LES LENDEMAINS QUI CHANTENT (Arnaldur INDRIDASON)

Sixième enquête de Konrad, veuf, policier à la retraite et vingt sixième roman signé Arnaldur Indridason  que je lis. 

Konrad connaît enfin le nom de la personne qui a tué son père. On pourrait penser qu'il arrêterait d'enquêter, à titre personnel,  sur d'anciennes affaires. Ce serait mal le connaître. Trois affaires vont l'occuper : identité du cadavre retrouvé sur les rives du lac Hafravatn, la découverte dans les fondations d'un chantier du corps de Skafti enregistré comme mort  noyé, enfin la disparition mystérieuse d'un gérant de pressing auxquelles s'ajoutent des histoires de Lada, de militants de gauche, de réseaux d'espionnage soviétiques.

Tout cela donne un roman plutôt embrouillé. Pour ne pas être totalement perdu il est préférable d'avoir lu les précédents  livres de la série Konrad. 

En conclusion de la déception. On est loin des romans précédents notamment ceux de la série du commissaire Erlendur Sveinsson.

LE CODE ROSE (Kate QUINN)

C'est un peu par hasard que j'ai acheté en collection poche "Le Code Rose". La lecture de la quatrième de couverture m'a donné envie d'aller plus loin. Je ne regrette pas mon choix. 

L'un des sujets  de cet ouvrage est  le rôle du domaine de  Bletchley, situé dans le centre de l'Angleterre, qui de 1939 à 1945 fut le principal centre de décryptage du Royaume uni. Plusieurs centaines de cryptanalystes y ont travaillé. 

"Les cryptanalystes sont sélectionnés pour leur intellect, qu'ils soient linguistes, champions d'échecs, experts en mots croisés, polyglottes ou mathématiciens.... Le test d'entrée consistait à finir les mots croisés du Daily Telegraph en moins de 12 minutes."(wikipédia). 

 Comme il s'agit d'un roman  l'Histoire avec un grand H - casser les codes allemands contribuant ainsi à la  victoires des alliés - sert de cadre à la partie fiction. De nombreux personnages créés, inspirés par... ou  réels traversent le roman.  Le rôle principal est tenu par  trois jeunes femme,  Osla, Mad et Beth.  Femmes de caractère, fort bien décrites, d'origine sociale différente. Dans une note en fin de livre l'autrice donne  quelques  clés sur ses personnages. 

Côté people le roman se termine le 20 novembre 1947 jour du mariage de la reine Élisabeth  et du prince Philippe.(mariage évoqué à plusieurs reprises dans le roman)

Roman passionnant :  Aucun temps mort  dans la lecture des 726 pages : l'Histoire,  les histoires communes et individuelles, des personnalités diverses et intéressantes.  

Quelques passages techniques, compliqués pour moi : les descriptions de l'activité de "craquage " des messages et des machines à décrypter.

UNE FAMILLE TROP PARFAITE (Rachel ABBOT)

 Robert Brooks appelle la police pour signaler la disparition de sa femme Olivia et de ses trois enfants.

L'inspecteur-chef Tom Douglas est chargé de l'affaire ; il fait équipe avec l'inspectrice   Becky Robinson.

 Tom se souvient d'avoir déjà  eu à traiter, les années passées,  des affaires avec Olivia :  la disparition de son compagnon Danush, le décès de ses parents  (intoxication par monoxyde de carbone), disparition de son mari Robert avec les trois enfants.

Tom et Becky se rendent au domicile des Brooks. La personnalité de Robert questionne. Son comportement intrigue. Il parle de  sa femme comme d'une personne fragile psychologiquement. La  police s'interroge sur la  responsabilité de Robert dans la disparition de sa famille. Il semble être un manipulateur qui a mis sa femme sous son emprise. Les deux inspecteurs souhaitent surtout retrouver les enfants vivants. 

 Roman policier classique avec suspens mais pas extraordinaire.

 

LA DERNIERE ALLUMETTE (Marie VAREILLE)

Troisième livre de Marie Vareille que je lis. J'aime les sujets qu'elle traite. Dans cet ouvrage son  sujet est malheureusement d'actualité : la violence conjugale. Outre les pages concernant la violence, il est également traité coté ressenti enfant.

Gabriel a fui la maison suite à un événement grave. Il est  obsédé par une statistique qui signale que les enfants issus d'un couple dysfonctionnel (violence conjugale) trois sur quatre reproduiront la violence. Heureusement grâce à  Zoé, la jeune femme solaire qu'il a rencontrée,  et la protection de sa petite sœur Abigaëlle, recluse dans l'abbaye Sainte Marie de Saône, en Bourgogne, il s'en sortira.

Le sujet n'est pas facile mais il est fort bien traité par l'autrice : le journal d'Abigaëlle petite fille et les rendez-vous d'une jeune femme au cabinet du  docteur Garnier sont très parlants.

Excellent roman, écriture fluide. La construction du roman journal d'Abigaëlle, ses réflexions , le comte rendu des consultation, etc...) est intéressante

 

LE PRINCE DES MAREES (Pat CONROY)

Quel roman ! mais quel roman ! époustouflant ! Magnifique !  1076 pages qui se tournent toutes seules.

Tom, le narrateur, apprenant que sa sœur Savannah est hospitalisée suite à une nouvelle tentative de suicide s'envole pour New York. Avant de voir Savannah il rencontre sa psychiatre Susan Lowenstein.  Pour mieux appréhender les problèmes de Samantha, poétesse reconnue,  elle lui demande de "raconter les détails de sa vie".

 Tom va développer  au cours de nombreux entretiens l'histoire de la  famille Wingo.  Elle est constituée de Henry, le  père, pécheur de crevettes, alcoolique et violent, de Lila, la mère,  orgueilleuse, mythomane et des trois enfants  Luke et les jumeaux Tom et Savannah,  sans oublier  Amos, le grand-père et Tolitha, la grand-mère, personnages plutôt pittoresques.

Pas de chronologie dans le déroulé des souvenirs, pas de hiérarchie entre les douloureux et bons souvenirs. 

L'affection et la tendresse qui lient la fratrie leur permettra  des connaître des moments extraordinaires (le marsouin blanc , le tigre du Bengale) et de supporter le quotidien souvent difficile (violence du père sur eux et leur mère, ses projet foireux) 

Outre la vie familiale des Wingo, de nombreux sujets sont abordés  dans cet excellent roman parmi lesquels on peut citer   la Caroline du Sud (sa nature, ses paysages, ....)   la pêche aux crevettes, exercée par Henri et Luke, l'enseignement et le baseball américain pratiqués par Tom, les poèmes de Savannah, la guerre  (deuxième  guerre, Corée, Vietnam ) la ségrégation raciale, le racisme, le viol, la vie sociale, la psychiatrie, l'amour, la violence...

Le séjour de Tom à New York est un très bon passage du roman.... 

 Roman à lire et même  à relire (mon cas, ma première lecture lors de la sortie du roman dans les années 1980, mon souvenir les crevettes😅)

 

 

LES LOYAUTES (Delphine de VIGAN)

Hélène, jeune professeur de SVT,  pense qu'un de ses élèves a le comportement d'un enfant maltraité, situation qu'elle connaît ayant été elle-même maltraitée  par son père. Ses alertes auprès de l'infirmière et du proviseur ne sont pas prises au sérieux.

Théo, n'est pas un enfant battu, c'est un enfant ballotté entre une mère dont la haine pour son ex-mari l'emporte sur l'amour pour son fils, et un père chômeur en fin de droit se perdant dans l'alcool et l'absence d'hygiène de vie.

Théo boit. Il a 12 ans et il boit.  Il boit " pour abolir la peur et les souvenirs". Il boit avec Mathis, son seul copain.  

Cécile, mère de Mathis, fragilisée par  son mari qui  la rabaisse -ils ne sont pas du même milieu social - se sent responsable. Elle  découvre pratiquement au même moment que Mathis boit avec Théo et que son mari  se défoule le soir sur internet en tenant  des propos racistes, antisémites, homophobes et misogynes.

 Ce court roman (188 pages) parle avec talent de situations familiales douloureuses, mais  malheureusement pas exceptionnelles.

Écriture fluide mais  fond très sombre. 

 

LA CONSOLATION DE L'ANGE (Frédéric LENOIR)

Livre reçu dans la cadre de "un livre offert pour 2 livres de poche achetés."

Blanche,  90 ans, est hospitalisée. Fatiguée elle a demandé que l'on arrête les dialyses. Elle attend la mort sereinement.

Hugo, 20 ans, hospitalisé suite à une tentative de suicide, motivée par un nouvel échec au concours d'entrée en faculté de médecine.

Faute de place à l'hôpital il est installé dans la chambre de Blanche.

Entre Blanche, ancien professeur de philo, déportée  à Auschwitz à 17 ans, qui attend sereinement sa mort et le dépressif Hugo  va se nouer un dialogue, agrémenté de poèmes de Victor Hugo, sur la vie, l'amour, la mort.

Beau récit  philosophique, sensible et touchant.