Nature humaine raconte une période de la vie d'Alexandre et de sa famille de 1976 au 31 décembre 1999. Alexandre a quinze ans en 1976. Il est le seul garçon de la fratrie Fabrier. C'est la raison pour laquelle il a accepté de rester à la ferme et de prendre, le moment venu, la succession du père, agriculteur dans le Lot.
Si côté vie professionnelle Alexandre semble un garçon sérieux, côté vie privée il apparaît plutôt naïf. Pour les beaux yeux de Constanze, une jeune allemande de l'Est, il accepte de fournir de l'engrais à des activistes pour "faire péter les centrales avant qu'elles soient construites".
Raconter la vie quotidienne d'Alexandre et sa famille permet à Serge Joncour d'expliquer l'évolution de la profession d' agriculteur sur vingt cinq ans: suppression de certaines cultures pas assez rentables, développement des élevages intensifs substituant la quantité à la qualité.
L'un des mérites de ce livre c'est aussi d'inscrire l'histoire individuelle des Fabrier dans une actualité et des événements multiformes. Sont notamment évoqués la sécheresse, les grandes surfaces, les autoroutes, le développement du téléphone, le minitel, le Larzac, l'élection de F Mitterand, Tchernobyl, la chute du mur de Berlin, les deux tempêtes de 1999... La lectrice que je suis a ressenti un peu de nostalgie pour ce passé.
j'ai beaucoup aimé ce livre, l'écriture est fluide, l'histoire plaisante, la description de la nature remarquable: " l'été tout le coteau est recouvert de millions de fleurs bleues, quand tu marches dedans c'est comme flotter dans un océan de menthe fraiche..."
Avant de découvrir ce roman je n'avais lu de Joncour que "repose-toi sur moi". J'ai trouvé que ces deux ouvrages ont une sorte de point commun : la différence sociale entre les hommes, Ludovic et Alexandre et les femmes dont ils sont amoureux, Aurore et Constanze.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire