer quelques jours dans le chalet appartenant à son père -elle vient de se séparer de son copain dont certaines des activités semblent douteuses - découvre un deuxième cadavre dans une barque.

3) de nombreux oiseaux meurent ?

Les deux cadavres semblent ne  pas être de la même origine, l'un correspond aux cambrioleurs qui viennent de Lituanie, l'autre plutôt aux trafiquants de drogue.

Que l'on se rassure Wisting, après un détour à Vilnius au marché de Gariunai, résoudra les deux affaires auxquelles s'ajoutera une affaire de braquage de transport de fonds.

Roman intéressant qui aborde la question du niveau de vie entre  pays européens.

 

PECHE DE CHAIR (Colleen Mc Cummough)

 Quelle déception ce roman !

Lors d'une conférence sur la littérature océanienne e découvre que Colleen Mc Cullough  (les oiseaux se cachent pour mourir) avait écris des romans policier. j'en trouve un en solde sur internet.

Histoire très embrouillée, trop de personnages, des hommes torturés, des femmes disparues, un interné dangereux dans un hôpital psychiatrique, des policiers, des meurtres, des enlèvements. L'histoire se structure un peu vers la page 350/376, c'est la raison pour laquelle  j'ai mis une demi deuxième étoile.

LA PETITE- FILLE (Bernhard SCHLINK)

 Kaspar, un libraire de 70 ans, rentre chez lui et  découvre sa femme,  morte dans la baignoire. Birgit s'est-elle suicidée ou  ayant trop bu, comme souvent, s'est-elle noyée ? 

Jeune étudiant à Berlin-Ouest Kaspar avait rencontré Birgit, étudiante à Berlin-Est, en 1965 à l'occasion de rencontres exceptionnelles  de jeunes  RFA/RDA. Amoureux, il l'avait aidé à franchir le mur. Le couple n'a pas eu d'enfant. Birgit fut mélancolique, dépressive.

Kaspar découvre dans les écrits de son épouse qu'elle avait accouché d'une petite fille qu'elle avait immédiatement abandonnée. Il part à sa recherche. Il rencontre Svenja, mariée à Björn, appartenant au groupe Volkisch, communauté nostalgique du nazisme, antisémite, refusant le modernisme. Ils ont une petite fille, Sigrun, âgée de 14 ans.

Heureux de sa qualité de grand-père, après négociations rémunérées avec Björn, il obtient l'autorisation de recevoir à Berlin Sigrun pendant les vacances. Kaspar se retrouve seul avec une enfant non seulement très intelligente mais aussi très endoctrinée. Pour l'ouvrir au monde il lui fait découvrir la Littérature - elle peut choisir tous les livres qu'elle souhaite dans sa librairie - l'Opéra, la Musique. Il lui offrira des cours de  piano.

En dehors de l'histoire de ce merveilleux grand-père et sa petite fille, ce livre me permet de comprendre  que pour certains allemands - comme  Svenja et Björn  - la réunification de l'Allemagne  est une erreur. Ils restent  fidèles  non seulement à l'esprit de la RDA mais aussi au nazisme et à Hitler. L’endoctrinement de Sigrun lui faisait tenir des propos négationnistes (Anne Frank).

Bon livre à lire

LE SILENCE (Dennis LEHANE - traducteur François Happe)

 Nous sommes  en 1974. Les personnages  masculins  sont de retour du Vietnam. Un passé  récent : Les accords de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam date de janvier 1973).

A South Boston, quartier irlandais, la tension raciale est élevée  suite à la politique de déségrégation  avec le busing (transport par car des élèves des quartiers  noirs vers les écoles des quartiers blancs, et des élèves des quartiers blancs  vers  les quartiers noirs). Une grande manifestation est prévue.

Mary Pat a d'autre souci. Jules sa fille de 17 ans, sortie avec des amis,  n'est pas rentrée. Or Jules s'est tout pour Mary Pat, dont le fils Noël est mort d'une overdose après son retour du Vietnam. La nuit où Jules a disparu, un jeune noir est décédé après avoir été percuté par un train.Une bande de jeunes blancs a été aperçue sur le quai.

Mary Pat recherche Jules. Interroge les membres de sa communauté  et de la mafia locale. Devant le silence qui lui est opposé et l'argent  proposé  pour qu'elle quitte South Boston, elle comprend : sa fille a été supprimée. Mafia et corruption paralysent  l'enquête du policier  Bobby Coyne.  

La douleur de Mary Pat devient colère et vengeance. C'est seule, au volant de Bess, sa vieille voiture,  qu' elle poursuit et attaque  ceux qui ont tué sa fille. (le passage que je préfère).

Excellent roman et belle image  d'une femme et d'une mère.

POST MORTEM (Olivier TOURNUT)

Post Mortem, prix du Quai des Orfèvres 2025 : une très bonne cuvée.

Le cadre :  faussaires,

Les victimes : deux hommes massacrés

Le tueur : intervient dans le récit  pour raconter ses actes

Suspects : personnes haut de gamme

Enquêtrices : la capitaine de police Isabelle Le Peltier, la lieutenante de police Blanche Charon.

Lectrice fidèle du prix du Quai des Orfèvres je considère que le 2025 est un excellent roman policier : sujet original, pas de temps mort, du suspens, de bonnes enquêtrices, de la violence, une fin ouverte...

A L'ECOLE DE L'UNIVERSEL Germaine LE GOFF , une éducatrice en Afrique. (François-Xavier FRELAND)

Germaine le Bihan est née en 1891 à Pouldavid, près de Douarnenez dans une famille pauvre. Après quelques années à l’école des sœurs elle obtient le certificat d'études. Après un premier échec à l'entrée de l'école normale d’institutrice - elle n'a pas su répondre aux questions concernant le Congo et le Soudan - elle est admise au concours en 1908. Son premier poste sera Silfiac (Morbihan).

Mariée en 1913 , veuve au début de la guerre et mère d'une petite fille. Trois ans plus tard elle se remarie avec Joseph Le Goff, instituteur, ancien combattant qui la prévient "ayant vécu de telles horreurs pendant quatre ans il s'est juré de ne jamais mettre un enfant sur la terre."

En 1921 ils font une demande de détachement auprès du ministère pour l'Afrique -Équatoriale française. Leur premier poste sera Djenné. Puis se sera Saint-Louis, Dakar où enfin Germaine le Goff va pouvoir réaliser son rêve créer  l'école normale d'institutrices pour faire « des femmes plus évoluées qui éduqueraient la masse et par leur rayonnement personnel et par l'école". Parmi les anciennes élèves certaines ont mené des carrières internationales et porté des valeurs féministes.

En 1946 se sera l'heure de la retraite. Elle revient vivre en France à Sucé-sur-Erdre où elle décédera  le 21 juillet 1986 à 95 ans.

Jeanne Turpin, élève de la première promotion (1938) écrit :

"Mamie Le Goff nous a tant appris, tout en consolidant l'éducation que nous avons de nos parents.

Je peux , à mon âge,  témoigner à haute voix, sans être contredite,que Germaine Le Goff a œuvré pour l'Afrique et quelle est une pionnière dans ce qu'on appelle actuellement la "promotion de la femme africaine." 

Dans ce livre François-Xavier Freland rend hommage à son arrière-grand-tante.

LE SYNDROME DU SPAGHETTI (Marie VAREILLE)

Léa est une jeune fille de 17 ans, pas très bonne élève au lycée, passionnée et intéressée par une seule chose  : le basket. Dans son Club, compte tenu de son niveau, elle joue dans l'équipe des garçons. Son père est son entraineur. Elle a deux projets pour son avenir  : intégrée l'INSEP puis la WNBA aux États Unis. Malheureusement la vie n'est pas un long fleuve tranquille ! Suite à un examen médical le couperet tombe : interdiction formelle  de faire du sport et particulièrement du basket.

Effondrement complet ! Léa va devoir encaisser la nouvelle, renoncer à son rêve de "championne de basket", et  reconstruire un nouvel avenir... Anthony, son nouvel ami, pourra-t-il l'aider ?

Le syndrome du spaghetti est un petit roman sympathique dont  certaines pages peuvent attirer les larmes😭😭.

Le sujet traité est intéressant. Je pense  proposer la lecture de ce livre à mon club de lecture.

L'USURE D'UN MONDE, Une traversée de l'Iran (François-Henri DESERABLE)

 Fin 2022 F.H. Désérable s'envole pour l'Iran sur les traces de Nicolas Bouvier "un sorcier de la route", auteur de "L'usage du Monde". Voyage prévu en 2020, retardé cause covid. En Iran fin 2022 ont lieu des manifestations nombreuse suite à la mort de la jeune  Mahsa Amini.

L'ouvrage est le récit d'une traversé de quarante jours à travers l'Iran, ses paysages, son architecture. C'est aussi et surtout le récit des rencontres avec les Iraniens  d'où il ressort qu'ils attendent tous la fin de la République islamique, à l'exception d'un prof de biologie à la retraite, qui à propos de l'ayatollah Khamenei, guide suprême de la révolution Islamique , dit "un grand homme. Je donnerais ma vie pour prolonger la sienne d'une minute."

Parmi ses rencontres celles avec  deux  jeunes filles ont ma préférence :

 Niloofar "l’Écho de Téhéran" crier dans la rue  "Marg bar dictator" (mort au dictateur) slogan immédiatement  repris par des personnes de leur fenêtre, des passants dans la rue, des passagers d' une voiture, d'une moto, puis qui se propage dans les rues..

Firouzeh  apprend de nombreux poèmes dans l'hypothèse où elle serait emprisonnée. Sachant ce que l'on fait subir aux jeunes filles en prison  elle pourrait se les réciter.

Livre intéressant mais  sans doute très incomplet sur la réalité de la vie quotidienne des iraniens.

Femme, Vie, Liberté.