Je ne connais pas bien la littérature africaine. Les quelques livres que j'ai lus m'ont toujours plus ou moins déconcertée . Il y est souvent question de fétichisme,sortilèges, marabout, sorcellerie ...un monde que je ne comprends pas. Dans cet ouvrage ces sujets sont plus rares.
Isookanga, un pygmée ekonda, quitte son village pour Kinshasa avec pour tout bagage l'ordinateur qu'il a dérobé à Aude Martin, une ethnologue. Il est venu pour faire "de la mondialisation". Faute de pouvoir trouver un logement il est accueilli par les shégués, les enfants des rues. Pour survivre il s'associe avec Zhang Xia, un chinois. Ils décident de vendre dans les rues de l'eau fraiche nommée "Eau Pire Suisse".
Les faits et gestes de ses deux personnages et ceux d' autres protagonistes apportent un éclairage sur la réalité d'un pays dont la richesse fait l'objet d'enjeux planétaires alors qu'un majorité de ses habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. ces protagonistes sont principalement :
Lomama, oncle d'Isookanga, et chef du village où vient d'être installée une antenne relai,
Shasha , dit la Jactance. Elle a fui son village avec ses petits frères après le massacre de ses parents et d'une grande partie des villageois. Arrivée à Kinshasa elle est devenue une shéguée.
Kiro Bizimungu, ex seigneur de guerre, nommé directeur général de l'Office de préservation du parc national de Salonga . Son objectif n' est pas de protéger la nature mais de s'enrichir grâces aux richesses du sol (pétrole, diamant...)
Adeïto Kalisayi, épouse de Bizimungu et fidèle de l’église de la multiplication divine
Waldemar Mirnas, Lithanien, officier casque bleu
Le révérend Thélonius Monkaya,de l’Église de la Multiplication divine,
Aude Martin, l'ethnologue.
Chiara Argento, chargée du dossier du Kivu (une région du Congo) au Secrétariat du Maintien de la Paix.(ONU)
Livre intéressant, à la fois drôle et dramatique. On s'amuse aux prêches du révérend et à sa façon de d'escroquer ses fidèles, on est au bord du malaise aux souvenirs des massacres et tortures, on s'indigne du comportement du représentant de l'ONU, on admire le courage de Shashan la Jactance, on s'amuse devant le côté légèrement colonialiste d'Aude Martin, on s'attache à Isookanga et à son rêve, et enfin on s'indigne devant la situation économique et sociale de la RDC, situation due semble-t-il une mondialisation inhumaine.
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