J''ai découvert Benoite Groult dans les années 1970 par son essai "Ainsi soit-elle", une belle découverte sans doute à l'origine de mes idées féministes. Je l'avait fait lire à mon mari -nous étions jeunes mariés - et à l'un de mes collègues. De mémoire ils l'avaient apprécié. Plus tard j'ai lu d'autres livres de Benoite Groult seule et avec Flora. Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu à cette époque "journal à quatre mains".
Première parution 1962. Comme l'écrit Benoite Groult dans sa préface datée de 2008 " Et pourtant le Journal à quatre mains s'inscrivait dans un temps précis et à un moment précis de notre vie, à ma sœur et à moi : c'était le premier des trois romans que nous allions publier ensemble."
Ce roman/journal commence le 6 mai 1940 et se termine le 17 janvier 1945 . Benoite et Flora sont deux jeunes filles cultivées, issues d'un milieu bourgeois aisé parisien. Au début de la guerre Benoite est à la faculté, Flora au collège. A la fin Benoite est dans la vie active, Flora est bachelière.
Surprenant ! contrairement à d'autres livres que j'ai pu lire sur l'occupation allemande la guerre n'est pas le sujet principal de cet ouvrage. Il est le plus souvent question de leurs rapports avec les jeunes hommes,de leurs sorties ( théâtres, concerts , soirées dansantes particulièrement Flora) Quant à Benoite elle se marie en dérogeant à son milieu bourgeois. Tout cela prend beaucoup d' espace et fini par être ennuyeux.
Heureusement on trouve des passages évoquant la situation réelle c'est à dire la guerre, l’occupation et leurs conséquences. (les allemands en Russie, l'attente d'un débarquement,les otages fusillés, la vie quotidienne - les couvre-feu, les difficultés pour trouver comment se nourrir, les tickets de rationnement, la faim, le froid l'hiver, les chaussures..).
Après la Libération de Paris - 25 août 1944 - quelques pages rendent compte de la présence des américains avec leur générosité en produits alimentaires et autres.
Un peu de déception à la lecture de ce journal/roman, trop long (535 pages) avec des passages parfois sans grand intérêt.