samedi 9 septembre 2017

LA GLOIRE DES MAUDITS (Nicolas D'ESTIENNE D'ORVES)

L'histoire qui nous est racontée se déroule en 1955, soit dix ans après la fin de la guerre.
Gabrielle Valoria, jeune femme d'une vingtaine d'années dont le père a été fusillé à la Libération, habite avec son jeune frère  Simon autour du jardin du Palais Royal.  Après avoir déposé cinq lettres sous le paillasson de Gabrielle un certain Léon Drameille lui demande de devenir la protégée de Sidonie Porel, auteure célèbre, présidente de l'académie Goncourt. Sa mission fouiller dans la vie de Sidonie afin de  prouver au monde entier qu'elle est une imposture. Grâce à ces relations - elle est la fille d'Enrique Valoria " (celui qui) a fait tourner les cœurs du Tout-Paris durant les années folles" - Gabrielle rencontrera Sidonie. Elle deviendra sa biographe..... une  d'amitié vraie ou trompeuse  semblera  lier les deux femmes.

En enquêtant sur le passé de Sidonie, Gabrielle va être confrontée à un monde où se mêlent des menteurs, des traites, des vrais et des faux résistants, des vrais collaborateurs dont certains après avoir échappé à une condamnation à mort ont effectué quelques années de prison, des écrivains, des politiciens, des patrons, des prostituées.  Ils auront tous croisé Sidonie au cours de sa vie. Ils ont tous traversé les années d'occupation en sachant joué le double jeu de collabo et de résistant...particulièrement à la fin pour ce deuxième volet. Son enquête la conduira des salons parisiens à des îlots perdus dans Paris, semblables à ceux décrits par Eugène Sue.

Avec Gabrielle nous croisons de nombreux personnages réels et fictionnels. Les personnages réels apparaissent  soit sous leur véritable  nom (Gaston Gallimard, Chardonne, Cocteau...) soit sous des pseudonymes facilement décodables (Licht créateur de la société LuKs...), et l'un, pas le moindre, sous son nom de résistant.  Pour ce dernier notamment  je suis légèrement  déroutée pour ne pas dire perturbée par des actes plutôt condamnables qui lui sont prêtés et que j'ose espérer seulement sortis de l'imagination de l'auteur.

Lors d'une émission l'auteur comparait son ouvrage aux romans et feuilletons populaires du 19eme siècle. Comme dans ces derniers le lecteur est submergé par le nombre de protagonistes, les  récits vrais ou mensongers ? les  fidélités et les trahisons, l'amitié et la haine.... La dernière phrase de la plupart des  chapitres entraîne le lecteur à poursuivre sa lecture pour connaître la suite...

Très bon livre qui se lit avec plaisir pour l'histoire et aversion pour certains personnages.

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