Romain Gary a quarante six ans lorsqu'il publie La Promesse de l'Aube. L'objet principal de ce livre est sa mère et l'amour inconditionnel qu'elle lui porte. Elle rêve pour lui un destin grandiose :
"Guynemer ! tu seras un second Guynemer",
"Tu seras un héros, tu seras Général, Gabriel d'Annunzio, Ambassadeur de France...".
Avec pour cadre cet amour maternel extraordinaire et démesuré, il raconte 30 ans de sa vie : Jeunesse en Pologne, adolescence à Nice, étudiant en droit à Aix-en-Provence puis à Paris, service militaire à Salon de Provence, Engagement dans les Forces aériennes françaises libres en 1940.
Je suis émerveillée par cette mère en lisant qu'avant de mourir en février 1941, elle a écrit à son fils près de deux cent cinquante lettres, qu'une amie expédiait régulièrement : " jusqu'à mon retour à Nice, trois ans et six mois plus tard....ces lettres sans date, hors du temps...Pendant trois ans et demi j'ai été soutenu par un souffle et une volonté plus grands que la mienne et ce cordon ombilical communiquait à mon sang la vaillance d'un cœur trempé mieux que celui qui m'animait".
Je ressens de la tristesse en pensant à sa mère qui n'était plus là pour connaître la réalisation de ses ambitions pour son fils : Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, Diplomate, Écrivain avec deux prix Goncourt....
Romain Gary décrit cet amour avec humour et beaucoup de tendresse. Mais cet amour admirable a eu semble-t-il des conséquences importantes dans sa vie d'adulte :
" Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je
dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un
d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma
vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine ".
Très beau livre.
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